Cet article concerne l'entité administrative. Pour la région historique et culturelle, voir Occitanie (région culturelle). Pour les autres significations, voir Occitanie.
Elle s'étend sur 72 724 km2 ce qui en fait la troisième plus vaste région de France derrière la Nouvelle-Aquitaine et la Guyane, ainsi que la deuxième de France métropolitaine[1]. Elle compte 5 808 435 habitants (population municipale au [2]) et constitue ainsi la cinquième région française (et métropolitaine) la plus peuplée. Sa densité de population est inférieure à la moyenne de la France métropolitaine, avec 80 hab./km2, soit la sixième plus faible densité parmi les régions françaises et la quatrième parmi les régions métropolitaines. Cependant, sa population est très inégalement répartie, avec deux métropoles importantes (Toulouse et Montpellier), un littoral méditerranéen assez densément peuplé et des régions rurales appartenant à la « diagonale du vide ».
Sa plus grande ville est Toulouse, qui est également la préfecture régionale, tandis que la deuxième métropole régionale, Montpellier, conserve plusieurs administrations[3]. Le siège, les administrations et les directions générales du conseil régional sont installées à Toulouse et les assemblées délibérantes se tiennent à Montpellier.
Temporairement appelée Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le nom « Occitanie » est officiel depuis le et effectif depuis le [4]. S'il est sous-titré « Pyrénées-Méditerranée »[5] par le conseil régional, ce sous-titre n'apparaît pas dans le Journal officiel de la République française. La loi avait prévu, dans un premier temps, de nommer les régions fusionnées en juxtaposant les noms des anciennes régions par ordre alphabétique. La région est donc provisoirement nommée « Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées » en attendant qu'un nouveau nom soit choisi par décret en Conseil d'État sur proposition du conseil régional de la région fusionnée, décision devant intervenir avant le [6].
Déroulement du processus de choix du nouveau nom de la région
Une consultation organisée sur internet par La Dépêche du Midi, fin 2014, indique que les 17 881 votants penchaient à l'époque en faveur du nom « Occitanie-Pyrénées » (15 %), mais les noms « Midi-Languedoc » et « Pyrénées-Languedoc » sont également populaires (13 % chacun), suivis par « Midi-Roussillon » (10 %) et « Midi-d’Oc » (8 %). Le nom de la province historique « Languedoc » est plébiscité par 7 % des votants, à égalité avec « Pyrénées-Méditerranée », nom défendu par Martin Malvy, le président de Midi-Pyrénées et calqué sur le nom du GECT. Viennent ensuite « Sud de France » (5 %), porté par Damien Alary, le président de Languedoc-Roussillon (il s'agit d'une marque utilisée à des fins de communication et de promotion du tourisme) et « Sud-Pyrénées », qui recueille également 5 % des avis[7].
A l'occasion d'une enquête réalisée du 7 au par les quotidiens régionaux La Dépêche du Midi, Midi libre, Centre Presse, L'Indépendant et de La Nouvelle République des Pyrénées, 23 % des 202 357 personnes qui se sont exprimées ont choisi le nom « Occitanie » pour la future région ; cependant l’Occitanie ne se limite pas à la région (une grande partie de la région Nouvelle-Aquitaine, une partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont également occitans), alors que le Roussillon et la Cerdagne ne sont pas occitans, mais catalans. Parmi les 12 autres noms, un est également populaire et reçoit 20 % des votes : « Occitanie-Pays Catalan ». Suivent ensuite « Languedoc » à 8 %, « Midi-Languedoc », « Midi-Méditerranée » et « Pays-d'Oc » à 7 %. « Sud de France » ne séduit que 6 % des votants[8].
Dès son élection, le conseil régional annonce vouloir mettre en place une consultation citoyenne pour choisir le nom de la nouvelle région ; cette consultation se déroulera en plusieurs étapes. Dans un premier temps, les citoyens sont invités à suggérer des noms à un Comité du nom mis en place par le conseil régional et regroupant historiens et personnalités régionales. Le comité du nom est ensuite amené à choisir une liste de noms qui seront soumis au vote des citoyens.
Le , le comité du nom propose une liste de huit noms[9] :
Languedoc ;
Languedoc-Pyrénées ;
Midi ;
Occitanie ;
Occitanie-Roussillon ;
Pays d'Oc ;
Pyrénées-Méditerranée ;
Terres d'Oc.
Liste qui sera amendée la semaine suivante par le conseil régional et réduite à cinq noms[10] :
Languedoc ;
Languedoc-Pyrénées ;
Occitanie ;
Occitanie-Pays catalan ;
Pyrénées-Méditerranée.
Les propositions « Pays d'Oc » et « Terres d'Oc » ne sont pas retenues car identiques ou semblables à des marques commerciales ; « Occitanie-Roussillon », jugé trop réducteur, est remplacée par « Occitanie-Pays catalan ».
La consultation a eu lieu du 9 mai au . Les électeurs ont été invités à classer les propositions par ordre de préférence, les résultats étant analysés selon la méthode de Condorcet. Occitanie est placé en tête par 44,90 % des suffrages, soit par 91 598 votants. Derrière, arrive Languedoc-Pyrénées avec 17,31 % de premiers choix, puis Pyrénées-Méditerranée (15,62 %), Occitanie-Pays Catalan (12,15 %) et enfin Languedoc (10,02 %). Occitanie est le grand gagnant selon la méthode de Condorcet en remportant tous les duels avec les quatre autres noms[11], alors que selon ce même critère c'est Occitanie-Pays Catalan qui est le perdant.
Comparaison des préférences entre les noms proposés
Nom 1
Nom 2
Nom 1 préféré à Nom 2
Nom 2 préféré à Nom 1
Écart
Effectif
%
Effectif
%
Occitanie
Occitanie-Pays catalan
153 297
75,15 %
50 696
24,85 %
102 601
75 %
Occitanie
Languedoc
141 734
69,48 %
62 259
30,52 %
79 475
69 %
Occitanie
Pyrénées-Méditerranée
127 235
62,37 %
76 758
37,63 %
50 477
62 %
Occitanie
Languedoc-Pyrénées
119 257
58,46 %
84 736
41,54 %
34 521
58 %
Languedoc-Pyrénées
Languedoc
145 272
71,21 %
58 721
28,79 %
86 551
71 %
Languedoc-Pyrénées
Occitanie-Pays Catalan
129 724
63,59 %
74 269
36,41 %
55 455
63 %
Languedoc-Pyrénées
Pyrénées-Méditerranée
117 253
57,48 %
86 740
42,52 %
30 513
57 %
Pyrénées-Méditerranée
Languedoc
122 436
60,02 %
81 557
39,98 %
40 879
60 %
Pyrénées-Méditerranée
Occitanie-Pays catalan
120 945
59,29 %
83 048
40,71 %
37 897
59 %
Languedoc
Occitanie-Pays catalan
102 065
50,03 %
101 928
49,97 %
137
50 %
Le nom seul d'« Occitanie » est toutefois critiqué par les représentants des milieux économiques qui préfèrent l'appellation jugée plus neutre et plus parlante sur la scène internationale de « Pyrénées-Méditerranée ». Ainsi, le président du conseil économique, social et environnemental régional (CESER) Jean-Louis Chauzy estime que prendre le nom d'« Occitanie » serait « une erreur ». Ce choix est également contesté par certains régionalistes occitans qui mettent en avant que, linguistiquement, culturellement et historiquement, l'Occitanie renvoie à une réalité géographique bien plus vaste que la nouvelle région — La région ne couvre que 36 % du territoire occitan et Bordeaux, Limoges, Clermont-Ferrand ou encore Marseille sont également occitanes —, et par Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, qui va dans ce sens dans un courrier adressé à Carole Delga, dans lequel il rappelle que l'ancienne Aquitaine a beaucoup œuvré en faveur de l'occitan[12], tandis que les élus des Pyrénées-Orientales comme les catalanistes regrettent que leur identité spécifique ne soit pas prise en compte[13],[14].
Le , le conseil régional réuni en assemblée plénière vote en faveur de l'adoption du nom « Occitanie ». Ce nom sera accompagné de la signature « Pyrénées-Méditerranée » dans l'ensemble de la communication officielle de la région. Le nom est validé par le Conseil d'État et le gouvernement, et publié au journal officiel le [15]. En 2016 puis en 2017, le Conseil d’État rejette des recours catalans voulant faire adopter le nom « Occitanie-Pays catalan »[16].
Le logo, réalisé par Léa Filipowicz[17], reprend les motifs de la croix occitane (ou croix de Toulouse, anciennes armes des comtes de Toulouse, « de gueules à la croix vidée, cléchée et pommetée d'or ») et du blason du Roussillon (équivalentes aux anciennes armes des comtes de Barcelone, « d’or à quatre pals de gueules »). Il a été dévoilé officiellement le vendredi à Montpellier par la présidente de région Carole Delga[18].
De janvier à juin 2016.
De juin 2016 à février 2017.
Depuis février 2017.
Le conseil régional utilise deux variantes du logo sous forme de drapeau, mais a également conservé l'usage conjoint des drapeaux occitan et catalan[19] :
Sur écu français ancien, écartelé, aux trois premiers de gueules, au quatrième d'or à quatre pals de gueules, chargé en son cœur d'une croix cléchée, alésée, vidée et pommetée de douze pièces aussi d'or brochant sur le tout.
La croix occitane et les pals aragonais (ces derniers étant également utilisés par l'Aragon, les Baléares, la Catalogne, la Communauté valencienne et divers blasons dans le Sud de la France) ont toujours été déclinés dans les emblèmes des territoires qui ont constitué la région administrative Occitanie. Le nouveau blason est une réactualisation graphique de l'ancien blason du Languedoc-Roussillon. Il a été adopté par le Conseil régional d'Occitanie en 2017 à la suite de son identité visuelle[20].
Neuf des dix principaux affluents de la Garonne (atteignant ou dépassant les 100 km) s'écoulent entièrement ou en grande partie en Occitanie : le Lot (environ 400 km sur les 485 km de longueur totale de la rivière s'écoulant d'est en ouest en rive droite de la Garonne, en Lozère, Aveyron et dans le département du Lot), le Tarn (380,2 km d'est en ouest en rive droite, en Lozère, Aveyron puis dans les départements du Tarn, de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne), l'Ariège (163,2 km du sud-sud-est au nord-nord-ouest en rive droite, dans les Pyrénées-Orientales, le département de l'Ariège et la Haute-Garonne), le Gers (environ 150 km sur les 175 km de la rivière s'écoulant du sud au nord en rive gauche, dans les Hautes-Pyrénées et dans le département du Gers), la Save (148,4 km du sud-ouest au nord-est en rive gauche, dans les Hautes-Pyrénées, le Gers et la Haute-Garonne), la Baïse (140 km sur les 188 km du cours total s'écoulant du sud au nord en rive gauche, dans les Hautes-Pyrénées et dans le Gers), la Gimone (135,7 km du sud - sud-ouest au nord - nord-est en rive gauche, dans les Hautes-Pyrénées, le Gers, la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne), l'Arrats (131 km de cours naturel et 162 km avec le canal de la Neste du sud-sud-ouest au nord-nord-est en rive gauche, dans les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne, le Gers et Tarn-et-Garonne) et la Louge (100 km du sud-ouest au nord-est en rive gauche, en Haute-Garonne).
La limite orientale de la région, dans le Gard et la Lozère, se rattache pour sa part au bassin du Rhône. Plus particulièrement, elle comprend la partie occidentale du delta du Rhône, en Camargue : la Petite Camargue. Deux affluents de plus de 100 km, en rive droite du Rhône, s'écoulent du nord-ouest au sud-est dans les départements de la Lozère et du Gard : la Cèze (128,4 km) et le Gardon (127,3 km).
Le bassin de la Loire concerne pour sa part une petite partie du territoire régional, à savoir 22 communes situées au nord-est du département de la Lozère[22], département où le plus long affluent ligérien, l'Allier (420,7 km du sud au nord en rive gauche de la Loire, dont seulement 30 km en Lozère), prend sa source (au Moure de la Gardille dans la Margeride). Le point triple de rencontre des lignes de partage des eaux entre les bassins du Rhône, de la Garonne et de la Loire se trouve au sommet du Planas (1 271 m), près de la limite entre les communes de Belvezet et Allenc en Lozère.
Entre ces trois bassins versants, la plaine littorale languedocienne est traversée par deux autres fleuves de relative importance au régime pluvio-nivalméridional, l'Aude (224 km du sud au nord puis d'ouest en est, dans les Pyrénées-Orientales, en Ariège, dans le département de l'Aude et dans l'Hérault) et la Têt (115,8 km d'ouest en est, dans les Pyrénées-Orientales). S'y ajoutent plusieurs fleuves côtiers au régime pluvialcévenol, dont les principaux restent l'Hérault (147,6 km du nord au sud, dans le Gard et le département de l'Hérault) et l'Orb (135,4 km du nord au sud puis du nord-ouest au sud-est, en Aveyron et dans l'Hérault).
Le sud-ouest de la région (quasi-totalité du département des Hautes-Pyrénées, partie ouest du département du Gers) est quant à lui intégré dans le bassin de l'Adour (308 km), et de ses principaux affluents : gave de Pau, Arros, Midouze. L'Adour arrose notamment la ville de Tarbes, le gave de Pau, celle de Lourdes.
De nombreuses lagunes ou étangslittoraux jalonnent la côte méditerranéenne, séparées de la mer par des cordons littoraux formés par l'apport sédimentaire du Rhône et reliées à elle par des chenaux appelés localement des graus. Le plus important de la région, qui en est également le plus grand plan d'eau (le deuxième étang méditerranéen français et la troisième plus grande étendue d'eau naturelle de France, après le lac Léman et l'étang de Berre), est l'étang de Thau (75 km2) situé dans l'Hérault, entre Agde et Sète. D'autres étangs importants sont ceux de Bages-Sigean (55 km2, dans l'Aude), de Salses-Leucate (54,8 km2, entre les Pyrénées-Orientales et l'Aude) et de l'Or (ou de Mauguio, 31,4 km2, à la limite entre l'Hérault et le Gard).
Le massif pyrénéen s'étend sur environ 15 000 km2 dans la région[23], recouvrant des portions plus ou moins importantes des Hautes-Pyrénées, de Haute-Garonne, de l'Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. Il s'agit ainsi de 85,5 % de l'ensemble des Pyrénées françaises, et d'environ un cinquième du territoire régional. Faisant partie de la ceinture alpine et d'âge éocène, elle s'étend d'est en ouest et marque la frontière avec l'Espagne. Plus particulièrement, la région comprend les versants français des Pyrénées centrales (les plus élevées et comptant le moins de cols entre France et Espagne, le point culminant régional et des Pyrénées françaises s'y trouve, à 3 298 m au Vignemale dans les Hautes-Pyrénées) et des Pyrénées orientales ou catalanes (culminant au pic Carlit à 2 921 m, c'est pourtant le Canigou, qui domine la plaine du Roussillon du haut de ses 2 784 m, qui apparaît représentatif des Pyrénées catalanes). Le relief est marqué par ses vallées très encaissées d'orientation sud-nord, la rareté et l'altitude élevée de ses cols, ses nombreux torrents de montagne (appelés gaves ou nestes), la fréquence des cas où la partie supérieure d'une vallée se termine en un cirque (de Gavarnie, de Troumouse ou de Marcadau dans les Hautes-Pyrénées), l'absence de grands lacs, comparativement au massif des Alpes par exemple, et sa faible densité de population (27,5 hab./km2 en 2006 pour l'ensemble des Pyrénées françaises[24]).
Ce cadre topographique et géologique particulier, ainsi que la situation de la région, contribuent à créer certaines particularités climatiques locales.
Dans le climat méditerranéen, l’amplitude annuelle est assez limitée, étant de 14 °C à Perpignan, de 15 °C à Sète, de 17 °C à Montpellier et de 18 °C à Nîmes. Ces valeurs sont comparables à celles des climats semi-océaniques, malgré la latitude souvent plus basse. Les hivers sont toutefois un peu plus doux que ceux de la façade ouest : la température moyenne de janvier va de 6,9 °C à Nîmes à 8,4 °C à Perpignan, le nombre de jours de gel annuel est de 8,5 à Sète et de 12,1 au Grau-du-Roi sur la côte, de 13,5 à Perpignan et de 25,3 à Montpellier, à quelques km du littoral. Les étés sont par définition chauds et secs ; la température moyenne de juillet va de 23 °C à Sète à 24,9 à Nîmes. Le minimum de pluie en été est accusé en juillet, 12,4 mm ou 13,1 mm sur le littoral respectivement au Grau-du-Roi et à Sète mais 16,4 mm à Montpellier, 17,1 mm à Perpignan et 28,2 mm à Nîmes. L'ensoleillement, comme sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, y est très élevé : en moyenne, 2 506 heures par an à Perpignan, 2 663 à Nîmes et 2 668,2 à Montpellier.
Pour le climat méditerranéen sous influence océanique, les températures moyennes sont légèrement plus basses, en hiver comme en été, et les précipitations sont plus fortes. Ainsi, à Toulouse et Albi si l'amplitude annuelle reste à peu près identique à celles du littoral languedocien (16 °C), les moyennes thermiques de janvier (5,9 °C) et de juillet (22 °C) sont inférieures de 1 à 3 °C, tandis que le mois le moins pluvieux, qui reste juillet, connaît 37,7 mm de précipitations. L'ensoleillement y est moins important (2 031 heures par an à Toulouse et 2 200 heures à Albi).
Concernant le climat océanique aquitain, les hivers restent plutôt doux (en janvier 5 °C à Gourdon, 5,2 à Auch, 5,5 à Montauban) avec des gelées qui peuvent toutefois être sévères. Sur la période 1971-2000, les minima absolus sont de −20 °C à Montauban. Les étés sont plus chauds que dans le type océanique des territoires situés plus au nord (en juillet 20,3 °C à Gourdon, 20,7 °C à Auch, 22,5 °C à Montauban) et orageux. Comme pour le domaine parisien, l’amplitude s’accroît avec l'éloignement par rapport au littoral mais reste dans des limites raisonnables, avec 15,5 °C à Auch. Les précipitations sont régulières toute l’année, mais contrairement au domaine « parisien », le minimum estival persiste le plus souvent y compris quand on va vers l’est. On note aussi un maximum de printemps qui n’existe pas au nord, en particulier au pied des Pyrénées. Ces pluies sont modérées au centre du bassin (Montauban 747 mm/an) et s’accroissent à l’approche des massifs (Gourdon 883 mm/an). L'ensoleillement diminue quand on s’approche des Pyrénées-Atlantiques avec 1 866 heures par an à Auch, et augmente vers l'est et la Méditerranée : Gourdon 2 054 heures et Albi 2 200 heures. Bien que ce climat soit plus méridional que le type « parisien », les brouillards ou nuages bas hivernaux par temps anticyclonique sont encore fréquents.
Carte schématique expliquant le phénomène d'épisode cévenol et méditerranéen.
Schéma explicatif de l'effet de foehn : variation de la température en amont et en aval de l'obstacle.
Dans les massifs montagneux du nord et du sud de la région, avec l'altitude, la température diminue et, pour les versants exposés aux vents pluvieux, les précipitations augmentent. Dans les petits massifs et les contreforts externes, le climat montagnard correspond au climat de la plaine voisine modifié par l’altitude. Les hivers deviennent nettement plus froids qu'en plaine, la température moyenne de janvier reste toutefois positive en moyenne montagne : 0,6 °C à Mende (1 019 m). Cette température hivernale devient toutefois nettement négative dans les vallées encaissées ou lorsque l'altitude augmente comme au Mont Aigoual (1 567 m) avec −1,4 °C. Là où la température moyenne hivernale est inférieure à 0 °C, la neige tombe régulièrement et tient longtemps en hiver. Les étés sont frais, le mont Aigoual enregistre une moyenne de juillet de 13,1 °C. La diminution de la température avec l’altitude n’est pas uniforme selon la saison, elle est plus marquée au printemps et en été qu’en automne et en hiver ce qui fait que l’amplitude annuelle tend à être plus faible en altitude que dans les plaines environnantes. Le rythme de l’ensoleillement est différent, en hiver par temps anticyclonique, les massifs surplombent généralement la couche d’inversion, ils sont alors ensoleillés et relativement doux tandis que la plaine reste dans le froid et la grisaille. En été, les cumulus sont plus nombreux près des sommets, les massifs connaissent un temps nuageux avec des orages en fin d’après-midi alors que le temps reste bien ensoleillé en plaine. La montagne tend à être plus ensoleillée que la plaine en hiver, et inversement en été.
Le cadre topographique de la région crée également des phénomènes climatiques et météorologiques spécifiques. Notamment, les reliefs créent les conditions de développement de vents relativement violents, par accélérations des vents maritimes, océaniques ou nordiques du fait de l’effet de canalisation (effet Venturi) des massifs environnants (Massif central et Pyrénées dans le seuil du Lauragais, Massif central et Alpes par le couloir rhodanien au nord-est). Ainsi, trois vents de couloir marquent régulièrement les territoires de la région : provenant du Lauragais, le vent d'autan souffle depuis le sud-est / sud-sud-est dans la partie orientale du bassin aquitain et le sud-ouest du Massif central, tandis que la tramontane vient en sens inverse du nord-nord-ouest vers le littoral languedocien[27],[28]. Le mistral provient du nord – nord-est par la vallée du Rhône, et affecte surtout la partie orientale de la plaine languedocienne et le sud-est du Massif central. Ces vents, généralement puissants, assèchent l’air, dégagent le ciel et, en hiver dans le climat méditerranéen, peuvent provoquer des épisodes froids plus fréquents que dans les régions protégées comme la Côte d'Azur.
La rencontre de l'air froid océanique avec de l'air chaud et humide porté par des vents provenant du golfe du Lion (appelés « entrées maritimes »), et l'accumulation des masses nuageuses ainsi formées sur les reliefs du sud du Massif central (essentiellement les Cévennes), provoquent des phénomènes orageux violents. Appelés « épisodes cévenols », ils affectent surtout le Gard, l'Hérault et la Lozère (un phénomène identique existant dans l'Aude avec la montagne Noire), essentiellement en automne. Des mois de précipitations peuvent alors s’abattre en quelques jours, provoquant le gonflement des fleuves côtiers (appelés rivières cévenoles) et des inondations en plaine, causant alors des dégâts importants.
Dans le piémont pyrénéen et le bassin aquitain, en automne et en hiver, le vent de sud à sud-ouest peut amener un temps sec et exceptionnellement chaud pour la saison, à cause de l’effet de foehn dû au franchissement des Pyrénées par une masse d’air doux en provenance d’Espagne. Ce phénomène peut favoriser les incendies forestiers.
Brume matinale sur un paysage enneigé de l'Aubrac, en .
Régime de foehn dans les Pyrénées caractérisé par une bande de ciel bleu (le trou de fœhn) puis, en aval du phénomène, des nuages « soufflés » traduisant un vent puissant.
Le Gers, en été. Au dernier plan, la chaîne des Pyrénées.
Ces particularités climatiques locales combinées à la grande variété de reliefs, d'espace aquatiques et de nature des sols permet l'épanouissement d'une flore et d'une faune abondante et fortement diversifiée.
En revanche, les plus basses altitudes de la plaine littorale et du bassin toulousain, historiquement les plus denses et les plus urbanisées, concentrent la quasi-totalité du développement démographique et économique connu par la région depuis les années 1960 (avec l'attractivité des deux métropoles ou le tourisme de masse sur le littoral méditerranéen). Il en résulte une pression anthropique de plus en plus marquée, provoquant l'artificialisation de terres agricoles ou d'espaces naturels (berges des cours d'eau et étangs, cordons littoraux, garrigues...) par étalement urbain, la segmentation de l'espace par le bâti et les axes de circulation, l'appauvrissement des sols et les pollutions par exemple par les intrants agricoles, l'érosion des dunes sur le littoral, entre autres[29].
Légende Communes de plus de 100 000 hab. Communes entre 50 000 et 100 000 hab. Communes entre 20 000 et 50 000 hab. Communes entre 10 000 et 20 000 hab. Communes de moins de 10 000 hab.
La répartition géographique de la population en Occitanie est caractérisée par la macrocéphalie de Toulouse et Montpellier, une plaine littorale méditerranéenne densément peuplée et urbanisée, un hinterland toulousain agricole et des massifs montagneux faisant partie de la « diagonale des faibles densités ».
L'armature urbaine de l'espace régional est établi pour l'essentiel depuis le Moyen Âge central, durant lequel l'essor urbain que connaît alors l'Occident chrétien — et tout particulièrement les régions méditerranéennes — permet de compléter un premier réseau hérité de l'Antiquité[33].
Depuis, si la hiérarchie urbaine a peu évolué et la croissance urbaine a été très limitée pendant toute l'époque moderne et la révolution industrielle, le dynamisme économique et démographique connu depuis le dernier tiers du XXe siècle a fortement contribué aux espaces urbains. Il a été accompagné par un phénomène de métropolisation, avec une densification d’espaces périurbains ou interstitiels de plus en plus vastes le long des axes autour de Toulouse et sur le littoral où se forme « un quasi continuum urbain ». De même, si cet essor a profité, en règle générale, à l'ensemble des villes, il a fortement contribué à creuser les écarts entre, d'une part, les deux principales métropoles régionales, Toulouse et Montpellier, et, d'autre part, les autres agglomérations[34].
L'organisation des réseaux de transport correspond à la répartition de la population dans la région, et propose des modes de déplacements assez diversifiés.
Le réseau est en revanche plus linéaire sur la plaine littorale méditerranéenne, organisé à partir de l'A9 « La Languedocienne - La Catalane » (doublée de l'A709 pour la desserte de l'agglomération de Montpellier et complétée à partir de Nîmes vers Arles et Salon-de-Provence à l'est par l'A54) et des principales voies ferrées qui suivent pratiquement le tracé de l'antique Voie Domitienne. Le fait qu'elle desserve plusieurs agglomérations importantes (Nîmes, Perpignan et surtout Montpellier, mais aussi, au-delà de la frontière orientale de la région, Avignon) et un littoral touristique très fréquenté l'été (avec les stations balnéaires de la mission Racine), tout en faisant partie d'un axe européen reliant entre elles plusieurs métropoles européennes voire mondiales (Paris, Lyon, Marseille, Barcelone) et générant d'importants flux commerciaux, font de l'A9 l'une des autoroutes les plus fréquentées (et l'une des plus congestionnées) de France[38],[39]. Elle est toujours, hors périphérique, l'axe routier le plus utilisé de la région en 2016, surtout entre Montpellier et Nîmes (environ 90 000 véhicules/j en moyenne pour toutes les stations permanentes de ce tronçon, allant jusqu'à 119 500 véhicules/j à Montpellier-Est). Si l'intensité de ce trafic se réduit progressivement entre Montpellier et la frontière franco-espagnole (32 600 véhicules/j au Perthus en moyenne en 2016), ce sont surtout les véhicules personnels qui utilisent moins ce tronçon tandis que le nombre de poids lourds y est toujours très important (représentant entre 20 % et 30 % du trafic)[37].
La région Occitanie dispose de la gestion du réseau TER Occitanie, hérité des deux réseaux TER des anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : le TER Midi-Pyrénées représentant, en 2010, 356 circulations de train et 80 circulations d'autocar par jour de pleine semaine[41], et le TER Languedoc-Roussillon, avec, la même année, 236 circulations de train et 53 circulations d'autocar par jour de pleine semaine[42]. En 2016, la fréquentation est, sur ce réseau, de 21 millions de voyageurs sur les 543 trains des 20 lignes ferroviaires et 43 lignes par autocar du réseau, circulant sur un réseau ferroviaire de 2 514 km et entre 274 gares et points d'arrêt. Le nombre de voyageurs par moyenne journalière est de 56 000 environ, ce qui équivaut à 3,66 voyages par habitant et par an[40].
En 2016, pour les transports ferroviaires, le budget annuel de la région Occitanie s'élève à 484 millions d'euros. Entre la régionalisation des TER et 2016, l'Occitanie ou ses deux prédécesseurs ont investi 2 milliards d’euros environ pour le transport ferroviaire[43]. Entre 2002 et 2016, la région a financé 153 nouvelles rames, aménagé 65 pôles d’échange, et a remis à neuf 130 gares régionales ainsi que 600 kilomètres de lignes ferroviaires régionales[43]. En passant de 13,1 millions de voyageurs annuels en 2002 à 20,8 millions en 2014, le trafic voyageurs a augmenté de 60 %[43]. En , le réseau TER fusionne avec celui des autocars, du transport scolaire et du transport à la demande régional pour former les Lignes intermodales d'Occitanie (LiO).
Le seul axe fluvial à conserver une importance commerciale et industrielle est le Rhône à la limite orientale de la région, avec le pôle multimodal de Beaucaire (seul port rhodanien implanté dans la région, mais essentiellement destiné à la plaisance) - Tarascon (site industriel et fluvial secondaire) - Arles (principal site industriel et portuaire de cette zone)[44].
Transport maritime
Avec sa façade ouverte sur la mer Méditerranée, des ports de commerce se sont développés comme le port de Sète (le premier de la région en tonnes de marchandises, le deuxième de la façade méditerranéenne française très loin derrière le grand port maritime de Marseille et le 11e français), le port de Port-la-Nouvelle (le deuxième de la région, le troisième du littoral méditerranéen français mais le premier pour l'exportation de céréales ou le deuxième pour l'importation de produits pétroliers[45], et le 21e de France) ou le port de Port-Vendres (le troisième régional, le huitième des eaux méditerranéennes françaises et le 35e de France pour l'ensemble des marchandises échangées, mais il s'agit surtout du second port fruitier de l'ensemble de la Méditerranée[46]). Mais ces trois ports, tous bénéficiaires du label « Ports Sud de France », ne concentrent qu'une petite partie du trafic maritime de marchandise dans les eaux méditerranéennes françaises, l'essentiel de celui-ci étant assuré par Marseille[47]. La région Occitanie est, avec la Bretagne, la seule région métropolitaine avec un accès à la mer à ne disposer d'aucun Grand port maritime, en 2018. Les deux principaux ports de commerce, ceux de Sète et de Port-la-Nouvelle, sont des propriétés de la région.
Quatre agglomérations disposent d'un système de vélo en libre service : Toulouse (VélôToulouse), Montpellier (Vélomagg'), Perpignan (BIP!) et Tarbes (Vél'en ville).
À compter de septembre 2018, la région Occitanie devient l'autorité organisatrice de l'ensemble des transports interurbains et scolaires de la région, en plus des TER. Cela entraîne la mutation des réseaux interurbains départementaux en réseau régional unique, nommé Lignes intermodales d'Occitanie. Ce réseau sera composé en 2018 d'environ 360 lignes régulières, ainsi que des milliers de lignes scolaires, des services de transports à la demande, et les TER actuellement[C'est-à-dire ?] existants. Ce nouveau réseau s'accompagne de la création de deux lignes dans le département de Tarn-et-Garonne, seul département où celles-ci étaient inexistantes. Malgré ce réseau unique, en 2020, il sera toujours difficile de circuler entre différents départements, sans prendre de cars régionaux TER du moins, l'uniformisation du réseau prenant du temps. De plus, pour l'instant, il n'existe toujours pas de gamme tarifaire unique : chaque réseau gardera la sienne pour l'année scolaire 2020-2021.
Population et société
Avec 5 774 185 habitants au , l'Occitanie est la cinquième région française la plus peuplée. Elle en est également l'une des plus dynamiques démographiquement, notamment grâce à un solde migratoire très positif. Mais, avec 79 hab./km2, elle est également la sixième région la moins dense, et la quatrième de la France métropolitaine (hors Corse). La population y est très inégalement répartie, avec deux pôles concentrant près des trois cinquièmes des habitants : l'aire urbaine de Toulouse (près du quart), qui forme un système monocentré à l'ouest, et la plaine littorale languedocienne (plus du tiers), très urbanisée, polycentrée et incluse dans l'Arc méditerranéen, à l'est. Entre les deux, le reste du Bassin aquitain ainsi que les reliefs des Pyrénées et du Massif central constituent pour leur part la limite sud-ouest de la « Diagonale du vide »[49].
La croissance démographique s'explique avant tout par la forte attractivité de ces territoires (héliotropisme), puisque le solde migratoire apparent était, entre 2007 et 2012, excédentaire de 40 400 personnes, portant alors les quatre cinquièmes de la croissance de population et faisant de la région la première terre d'accueil de Métropole en valeur absolue. Rapporté à la population, ce solde migratoire représente une croissance annuelle moyenne de + 0,7 %, le deuxième de France métropolitaine, de nouveau derrière la Corse (+ 1,1 %). En revanche, le taux de variation de la population dû au solde naturel est relativement faible (+ 0,2 % par an entre 2007 et 2012), soit deux fois moins que la moyenne métropolitaine et un niveau comparable à celui de plusieurs autres grandes régions (Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire). Toutefois, le rapport entre solde naturel et solde migratoire est plus équilibré dans les deux métropoles régionales, les deux s'établissant à égalité à + 0,7 % par an entre 2007 et 2012 dans l'aire urbaine de Toulouse et respectivement à + 0,6 % et + 0,7 % dans celle de Montpellier.
Cette faiblesse du solde naturel est fortement associée à l'âge moyen de la population, légèrement plus élevé que dans l'ensemble du pays : en effet, les moins de 20 ans ne représentent que 23 % de la population régionale, contre 24,4 % pour l'ensemble de la France métropolitaine, tandis que les 65 ans ou plus forment près d'un cinquième des habitants (19,7 %), soit 2,5 points de plus que la moyenne de la Métropole. Plus encore, la proportion des personnes très âgées, au-delà de 80 ans, était de 6,5 % en 2012, contre 5,5 % au niveau métropolitain. Les mêmes disparités observées pour le solde naturel sont visibles concernant la répartition par âge : en effet, les deux agglomérations toulousaines et montpelliéraines, villes étudiantes et technopoles importantes à l'échelle nationale voire européenne, sont plus jeunes et maintiennent ou attirent les jeunes actifs par une offre d'emploi plus diversifiée que dans le reste de la région. Ainsi, dans l'aire urbaine de Toulouse, les moins de 20 ans montaient à 24,7 % et les plus de 65 ans descendaient à 14,2 % en 2012[51], et ces chiffres étaient de 23,9 % pour les moins de 20 ans et de 15,5 % pour les plus de 65 ans dans l'aire urbaine de Montpellier[52]. En revanche, on comptait 20 % de moins de 20 ans et 25,6 % de plus de 65 ans dans le Lot[53], ainsi que respectivement 20,9 % et 24,7 % en Aveyron[54], 20,9 % et 24,4 % dans le Gers[55], 20,9 % et 23,9 % dans les Hautes-Pyrénées[56], 21,4 % et 23 % en Ariège[57], 21,4 % et 22,05 % en Lozère[58], 22,7 % et 22,8 % dans les Pyrénées-Orientales[59] ainsi que 22,9 % et 22,5 % dans l'unité urbaine de Béziers[60].
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Immigration
Ce sont donc les flux migratoires, autant intérieurs au territoire français qu'internationaux, qui portent l'essentiel de la croissance démographique. De ce fait, moins de six habitants sur dix en 2011 étaient nés dans la future région Occitanie, contre une moyenne de plus de deux tiers de natifs pour les autres régions. Une large proportion de ces non-natifs viennent d'autres régions françaises, aux profils et aux âges relativement variés (étudiants attirés par les pôles universitaires toulousains ou montpelliérains, actifs en emploi ou non surtout à partir de la trentaine avec un solde migratoire encore plus élevé pour les personnes en fin de carrière, retraités, pour l'essentiel)[61]. Plus précisément, en 2008, ils étaient 3 183 471 habitants de la future région à y être nés, soit 58,7 % de la population totale (50,8 % du Languedoc-Roussillon et 59,9 de Midi-Pyrénées). Parmi les 2 236 475 résidents nés en dehors de ce territoire, plus des deux tiers (1 519 265 personnes soit 67,9 %) provenaient d'une autre région métropolitaine, dont surtout d'Île-de-France (379 678 résidents soit 17 %), des futures régions voisines de Nouvelle-Aquitaine (227 083 et 10,2 %), d'Auvergne-Rhône-Alpes (179 912 et 8 %) et de Provence-Alpes-Côte d'Azur (162 457 et 7,3 %), ainsi que des vieilles régions industrielles du nord comme les futurs Hauts-de-France (151 306 et 6,8 %) ou le Grand Est (135 169 et 6 %). À cela s'ajoutaient 32 382 personnes natives des Outre-mer (1,4 %)[62].
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En valeur absolue, la région est la quatrième de France métropolitaine en nombre d'immigrés en 2012 (469 325 personnes), loin derrière l'Île-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes mais presque à égalité avec la Provence-Alpes-Côte d'Azur. En revanche, en valeur relative et rapportée à la population régionale, la proportion d'immigrés est inférieure à la moyenne métropolitaine (8,3 % contre 8,8 %, mais supérieure aux 6,7 % de la France de Province) et ramène sa place au sein des régions au cinquième rang (à égalité avec le Grand Est et derrière la Corse)[66]. La part des immigrés dans la population départementale est la plus élevée dans les Pyrénées-Orientales (10 %), l'Hérault (9,5 %), la Haute-Garonne (9,2 %) et le Gard (8,8 %), et la plus faible en Lozère et dans l'Aveyron (4,5 %).
L'espace régional est, depuis l'Antiquité, une terre d'accueil pour les grands mouvements de population internationaux. Au cours du XXe siècle, diverses communautés se sont établies dans la région. Les Italiens sont arrivés au tournant du siècle, travaillant dans les exploitations viticoles ou pour les Salins du Midi et entraînant des réactions violentes à leur installation qui ont marqué l'histoire régionale, comme le massacre d'Aigues-Mortes d'. À partir des années 1930, les réfugiés espagnols issus de la Retirada après la guerre d’Espagne sont d'abord concentrés dans des camps aux conditions de vie déplorables, installés à la hâte essentiellement sur les plages du littoral du Roussillon, comme ceux d'Argelès-sur-Mer ou du Barcarès, mais aussi d'autres départements, comme le camp d'Agde dans l'Hérault. Une grande partie d'entre eux fera ensuite souche dans les Pyrénées-Orientales, plus généralement dans l'ensemble des départements côtiers de l'ancien Languedoc-Roussillon ou dans ceux de la frontière pyrénéenne (Hautes-Pyrénées et Ariège), s'ajoutant à quelques communautés formées dès le début du siècle par la migration de travailleurs agricoles majoritairement originaires de la région de Murcie (Mauguio étant l'un des principaux pôles de cette immigration dans la région et plus généralement en France). Ces populations d'origines espagnoles ont fortement marqué la région sur les plans démographiques, économiques et culturels, en entretenant des pratiques spécifiques (romerias, encierros, flamenco, corridas, etc.)[67],[68],[69]. Les arrivées d'Espagnols, comme celles d'Italiens, ont pourtant progressivement diminué à partir de la fin des années 1960 pour devenir quasiment inexistantes à la fin du XXe siècle. Les Portugais sont venus à partir des années 1960 (même s'ils sont peu nombreux à avoir fait souche dans la région, comparativement à l'Île-de-France par exemple), tout comme les Algériens, nombreux à s'installer en France après la guerre d'indépendance. Les Marocains et les ressortissants d’Afrique subsaharienne ou d’Asie ont eux immigré en grande partie depuis la fin des années 1970 et les années 1980[70].
Ainsi, presque la moitié de ces immigrés habitant la région (45,7 %) proviennent d'un autre pays de l'Union européenne (essentiellement du pays voisin, l'Espagne, mais aussi d'Italie ou du Portugal), près d'un cinquième (19 %) du Maroc (surtout concentrés dans le Gard, l'Hérault et le Tarn-et-Garonne) et un dixième (11,4 %) d'Algérie (communauté assez importante en Haute-Garonne, surtout dans l'agglomération toulousaine)[71]. Ces populations immigrées, et tout particulièrement celles d'origines africaines, sont surtout concentrées dans certains quartiers des pôles urbains des grandes aires urbaines de la région, généralement ceux où le nombre de logements sociaux (sous la forme de grands ensembles) est important : Bagatelle, La Reynerie et Bellefontaine au sud-ouest accueillent 20 % des immigrés de la commune de Toulouse[72] ; La Paillade, les Hauts-de-Massanne, Alco et le Petit Bard, au nord-ouest de Montpellier, sont les quartiers de cette agglomération comptant les plus fortes proportions d'immigrées (plus de 15 % en 1999) ; de même pour les quartiers Haut-Vernet, Bas-Vernet et Moyen-Vernet au nord de Perpignan ; pour Mont-du-Plan au centre-est de Nîmes ; pour La Devèze au sud-est de Béziers[73]. Les populations immigrées originaires d'Espagne, d'Italie ou du Portugal, ainsi que leurs descendants, bien que très présentes également dans les grands pôles urbains, sont toutefois plus réparties dans l'espace que celles originaires du continent africain, et le pourcentage d'entre eux vivant dans une commune périurbaine ou rurale est plus important[72],[73].
L'Occitanie détient, pour l'année scolaire 2015-2016, le sixième plus faible taux de scolarisation parmi les régions françaises, avec 1 261 636 personnes scolarisées soit 21,6 % de la population régionale et une croissance de 0,9 % (la troisième hausse la plus importante, après la Guyane et l'Île-de-France) par rapport à l'année précédente (609 034 et 21,7 % pour une croissance de 1,2 % dans l'académie de Montpellier, 652 602 et 21,6 % avec une croissance de 0,7 % pour celle de Toulouse). Les départements avec les plus forts taux de scolarisation de la région sont ceux des deux métropoles, la Haute-Garonne (25,2 %) et l'Hérault (24,5 %), qui sont également ceux qui assurent l'essentiel de l'augmentation du nombre de scolarisés cette année (avec des croissances respectives de 1,4 % et 2,3 %). Au contraire, huit départements de la région comptent moins d'un élève, apprenti ou étudiant sur cinq habitants : le Lot (16,4 %), l'Ariège (17,4 %), le Gers (17,5 %), l'Aveyron (17,7 %), l'Aude (18,4 %), les Hautes-Pyrénées (19,3 %), les Pyrénées-Orientales (19,6 %) et le Tarn (19,8 %). Et si la Lozère a la troisième population la plus scolarisée de la région (avec un taux de 20,7 %), elle enregistre également la plus forte décroissance scolaire (−1,1 %)[76].
Au , 545 634 élèves étaient inscrits dans le primaire, ce qui en fait la quatrième population scolaire du premier degré parmi les régions françaises (après l'Île-de-France, l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France), dont 88,2 % étaient scolarisés dans des écoles publiques (gérées par les communes).
À la rentrée 2016, l'Occitanie était la cinquième région la mieux dotée en établissements du second degré mais la quatrième pour le nombre de collégiens et lycéens, avec 452 895 élèves et 21 961 apprentis inscrits dans 932 établissements dont 640 publics pour 82,1 % des élèves et 292 privés (le privé représentant ainsi 31,3 % des établissements secondaires, soit le cinquième taux le plus élevé en France, pour seulement 18,9 % des élèves, soit le huitième plus haut taux de scolarisation dans le privé). Près des deux tiers étaient alors des collèges (587, dont 441 publics gérés par les conseils départementaux et 146 privés), à quoi s'ajoutaient 340 lycées (194 publics gérés par le conseil régional et 146 privés, plus précisément il s'agit de 206 lycées d'enseignement général et technologique ou LEGT, dont 128 publics et 78 privés, et 134 lycées professionnels dits LP dont 66 publics et 68 privés) et cinq établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA, tous publics et gérés par le conseil régional).
Parmi les principaux établissements d'enseignement supérieur et de recherche de la région, on peut citer :
L'essentiel de cette répartition a été décidée en conseil des ministres lors de la séance du , qui fixe la liste des chefs-lieux provisoires des nouvelles régions ainsi que l'implantation des directions régionales des services déconcentrés de l'État[83] et le regroupement des académies de métropole en treize régions académiques[84].
L'Occitanie fait partie des trois régions françaises à compter deux intercommunalités ayant le statut de métropole créé par la loi MAPTAM, un autre volet de la réforme territoriale :
Depuis le et à la suite des élections régionales des 6 et , Carole Delga (PS) est la présidente de la région Occitanie, à la tête d'une majorité composée de trois groupes : « Socialiste Républicain et Citoyen » unissant le PS au MRC ; « Nouveau Monde » regroupant EÉLV, le PCF, le Partit occitan et des divers gauche ; et le « groupe des Radicaux » constitué essentiellement du Mouvement radical.
Dans la région, la vie militaire est très présente. Elle regroupe la majorité des unités composant la 11e Brigade Parachutiste, avec quelques vingtaines de casernes, dont les troupes sont souvent envoyées les premières dans des zones en conflit, comme au Liban, au Tchad, au Kosovo, en Afghanistan, au Mali, ainsi que dans d'autre pays. Le 17e régiment du génie parachutiste basé à Montauban aussi appelé « le couteau suisse de l'armée française » est l'un des régiments les plus connus en France car c'est la seule unité d'élite en Europe qui peut accomplir des opérations spécifiques dans des conditions extrêmes. D'autre garnisons sont également réputées, comme celle de Pamiers, de Carcassonne ou encore de Castelsarrasin. L'Occitanie abrite aussi des camps militaires comme le Camp de Caylus ou encore des Centres nationaux d'entraînements commando comme ceux de Mont-Louis ou Collioure. Il y a également une station radar de surveillance de l’espace aérien méditerranéen qui se trouve au massif de la Clape près de Narbonne.
Centre de transmissions France Sud basé à Villepinte et Villemagne s'occupent des traitements et des liaisons satellite vers les unités militaires projetés ou en opération.
L'Occitanie se classe première région bio de France, avec 6 500 exploitations (soit 329 660 hectares) mettant en œuvre une agriculture biologique certifiée en 2015. Parmi elles, on dénombre plus de 23 000 hectares de vignes.
Elle est également la 2e région pour l'emploi agricole avec 164 300 personnes, dont près de 86 000 chefs d'exploitations, 17 700 salariés permanents et 16 500 saisonniers.
Première région de grandes cultures (blé dur, maïs…) avec majoritairement des terres dévolues à la céréale (814 500 hectares), les cultures fourragères (destinées à l'alimentation du bétail, 317 300 hectares), et la viticulture (270 000 hectares).
La région occitane est la première région ovine de France puisqu'elle concentre 32 % des effectifs français, et assure 29 % de la production de viande et 73 % de la production de lait nationales. Elle est la troisième région agroalimentaire avec 7 000 établissements.
Enfin, l'Occitanie se classe comme premier vignoble mondial en superficie pour les vins à appellation d'origine bénéficiant d'une protection.
Recherche & Développement
L'Occitanie est la première région métropolitaine pour la part du PIB consacrée à la recherche et développement (R&D) (avec un taux d’effort de 3,7 % en 2014) et la seule à atteindre l’objectif fixé par la Commission européenne dans le cadre de la stratégie Europe 2020 (3 %).
Près de 5,6 milliards d’euros par an sont ainsi consacrés à la R&D dans la région, dont 60 % relèvent des entreprises. C’est la 3e dépense régionale la plus importante de métropole, derrière Auvergne-Rhône-Alpes (6,6 milliards) et l’Île-de-France (19,0 milliards).
La région dispose plus de 29 400 chercheurs ainsi que 15 pôles de compétitivité ce qui place la région comme première région qui compte le plus de pôles de compétitivité : 14 sur les 71 en métropole avec Aerospace Valley (3e pôle de compétitivité français par le nombre d’entreprises membres et de salariés), Agri Sud-Ouest Innovation, Cancer Bio-Santé, Derbi, Eau, Elopsys, Eurobiomed, Mer Méditerranée, Optitech, Pôle Européen de la Céramique, Qualiméditerranée, Risques, Terralia, Trimatec, Via Méca. Elle possède également 35 grandes écoles et universités avec 227 148 étudiants.
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L'Occitanie est la 4e région touristique de France avec 13 milliards d’euros de recettes touristiques et 181 millions de nuitées annuelles en moyenne dont 23 millions en plein air avec 14,2 millions de touristes sur le littoral dont 7 millions d'étrangers et 15 millions dans les hôtels.
1re pour l'hôtellerie en plein air (pour la capacité et la fréquentation) avec 1 326 campings dont 159 700 emplacements (65 % des touristes étrangers préfèrent le camping)
1re pour les stations thermales (en établissements : 166 000 curistes environ)
4e en nombre de chambre d'hôtel avec 65 700 chambres pour 2 037 hôtels (3,8 millions de touristes étrangers dont 2,1 millions à Lourdes)
4e en emplois touristiques pour 87 500 emplois.
La région abritent deux chaines de montagnes : Les Pyrénées qui fait frontière avec l'Espagne et l'Andorre où les stations pyrénéennes, situées dans les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne, l’Ariège, l'Aude et les Pyrénées-Orientales, étagent leurs pistes de ski alpin entre 1 400 et 2 500 m d’altitude en moyenne. La plus haute piste se trouve à Piau-Engaly où atteignent les 2 600 m d’altitude. Le Massif Central où les stations se trouvent en Aveyron et en Lozère possèdent des pistes qui sont compris entre 1 100 m et 1 400 m.
Pendant plus d'un siècle, des usines aéronautiques ont été créées dans la région toulousaine, marquant définitivement l'économie et l'histoire locale. Ces usines ont été construites d'abord dans la zone de Montaudran (sud), Saint-Éloi (nord-ouest) puis Toulouse-Colomiers-Blagnac, à la frontière de la ville. La ville a été choisie pour devenir l’une des métropoles d’équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation.
L'avion Breguet 19, nommé « Point d'Interrogation », est historiquement construit à Vendargues, dans l'Hérault. C'est la raison pour laquelle les clubs de sport de cette ville s'appellent « P.I. Vendargues » et ont un avion sur l'écusson[91].
Airbus
Airbus est un constructeur aéronautique européen situé à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse. Division détenue à 100 % par le groupe industriel Airbus, l'entreprise fabrique environ la moitié des avions de lignes produits dans le monde, et est le principal concurrent de Boeing.
Dans l'histoire plus récente, de nouveaux avions parfois révolutionnaires ont été conçus à Toulouse, comme le Concorde, le seul avion de ligne supersonique au monde, ou l'Airbus A380, le plus gros avion de transport de passagers au monde. L'assemblage final de cet avion est effectué sur le site de Toulouse. Aujourd'hui encore, Airbus reste un acteur clé de l'économie locale et nationale, dans les domaines de l'aéronautique. En 2013 Airbus Toulouse devient le premier site industriel de France avec 13 217 salariés71. Toulouse a su s'imposer dans le secteur de la recherche, d'innovation et de l'industrie aérospatiale.
L’industrie aérospatiale est très présente dans la région. En effet elle représente aujourd’hui une vingtaine de constructeurs et d’équipementiers et 17 000 salariés. La région regroupe le quart du potentiel de recherche aéronautique et aérospatial français[92].
L'Occitanie fait partie de l’un des pôles européens majeurs de la conquête spatiale, les satellites embarqués par la fusée Ariane sont, pour la plupart, conçus et assemblés dans la région. Au total, la construction spatiale représente 7 500 salariés directs et 15 000 indirects. Plus de 200 sociétés régionales.
C'est depuis Toulouse que le robot Curiosity, envoyé sur la planète Mars en 2012 que les chercheurs du CNES peuvent prendre le contrôle de la Mars Science Laboratory qui sert à analyser et fragmenter le sol martien, et du SAM, le laboratoire d’analyse d’atmosphère du rover. La mission d’exploration martienne est contrôlée par la NASA avec la collaboration de l'ESA et du CNES.
Ce laboratoire doit sa renommée mondiale à son acquis scientifique unique dans le domaine des études par voie solaire des phénomènes à haute température et du comportement des matériaux soumis à des conditions extrêmes.
Les fours solaires de Mont-Louis et d'Odeillo ont servi de modèles dans le monde entier, démontrant le potentiel de l'énergie solaire et ses multiples applications. Sur place, il est également possible de découvrir la cuisson au four solaire.
Dès les années de l'après-guerre, les sociétés américaines d'informatique comme IBM, Texas Instruments, Dell... ont cherché à implanter des unités de production en France. Pour ce faire, ces entreprises cherchaient des petites Californies, à savoir :
des villes avec peu de densité démographique, situées en bord de mer,
des villes avec une fort bagage intellectuel et des universités reconnues,
des villes avec des connexions routières ou ferroviaires denses.
Après s'être un temps rapproché de Narbonne, la société IBM a jeté son dévolu sur Montpellier, installant dès 1958 l'une de ses principales usines mondiales, à savoir IBM Pompignane. Cette usine, spécialisée dans la fabrication des mainframeIBM 360 et 370 a connu ses années de gloire jusqu'en 1983, date à laquelle le plan Mauroy a conduit à la désindustrialisation forcée du Languedoc. L'usine IBM existe toujours, elle est maintenant centrée sur la fabrication des ordinateurs portables Lenovo et sert de centre de tests et de vitrine commerciale. Également, IBM a construit en 2015 un cluster de stockage de données sur les hauteurs de Montpellier, cluster servant à alimenter le projet Watson (intelligence artificielle).
Le déclin d'IBM s'est accompagné de l'arrivée opportune de la société Dell, qui fit de Montpellier, dès 1990, son centre européen de la construction des ordinateurs portables sur mesure.
De nos jours, Montpellier est considérée comme l'une des capitales de l'informatique européenne. De nombreuses entreprises ont une direction informatique nationale ou internationale implantée en Occitanie : La Poste, le Crédit agricole, ACOSS, UGAP, Ubisoft, Royal Canin, Inforsud, Pôle emploi...
En 2016 apparaît sur la carte de France, entre Rhône et Pyrénées, une nouvelle région du nom d'Occitanie.
Sur ce même territoire, et avec quelques variantes, l’appellation “Occitania” ou Occitanie a été utilisée, presque sans interruption, pendant plus de 500 ans, de la fin du XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, par les rois de France, les Parlements successifs et les états du Languedoc. Au milieu du XXe siècle, les linguistes, poètes et écrivains s'emploieront à désigner sous cette même appellation, tout l'espace de la langue d'oc ou occitan.
Le nom Occitanie recouvre donc deux réalités aussi légitimes que différentes. Il en est de même pour d’autres territoires tel que l’Europe (Union européenne et Europe de l’Atlantique à l’Oural, Europe du Bosphore au cap Nord…) ou l’Amérique (Du détroit de Béring à la Terre de Feu, les États-Unis…).
La Croix occitane, anciennement Croix du Languedoc, figure sur de nombreux blasons ou logos de régions, villes, organismes et associations des pays occitans, entre Italie et Catalogne.
Ses origines sont incertaines et ses significations diverses, solaires, zodiacales, voire ésotériques.
La Croix occitane, caractérisée par ses douze bulles ou pommettes, apparaît dès la deuxième moitié du XIe siècle sur les blasons des Comtes de Toulouse. Elle sera abondamment reprise depuis ce XIe siècle.
La Croix occitane est aujourd’hui un des emblèmes majeurs des deux acceptions de l’Occitanie. Elle est également l’emblème le plus respecté et le plus familier de la langue et de la culture occitane.
La région administrative issue de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon est pour sa majeure partie de tradition occitane. En effet, son territoire se situe à 95 % dans l'Occitanie culturelle, au centre de celle-ci. L'attachement à l'identité occitane est donc fort au sein de la région, et présente un dénominateur commun important entre les deux ex-régions. De ce fait, la région a été nommée Occitanie à la suite de sa création, en référence à l'Occitanie culturelle dont elle tient son identité[106].
Le territoire relevant du ressort des États Généraux du Languedoc (convoqués pour la première fois en 1346) s'est ensuite progressivement réduit à ce qui est appelé durant l'Ancien Régime la province du Languedoc.
L'an marque un « tournant décisif »[107] dans l'histoire de la province : comme Henri Gilles l'a établi[108] en dans[109] sa monographie sur les États de Languedoc au XVe siècle[110], c'est en 1359 que les bonnes villes[111] des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse[108],[109] concluent entre elles une « union perpétuelle »[108],[109] puis[110] exigent des officiers royaux[111] d'être « convoquées ensemble »[108],[109] et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du XIVe siècle, ce pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire-Nîmes et de Carcassonne et la partie orientale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu'en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d'appartenir au Languedoc.
Les territoires de l'ancienne province de Guyenne inclus dans la région correspondent en vérité au Quercy (l'actuel département du Lot et le nord du Tarn-et-Garonne) et au Rouergue (Aveyron). Possessions des comtes de Toulouse, à partir d'une branche cadette ou de la branche principale, à partir du IXe siècle, ces deux comtés font ainsi partie de l'aire linguistique de l'occitan dans sa variante dialectale languedocienne. Comme les autres possessions des comtes de Toulouse, ils sont intégrés une première fois au domaine royal en 1271 puis sont cédés aux rois d'Angleterre au traité de Brétigny de 1360. Le Quercy est définitivement réuni à la Couronne en 1472, le Rouergue, possession des comtes d'Armagnac, devant pour sa part attendre 1607. Ils font partie de la province de Guyenne (érigée en gouvernement militaire en 1561), et constituent la généralité de Montauban à partir de 1635 (qui devient la province de Haute-Guyenne en 1779). Aujourd'hui, le terme de Guyenne n'a plus de réalité ni administrative, ni politique. Seul le Haut-Agenais, à la recherche d'une identité, a tenté d'exploiter le capital historique « Guyenne » en promouvant le « Pays de Guyenne » dans la partie Lot-et-Garonnaise de la vallée du Dropt. Cependant, cette acception est aujourd'hui détrônée par « Pays du Dropt », terme à vocation plus touristique. Les appellations de Quercy et de Rouergue conservent, en revanche, une forte valeur identitaire.
Depuis la Révolution, le comté est entièrement compris dans le département de l'Ariège. Le dialecte occitan qui y est traditionnellement parlé est le languedocien.
Actuellement[C'est-à-dire ?], l'appellation de Roussillon est toujours la plus utilisée pour désigner ce territoire, se retrouvant dans la dénomination de l'ancienne région Languedoc-Roussillon.
Désormais, le territoire est souvent subdivisé en cinq comarques traditionnelles et naturelles, non officielles : le Roussillon (dans son acceptation géographique restrictive), le Vallespir, le Conflent, la Cerdagne et le Capcir. Vient s'y rajouter le Fenouillèdes, section occitane du département.
Manifestations culturelles
La région est, historiquement, l'un des territoires d'où est originaire la tradition de la fête votive (pour l'aire occitane) et de la festa major (dans les Pyrénées-Orientales). Liées à la célébration du saint patron de la paroisse (et donc, généralement, des petites communes) mais aussi au calendrier agricole, elles s'étalent selon les localités durant tout l'été, attirant dans le village toute la jeunesse des communes voisines et, depuis le développement du tourisme de masse, de nombreux vacanciers. Elles sont marquées par l'organisation d'attractions foraines, de repas collectifs sur la place publique du village, de tombolas gratuites, de défilés en costumes traditionnels ou médiévaux, de bals ou d'autres pratiques spécifiques à chaque terroir ou culture traditionnelle (sardanes et castells dans les Pyrénées-Orientales, joutes nautiques dans les ports, cités fluviales ou lacustres du Bas-Languedoc, défilés d'animaux totémiques dans l'Hérault, courses camarguaises dans le Gard et l'Ouest de l'Hérault)[125]. S'y ajoutent, parmi les fêtes traditionnelles saisonnières répandues dans la région, celles qui entourent les carnavals et Mardi gras en hiver (le plus connu restant le carnaval de Limoux), les pèlerinages (celui des Saintes-Maries-de-la-Mer dans le Gard est d'une importance culturelle et identitaire forte pour les communautés gitanes tout en étant devenue une importante attraction touristique), les fêtes du feu du solstice d'été (de la Saint-Jean notamment) originaires des Pyrénées mais qui se sont développées dans de nombreux villages de plaine, ou les Ferias centrées sur la pratique de la corrida et importées d'Espagne depuis le XIXe siècle (celles de Nîmes et de Béziers sont les plus grandes de France[126],[127]). Des manifestations d'envergure régionale, nationale, voire internationale ont également été créées pour mettre en avant la culture occitane, dont surtout l’Estivada de Rodez, ainsi que la Fèsta d'Oc de Béziers.
Plusieurs conventions d’anime et de manga, de jeux vidéo ou de science fiction se tiennent dans la région. Le Toulouse Game Show (TGS) est le plus grand salon événementiel du genre en Province, avec 45 000 visiteurs en 2014[131]. Ses organisateurs ont ensuite exporté le concept à Pau dans la région voisine à partir de 2014 et, en Occitanie, à Montpellier à partir de 2018.
Voix du Midi est un hebdomadaire d'information locale français, paraissant en Haute-Garonne. Fondé en 1895 sous le titre primitif de Croix du Midi, il se décline aujourd'hui en deux éditions vendues en kiosque le jeudi Voix du Midi Toulouse, Voix du Midi Lauragais et un journal gratuit, Voix du Midi Week-End, distribué à Toulouse le vendredi.
Radio
Assemblée Régionale des Radios Associatives (ARRA)[132]
Le sport en Occitanie est marqué par une tradition sportive ancienne ainsi que par un rôle prépondérant dans l'organisation du sport moderne et par une grande variété de disciplines pratiquées à haut niveau dans la région.
Le sport en France est organisé, à l'image du pays, de façon pyramidale. Le ministère de la Jeunesse et des Sports couvre l'ensemble du phénomène sportif français et délègue à des fédérations l'organisation effective de chaque discipline, par la suite la plupart de ses fédérations délèguent à leur tour leur pouvoir à des Ligues régionales chargées de l’organisation locale des compétitions.
Le sport ou organisme ayant le plus de licenciés dans la région en 2015 était le football (163 309 licenciés) devant le tennis (95 983 licenciés) et l'UNSS (89 085 licenciés). Le rugby, sport historique et à forte valeur identitaire dans le Sud-Ouest (« l'Ovalie »), arrive ainsi en quatrième position (avec 72 203 licenciés en 2018) pour le seul rugby à XV[135]. Pour le rugby à XIII, on compte 5 172 licenciés (en 2018), un chiffre certes bien moindre, mais qui n'empêche pas ce sport d'être considéré comme « une discipline largement surreprésentée dans la région »[136].
Tous les ans a lieu la remise des Trophée Occitanie Midi Libre-La Dépêche, qui sont remis après vote des lecteurs des deux principaux journaux de la région aux meilleurs sportifs évoluant en Occitanie ou d'origines occitanes[137].
Le Stade toulousain est le club le plus titré (vingt-et-une fois champion de France et cinq fois champion d'Europe). Il évolue en Top 14 tout comme l'USA Perpignan (sept fois champion de France), le Castres olympique (cinq fois champion de France et vainqueur du Bouclier européen) et le Montpellier HR (double vainqueur du Challenge européen et vainqueur du Bouclier européen) .
Pas moins de huit équipes sur dix participants à l'Elite 1 font partie de la région Occitanie qui est la principale région pourvoyeuse de ce sport en France (51 % des licenciés).
La région reçoit le XIII d'or (catégorie XIII d'honneur) en 2019[138].
Chaque année le Tour de France passe dans la région, notamment pour les étapes de haute montagne dans les Pyrénées. Des coureurs originaires de la région ont participé à la Grande Boucle, dont Jacques Esclassan,
Didier Rous, Christophe Rinero, David Moncoutié et Laurent Jalabert (double vainqueur du classement par points et double vainqueur du classement de la montagne) sont les plus connus.
Courses régionales :
Route d'Occitanie, dernière grande épreuve cycliste professionnelle avant le Tour de France (au mois de juin). Diffusée dans plus de 70 pays, c'est l'une des plus importantes courses à étapes de France et un important vecteur de promotion des territoires de la région.
Le jeu de balle au tambourin est un sport collectif impliquant deux équipes de cinq joueurs. Il est essentiellement pratiqué dans les villages à l'ouest de Montpellier. Il fut sport de démonstration aux Jeux méditerranéens de 1993.
La course camarguaise est un jeu sportif pratiqué dans le Gard, l'Hérault, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse de mai à septembre. Une centaine d'arènes fixes proposent un programme sportif et un millier de compétitions ont lieu chaque année, tous niveaux confondus. C'est le thème principal de nombreuses fêtes votives.
Course landaise
La course landaise est un sport pratiqué essentiellement dans les départements français des Landes et du Gers, reconnu par le ministère de la Santé et des Sports et géré par la Fédération française de la course landaise. C'est également une tradition tauromachique appartenant au patrimoine culturel gascon.
Joute nautique de méthode languedocienne
La Joute nautique de méthode languedocienne est pratiquée dans huit villes de l’Hérault (Béziers, Agde, Marseillan, Mèze, Balaruc, Frontignan, Sète, Palavas) et dans une ville du Gard (Le Grau-du-Roi). L'épreuve reine est le fameux tournoi de joutes de la Saint-Louis à Sète autour du 25 août, un championnat de France et une Coupe de France existent également dans quatre catégories de poids et d'âge : lourds, moyens, seniors et juniors. Les jouteurs languedociens représentent un quart des licenciés en France.
Patrimoine historique et culturel
La région Occitanie est riche d'un patrimoine historique qui retrace plusieurs milliers d'années d'histoire, détenant des vestiges remontant aux premières traces de civilisations humaines avec de nombreuses grottes préhistoriques telles que la grotte de Niaux située en Ariège ou celle du Pech Merle dans le Lot. Elle possède également de nombreux sites gallo-romains datant de l'Antiquité avec, par exemple, le Pont du Gard, les Arènes de Nîmes. Le Moyen Âge a fortement marqué de son empreinte les paysages de la région, de la morphologie des centres anciens de la plupart des villes aux multiples édifices religieux qui quadrillent une des terres les plus anciennement christianisées de Méditerranée occidentale (abbayes, églises, cathédrales) en passant par les nombreux châteaux-forts et forteresses liés aux conflits seigneuriaux qui ont alors régulièrement touché ce territoire très divisé politiquement, comme la Croisade albigeoise (1208-1229) ou la Guerre de Cent Ans. Peuvent ainsi être cités, parmi ces monuments médiévaux, la Cité de Carcassonne, la ville neuve fortifiée d'Aigues-Mortes ou encore la Cathédrale Saintes-Cécile à Albi. C'est au cours du Moyen Âge central que l'identité de la région se crée et que le commerce se développe. Durant l'époque moderne, la région, désormais entièrement incluse dans le domaine royal français, voit se multiplier les interventions étatiques, avec l'Arc de triomphe prolongé par la Promenade du Peyrou à Montpellier ou le Canal du Midi permettant de relier l'Atlantique à la Méditerranée, auxquelles répondent certaines réalisations communales comme le nouveau et actuel Capitole à Toulouse ou la reconstruction de la Place royale (actuelle Place Nationale) à Montauban. Enfin, les territoires d'Occitanie se sont dotés d'un patrimoine culturel et gastronomique à la fois spécifique et diversifié.
Durant la période gauloise, la région fait partie de la Celtiqueméditerranéenne. Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., un peuple celtique, les Volques, prend ses quartiers dans la région allant du Rhône à la Garonne, des Cévennes aux Pyrénées. Ils ont pour capitale des oppida à Toulouse et Nîmes. Des échanges ont lieu avec les autres civilisations méditerranéennes, notamment à travers une colonie grecque à Agde.
Toutes les villes gauloises méditerranéennes sont conquises par les Romains dès le IIe siècleav. J.-C., avec la création de la première province gauloise, la Provincia romana. Narbonne est créée pour pacifier la province en -118 et devient la capitale de cette province, désormais surnommée Narbonnaise. Une des premières provinces à être romanisée, elle est notamment le lieu de naissance du futur empereur Claude, à Nîmes. Au début du Ve siècle a lieu l'invasion des Vandales. Quelques années plus tard, les Wisigoths s'imposent. Les Romains leur abandonnent la garde du territoire par la signature d'un fœdus en 418. Le royaume wisigoth occupe bientôt le tiers sud de la Gaule, puis la péninsule ibérique. Toulouse devient leur capitale pendant presque un siècle. Comme la plupart des peuples germaniques fédérés à l'Empire romain, les Wisigoths, essentiellement installés dans la région de leur capitale, ne font pas table rase des institutions et promulguent la continuité du droit romain pour les populations gallo-romaines qui restent majoritaires, à travers la rédaction du Bréviaire d'Alaric, et s'en inspirent fortement pour édicter le droit qui leur est propre, compilé dans le Code d'Euric. La persistance du droit romain va permettre la continuité d'un haut niveau d'efficacité institutionnelle et administrative, tradition juridique qui va ensuite imprégner le droit féodal médiéval, davantage marqué par l'usage de l'écrit et d'un droit positif que dans le nord du royaume des Francs. Cependant, les Wisigoths sont adeptes d'une hérésie orientale dite d'Arius, qui développe un christianisme remettant en cause la nature divine du Christ. Cette hérésie provoque des incompréhensions récurrentes avec les sujets gallo-romains de ce royaume, pour leur part fidèles à l'orthodoxie. Clovis, qui vient de rassembler sous son autorité un autre peuple germanique fédéré et récemment converti au christianisme romain, les Francs, peut alors annexer une partie de la région au début du VIe siècle avec l'appui des évêques et de l'aristocratie locale. S'ensuit alors une longue période trouble au cours de laquelle la région est dispersée territorialement entre la Septimanie autour de Narbonne, encore sous domination wisigothe puis maure à partir de 719, et la Novempopulanie qui va former un vaste duché de Gascogne cherchant à se détacher de l'autorité des Francs.
Cette province fut temporairement dominée par les Maures à partir de 718-719, avant d'être conquise par Pépin le Bref. Est alors constituée une marche de Gothie, incluse dans le royaume d'Aquitaine créé en 778. Ce vaste territoire englobant tout le Sud du Rhône à l'Atlantique en vue de fédérer la reconquête méridionale et ibérique, avec pour capitale Toulouse, est donné en partage par Charlemagne à un de ses fils, Louis Ier dit le Pieux (778-†840), roi d'Aquitaine (781-814) puis empereur d'Occident (814-840). L'administration de cet immense territoire est confiée aux comtes de Toulouse et aux comtes de Barcelone. Dès lors, la transmission de ces deux comtés devenant héréditaire, les deux dynasties ainsi formées à Toulouse et à Barcelone vont n'avoir de cesse, en s'alliant régulièrement ou parfois de manière rivale, que de repousser les Maures vers le sud et d'asseoir leur autorité sur ces territoires pour redonner une unité politique à la Narbonnaise. Pourtant, entre les deux vastes principautés toulousaines à l'ouest et catalanes au sud, le pouvoir se retrouve de plus en plus privatisé par une petite chevalerie locale, qui augmente au contraire le morcellement de l'ancienne province romaine. Pour encadrer la violence seigneuriale générée par cette compétition féodale, les autorités ecclésiastiques (elle-même actrices de ces luttes pour le pouvoir dans la région) et les communautés paysannes ou urbaines négocient ou imposent la prestation de serments (Paix de Dieu, Trêve de Dieu) ou l'obtention de chartes de libertés. Les cités se dotent d'institutions communales aux XIIe siècle et XIIIe siècle, généralement appelées « consulats » (les magistrats municipaux reprenant le vieux titre romain de consul, ou « capitoul » à Toulouse) : à Narbonne, Nîmes, Béziers, Toulouse, Montpellier. Ces consulats, formés par les grands marchands, les changeurs et la noblesse urbaine, deviennent de nouveaux acteurs de la lutte pour le pouvoir dans les villes, face aux seigneurs et aux évêques.
De ce cadre va naître ce qui est appelé Languedoc à partir du XIIIe siècle, de la Garonne au Rhône, de Toulouse à Saint-Gilles. Raymond IV dit Raimond de Saint Gilles (1042-1115) va en partie atteindre l'objectif de cette unité territoriale, en agrandissant par mariage sa seigneurie aux comtés et vicomtés de Rouergue, de Nîmes, d'Agde, de Béziers et d'Uzès. Les comtes de Barcelone pour leur part détiennent en propre ou indirectement en tant que suzerains les comtés de Roussillon, de Narbonne, de Carcassonne ou de Gévaudan, ainsi que la seigneurie de Montpellier à partir de 1204. Un lignage de chevaliers, les Trencavel, vassal de ces deux puissances régionales, va fédérer au XIIe siècle les fiefs d'Albi, Carcassonne, Béziers, Agde et Nîmes. Dans le même temps, le développement à partir du XIe siècle du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont les chemins convergent des quatre coins de l'Europe vers les Pyrénées, la pacification des routes terrestres ou l'essor nouveau du Bassin méditerranéen assurent le succès de nombreux sanctuaires locaux ainsi que l'essor commercial d'un réseau urbain relativement dense. L'affirmation de puissantes familles comtales, vicomtales ou seigneuriales va être de plus accompagnée de la constitution de cours chevaleresques brillantes (à Toulouse, Albi, Béziers, Narbonne, Montpellier), où se forge une culture spécifique nourrie de la tradition des troubadours et se codifie une langue littéraire, l'occitan.
Malgré cette homogénéisation relative sur les plans politiques, culturels et linguistiques, la défense des particularismes coutumiers autant que l'ascension d'une bourgeoisie de cité contribuent à une certaine laïcisation des pratiques religieuses et donc au développement de mouvements religieux hétérogènes qualifiés « d'hérétiques » et de « cathares » par une Église romaine en quête d'uniformisation et de normalisation. Celle-ci entame au tournant du XIIIe siècle une politique active de répression de toute forme de dissidence, se heurtant aux pouvoirs comtaux qui voient dans l'action des légats pontificaux une ingérence dans leurs prérogatives traditionnelles. L'ordre mendiant des frères prêcheurs est créé à Toulouse par le castillan Dominique de Guzmán, pour donner l'exemple d'une nouvelle foi. La Croisade des Albigeois ainsi engagée par le pouvoir pontifical sert de prétexte au roi de France pour annexer les régions méridionales à partir de 1224. La bataille de Muret a lieu le , Toulouse est assiégée par Simon IV de Montfort et prise en 1215, en 1222 est créée la première bastide de Cordes, et en 1229 est fondée l'université de Toulouse.
De là naît le Languedoc royal, qui va persister jusqu'à la Révolution française, conservant ses coutumes, sa langue et une administration spécifique. Le Languedoc, une des premières grandes provinces rattachées à la Couronne, perd alors son autonomie, mais va profondément influencer par sa culture latine une « Île-de-France » capétienne encore marquée par ses dynasties de Francs germaniques. La province va toujours se montrer garante de la cohésion du territoire royal, même dans les périodes les plus troubles comme la guerre de Cent Ans qui débute en 1337. C'est au cours de cette guerre que la peste fait rage régulièrement dans le Midi.
Après la Seconde Guerre mondiale, et de façon plus intense à partir des années 1960, la région entre dans une phase de dynamisme économique et démographique, porté par des mouvements migratoires autant internes qu'externes au territoire métropolitain, par l'envol pris par le tourisme de masse et par la prospérité de secteurs d'activités innovants, de l'industrie de pointe (surtout l'aéronautique et l'aérospatiale) au tertiaire supérieur. Le tout est alors accompagné par d'importantes politiques publiques, qu'elles soient initiées par l'État dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire dans les années 1960 (Mission Racine d'aménagement touristique du littoral languedocien, choix de Toulouse comme métropole d'équilibre...) ou par les collectivités locales (comme les travaux d'urbanisme engagés à partir des années 1970 à Montpellier par son maire, Georges Frêche).
L'histoire des différents pays, villages et villes qui composent la région a contribué à forger des pratiques et manifestations culturelles spécifiques, devenues des atouts touristiques majeurs. Ainsi, des savoir-faire, des pratiques rituelles, des danses, des jeux, des réalisations sportives, des figures, des processions, des fêtes votives, carnavals ou Mardi gras jalonnent la vie culturelle de l'Occitanie.
La rencontre de conditions climatiques, géologiques, hydrologiques et culturelles spécifiques a contribué à construire des gastronomies aux caractéristiques locales fortes. Celles-ci proviennent des terroirs, de leurs ressources naturelles et des pratiques qui y ont été développées. La région administrative Occitanie regroupe désormais des usages alimentaires liés à un pastoralisme dominé par l'élevage ovin et bovin dans les massifs ou en Petite Camargue, de l'arboriculture fruitière, du maraîchage et de la viniculture en plaine et dans les contreforts, de la conchyliculture et de la pêche dans les cours d'eau, les étangs littoraux et la mer Méditerranée, de différentes formes de céréalicultures très localisées (riziculture en Camargue, grandes cultures midi-pyrénéennes de blé tendre ou de maïs).
↑2006 – Ministère de l'Écologie et du Développement durable, Plan de restauration et de conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises 2006-2009, 145 p. et Annexes 126 pages.
↑Guy Burgel, mémoire de stage de deuxième année de Master, université Toulouse 2 Jean-Jaurès - Région Occitanie, 2016, p. 38, La Ville contemporaine après 1945, tome 6 de Jean-Luc Pinol (dir.), Histoire de l'Europe urbaine, 2e édition revue, corrigée et augmentée, Paris, Seuil, 2012 [1re édition : 2003], p. 52.
↑Insee Flash Occitanie, no 84, , Fichier Excel des données complémentaires, consulté le .
↑ a et b« La carte du réseau », sur La Région Occitanie (consulté le ) et « Journal de la région Occitanie no 5 » [PDF], sur La Région Occitanie, (consulté le ). La région compte 5 730 753 habitants pour une superficie de 72 724 km2.
↑(en) Malcom Todd, The Early Germans : The peoples of Europe, Oxford, Blackwell Publishing, 2004 (deuxième édition revue et augmentée), 266 pages (ISBN978-1-4051-1714-2), p. 139 à 171 ; Chapitre 7 : The Gothics kingdoms.
↑Le terme Occitanie n'est pas le seul à être utilisé pour désigner cette région historique. Dans les bibliothèques universitaires, on va trouver des ouvrages scientifiques utilisant aussi les termes de sud de la France ou de Midi. Voici quelques exemples de livres appartenant à la bibliothèque de l'école polytechnique de Zürich révélés par le mot-clé "Südfrankreich" :
↑Michel Zimmermann (dir.) (trad. du latin), Les sociétés méridionales autour de l'an mil, répertoire des sources et documents commentés, Paris, CNRS éditions, , 477 p. (ISBN2-222-04715-3).
↑Collectif dirigé par André Armengaud et Robert Lafont (dir.), Histoire d'Occitanie : par une équipe d'historiens, Paris, Hachette, , 949 p. (ISBN2-01-006039-3).
↑ abc et dJean Guérout, « Henri Gilles. Les États de Languedoc au XVe siècle. Toulouse, Édouard Privat, 1965. In-8o, 363 p., couverture illustrée. (Bibliothèque méridionale, 2e série, t. XL.) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 125, no 1, p. 285-295, (lire en ligne [fac-similé])
L'article est un compte rendu critique de l'ouvrage précité.
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↑ a et bHenri Gilles, Les États de Languedoc au XVe siècle (monographie), Toulouse, Privat, coll. « Bibliothèque méridionale / 2e série » (no 40), , 361 p., in-8o (26 cm) (BNF37399253), p. 26 [aperçu (page consultée le 16 mars 2016)].
↑Vincent Adoumié (dir.), Les régions françaises (monographie), Paris, Hachette supérieur, coll. « HU / Géographie », () 2e éd. revue et augmentée (1re éd. ), 287 p., 24 cm (ISBN978-2-01-140018-5 et 2-01-140018-X, OCLC835070461, BNF43549145, présentation en ligne), part. 1 (« Régions et identités régionales »), chap. 1 (« Une construction territoriale millénaire »), sect. 2 (« La France et le thème administratif des provinces et de l'État à l'époque moderne »), § [1] (« Pays d'élection[s], pays d'état[s] et pays d'imposition : le repère juridique »), p. 16 [lire en ligne (page consultée le 28 février 2016)].
↑France. Assemblée provinciale du Roussillon (BNF12499947).
↑Règlement fait par le Roi [en Conseil] sur la formation et la composition des assemblées qui auront lieu dans la province de Roussillon (Versailles, ), Paris, Imprimerie royale, , 12 p., in-4o (BNF33848917).
↑France. Gouvernement de Roussillon (BNF11685874).
↑M.T, « Le rugby à XIII en tenue de Gala : XIII d'or. Dress code, spectacle, trophées : la cérémonie des XIII d'or s'est déroulé samedi soir au Barcarès », L'Indépendant, , Sports.
Frédéric Saumade, Des sauvages en occident, les cultures tauromachiques en Camargue et en Andalousie, Paris, Mission du patrimoine ethnologique, 1994 et 1995, 275 p. (ISBN978-2-7351-0587-8 et 2-7351-0587-3)