On envisagea un temps de le nommer « Basse-Orne » puis « Orne-Inférieure ». Les deux noms se côtoient même un temps dans des actes officiels[7] avant de choisir son nom actuel qui tient d'un banc rocheux, les rochers du Calvados, sur proposition du député de Bayeux, Jean-Baptiste Delauney[8],[9],[Note 2].
La légende veut que les rochers au large d'Arromanches-les-Bains aient pris le nom du Salvador (ou Çalvador, qui serait devenu Calvados par déformation linguistique), navire de l'Invincible Armada espagnole qui s'y serait échoué en 1588, mais cette altération est invraisemblable[10]. Une hypothèse mieux fondée fait état de cartes marines rédigées en latin décrivant la côte dénudée et bosselée d'une partie de l'actuel département comme calva dorsa ou calva dossa « dos chauves »[10] (pluriel du latin classiquedorsum « dos » > latin vulgairedossum « dos » > français dos[11]). De manière topographique, ce nom ferait précisément référence à deux élévations de la côte vers Arromanches qui vues du large apparaissent chauves à cause de leur faible couverture végétale[10]. Elles servaient ainsi d'amer aux marins[10]. Cette explication a été proposée par René Lepelley, professeur à l'université de Caen[10], en 1990 et elle est largement adoptée aujourd’hui[12].
Plusieurs cités gallo-romaines étaient situées dans le cadre du Calvados : d'ouest en est, celle des Baiocasses, qui s'est conservée avec l'évêché de Bayeux, des Viducasses, aux environs d'Évrecy et qui n'a pas perduré, celle des Lexovii, aujourd'hui Lisieux. À Vieux, le site des Viducasses (Aregenua) fait l'objet depuis 1988 d'un important programme de fouilles. Le musée de Normandie à Caen conserve de nombreux objets de cette période[6].
À partir du IXe siècle, les Vikings ravagent la région et prennent pied par endroits (colonie danoise de Bayeux).
En 911, Rollon reçoit du roi des Francs le contrôle du diocèse de Lisieux, et en 923 de celui de Bayeux. C'est à Caen que le duc de Normandie et roi d'Angleterre depuis 1066, Guillaume le Conquérant, fut enterré. À cette époque, la ville, avec son port au fond de l'estuaire de l'Orne, est en plein développement. De ses carrières, on extrait une pierre calcaire de qualité qui est exportée jusqu'en Angleterre.
Au , le territoire de la commune de Pont-Farcy est rattaché au département de la Manche, décision préalable à la fusion des communes de Tessy-Bocage, située dans la Manche, et de Pont-Farcy, située dans le Calvados. Pont-Farcy rejoint de fait Saint-Lô Agglo[14].
Héraldique
Les armes du Calvados se blasonnent ainsi : « Coupé ondé, d'azur plain et de gueules aux deux léopards d'or, armés et lampassé d'azur. »
Ce blason rappelle celui de la Normandie historique ; la partie supérieure symbolise la Manche qui borde le département au nord. Il a été proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950[15].
Politique
La droite a longtemps été quasi hégémonique dans le département, même après que le clan d'Ornano sous les années Giscard laisse au niveau national la place à des figures mitterrandiennes que sont les ministres Louis Mexandeau à Caen et Yvette Roudy à Lisieux.
Lors des élections municipales de 2001, la fédération socialiste du Calvados est divisée entre le député Louis Mexandeau — qui vise depuis trente ans la mairie de Caen — et le maire sortant d'Hérouville-Saint-Clair, François Geindre, contraignant la rue de Solférino à la mettre sous tutelle[16].
En 2012, la gauche confirme son implantation désormais forte, en particulier dans l'agglomération caennaise, ne laissant, comme en 1997, qu'un seul siège de député à l'UMP, celui de Nicole Ameline, héritière politique de Michel d'Ornano, et offrant un siège inattendu à Les Écologistes et Isabelle Attard dans le Bessin[17].
En 2014, pour la première fois, le Front National arrive en tête dans le Calvados avec 25,99 % des suffrages lors des élections européennes.
Le point culminant du département, le mont Pinçon, avec 365 m d'altitude, se situe au sud-ouest de Caen, sur les premières hauteurs du Massif armoricain.
Paysages du Calvados :
Paysage dans la commune d'Auquainville, dans l'est.
Le climat du Calvados est très différent selon les endroits où l'on se situe. Par exemple, dans la ville de Caen, située à une quinzaine de kilomètres des côtes, l'influence de la marée est grande. Le climat y est plutôt doux, davantage qu'au cœur de l'Orne. Les nuages vont et viennent avec la marée, alors qu'au sud, près des confins du Calvados et de l'Orne, le climat est un peu plus rude, plus froid dans les périodes hivernales, plus chaud dans les périodes estivales.[réf. nécessaire]
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
491 210
478 397
480 992
474 909
454 012
450 220
439 830
437 267
428 945
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
417 176
410 178
403 431
396 318
384 730
390 492
401 356
404 901
400 026
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
442 991
480 757
519 695
560 967
589 559
618 478
648 385
671 351
685 262
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
693 679
700 633
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[19] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[20] puis population municipale à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique
Communes les plus peuplées
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
Les deux communes du Calvados ayant enregistré la plus forte croissance de population entre 2010 et 2015 relèvent de la communauté urbaine Caen la Mer : il s'agit d'Hérouville-Saint-Clair et de Colombelles avec, respectivement, + 1 026 et + 928 habitants[22].
Tous les ans, le premier week-end d'avril, Hérouville-Saint-Clair accueille le festival BD Des Planches et des Vaches, premier festival bas-normand du genre, ainsi que le Festival Beauregard depuis 2009.
À Caen se déroulent chaque année en automne le festival Nördik Impakt, festival de culture électronique dont la soirée de clôture rassemble environ 10 000 festivaliers au parc des expositions, ainsi que les Boréales de Normandie qui se consacrent à la culture scandinave.
Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est décerné chaque année à des journalistes du monde entier.
À Dives-sur-Mer se déroulent le festival de la marionnette et la biennale internationale du livre d'artiste Biblioparnasse[23]. Chaque année, en été, les ateliers des artistes plasticiens ouvrent leurs portes au public au village d'art Guillaume-le-Conquérant. Par ailleurs, en 2009 a été inauguré « Le plus petit Musée du livre », musée nomade.
Comme au sein de l'essentiel des régions de France, le français s'est imposé aux populations à partir du début du XIXe siècle. Les habitants des villes parlaient un français standard vers 1835, mais la prononciation y était encore influencée par la langue régionale, en particulier dans les arrondissements de Vire et de Falaise[24].
Selon le recensement général de la population du , 18,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Le tableau indique les principales communes du Calvados dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
↑ Cette proposition de nom lui aurait été suggérée par la sœur du député, mademoiselle Delauney surnommée ensuite Mademoiselle Calvados (notice du Musée d'Art et d'Histoire Baron-Gérard).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑M.-A. Lesaint, Traité complet de la prononciation française 1871, Hambourg, Wilhelm Mauke, , 2e éd. (lire en ligne), p. 271.
↑ a et bLoi no 2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.
↑Décret no 2017-1756 du 26 décembre 2017 portant modification des limites territoriales de cantons, d'arrondissements et de départements dans la Manche et le Calvados.
↑Malherbe Normandy Kop, Les Drapeaux de Normandie, , 94 p. (ISBN979-10-699-6523-2), p. 74-75.
↑Abel Hugo, France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, t. 1, Paris, Delloye, .
Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. I, Éditions Flohic, coll. « le patrimoine des communes de France », (ISBN2-84234-111-2).
Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. II, Éditions Flohic, coll. « le patrimoine des communes de France », (ISBN2-84234-111-2).
Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN978-284673-215-4), p. 51-76.
Yves Lecouturier, Dictionnaire des personnages remarquables du Calvados, t. I : 365 portraits, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits & introuvables » no 30, 2005, 256 p. dont 8p. de pl., 22 cm (ISBN978-2-914541-52-7).