Éditions Albin Michel

Éditions Albin Michel
Repères historiques
Création 1902 (il y a 122 ans)
Dates clés  : immatriculation de la société actuelle
1995 : achat de Magnard-Vuibert
Fondée par Albin Michel
Fiche d’identité
Forme juridique SA à directoire (s.a.i.)[1]
Statut groupe d'édition
Siège social Paris (France)
Dirigée par Richard Ducousset VPT[Quoi ?]
Gilles Haeri PT[Quoi ?]
Jean Esmenard PT CS[Quoi ?]
Collections Les Grandes Traductions, Spécial suspense, Science-fiction, Wiz
Titres phares Le Fait du prince, Paradis sur mesure
Langues de publication français
Diffuseurs Hachette Livre
Filiales Magnard, Vuibert, Dervy, De Vecchi, Dilisco
Effectif 205 en 2017
Site web albin-michel.fr
Préfixe ISBN 978-2-253
978-2-226Voir et modifier les données sur Wikidata
Données financières
Chiffre d'affaires 76 512 600 € en 2017[Note 1]
Résultat net 9 368 900 € en 2017
Environnement sectoriel
Principaux concurrents Éditions Gallimard, Média participations, Editis, Hachette Livre

Éditions Albin Michel[2] est un groupe éditorial français indépendant, fondé en 1902 par Albin Michel et dirigé par Francis Esménard, petit-fils du fondateur. En 2018 il fait partie des dix plus gros éditeurs français[3].

Historique

Siège au no 22 de la rue Huyghens (Paris).

Le à Paris est signé entre Albin Michel, éditeur, et Félicien Champsaur, le premier livre portant cette marque, il s'agit du roman L'Arriviste, qui sort en mai suivant et connaît le succès, avec des dizaines de milliers d'exemplaires vendus. Ancien gérant d'une librairie « Flammarion et Vaillant » située avenue de l'Opéra, Albin Michel venait de passer alors à son compte, ouvrant sa propre librairie de détail avec Adolphe Forgeot à Paris, puis une autre à Bordeaux[4],[5].

En , en accord avec Flammarion, qui garde la propriété des œuvres de Georges Courteline, Albin Michel lance une collection dont un volume paraîtra chaque semaine, « Les Œuvres de Georges Courteline » à 30 centimes pièce[6] ; c'est en réalité du cahier broché tiré sur rotative, technique similaire à celle du fascicule de presse, qui permet d'abaisser le prix unitaire et cibler ainsi le plus grand nombre. La maison lance ensuite la collection le « Roman-succès à 0,95 centimes », s'imposant sur ce créneau du livre bon marché.

En 1910, la société installe ses bureaux au 22 rue Huyghens[7]. La maison d'édition s'ouvre à la littérature jeunesse dans les années 1910 dans le but de diversifier ses publics[8].

En , elle lance un premier magazine, Le Bon-Point amusant. Journal des enfants bien élevés[9]. Durant la Première Guerre mondiale, elle rachète ses premiers fonds d'éditeurs (Henri Letellier, Geisler), puis décroche en 1917 le prix Goncourt avec La Flamme au poing d'Henry Malherbe. À compter de 1920, la maison connaît une forte croissance avec le succès de L'Atlantide de Pierre Benoit, un best-seller de l'époque. En 1921 et 1922, nouveaux prix Goncourt avec Batouala de René Maran, puis avec deux romans d'Henri Béraud.

Inde, Journal 1915-1943, par Romain Rolland (1960).

Parmi les autres auteurs que cette maison a contribué à faire connaître et qui lui ont apporté le succès figurent Romain Rolland, Henri Barbusse, Roland Dorgelès, Henri Pourrat, Vercors, Robert Sabatier, puis Didier Van Cauwelaert, Éric-Emmanuel Schmitt, Patrick Cauvin,Violaine Vanoyeke, Yasmina Reza, Bernard Werber, Amélie Nothomb, Morgane Ortin et, chez les auteurs étrangers, Daphne du Maurier, Mary Higgins Clark, Stephen King ou Thomas Harris.

Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (contre une centaine en 1967). Quatrième groupe d'édition français, ses auteurs se classent régulièrement parmi les meilleures ventes[10].

Début , Lise Boëll décide de quitter la maison d’édition après que celle-ci a annoncé qu'elle ne publierait pas le prochain livre d'Éric Zemmour. Avec des auteurs comme Éric Zemmour et Philippe de Villiers, elle avait, selon Le Monde, enchaîné les succès de librairie. Elle avait notamment publié le docteur Frédéric Saldmann (500 000 exemplaires avec son ouvrage Le meilleur médicament c'est vous !), l'oncologue David Khayat, le présentateur Stéphane Bern, l'essayiste Eric Naulleau, ces auteurs représentant 12 % à 13 % du chiffre d’affaires de la maison d'édition[11].

Stratégie et gouvernance

Depuis les années 1920, Albin Michel s'est constitué en groupe éditorial, rachetant au fil des décennies des fonds de maison, s'associant avec d'autres, développant ses métiers, ajoutant à la littérature, le livre pratique, éducatif et universitaire, ainsi que la bande dessinée, etc. Le groupe contrôle également depuis 1982 sa distribution-diffusion et possède un réseau de librairies, ce qui lui permet de maintenir son indépendance et de préserver l'un des principaux relais de diffusion des livres.

Ainsi, début 2014, Albin Michel lance une nouvelle stratégie d'acquisition en se portant acquéreur de sept librairies (Paris, Châlons en Champagne, Limoges, Orléans, Besançon, Sarreguemines et Lorient) du réseau Chapitre[12].

Présidents

Les présidents ont été Albin Michel (1873-1943), puis, à partir de 1944, Robert Esménard, son gendre, qui, après sa mort en 1988, a transmis la maison à Francis Esménard, son fils, en 1988.

Groupe Albin Michel

Littérature et pratique

Scolaire et universitaire

Diffusion-distribution

  • Dilisco ;
  • Édulib (à hauteur de 50 % du capital) ;
  • Adilibre.

Librairies

  • SNC Besançon Lire ;
  • SNC Chalons Lire ;
  • SNC Limoges Lire ;
  • SNC Lorient Lire ;
  • SNC Orléans Lire (Librairie nouvelle d'Orléans) ;
  • SNC Paris Lire ; (Librairie Albin Michel, 75006)
  • SNC Sarreguemines Lire.

Autres fonds rachetés

Collections généralistes

Albin Michel Imaginaire

Critique

Le journal Le Monde qualifie en 2016, la maison d'édition de « vitrine de la droitisation de la société française », à cause de la publication de nombreux auteurs controversés comme Éric Zemmour ou Philippe de Villiers[15]. En , alors que le directeur général d’Albin Michel, Gilles Haéri, confirme qu'il ne publierait pas l'éditorialiste de Face à l'info[Lequel ?], ce dernier assigne la maison d'édition en justice pour « résiliation fautive de contrat »[11],[16].

Notes et références

Note

  1. Comptes pour l'année 2018 et suivantes non disponibles.

Références

  1. « Informations légales des Éditions Albin Michel », sur annuaire-entreprises.data.gouv.fr, (consulté le ).
  2. « Société des Éditions Albin Michel », sur societe.com, (consulté le ).
  3. « Editeurs français: les champions de l'année 2019 », sur Livres Hebdo (consulté le )
  4. Emmanuel Haymann, Albin Michel : le roman d'un éditeur, Paris, Albin Michel (réimpr. 1993 et 2010) (1re éd. 1989), 291 p., 23 cm (ISBN 2-226-06305-6, OCLC 2226213988, BNF 35565780, SUDOC 002852497, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité), p. 31
  5. Pascal Fouché, « Albin Michel à Bordeaux », sur editionfrancaise.com, (consulté le ).
  6. Pascal Fouché, « Albin Michel : Les Œuvres de Georges Courteline », sur editionfrancaise.com, (consulté le ).
  7. Fonds d'archives « Albin Michel (1905-2007) » à l'IMEC.
  8. Isabelle Nières-Chevrel (dir.), Jean Perrot (d) Voir avec Reasonator (dir.), Claude Hubert-Ganiayre, Michel Manson et Annie Renonciat, Dictionnaire du livre de jeunesse : la littérature d'enfance et de jeunesse en France, Paris, Électre - Les Éditions du Cercle de la Librairie, , 989 p., 26 cm (ISBN 978-2-7654-1401-8, OCLC 862208705, BNF 45609940, SUDOC 171667786, présentation en ligne), p. 14. [compte rendu] d'Anne-Marie Chartier (consulté le ).
  9. Pascal Fouché, « Albin Michel : Journal des enfants bien élevés », sur editionfrancaise.com, (consulté le ).
  10. Site officiel de la maison d'édition.
  11. a et b Stéphanie Marteau, « Lise Boëll, l'éditrice des « réacs », tourne la page Albin Michel », sur Le Monde, (consulté le ).
  12. Jérôme Lefilliâtre, « Pourquoi Albin Michel se met à racheter des librairies », sur Challenges, (consulté le ).
  13. « L'odysée AMI », sur albin-michel-imaginaire.fr, (consulté le ).
  14. « Sortie de la 2e édition du Guide des genres et sous-genres de l'imaginaire », sur lecultedapophis.com, (consulté le ).
  15. Alain Beuve-Méry et Olivier Faye, « Albin Michel, vitrine de la droitisation de la société française » Accès limité, sur Le Monde, (consulté le ).
  16. Nicolas Gary, « Contrat rompu entre Zemmour et Albin Michel : les auteurs en péril ? », sur ActuaLitté, (consulté le ).

Annexes

Fonds d'archives

Liens externes

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