Première partie : Les origines de la construction européenne remontent à l'après-guerre, marquées par le désir de prévenir de nouveaux conflits. En 1951, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) a été créée, rassemblant six pays fondateurs : la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Deuxième partie : Les étapes de l'élargissement de l'Union européenne entre 1957 et 1986 sont caractérisées par des traités successifs. En 1957, le Traité de Rome a établi la Communauté économique européenne (CEE), puis en 1973, le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande ont rejoint l'UE. Les années suivantes ont vu les adhésions de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne, renforçant l'union économique et politique jusqu'en 1986.
Institution du Club de Paris pour traiter les dettes dues à des créanciers gouvernementaux, à l’occasion de la première restructuration de la dette de l’Argentine. En accord avec le FMI, il rééchelonne le remboursement des pays endettés sur une longue période, après l’adoption de mesures de stabilisation économiques[4].
14-15 janvier : congrès constitutif de la Confédération générale des travailleurs africains (CGTA) à Saint-Louis[8]. Elle rompt définitivement avec la CGT le 15 février[9].
31 mars-1er avril : congrès de la confédération générale du travail autonome (CGTA) à Dakar ; Sékou Touré en devient le président[9].
17 avril : Pierre Messmer devient haut commissaire de la République au Cameroun (fin le [11]) dans un climat de révolte contre les autorités françaises (1956-1960).
24 avril : lors d’une conférence syndicale panafricaine réunie à Bangui, la CGT et des Cheminots de l’AOF appellent à la création d’un syndicat autonome unifié[12].
23 juin : vote de la Loi-cadre Defferre par le Parlement français sur l’autonomie en Afrique noire française. Elle dote les colonies de l’AOF et de l’AEF d’une large autonomie, avec une assemblée élue au suffrage universel, présidée par le gouverneur, mais dont le vice-président pourra être un autochtone[13].
30 juin : des intellectuels congolais publient le « Manifeste de conscience africaine ». Ils exigent l’émancipation totale des Noirs. Une véritable bombe politique. Parution le 23 août, en réaction du Manifeste de l’ABAKO, qui affirme son opposition à la colonisation et sa volonté de préserver l’autonomie des Kongo comme des différents groupes ethniques[14]. Des partis politiques noirs apparaissent au Congo belge en vue des élections municipales qui doivent avoir lieu à Léopoldville le . Ils sont issus pour la plupart d’associations ethniques formées quand les partis politiques étaient interdits[15].
8-15 juillet : congrès de Ouagadougou. Division de la CFTC et création de la CATC (Confédération africaine des travailleurs croyants), qui envisage de créer un syndicat unique pour toute l’AOF[16].
31 décembre : la République d’Afrique du Sud se retire de l’UNESCO en se plaignant que certaines publications de l’Organisation interfèrent dans les problèmes raciaux du pays[22].
6 février : Guy Mollet se rend en Algérie. Il est conspué par des pieds-noirs et reçoit des jets d’objets divers, dont semble-t-il des tomates. Guy Mollet cède devant la manifestation des Algérois. Il n’y aura pas de gouverneur général, mais un ministre résident en Algérie[23]. Catroux, réputé favorable aux musulmans, est abandonné pour Robert Lacoste le 9 février[24].
8 février : création officielle des harkas (« troupes mobiles ») par l’armée française en Algérie[25].
12 mars, Algérie : Guy Mollet pose pour préalable à la négociation la pacification et l’organisation d’élections. L’Assemblée nationale vote des pouvoirs spéciaux à son gouvernement[23].
20 mars : indépendance de la Tunisie par le protocole franco-tunisien qui abolit le traité du Bardo de 1881[5]. Lamine Pacha Bey prend le titre de Lamine Ier mais doit céder la place à la république un an plus tard le .
11 avril : le gouvernement français décide le rappel de 70 000 réservistes, puis d'un contingent supplémentaire de 50 000 le 9 mai. L’ensemble des troupes françaises en Algérie passe à 400 000 hommes en juillet[28].
8 mai, Algérie : des étudiants européens et des organisations patriotiques manifestent contre le nouveau ministre résident Robert Lacoste, jugé trop libéral à la suite d’une décision gouvernementale permettant l’accession à la fonction publique des musulmans (décret du )[30].
18 mai : dix-sept soldats rappelés du 9e RIC sont tués par l’ALN dans l’embuscade de Palestro, quatre autres sont faits prisonniers, 44 personnes sont tuées dans l’opération de ratissage consécutive[32].
26-27 mai : des milliers de suspects sont arrêtés dans la Casbah d’Alger par 6 500 soldats et policiers[33].
10 août : en réaction aux attentats commis par le FLN, des « contre-terroristes » de l’ORAF placent une bombe rue de Thèbes, dans la casbah d’Alger, qui fait quinze morts et une quarantaine de blessés[36].
13 août : promulgation du code du statut personnel en Tunisie : droit de vote des femmes, abolition de la polygamie et de la répudiation, consetement mutuel au mariage, droit égal au divorce. Il entre en vigueur le [37].
20 août - 10 septembre : un congrès secret du FLN dans la vallée de la Soummam, en Kabylie, est organisé, principalement par Abane Ramdane, qui structure l’Armée de libération nationale (ALN) et forme un Conseil national de la révolution (CNRA) de 34 membres y est élu pour diriger la politique du FLN qui doit être appliqué par un Comité de coordination et d’exécution (CCE) de cinq membres ; l’Armée de libération nationale est unifiée sous la direction de Krim Belkacem[38].
30 septembre : attentats du FLN au Milk Bar (Zohra Drif) et à La Cafétéria, à Alger, qui font quatre morts et 54 blessés[36].
1er octobre : échec de l’opération Oiseau bleu ; une section de la 2e compagnie du 15e BCA tombe dans une embuscade tendue au douar Iflissen par un groupe de la « Force K », un « contre-maquis » kabyle armé par les services de renseignement français contre le FLN. Deux hommes sont tués et six sont blessés. En répression, le village d’Iguer n’Salem, abandonné par ses habitants, est incendié. Du 9 au 12 octobre, dix mille hommes mènent une opération de grande envergure en Kabylie (opération « Djenad »)[39].
22 octobre : l’avion qui transportait de Rabat à TunisAhmed Ben Bella et les autres dirigeants du FLN est contraint de se poser à Alger où les cinq hommes sont arrêtés. Le président du Conseil Guy Mollet couvre cette initiative due aux autorités militaires d’Alger[28]. La Tunisie et le Maroc rappellent leurs ambassadeurs à Paris. Alain Savary, alors secrétaire d’État aux Affaires tunisiennes et marocaines, démissionne le 25 octobre[42].
23 octobre : massacre de colons français dans la région de Meknès au Maroc, en représailles à l’arrestation des dirigeants du FLN[43].
5 décembre : les Conseils généraux d’Algérie et les municipalités régies comme les communes métropolitaines sont dissous[25].
29 décembre : des « ratonnades » se produisent à l’issue de l’enterrement d’Amédée Froger, président de la Fédération des maires de l’Algérie, assassiné par le FLN[45].
31 janvier : Juscelino Kubitschek de Oliveira, président de la République brésilienne (fin en 1961)[46]. Décidé à promouvoir « 50 ans de progrès en cinq ans », Kubitschek parvient à mobiliser les Brésiliens autour de la modernisation du pays, symbolisé par la construction en quatre ans d’une nouvelle et futuriste capitale, Brasilia sur les plans de l’architecte Oscar Niemeyer. Le développementisme fait progresser l’industrie de 10 % par an, au prix d’un endettement public considérable[47].
3 février : au Honduras, la promulgation de la loi de défense du régime démocratique permet l’interdiction du parti communiste[48].
5 février : incident aux arènes de Santamaría en Colombie ; les agents du régime de Gustavo Rojas Pinilla provoquent un massacre lors d’une course de taureaux pendant laquelle les spectateurs avaient omis d’acclamer le dictateur (8 morts et 112 blessés). Pendant l’année 1956, les violences politiques font 11 000 morts en Colombie[49]
9 juin, Argentine : échec d’un soulèvement insurrectionnel dirigé par le général Juan José Valle avec pour objectif de rétablir le gouvernement légal de Juan Perón. Les militaires créent une commission pour la défense de la démocratie, chargée d’épurer le paysage partisan de ses scories péronistes[50].
16 juin : Manuel Prado Ugarteche est élu président du Pérou (fin en 1962)[49]. Le général Odría consent à organiser des élections libres au Pérou. Le conservateur Manuel Prado les remporte avec le soutien de l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA). Il libéralise le régime, ouvrant une période de convivencia qui se manifeste par la légalisation du parti communiste et de l’APRA. Son programme économique, dans la continuité de son prédécesseur, lui vaut quelques succès.
17 juin : Hernán Siles Zuazo est élu présidentMNR de Bolivie (fin en 1960)[49]. Il est contraint de mettre en œuvre un programme de lutte contre les déficits provoqués par les politiques redistributives antérieures. L’agitation sociale qui en résulte met le pays au bord de la guerre civile. Siles doit mobiliser l’armée pour pacifier le pays.
27 avril : victoire de l’AFPFL d’U Nu aux élections en Birmanie, avec 47,7 % des voix et 147 sièges. Le Front national unifié birman(en) qui regroupe les mouvements de gauche, obtient 30 % des voix et 48 des 250 sièges de l’Assemblée nationale[62].
30 avril : nouvelle résolution de politique industrielle en Inde définissant les catégories d’activités selon le rôle que l’État doit y jouer[63].
2 mai, Chine : début de la campagne des Cent fleurs. Dans l’esprit de la déstalinisation soviétique, le gouvernement chinois demande aux intellectuels de critiquer les dirigeants du parti et de l’État, la devise étant : « Que fleurissent harmonieusement cent fleurs et rivalisent bruyamment cent écoles »[64].
17 juin : loi sur le droit des veuves en matière d’héritage en Inde (Hindu Succession Act)[68].
Juin : les Tibétains se soulèvent contre l’accord en 17 points de 1951 et la collectivisation dans les provinces du Kham et de l’Amdo et mènent des actions de guérilla contre le régime chinois[69]. Mao Zedong déclare quelques mois plus tard que « le Tibet n’était pas encore prêt pour l’établissement d’un régime communiste ». La CIA met sur pied une opération secrète de formation aux États-Unis et de livraison d’armes et de matériel radio à la guérilla de l’Est[70]. Pékin envoie 150 000 hommes dans le Kham, appuyés par des bombardements aériens. La résistance tibétaine est décimée et l’armée chinoise reprend dans le sang le contrôle du Kham[71].
10 octobre : violentes émeutes nationalistes à Hong Kong à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du début du soulèvement de Sun Yat-sen (fête nationale de Taïwan). L’armée britannique intervient. Il y a 59 morts et des centaines de blessés. 10 000 membres des Triades, accusées d’avoir animé le mouvement, sont arrêtés et 400 sont déportés vers Taïwan[76].
15 novembre : lancement du Ch’ollima undong, le mouvement du Cheval volant, mouvement de mobilisation des travailleurs en Corée du Nord. Les ouvriers sont invités à produire à un rythme accru[81].
16-17 novembre : échec d’une tentative de coup d’État en Indonésie ; le colonel Zulkifli Lubis (qui venait d'être nommé à Sumatra-Nord) et le Major Djelani (nouveau commandant pour Java-Ouest) sont destitués[82].
20 décembre, Indonésie : en réaction aux progrès du PKI, le Masjumi adopte une attitude violemment anticommuniste et les « colonels » (Ahmad Hussein, Mauluddin Simbolon, Barlian) provoquent des mouvements de dissidences à Sumatra en décembre 1956 et janvier 1957[82]. La rébellion poursuit des buts politiques : démission du gouvernement, rupture avec les communistes, politique extérieure pro-occidentale. Le conseil Bateng, qui prend en main une partie du centre de Sumatra, entre en conflit avec les communistes, et procède à l’arrestation des dirigeants du syndicat des travailleurs du pétrole du bassin de Parkanbaru, concédé à la compagnie américaine Caltex. Le gouvernement accuse les puissances étrangères d’intervenir dans la vie politique intérieure et suspend les officiers rebelles. Il décide cependant de tenir compte de certaines revendications justifiées[83].
4 mars : incident de Moussadiyé, sur rive nord-est du lac de Tibériade. L’armée syrienne tire sur des policiers israéliens qui sont à bord d’un bateau. Deux policiers israéliens sont tués et deux autres faits prisonniers par les autorités syriennes[85].
28 avril : pacte d’assistance mutuelle signé à Djeddah entre l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Yémen[86].
22 mai : lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’État américain John Dulles menace d’interrompre l’aide à la construction du barrage d’Assouan si le gouvernement égyptien accepte l’aide soviétique[87].
Nasser se tourne vers les puissances occidentales pour financer son projet de construction du barrage d’Assouan. La France et la Grande-Bretagne refusent, et les États-Unis conditionnent leur aide à un accord avec Israël. Nasser s’y montre favorable, mais tergiverse. Washington décide alors de s’opposer au financement du projet mais accepte d’octroyer un prêt moyennant le contrôle des finances égyptiennes. Contre toute attente, Nasser accepte. Il ne reste plus aux Américains qu’à se désavouer. Afin de faire pression sur le gouvernement égyptien, le gouvernement américain, suivi par la Grande-Bretagne et la BIRD, annonce que les États-Unis ne participeront pas au financement du barrage d’Assouan.
26 juillet : en riposte au refus américano-britannique, Nasser annonce à Alexandrie la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez, déclarant devant une foule en liesse : « Le canal est désormais à nous, bien à nous »[1]. Il dénonce la présence britannique au Moyen-Orient et soutient les mouvements nationalistes d’Algérie. Dès le lendemain, la France et la Grande-Bretagne déclarent ne pas accepter la décision égyptienne[89].
31 juillet : lors d’une rencontre avec Anthony Eden et le ministre français des Affaires étrangères Christian Pineau, John Dulles exprime les réserves américaines quant à une intervention militaire en Égypte[90]. Les États-Unis décident toutefois de geler les avoirs financiers égyptiens[89] et suspendent leur aide alimentaire.
1er-23 août : une conférence réunissant 22 pays se réunit à Londres. L’Égypte s’y fait représenter par l’URSS et l’Inde. John Dulles propose la création d’une organisation internationale chargée du contrôle et de la gestion du canal de Suez[1]. Le 2 août, une déclaration tripartite franco-anglo-américaine dénonce « l’illégalité » de la nationalisation du canal. En réponse, le gouvernement soviétique la reconnaît comme légitime le 9 août[91].
23 août : accord franco-britannique pour l’envoi de troupes à Chypre[89].
3-9 septembre : échec de la conférence du Caire. Nasser rejette le plan Dulles présenté par le Comité des Cinq[89].
6-7 septembre : des aviateurs et des parachutistes français arrivent à Chypre pour assurer la protection des ressortissants français en Égypte[89].
19-22 septembre : conférence de Londres des dix-huit usagers du canal de Suez[89] : la création d’une association d’usagers, présentée par Eden et Mollet, est approuvée, mais les divergences s’accroissent entre partisans de l’intervention militaire (France et Grande-Bretagne) et ceux de la conciliation (États-Unis). Le 20 septembre, Shimon Peres informe Bourgès-Maunoury qu’Israël est prêt à une action commune contre l’Égypte[92].
27 octobre : le roi Hussein de Jordanie, devant la montée des oppositions lors des élections du 21 octobre, se résigne à former un gouvernement de tendance nationaliste arabe dirigé par Suleiman al-Nabulsi ; le 27 novembre, al-Nabulsi annonce son intention de dénoncer le traité d’alliance de 1948 entre la Jordanie et le Royaume-Uni[93].
la France et le Royaume-Uni adressent un ultimatum à l’Égypte et à Israël, sommés de retirer leurs troupes à 16 km de part et d’autre du canal. L'Égypte rejette l’ultimatum[89].
les États-Unis demandent au Conseil de sécurité de condamner l’attaque israélienne et d’exiger un cessez-le-feu immédiat. La France et la Grande-Bretagne opposent leur veto[95].
émeutes à Bagdad[96]. La loi martiale est imposée du 31 octobre au [97]. la crise de Suez crée un fort mouvement antibritannique en Irak. Des manifestations violentes éclatent et sont durement réprimées.
31 octobre : l’Égypte mobilise et rompt ses relations diplomatiques avec la France et la Grande-Bretagne[89].
début des bombardements franco-britanniques sur les aérodromes égyptiens. 105 appareils sont détruits au sol[89].
Nasser autorise l’expropriation des ressortissants français ou britanniques. La mesure est étendue aux propriétés des Juifs égyptiens le 4 novembre[98]. Nasser expulse tous les Juifs « français » ou « anglais », ainsi que les derniers suspects de collusion sionistes, soit 8 000 personnes, tandis que 3 000 autres sont internées et chassées l’année suivante[99].
Les États-Unis votent avec l’URSS une résolution de l’ONU contre la France et la Grande-Bretagne qui viennent de s’engager en Égypte, exigeant l’arrêt immédiat des combats[89].
la Syrie et la Jordanie rompent les relations diplomatiques avec la France[89].
5-6 novembre : expédition de Suez. Plan Télescope : des troupes franco-britanniques sont parachutées sur Port-Saïd et marchent vers le canal. Boulganine exige le retrait des troupes françaises, britanniques et israéliennes de Suez. Les États-Unis font pression sur leurs alliés[1].
7 novembre : durant la crise de Suez, l’assemblée générale de l’ONU adopte une résolution appelant le Royaume-Uni, la France et Israël à retirer sans délai leurs troupes d’Égypte[89]. Les États-Unis multiplient les pressions sur la livre sterling pour contraindre Anthony Eden à un cessez-le-feu. L’intervention des États-Unis, de l’URSS et de l’ONU provoque la fin des opérations militaires (fin de la présence britannique en Égypte). Le 3 décembre, la France et le Royaume-Uni acceptent d’évacuer Port-Saïd et Port-Fouad[89].
31 décembre : John Dulles présente au secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, la doctrine Eisenhower pour le Proche-Orient. Les États-Unis s’opposeront à toute agression soviétique dans la région et fourniront une aide économique aux pays qui en feront la demande[101]. Les pays arabes, à l’exception de l’Égypte et de la Syrie, se rallient à la doctrine Eisenhower (1957).
14 - 25 février : XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Début de la « déstalinisation ». « Coexistence pacifique ». Dans la nuit du 24 au 25 févrierNikita Khrouchtchev dénonce à huis clos les crimes de Joseph Staline. Il est accusé d’avoir remplacé la direction collégiale par le culte de la personnalité, d’arrestations et de déportations massives de milliers de personnes, de l’exécution sans procès et sans enquête d’honnêtes et d’innocents communistes, de n’avoir pas préparé de défense appropriée contre l’invasion allemande de juin 1941, causant la mort inutile de centaines de milliers de soldats. Les portraits de Staline sont retirés des lieux publics, les institutions et les localités portant son nom rebaptisées et les livres d’histoire réécrits[103].
27 mars, Hongrie : réhabilitation de László Rajk, ancien ministre des Affaires étrangères exécuté en 1949 sous l’accusation de titisme et de trahison[106].
17 avril : dissolution du Kominform, bureau de liaison et d’information entre les partis communistes d’Europe de l’Est fondé en 1947 en pleine guerre froide[1].
14 mai : l’URSS annonce une réduction de ses effectifs militaires de 1,2 million d’hommes[107].
2-23 juin : visite de Tito à Moscou[108]. Le 20 juin, un communiqué célèbre l’amitié soviéto-yougoslave et affirme l’existence de voies diverses vers le socialisme. C’est la fin de la crise officielle entre les deux pays[109].
28 - 29 juin : émeutes sanglantes à Poznań où les ouvriers manifestent pour réclamer de meilleurs salaires, des élections libres et le départ des troupes soviétiques[110]. En moyenne, un ouvrier gagne 1 000 zlotys par mois alors qu’une paire de chaussures coûte 700 zlotys. Dénonçant une « provocation impérialiste », les autorités répriment durement les émeutes (50 000 manifestants, 53 morts et plusieurs centaines de blessés).
« Octobre polonais ». Les artistes, les intellectuels, les étudiants et les ouvriers polonais exigent des réformes gouvernementales et une plus grande liberté vis-à-vis de l’URSS. Le 19 octobre, Varsovie reçoit la visite surprise de Nikita Khrouchtchev. À la suite de la mobilisation populaire contre la direction du POUP, Władysław Gomułka est élu le 21 octobre premier secrétaire du parti ouvrier unifié polonais et le 24 octobre, il s’engage à réformer la république populaire de Pologne (politique de dé-collectivisation, fin de la censure de la presse, libération du cardinal Stefan Wyszyński, annulation d’une partie de la dette polonaise, octroi de nouveaux crédits), malgré le maintien « temporaire » de troupes soviétiques sur le sol polonais[114].
18 octobre, Hongrie : agitation des étudiants de Szeged[112]. Les opposants au gouvernement profitent des tensions entre la république populaire de Pologne et l’Union soviétique pour se rebeller. Les étudiants manifestent contre les cours obligatoires de russe et de marxisme-léninisme et, associés au syndicat des écrivains, ils affirment leur soutien au mouvement antisoviétique polonais. Les travailleurs se joignent à eux pour exiger le retour de Nagy au poste de Premier ministre[115].
19 octobre : le ministre de l’éducation hongrois annonce des réformes, dont la suppression de l’enseignement obligatoire du russe[115].
23 octobre : début de l’insurrection de Budapest. Le Premier ministre Hegedüs, incapable de gérer ces manifestations (plus de 100 000 personnes), sollicite le renfort des troupes soviétiques. La police ouvre le feu sur la foule. Les insurgés parviennent à paralyser les chars soviétiques en lançant des cocktails Molotov[115]. Le Parti des travailleurs s’interpose et obtient le remplacement de Hegedüs par Nagy (24 octobre) et de Gerö par János Kádár (25 octobre), précédemment emprisonné pour nationalisme[116].
Imre Nagy forme un gouvernement de front national en Hongrie. Formation de conseils ouvriers dans toutes les usines de Budapest[116].
début de manifestations antisoviétiques en Roumanie pendant la révolte hongroise[117].
28 octobre, Hongrie : après cinq jours d’hésitation, Nagy se range aux côtés des manifestants annonçant la fin du système de parti unique et la tenue d’élections. Il promet des réformes économiques, libère le cardinal László Mindszenti (30 octobre), exige le retrait des forces soviétiques (29 octobre) et ordonne le cessez-le-feu[116].
1er novembre : trop confiant dans le soutien occidental, Imre Nagy proclame la neutralité de la Hongrie et son retrait du pacte de Varsovie. L’ordre est rétabli[1].
3 novembre, Hongrie : Nagy forme un gouvernement dans lequel les communistes sont minoritaires. L’URSS promet des concessions, mais les manifestations reprennent[116].
4 novembre : coup de Budapest. Huit divisions soviétiques, appuyées par l’aviation, prennent d’assaut Budapest et écrasent les insurgés hongrois malgré leurs appels au secours adressés aux Occidentaux[1]. 200 000 hommes et 2 000 chars sont engagés. János Kádár, amené dans les fourgons de l’Armée rouge, annonce la formation d’un gouvernement ouvrier-paysan. Une nouvelle dictature communiste s’instaure avec János Kádár comme chef du parti rebaptisé Parti des travailleurs socialistes hongrois. Imre Nagy se réfugie à l’ambassade de Yougoslavie[116]. Le cardinal Mindszenty, ancien primat de Hongrie emprisonné de 1948 à 1955, se réfugie à l’ambassade des États-Unis où il restera enfermé jusqu’en 1971, année où il pourra quitter le pays[118]. Selon les autorités hongroises, la répression de l’insurrection fait 2 700 morts entre le 23 octobre et le 11 novembre. Un chiffre communément repris est plus proche de 30 000 morts[119]. Des centaines de Hongrois sont exécutés, des milliers emprisonnés tandis que près de 200 000 s’enfuient en Autriche. Malgré la condamnation de l’URSS par les puissances occidentales et les Nations unies (résolutions de l’Assemblée générale des 4 et ), la Hongrie reste pendant plusieurs années sous surveillance.
22 novembre : Imre Nagy, le premier ministre hongrois, et quarante-huit de ses partisans sont enlevés par le KGB et emmenés en Roumanie[116]. Nagy sera condamné et pendu avec l’accord du nouveau dirigeant communiste Kádár.
dissolution des conseils ouvriers et des comités nationaux hongrois et arrestation de leurs chefs[116].
l’URSS annule le reliquat des dettes de guerre dues par la Roumanie[121] (700 millions de dollars).
27-29 décembre : le plénum du Comité centrale du PCR décide l’augmentation des salaires ouvriers en Roumanie après la révolte hongroise. Les investissements du Plan sont réduits au profit des biens de consommation. À la campagne, les livraisons obligatoires sont abolies et la collectivisation freinée[122].
29 février : l’OECE crée une commission chargée de mettre au point un projet de coopération entre les pays membres dans le domaine nucléaire (Comité spécial de l’énergie nucléaire)[126].
17 avril : annonce de l’introduction des Premium Bond(en) au Royaume-Uni (lancés le 1er novembre). Le chancelier de l’Échiquier, Harold Macmillan, veut inciter les Britanniques à modérer leurs dépenses de consommation[128]. Pour cela, il prévoit dans son budget des mesures classiques comme une augmentation des impôts et une meilleure rémunération de l’épargne, mais, aussi il propose un emprunt-loterie, sous forme d’obligations du Trésor sans intérêt, mais tous les trois mois un gros lot de 1 000 livres est attribué par tirage au sort. Seulement 40 millions de Livres sont ainsi souscrites, alors que 50 millions étaient initialement prévues.
29 - 30 mai : la conférence de Venise, qui réunit les six ministres des Affaires étrangères de la CECA, approuve le premier rapport Spaak du 21 avril qui préconise la création d’une union douanière et un tarif commun. Un second comité Spaak est créé pour rédiger les traités constitutifs la CEE et d’Euratom[130].
12 décembre : publication au Portugal du décret-loi 40 900 par le ministre de l’éducation Leite Pinto, réglementant autoritairement la vie interne des associations académiques, supprimant l’élection, acquise depuis 1945, aux fonctions de responsabilité à l’intérieur des associations. 5 000 étudiants manifestent à Coïmbra contre le projet. Le , des étudiants envahissent l’Assemblée nationale qui se prépare à voter la loi. Le projet est retiré[137].
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↑Omar Diop, Partis politiques et processus de transition démocratique en Afrique noire : recherches sur les enjeux juridiques et sociologiques du multipartisme dans quelques pays de l'espace francophone, Éditions Publibook, , 755 p. (ISBN978-2-7483-3358-9, présentation en ligne)
Food co-op Ypsilanti Food Co-opTypeFood cooperativeIndustryRetail groceryFounded1975 (1975)HeadquartersYpsilanti, MichiganProductsNatural and organic food, sustainable household and gardening productsMembers+/- 1000Number of employees+/- 40Websiteypsifoodcoop.org The Ypsilanti Food Co-op is a food cooperative located in Ypsilanti, Michigan. Located in historic Depot Town, it is Michigan's only solar-powered grocery store.[1] Also owned by the co-op is the River Street Bakery, whi...
Stasiun kereta api Brussel Selatan Stasiun kereta api Brussel Selatan (Prancis: Gare de Bruxelles Midi, Belanda: Station Brussel-Zuid, IATA code: ZYR) adalah salah satu dari tiga stasiun kereta api utama di Brussel (kedua stasiun lainnya adalah stasiun kereta api Brussel Pusat dan Brussel-Utara) dan juga merupakan stasiun tersibuk di Belgia. Stasiun ini terletak di Saint-Gilles/Sint-Gillis, di sebelah selatan Kota Brussel. Stasiun kereta api Brussel Selatan terhubung dengan jalur 2, 3...
Міхал Сикора Народився 5 липня 1973(1973-07-05) (50 років)Пардубице, Чехословаччина Зріст 196 см Вага 106 кг Позиція захисник Кидок лівий Проф. клуби «Пардубице»«Сан-Хосе Шаркс»«Чикаго Блекгокс»«Тампа-Бей Лайтнінг»«Філадельфія Флаєрс»«Спарта» (Прага) Нац. збірна Чехія Драфт НХЛ 123-й
جزء من سلسلة مقالات حولاللسانيات اللسانيات النظرية أصوات اللغة علم الصرف علم النحو علم اللغة علم المعاني علم الذرائع اللسانيات الوصفية علم اللسان الإنساني علم اللسان المقارن علم اللسان التاريخي علم اللسان الاجتماعي علم أصول الكلمات علم الأصوات لسانيات تطبيقية علم اللسا...
Package freighter that served ports on the Upper Great Lakes United States historic placePewabic (propeller) shipwreck siteU.S. National Register of Historic Places The Pewabic prior to her sinkingShow map of MichiganShow map of the United StatesLocationLake Huron[2]Nearest cityAlpena Township, MichiganCoordinates44°57′53″N 83°6′14″W / 44.96472°N 83.10389°W / 44.96472; -83.10389NRHP reference No.14001096[1]Added to NRHPAugust 22, 2...
Eastern Orthodox archbishop This article includes a list of general references, but it lacks sufficient corresponding inline citations. Please help to improve this article by introducing more precise citations. (January 2014) (Learn how and when to remove this template message) Stefan YavorskyMetropolitan and archbishop of MoscowChurchRussian Orthodox ChurchSeeMoscowInstalled1721Term ended1722PredecessorPatriarch Adrian of MoscowSuccessorTheophan ProkopovichPersonal detailsBorn1658Died8 Decem...
الجاذع (محلة) تقسيم إداري البلد اليمن المحافظة محافظة إب المديرية مديرية ذي السفال العزلة عزلة رعاش القرية قرية الحجفار السكان التعداد السكاني 2004 السكان 27 • الذكور 15 • الإناث 12 • عدد الأسر 4 • عدد المساكن 4 معلومات أخرى التوقيت توقيت اليمن (+3 غرينيتش) تعد...
Indian Tennis championshipThis article may require cleanup to meet Wikipedia's quality standards. The specific problem is: Names of previous events, need to mention in infobox? Couldn't we write in Hist section? Please help improve this article if you can. (March 2023) (Learn how and when to remove this template message) Tennis tournamentTATA Open MaharashtraTournament informationEvent nameMcDowell Open (1996)Gold Flake Open(1997–2001)Tata Open (2002–2004)Chennai Open(2005–2009)Air...
Santiago de los Caballeros Santiago de los Caballeros merupakan sebuah kota di Republik Dominika. Kota ini letaknya di bagian utara. Tepatnya di Provinsi Santiago. Pada tahun 2002, kota ini memiliki jumlah penduduk sebesar 1.329.078 jiwa dan memiliki luas wilayah 75 km². Kota ini memiliki angka kepadatan penduduk sebesar 5.187 jiwa/km². Terletak di ketinggian 175 m. Pranala luar Wikimedia Commons memiliki media mengenai Santiago de los Caballeros. Official site of the Santiago City Cou...
For other uses, see 87th Brigade. 87th Infantry BrigadeActive1921–1941Country United StatesBranch United States ArmyTypeInfantrySizeBrigadePart ofNew York Army National GuardMilitary unit The 87th Infantry Brigade is a unit of the United States Army which served in the Army Reserve from 1921 to 1941. Part of the New York Army National Guard, it was assigned to the 44th Infantry Division. The 87th Brigade was made up of the 71st and 174th Infantry Regiments.[1][2...
Film series logo since 2014. The Guardians of the Galaxy is a fictional superhero team appearing in American comic books published by Marvel Comics. It may more specifically refer to: Comic book teams Guardians of the Galaxy (1969 team), the original 31st-century team from an alternate timeline Guardians of the Galaxy (2008 team), the modern version of the team formed in the aftermath of Annihilation: Conquest Guardians of the Galaxy (New Guard), consisting of Kitty Pryde, Thing, Drax, Venom,...
Brass instrument notes For pedal tones in the orchestrational sense, see pedal point. Trombone slide position pedal tones. Pedal tone demonstration Demonstration of pedal tones on the trombone. The first two notes are B♭3 and B♭2, and the last note is a pedal B♭1. Problems playing this file? See media help. Spectrogram of the above recording. Pedal tones (or pedals) are special low notes in the harmonic series of brass instruments. A pedal tone has the pitch of its harmon...
Attempt to transform the established social order and its structures This article is about the political concept of subversion. For other uses, see Subversion (disambiguation). Criminal law Elements Actus reus Mens rea Causation Concurrence Scope of criminal liability Accessory Accomplice Complicity Corporate Principal Vicarious Severity of offense Felony (or Indictable offense) Infraction (also called violation) Misdemeanor (or Summary offense) Inchoate offenses Attempt Conspiracy Incitement...
Замок Корвинов в Хунедоаре, Румыния У этого термина существуют и другие значения, см. Замок. Замок в Фуа господствует над крышами одноимённого города За́мок (от польск. zamek через чеш. zámek[1], калькированного с ср.-в.-нем. slōʒ — «за́мок» и «замо́к», в свою очередь кальки...
Industriefrontlader ohne Parallelführung Unter einem Frontlader versteht man eine bewegliche Schwinge (Arm des Radladers) aus Stahlrohren, die an einen Traktor montiert werden können. Frontlader werden in der Landwirtschaft oder im kommunalen Bereich, zum Heben und Bewegen von Lasten (Heu- und Strohballen, Mist …) eingesetzt. Ein Traktor mit angebautem Frontlader erfüllt im Prinzip die Funktion eines Radladers. Inhaltsverzeichnis 1 Bedienung 2 Funktionen 2.1 Heben und Senken 2.2 Bewegung...
American swimmer and water polo player Wally O'ConnorPersonal informationFull nameJames Wallace O'ConnorNational teamUnited StatesBorn(1903-08-25)August 25, 1903Madera, CaliforniaDiedOctober 11, 1950(1950-10-11) (aged 47)West Los Angeles, CaliforniaSportSportSwimmingStrokesFreestyle, water poloClubLos Angeles Athletic ClubCollege teamStanford University Medal record Representing the United States Olympic Games Men's swimming 1924 Paris 4x200 m freestyle Men's water polo 1924 Pa...
School district in Somerset County, New Jersey, United States Bridgewater-Raritan High SchoolAddress600 Garretson RoadBridgewater Township, Somerset County, New Jersey 08807United StatesCoordinates40°35′42″N 74°38′09″W / 40.59501°N 74.635904°W / 40.59501; -74.635904InformationTypePublic high schoolMottoPursuing Excellence in EducationEstablishedSeptember 1959; reopened 1995NCES School ID340228000173[1]PrincipalDaniel HembergerFaculty222.9 FTEs[1...