Paris est situé au centre du Bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents avec la Marne et l'Oise. Le site est occupé à partir du IIIe siècle avant notre ère sous le nom Lutèce par le peuple gaulois des Parisii, qui donne son nom à la ville. Au début du VIe siècle, Clovis choisit Paris comme capitale de son royaume. Profitant de la fertilité agricole de son bassin alentour alliée au pouvoir institutionnel lui étant conféré, la cité devient alors une des principales villes de l'ancienne Gaule avec des palais royaux, de riches abbayes et une cathédrale. Au cours du Moyen Âge, elle s'impose comme un foyer intellectuel et artistique majeur avec la création de l'université de Paris. Son importance économique et politique ne cesse de croître, ce qui en fait l'une des villes les plus importantes de l'Occident médiéval. La montée en puissance de la monarchie française à partir du XVIe siècle - d'abord en Europe puis dans le monde - en fait une métropole au rayonnement planétaire, capitale d'un empire colonial jusqu'au XXe siècle.
Le paysage urbain parisien est facilement reconnaissable, caractérisé par de grands boulevards, des places dégagées et des immeubles d'un style spécifique appelé « haussmannien ». Il est le résultat de grands travaux d'urbanisme réalisés entre 1853 et 1870 sous le Second Empire, sous la houlette du baron Haussmann, qui ont profondément modifié la Capitale en lui donnant le visage qu'on lui connaît de nos jours, tout en laissant subsister des pans du tissu urbain antérieur. Au cours du XXe siècle, la physionomie de Paris a continué à se transformer avec la mise en service du métro parisien ainsi que la construction dans les arrondissements périphériques d'habitations à bon marché puis de tours et de barres d'immeubles. Le centre de la capitale a également été profondément rénové dans les années 1970 (avec le déménagement des Halles vers Rungis et la construction du Centre Pompidou) tandis que l'introduction de la voiture s'est concrétisée par l'aménagement du boulevard périphérique.
Paris intra-muros a une superficie de 105 km2 et compte 2 113 705 habitants au [b 1]. Son agglomération s'étend sur 2 846 km2 et compte 10 890 751 habitants au , ce qui en fait l'agglomération la plus peuplée de France et d'Europe de l'Ouest. Outre de nombreux sièges de multinationales, la ville accueille plusieurs institutions européennes et internationales. C'est également l'une des principales places financières mondiales. Elle est par ailleurs la capitale mondiale du luxe, de la haute couture et de la haute gastronomie. La densité de l'habitat, de la population, des activités et des réseaux conduisent néanmoins à certains problèmes de déplacements, de pollution atmosphérique, d'approvisionnement de la capitale ou de coût de l'immobilier.
Paris se situe au cœur d'un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré, le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise.
Au milieu du Bassin parisien, deux îles sur la Seine constituent le cœur historique de Paris : l'île Saint-Louis, la plus à l'est et l'île de la Cité, la plus à l'ouest. La ville s'étend de part et d'autre du fleuve, sur une superficie environ deux fois supérieure au nord, sur la rive droite, à celle au sud, sur la rive gauche.
Paris intra-muros, délimité de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers, puis administrativement en 1860 par l'annexion de communes ou de leurs quartiers, est aujourd'hui séparé de ses communes limitrophes par une frontière artificielle[1], le boulevard périphérique, voie rapide urbaine de 35 km. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les routes et autoroutes qui rejoignent cette rocade, dont la couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération.
La superficie de la ville de Paris est de[b 2] 105,40 km2 (113e rang des communes de France métropolitaine).
Le boulevard périphérique mesure 34,98 km, donnant ainsi une surface de 84,45 km2 à Paris intra-muros en excluant les bois de Boulogne et de Vincennes[s 1].
La Seine[b] traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de la franchir.
Le pont des Arts et le pont Neuf, deux des plus célèbres ponts de Paris.
La ville a été marquée par de nombreuses inondations, dont les plus importantes avant le XXe siècle sont celles de 583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844 et 1876[6]. Pour la période récente, les plus importantes sont la crue de la Seine de 1910, celles de 1924, 1955, 1982 et 2016[7].
Relief
Le site de Paris s'étend autour d'une large vallée englobant le cours actuel de la Seine, la captation de la Bièvre à l'époque néolithique, et le cours de la Seine antérieur à cette captation qui formait un arc-de-cercle de Bercy au pont de l'Alma autour des Grands Boulevards[8]. Cet ancien cours qui divaguait en bras multiples était un territoire marécageux drainé au Moyen Âge qui fut inondé en 1910. Cette plaine alluviale s’étend au nord jusqu’aux rues de Paradis, Bleue, Lamartine, Saint-Lazare, de la Pépinière, La Boétie dont le tracé correspond à un ancien fossé qui marquait au Moyen Âge la limite de la censive (voir droit féodal à Paris) des Marais Sainte-Opportune.
Au-delà le terrain s’élève vers le col de la Chapelle à l’est, la butte Montmartre au centre et, en pente douce, vers le large col d’une altitude de 40 mètres à 50 mètres entre cette butte et la colline de Chaillot. Passé ce col, la pente très faible en direction de la Seine à Levallois-Perret et à Clichy correspond aux quartiers de la Plaine-de-Monceaux et des Batignolles. Sur la rive gauche, la vallée s'étend à l'ouest sur les territoires du 7e arrondissement, et aux quartiers de Grenelle et de Javel, à l'est sur ceux des quartiers du Jardin-des-Plantes, de la Salpêtrière et de la Gare. L'altitude de ces territoires, de 31 mètres à 39 mètres, est de peu supérieure au niveau moyen du fleuve de 26,72 mètres.
Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la Bièvre devenue souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse et Montsouris à l'ouest, et la butte-aux-Cailles à l'est.
Paris est situé dans la partie centrale du bassin parisien. Cet ensemble géologique est une cuvette orientée nord-nord-ouest/sud-sud-est limitée par des massifs hercyniens (Ardenne, Hunsrück, Vosges, Morvan, Massif central et Massif armoricain), sur laquelle sont accumulés des terrains sédimentaires. Le centre de cette cuvette est situé dans la Brie à Courgivaux au sud de Château-Thierry, 80 km à l’est de la capitale[10]. La géologie de Paris et de ses alentours représente une synthèse de cet ensemble.
Les premiers sédiments (grès et schistes) ont été déposés sur le socle cristallin par une mer peu profonde au cambrien, au silurien et au dévonien (de –540 à –358 millions d’années). Après une émersion au Carbonifère et au permien (de –358 à –252 millions d'années), les mers chaudes ont envahi le bassin déposant des micro-organismes formant des couches calcaires, se sont retirées puis sont revenues. Ces phases de transgressions marines, d’émersion, entrecoupées d’épisodes lacustres ont formé sous le sol de Paris, au-dessus des plus anciennes strates profondément enfouies, des couches successives de calcaires, de sables, de gypse et de marnes d’une épaisseur totale d'environ 2 500 mètres en plusieurs cycles.
Cycle dano-montien, il y a environ 60 millions d’années. La mer venue de l’ouest dépose des calcaires pisolithiques (calcaire en grains irréguliers en forme de pois).
Cycle thanétien de –59 à –55 millions d’années. Le bassin parisien est un golfe ouvert au nord dans un climat tropical où se forme un banc calcaire qui absorbe les produits de l’érosion continentale.
Cycle yprésien de –55 à –47 millions d'années. Le bassin parisien est recouvert par une mer au nord et au nord-ouest. L’anticlinal de l’Artois se forme à cette époque séparant le bassin parisien de la Flandre. Une argile plastique provenant du Massif central par les cours d’eau débouchant dans des lagunes se dépose au sud de la vallée de la Seine et dans la Brie jusqu’à Provins.
Cycle lutétien de –47 à –41 millions d'années. Les dépôts marins atteignent Houdan et Melun. Un nouveau soulèvement de l’anticlinal de l’Artois sépare définitivement le bassin parisien de la Flandre. Cet épisode est celui de la formation de calcaires grossiers.
Cycle ludien de –38 à –34 millions d'années. Après une immersion, la mer se retire laissant place à une dépression lagunaire où se jettent des cours d’eau venant de l’est. Ce lac s’assèche ce qui entraîne la formation de gypse apporté par les eaux douces ayant lessivé les terrains salifères de Lorraine.
Cycle stampien de –34 à –28 millions d'années. Cette période est celle du dernier retour de la mer qui dépose les sables de Fontainebleau.
Cycle aquitanien de –23 à –20 millions d'années. Ce cycle est le dernier épisode lacustre. Les lacs s’assèchent progressivement, d’abord temporairement en été puis définitivement. Le calcaire de Beauce partiellement silicifié se forme à cette époque.
Miocène de –20 à –5 millions d'années. Après l’assèchement du lac de Beauce, la région connaît un climat subtropical humide au cours duquel les roches superficielles s’altèrent formant l’argile à silex et les meulières puis un refroidissement pendant lequel la surface se couvre d’un manteau de poudre apporté par le vent, le lœss, mélange de calcaire, d’argile et de grains de sable qui rend fertile les plateaux calcaires.
Pliocène de –5 à –2,5 millions d'années (orogenèse). Le dernier plissement ayant affecté le sol de Paris à l’époque de la formation du massif alpin, a déterminé sa structure actuelle formant deux bombements d’orientation nord-ouest-sud-est ; au sud l’anticlinal de Meudon qui passe par Versailles, Meudon, Châtillon, Bagneux Saint-Maur en s’enfonçant de l’ouest vers l’est ; au nord un anticlinal par Ronquerolles et Louvres. Ces bombements encadrent un synclinal, la fosse de Saint-Denis qui passe par Pontoise, Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Villemomble, Rosny-sous-Bois. Cet ensemble est incliné en pente douce vers le nord. La ville de Paris est principalement située entre ces deux saillies sur le synclinal de Saint-Denis. Ce soulèvement du bassin et l’abaissement du niveau de la mer due aux glaciations ont eu pour résultat l’enfoncement des vallées au quaternaire récent. La Seine dont le débit était beaucoup plus important à l’époque glaciaire a tracé de larges méandres. L’érosion du fleuve dans cette vallée a laissé émerger les buttes-témoins de Montmartre et des collines de Belleville-Ménilmontant[11],[12],[13].
Tectonique de Paris et de ses environs.
Coupe du sous-sol de Paris.
Ces plissements et l’érosion font affleurer quatre couches sédimentaires correspondant aux quatre types structuraux géologiques du bassin parisien présents à Paris[c].
Le plateau de la Brie à Belleville et Ménilmontant avec des calcaires datant de 35 millions d’années d’une épaisseur de l’ordre de douze mètres.
Le plateau de la Beauce (stampien) au sommet des buttes témoins de Montmartre et de Belleville-Ménilmontant.
D’autres roches qui ont également été exploitées pour la construction sont présentes dans le sous-sol : les sables (alluvions) de la Seine, les argiles dans la vallée de la Bièvre et à Vaugirard, le gypse à Montmartre et à Belleville[14].
Ces matériaux ont été extraits sous forme de carrières de calcaire, gypse et pierre meulière principalement sur la rive gauche, de la place d'Italie à Vaugirard pour le calcaire, à Montmartre, Belleville et Ménilmontant pour le gypse. Cette exploitation datant probablement de l'époque romaine et attestée par des documents de 1292, s'est poursuivie jusqu'au milieu du XIXe siècle, les dernières ayant été fermées en 1860 à l'emplacement de l'actuel parc des Buttes-Chaumont et du quartier de la Mouzaïa. Cette extraction s'est aujourd'hui déplacée vers l'Oise, à Saint-Maximin par exemple[15]. Certaines ont été utilisées comme catacombes et forment l'ossuaire municipal, dont une partie est ouverte au public. La superficie excavée représente plus de 850 hectares soit plus du dixième du territoire de Paris. Le sous-sol fragilisé est surveillé et consolidé par l'Inspection générale des carrières fondée en 1777[16].
Paris a un climat de type océanique dégradé, codé « Cfb » selon la classification de Köppen : l'influence océanique dépasse celle continentale et se traduit (1981 - 2010) par une température minimale moyenne de 15,1 °C de juin à août et de 3 °C de décembre à février et de 8,9 °C sur l'année, avec des pluies fréquentes en toutes saisons (111 jours) et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (637 millimètres) que sur les côtes, et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une augmentation de la température et une baisse du nombre de jours de brouillard[s 3],[19]. Au cours du XXe siècle, le climat de Paris est devenu plus doux et légèrement plus arrosé[20]. Les températures minimales ont augmenté de 1,4 °C entre 1901 et 2000, avec une accélération notable à compter de la deuxième moitié du XXe siècle[20].
Lors de la canicule européenne d'août 2003, il a fait 39,4 °C le , 39,5 °C le et 39,4 °C le [21]. Le record de température minimale la plus chaude a eu lieu les et avec 25,5 °C[21]. En raison de l'effet d'îlot de chaleur urbain, un écart de 4 °C à 8 °C a été observé lors de cette canicule entre le centre de Paris et les zones moins urbanisées alentour[20].
En 2012, le maximum observé a été de 38,4 °C le et de 38,1 °C le [21]. Le , le maximum était de 22 °C[22]. Le , le maximum du mois de novembre est battu de 0,4 °C avec 21,4 °C[23]. Le , la température culmine à 21,6 °C.
Durant la période froide, la journée où il a gelé le plus tardivement était le avec −0,7 °C, puis le avec −1,2 °C. Aucun gel n'est survenu pendant 340 jours de suite en 2015-2016 (il avait gelé le )[24].
En 2003, le 25 août, la température atteint 36,5 °C et à 22 h, elle atteint 29,2 °C (33,7 °C le à 22 h)[25].
Le 25 juillet 2019, est battu le record absolu de chaleur s'élevant à 42,6 °C mesuré depuis la station du parc Montsouris[26].
En raison du réchauffement climatique, le climat de Paris à la fin du XXIe siècle sera plus chaud[20]. On projette pour Paris, à la fin du siècle, un climat proche de celui existant au début du siècle à Séville[27]. Le nombre de journées estivales par an (température maximale supérieure à 25 °C) devrait augmenter de dix à soixante jours (pour une moyenne annuelle de quarante-neuf jours aujourd’hui)[20]. Les canicules sont appelées à devenir plus fréquentes, plus intenses et plus longues, et les hivers plus doux et arrosés[20],[28]. Le nombre de jours très chauds (température maximale supérieure à 30 °C) atteindrait dix à quarante-cinq jours par an à la fin du siècle, contre dix jours en moyenne au début du siècle[20]. Alors que la période de retour des canicules en région parisienne était d'environ neuf ans entre 1960 et 1989, une ou deux canicules sont à prévoir chaque année entre 2070 et 2099[28]. La durée des vagues de chaleur augmentera également, passant de cinq à huit jours (écart interquartile) en 1960-1989 à six à douze jours à la fin du XXIe siècle[28]. Des vagues de chaleur avec des durées exceptionnelles (par exemple, cinq semaines) sont attendues à la fin du XXIe siècle[28]. Un été comme celui de 2003, soit le plus chaud jamais observé à Paris avec une température moyenne de 22,6 °C, deviendrait fréquent à la fin du siècle et pour les scénarios les plus pessimistes (sans politique climatique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à effet de serre)[20].
Statistiques 1981-2010 et records PARIS-MONTSOURIS (75) Indicatif : 75114001, alt : 75 m, 48° 49′ 18″ N, 2° 20′ 12″ E
Source : « Fiche 75114001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base
L'Agence Parisienne du Climat et Météo-France collaborent afin d'informer sur l'évolution du climat à Paris[29].
Le , une violente tornade frappe le cœur de Paris, peu avant 15 heures. Elle se déplace de six kilomètres et fait cinq morts et une centaine de blessés[30].
La pollution atmosphérique est un problème de santé publique à Paris, qui a motivé la création du réseau de surveillance Airparif en 1984[31] et, depuis 2001, des politiques de réduction de la présence automobile, en particulier des véhicules les plus polluants[32]. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue The Lancet Planetary Health, Paris est la 4e ville européenne où la mortalité due à l’exposition au dioxyde d’azote, émis majoritairement par le trafic routier et principalement par les motorisations diesels, est la plus importante[33].
La densité urbaine de Paris, triple de celle de Londres, découle des immeubles plus hauts, du nombre réduit de maisons de ville et d'espaces verts[34] (2 300 hectares en incluant les bois[35]) avec une biodiversité assez limitée[36]. Hormis la création du parc de la Villette dans les années 1980[37], la reconquête d'espaces verts est récente[38].
En cas de rupture des transports, Paris n'est que peu résiliente, avec à peine quelques jours d'autonomie alimentaire[39], notamment depuis la disparition d'une ceinture maraîchère autour de Paris au XXe siècle[40]. L’Île-de-France n’est autonome qu’à hauteur de 10 % pour les légumes frais, de 1,5 % pour les fruits, de 12 % pour les œufs et de 1 % pour le lait, l’autonomie alimentaire n’étant atteinte que pour le blé (159 %) et le sucre (117 %)[39].
Paris est un îlot de chaleur urbain avec un excédent moyen supérieur à 3 °C pour les valeurs nocturnes[41]. De ce fait, la canicule d’août 2003 a engendré une surmortalité constatée en Île-de-France supérieure à la moyenne nationale[42]. Aussi reconnue comme un élément de modération du climat, l'agriculture urbaine a en 2016 une place très modeste comparée à d'autres métropoles comme Détroit, Montréal[39], Berlin ou Bruxelles, avec seulement quarante-quatre installations agricoles (1,6 hectare sur les toits et 1,3 hectare au sol). La Ville se donne un objectif de 33 hectares en 2020 en mobilisant de l'espace sur les toits de Paris[43].
En 2023, la capitale comptait désormais deux cent vingt sites d'agriculture pour une surface de 30 hectares[s 4].
Le 15 septembre 2021, la Mairie de Paris ouvre les portes de l'Académie du Climat dans la Mairie du 4e. Elle a pour but de réfléchir et d'agir contre le réchauffement climatique à Paris. Elle est seulement ouverte pour les jeunes entre neuf et vingt-cinq ans[s 5].
Qualité de l'air
2019
Le Commissariat général au développement durable rattaché au ministère de la Transition écologique a publié un bilan montrant une amélioration de la qualité de l’air extérieur en France. Les émissions liées à l’activité humaine ont baissé entre 2000 et 2018 pour la majorité des polluants étudiés : les émissions de dioxyde de soufre, provenant de l'industrie, ont été divisées par cinq en raison du développement des énergies renouvelables et de réglementations plus contraignantes tandis que les émissions d’oxydes d’azote ont baissé de 54 %, principalement du fait du renouvellement du parc de véhicules.
Néanmoins, l'ozone et cinq autres polluants présentent des dépassements des normes réglementaires de la qualité de l’air, et les grandes villes comme la capitale sont fréquemment touchées par ces pics de pollution[44]. Les niveaux moyens annuels d’ozone dans l’agglomération parisienne ont grimpé de 90 % entre 1995 et 2017[45].
La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort de 6 600 parisiens selon l'Observatoire régional de santé[46].
Selon une enquête du journal Le Parisien, les niveaux de pollution sont nettement plus élevés que les données officielles communiquées par les autorités sur la qualité de l'air en région Île-de-France. Pour le journaliste Jean-Christophe Brisard interrogé par le quotidien, les données seraient délibérément faussées « parce qu'au lieu d’avoir des pics de pollution quelques jours par an, on serait presque toujours en pic »[47].
2020
Le confinement pour limiter l'impact de la pandémie de Covid-19 permet d'atteindre à Paris le plus faible niveau de pollution enregistré par Airparif depuis quarante ans[48]. Cette baisse du niveau de pollution limite les risques d'asphyxie des personnes touchées par le syndrome de détresse respiratoire aiguë. Cet épisode permet également de démontrer que les crises d'asthme et allergies printanières de saison ont pour cause la pollution atmosphérique et routière[49].
Le premier mode de déplacement est la marche, qui assure 40 % des trajets quotidiens, qu'ils soient internes à Paris ou entre Paris et sa banlieue. En surface, elle représente 75 % des déplacements[50].
Viennent ensuite les transports en commun, au premier rang desquels figure le métro, qui assure 20 % des déplacements parisiens[51]. Présent depuis (date d'ouverture du premier tronçon de la ligne 1), il compte en 2017 seize lignes, et est considéré comme l'un des symboles de la ville, notamment grâce à son style architectural Art nouveau. Les transports en commun ferrés sont complétés par les cinq lignes du RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération parisienne ; par les six grandes gares ferroviaires (Paris-Austerlitz, Paris-Est, Paris-Gare-de-Lyon, Paris-Montparnasse, Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare) qui relient Paris à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), ainsi qu'à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques ; et enfin, plus récemment, par un tramway quasi circulaire (lignes T3a et T3b). Enfin, à côté des transports en commun ferroviaires existe un réseau dense d'une centaine de lignes de bus sur un plan initialement tracé pour l'essentiel en 1947[52] et restructuré depuis avril 2019[53].
Pour ce qui est des déplacements quotidiens, aussi bien dans Paris qu'entre Paris et la banlieue, la voiture, dont l'usage est en baisse continue depuis les années 1990, ne joue plus qu'un rôle secondaire - elle ne représente plus aujourd'hui que 13 % des déplacements[54]. Le taux d'équipement automobile des ménages à Paris est inférieur à un tiers en 2023[b 6]. La circulation routière n'en reste pas moins dense et souvent difficile, et génère une pollution très élevée (90 % des Parisiens sont exposés à des taux de pollution supérieurs aux normes sanitaires, et la qualité de l'air est mauvaise ou très mauvaise 40 % de l'année[55]). La circulation automobile bénéficie pourtant, pour s'effectuer, d'un important ensemble d'infrastructures successivement créées. Ce sont tout d'abord les larges avenues tracées par Haussmann au XIXe siècle, qui facilitèrent alors grandement un trafic déjà important à cette époque. La ville a ensuite été entourée par le boulevard périphérique, terminé en 1973, qui est l'autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe[s 6] avec 270 000 véhicules par jour[56]. Au même moment était mis en place un réseau d'autoroutes urbaines en toile d'araignée reliant Paris aux banlieues périphériques et au reste du pays. En 2010, une étude place néanmoins l'agglomération parisienne championne d'Europe des embouteillages routiers sur 109 agglomérations étudiées. Les automobilistes passent en moyenne 78 heures par an dans le trafic routier, soit 11 minutes par jour[57]. Le stationnement à Paris est payant dans la quasi-totalité des rues, mais il s'effectue essentiellement (à 80 %) en parkings souterrains[58]. En 2014, 17 636 taxis circulent à Paris[59]; ils assurent 0,5 % des déplacements[60]. La mairie a lancé le [61] le système de location de voitures en libre-service de courte durée « Autolib' ». Confié par délégation de service public au groupe Bolloré, ce service permettait de louer un véhicule conçu spécifiquement pour cet usage : la Bluecar, voiture totalement électrique à quatre places de 3,65 m de longueur, dotée d'un coffre de 350 dm3 et d'une autonomie variant de 150 à 250 km[62],[63]. Le service a été définitivement fermé le [64].
Après avoir quasiment disparu dans les années 1980 (la circulation automobile était alors 85 fois supérieure à la circulation cycliste à Paris), le vélo n'a cessé d'augmenter très rapidement depuis les années 1990 - le nombre de déplacements effectués à vélo a été multiplié par 10 entre 1991 et 2010. Pour les Parisiens, la circulation cycliste représente désormais un tiers de la circulation automobile, et est supérieure de 45 % à la circulation en deux-roues motorisés. La prolongation de ces tendances laisse penser qu'au cours des années 2020 la circulation cycliste deviendra supérieure à la circulation automobile[65]. Néanmoins, la part des vélos dans les déplacements n'était encore estimée qu'à 3 % en 2008[66], positionnant Paris dans le bas du classement des capitales européennes les plus cyclistes[67]. La ville développe depuis 1996 un réseau de pistes cyclables en augmentation constante qui atteint en 2011 700 km incluant les bandes et pistes cyclables ainsi que les couloirs de bus élargis[68],[69]. À la suite de Rennes et Lyon, la mairie de Paris lance le un système de location de vélos en libre-service, baptisé Vélib', avec le réseau le plus dense d'Europe, 20 000 vélos fin 2007, 1 400 stations dans Paris, une tous les 300 mètres en moyenne, et géré par JCDecaux[s 7] puis par Smovengo[70] depuis le .
Paris est la deuxième ville d'Europe en trafic aérien de passagers en 2015 derrière Londres[71], et la cinquième au monde en 2015. Les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic — Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle — ont transporté 108 millions de passagers et 2,2 millions de tonnes de fret en 2019[72].
La plupart des souverains français depuis le Moyen Âge ont tenu à laisser leur marque sur une ville qui n'a jamais été détruite, contrairement à Londres (grand incendie de 1666), Lisbonne (tremblement de terre de 1755) ou Berlin (combats de la Seconde Guerre mondiale). Tout en conservant l'empreinte du passé le plus ancien dans le tracé de certaines rues, Paris a élaboré au cours des siècles un style homogène et a su moderniser ses infrastructures.
Jusqu'au Moyen Âge, la ville était composée d'une dizaine d'îles ou bancs de sable dans la Seine ; il en subsiste trois : l'île Saint-Louis, l'île de la Cité et l'île aux Cygnes.
L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopol, etc.). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage. Le centre de Paris se distingue de celui de beaucoup d'autres grandes villes occidentales par la densité de sa population[d].
Depuis l'édit du grand voyer de France de 1607 réglementant les saillies sur voie, il existe des règles strictes d'urbanisme à Paris, en particulier des limites de hauteur et de densité des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres, hauteur maximale admise entre 1974 et 2010, sont autorisés jusqu'à 50 m voire 180 m seulement dans quelques quartiers périphériques ; la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers centraux[s 8]. La tour Montparnasse (210 m) était depuis 1973 le plus haut immeuble de Paris et de France, jusqu'à l'exhaussement à 231 m de la tour First en 2011, dans le quartier de la Défense, à Courbevoie. Les gratte-ciels se multiplient en proche banlieue, en particulier dans le quartier de La Défense, où plusieurs bâtiments sont en cours de construction, dont certains frôlant les 250 m de hauteur[73].
Il existe un mobilier urbain typiquement parisien, hérité de la période Art nouveau[75], immédiatement associé à la ville, généralement de couleur vert bouteille, et qui participe à l'image et à l'âme de Paris :
Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite enfermée dans l’enceinte de Thiers (sa limite en 1860), sans connaître de nouvelle évolution administrative. Paris, surpeuplée, ne pouvant loger l'importante immigration provinciale, les communes périphériques absorbent le trop-plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville : la notion contemporaine de « banlieue » fait son apparition[79],[80]. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du XXe siècle avant d'augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris.
La géographie sociale de l’agglomération s'est calquée sur les grandes tendances de la ville durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest et les plus populaires dans le Nord et dans l'Est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l'est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée.
Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte.
En 2015, le nombre total de logements à Paris était de 1 336 438, alors qu'il était de 1 353 036 en 2009[a 1],[81].
Parmi ces logements, toujours en 2015, 83,6 % étaient des résidences principales, 8,2 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants (en nette diminution par rapport à 1999 : 10,3 %)[a 2]. Les logements parisiens sont majoritairement collectifs (78,8 % des résidences), le logement individuel ne représentant que 21,2 % des logements en 2016[82].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 33,1 %, légèrement en hausse par rapport à 1999 (29,6 %)[a 3].
En 2009, 55 % des appartements de Paris ne possédaient qu'une ou deux pièces[a 4].
Logement social
Le logement social représente un peu plus de 17 % du parc immobilier urbain, mais ce taux moyen cache de fortes disparités dans sa répartition spatiale : les dix premiers arrondissements du centre historique ne totalisent que 6 % des logements sociaux de la ville, pour 23 % du parc total. Les 13e, 19e et 20e en comptaient 96 000 en 1999, soit 47 % du parc social parisien concentré dans seulement trois arrondissements. Si on ajoute les 12e, 14e, 15e et 18e arrondissements, on atteint un taux de 81 % concentrés dans un croissant périphérique du sud au nord-est de la ville[83]. La proportion de logements sociaux comptabilisés selon la loi SRU en 2006 varie de 1,2 % dans le 7e arrondissement (357) à 34,1 % dans le 19e arrondissement (28 147). Entre 2001 et 2006, 23 851 logements ont été agréés dans la ville mais 88 131 Parisiens et 21 266 non-Parisiens étaient demandeurs d'un logement social en 2006. La rotation des locataires est faible en raison du niveau élevé des prix de l'immobilier. Ce taux est de 10 % par an en France, 7,5 % en Île-de-France mais de seulement 5 % à Paris intra-muros[84]. De nombreuses associations œuvrent pour trouver des solutions au mal-logement et à la précarité de personnes sans logement (Emmaüs, Secours catholique, Croix-Rouge française, etc.).
Mal-logement
Paris est la ville française où le phénomène du mal-logement est le plus présent. Ce mal-logement connaît deux acceptations : d’une part, le statut juridique d’une personne qui ne maîtrise pas elle-même la durée de son hébergement ; d’autre part, les caractéristiques techniques du logement. Selon le 23e rapport sur l'état du mal-logement, publié par la fondation Abbé-Pierre, le mal-logement n’est pas vécu de la même manière à Paris qu’ailleurs. De manière générale, les personnes « supportent » le surpeuplement pour pouvoir rester dans la capitale, car ils effectuent un arbitrage entre la localisation et le confort.
Les difficultés de logement sont importantes à Paris, avec plus de 10 % des ménages de la capitale qui y sont confrontés en 2016, taux en hausse depuis 2015. Néanmoins, en tendance longue, ces difficultés décroissent, puisqu'en 2004, elles touchaient 14 % des ménages[86].
Ces difficultés sont héritées d’enjeux de salubrité datant du XIXe siècle, à la suite d'une croissance soudaine et très importante de la population parisienne depuis 1840. Il est nécessaire d’adapter la ville à la demande exponentielle de logements, des politiques publiques sont menées notamment celle d'Haussmann, afin d’améliorer l’hygiène de la ville et réduire l’insalubrité. Cela a eu pour effet de repousser l’enjeu de l’insalubrité dans les anciens de faubourgs de Paris. Cela est encore visible aujourd’hui : c'est dans les secteurs écartés par Haussmann que sont présents les arrêtés d’insalubrité datant de 2010, visibles sur la carte ci-contre.
Plusieurs mesures sont prises afin de réduire l’habitat indigne, notamment par la mise en place d’un Casier Sanitaire des maisons de Paris, qui a permis d’identifier dix-sept îlots insalubres à Paris en 1906. Paul Juillerat a participé à l’élaboration de ce casier, le but étant de détruire ces îlots pour reconstruire un habitat sain. Le plan de ces îlots insalubres a été repris par la suite, entre autres par Louis Sellier en 1937, et les îlots voient leur forme évoluer. Par exemple, le centre Pompidou a été bâti en 1970 sur les décombres d’immeubles insalubres, détruits dans les années 1930[88]. Face à ce musée, un exemple d’habitat insalubre détruit puis reconstruit entre 1915 et 1945 au 42 rue de Beaubourg illustre cette politique. Cette rue appartient à l’îlot 1 tel que défini dans la communication de M. le préfet de la Seine au conseil municipal et au conseil général sur le problème du logement en 1946[89].
Ensuite, une enquête économico-immobilière est réalisée à la fin des années 1950 afin de déterminer des espaces à détruire afin de constituer de grands ensembles. L’insalubrité est alors marquée par un manque d’air et de lumière. L’une des causes principales de cette insalubrité est que les propriétaires ne tirent pas assez de revenus de leurs immeubles et ne cherchent plus à les entretenir car un moratoire des loyers est mis en place après la guerre pour geler les loyers pour les familles des hommes partis à la guerre qui ont été blessés ou qui sont décédés.
Depuis les années 2000, plusieurs sociétés ont reçu mission de résoudre l’insalubrité qui touche de nombreux logements parisiens. C’est le cas de la SIEMP entre 2002 et 2008 qui s’est vu confier la gestion de 1 030 immeubles dont les travaux sont aujourd’hui achevés, ou encore la SOREGA depuis 2010. Des mesures sont en place pour lutter contre le mal-logement ; cela implique souvent un relogement temporaire ou définitif afin de réhabiliter ou détruire puis reconstruire le bâtiment touché. En 2018, l’habitat indigne a reculé à Paris ; il reste seulement des pôles diffus souffrant de blocages en matière de gestion ou connaissant des problèmes de suroccupation.
Prix des logements
Paris est la neuvième ville la plus chère du monde[90] en ce qui concerne les prix de l'immobilier de luxe : 12 600 euros/m2 en 2007 (contre 36 800 pour Londres, la plus chère)[91],[92]. Selon une enquête réalisée pour le journal La Tribune, au , la rue la plus chère de Paris est le quai des Orfèvres (1er arr.), avec un prix médian de 20 665 euros/m2, contre 3 900 euros/m2rue Pajol (18e)[93]. Paris devient en 2017 la ville la plus attractive d'Europe pour les investisseurs immobiliers, ce qui ne s'était pas produit depuis 2007[94]. Une étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) publiée en 2019 souligne que les prix du logement poussent les personnes modestes à quitter Paris et à s'installer dans des départements limitrophes comme la Seine-Saint-Denis, ce qui tend à provoquer un « embourgeoisement » de la capitale et une paupérisation des proches départements[95].
Une étude publiée par le site « Meilleurs Agents » en , montre que 53 % des annonces à Paris ne respectent pas le plafonnement des loyers. Le dépassement est en moyenne de 130 euros par mois, soit 1 500 euros par an[96].
Personnes sans-abris
Paris compte en 2019 un nombre de 346 000 logements vacants, soit 11,7 % des logements de la capitale. Des associations entreprennent des actions pour tenter d'obtenir des réquisitions afin de loger les sans-abris[97].
En février 2019, des bénévoles et travailleurs sociaux ont recensé 3 641 sans-abri à Paris, soit 600 de plus que l'année précédente. Les deux-tiers disent ne jamais appeler le « 115 », parce qu'ils ne connaissent pas l'existence de ce dispositif, ou parce que les conditions d'accueil ou de sécurité ne leur conviennent pas[98]. Le SAMU social alerte sur le manque de place en hébergement d'urgence ; chaque jour, 400 familles qui composent le 115 dans l'espoir de trouver un toit pour passer la nuit, restent sans réponse[99].
Sociologie urbaine
La hausse continue des prix de l'immobilier explique le remplacement progressif des populations modestes ou intermédiaires par une nouvelle classe plus aisée. On constate ce processus de gentrification dans de nombreuses autres mégapoles comme Londres ou New York. À Paris, cette évolution a vulgarisé le terme de bobos (pour bourgeois-bohème, terme flou mais très usité, sauf par les sociologues qui y font rarement référence) avant de provoquer une mutation sociale de quartiers encore récemment considérés comme populaires, tels le 10e arrondissement ou certaines communes de proche banlieue comme Montreuil en Seine-Saint-Denis. Ainsi, la part des cadres et des professions intellectuelles est passée de 24,7 % de la population active en 1982 à 46,4 % en 2013[100].
Paris est la 12e ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), soit 34,5 foyers fiscaux pour 1 000 habitants. 73 362 foyers fiscaux déclaraient un patrimoine moyen de 1 961 667 euros en 2006. Le 16e arrondissement arrive en tête pour le nombre de redevables avec 17 356 contribuables[101],[102]. Avec 27 400 euros de revenu moyen par unité de consommation en 2001, les ménages parisiens sont les plus aisés de France. Les quatre autres départements en tête du palmarès sont tous franciliens : Hauts-de-Seine, Yvelines, Essonne et Val-de-Marne, ce qui reflète la concentration de professions très qualifiées à haut revenu dans la région Île-de-France.
Mais si Paris a une image d'une « ville de riches » avec une proportion de classes sociales élevées plus importante qu'ailleurs, sa sociologie intra-muros reste en réalité très contrastée. Selon l'indice de parité de pouvoir d'achat (PPA), les revenus réels des Parisiens sont très inférieurs à leurs revenus nominaux : le coût de la vie intra-muros (à commencer par celui du logement) est particulièrement élevé, et certains types de denrées coûtent plus cher à Paris que dans le reste de la France. De plus, au contraire du revenu médian, le revenu moyen cache les disparités, quelques très hauts revenus pouvant éclipser de très bas revenus beaucoup plus nombreux. Dans le cas de Paris, le seuil des 10 % de revenus les plus hauts (9edécile) s'élève à 50 961 euros annuels[b 7], ce qui explique en partie le haut revenu moyen de la capitale et l'écart important entre le revenu moyen et le revenu médian[b 7].
Les différences sociales sont traditionnellement marquées entre les habitants de l'Ouest de Paris (essentiellement aisés) et ceux de l'Est. Ainsi, le revenu moyen déclaré dans le 7e arrondissement, le plus élevé, était de 31 521 euros par unité de consommation en 2001, soit plus du double de celui du 19e arrondissement qui n'était que de 13 759 euros, valeur proche de la médiane des revenus de la Seine-Saint-Denis de 13 155 euros. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements sont classés au niveau des dix communes franciliennes au revenu moyen le plus élevé alors que les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements sont au niveau des communes les plus pauvres d'Île-de-France[b 8].
On note enfin de très fortes disparités de revenus au sein même de tous les arrondissements : le rapport interdécile (le seuil des 10 % des revenus les plus élevés divisé par le seuil des 10 % des revenus les plus bas) le plus faible est 6,7% dans le 12e arrondissement, contre 13% pour le 2e arrondissement (qui présente la plus forte dispersion de revenus)[b 7]. Plus globalement, Paris se classe parmi les départements métropolitains aux seuils de bas revenus les plus faibles (81e rang[b 7]), et présente un rapport interdécile de 10,5[b 7] qui en fait le département français où se concentrent les plus fortes disparités sociales.
On y constate également des formes de ségrégation sociale dans certains quartiers du nord-est parisien comme celui de Barbès - Rochechouart. En effet, la sociologie de certains arrondissements de l'Est de Paris (comme le 19e) ressemble à celle de quelques quartiers sensibles de banlieue ne constituant que l'extension extra-muros de la cartographie sociale de la ville : le 16e arrondissement se prolonge par des communes de banlieue aisées, alors que le Nord-Est de la ville a pour appendice les communes de la Seine-Saint-Denis, réputées pauvres. Au début des années 2000, la population la plus démunie est concentrée dans les arrondissements du nord-est : 40 % des foyers concernés résident dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, contre 2 % dans les 4e et 6e arrondissements. 32,6 % des familles parisiennes d'origine étrangère hors Union européenne vivent sous le seuil de pauvreté ; ce n'est le cas que pour 9,7 % des Français dont la personne de référence est française[103]. Aujourd'hui, on constate une arrivée de plus en plus importante de cadres[s 10], aux dépens de la classe ouvrière[s 11] historiquement installée dans ces quartiers. Cela induit un phénomène de gentrification[104] qui se traduit par une augmentation du prix du foncier[105] et des mutations du paysage urbain. Au quartier de la Goutte-d'Or, l'apparition de la brasserie Barbès caractérisée par une carte chère et une architecture classieuse est représentative de l'embourgeoisement des quartiers du nord-est parisien.
Certains quartiers se caractérisent par des regroupements communautaires : le quartier du Marais a la particularité d'attirer une importante communauté homosexuelle à proximité de la communauté juiveashkénaze dont l'implantation autour de la rue des Rosiers remonte au XIIIe siècle. Le 13e arrondissement regroupe quant à lui une importante communauté asiatique dans le quartier des Olympiades.
La sociologie d'un quartier peut varier selon les heures. Celui de la place de la Bastille, par exemple, avec ses nombreux bars et lieux de vie nocturne, est animé le soir par beaucoup de jeunes tandis que, dans la journée, il jouit d'une relative tranquillité.
Les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées représentent, en 2018, 86 % des transactions de logements contre 69 % en 1998. Inversement, la part des employés et ouvriers achetant un logement n’a cessé de fondre en 20 ans. Leur proportion a été divisée par trois, passant de 15 % à 5 %[106].
Gestion des déchets
La saleté de la ville de Paris est souvent dénoncée et débattue[107]. En 2021, selon une étude réalisée par l’Ifop, pour plus de 8 Parisiens sur 10, la capitale est « sale ». Un hashtag #SaccageParis rencontre alors un vif succès sur Twitter, avec plus de deux millions de publications. Sous ce hashtag, des riverains et des touristes postent des photos illustrant, selon eux, la saleté et l’enlaidissement de la ville[108]. La presse rappelle lors de cet épisode que la propreté de Paris est un problème qui s'étend sur la longue durée[109].
En 2022, la gestion des déchets à Paris est épinglée par la chambre régionale des comptes. Les magistrats dénoncent des progrès insuffisants, des innovations hors de prix et une organisation complexe[110],[111].
En février 2024, dans une étude de la Commission européenne, Paris est classée en huitième position du classement des villes les plus sales d'Europe selon ses habitants. Seulement 36 % des habitants interrogés s'estiment satisfaits par la salubrité et l'hygiène[112].
Le nom de la cité est attesté pour la première fois par Jules César, au milieu du Ier siècle av. J.-C., dans La Guerre des Gaules, sous la forme Lutecia ou Lutetia (selon les manuscrits)[113]. On trouve ensuite Lutetia apud Parisios au IVe siècle[114] (Parisios étant à l'accusatif pluriel) ; puis Parisios [usque] en 400 - 410[114], et enfin Paris, attestée dès 887[113].
Le mot Paris est issu du nom du peuple gaulois des Parisii (au datif locatif pluriel : Parisiis), dont Paris était la capitale à l'époque gallo-romaine. La première désignation Lutetia (Lutèce) a été remplacée au IVe siècle, suivant un processus général observé dans la Gaule du Bas-Empire pour les capitales de civitas (cités gallo-romaines) : celles-ci furent d'abord appelées de leur nom originel complété du nom du peuple dont elles étaient la capitale, comme Lutecia des Parisii en l'occurrence. Puis le nom du peuple au datif locatif est seul resté, le nom signifiant alors chez les Parisii (voir entre autres Angers capitale des Andécaves, Tours des Turones, Évreux des Éburovices, Saintes des Santons, Poitiers des Pictons, Amiens des Ambiens, etc., qui sont toutes dans le même cas).
Selon Pierre-Henry Billy, Lutetia pourrait être issu du gaulois *luta, boue, avec le suffixe -etia[113], ce qui correspond très bien à la nature du terrain décrit par César dans la Guerre des Gaules (existence d'un marais permanent qui déversait ses eaux dans la Seine). Quant à l'étymologie de l'ethnonyme Parisii, elle n'est pas connue avec certitude. Il pourrait provenir du gaulois *pario, chaudron (cf. le provençal pairol de même sens), signifiant alors « Ceux du chaudron »[115], avec une référence mythique et sacrée (thème celtique du chaudron d'abondance représentant la survie dans l'Au-delà et les richesses de l'Autre Monde)[116].
Un habitat permanent est attesté dans les limites du Paris actuel à partir de la période chasséenne (entre 4 000 et 3 800 avant notre ère) au village de Bercy ; les restes de trois piroguesnéolithiques aujourd'hui visibles au musée Carnavalet ont ainsi été retrouvés[117],[118] sur la rive gauche d'un ancien bras de la Seine dans le 12e arrondissement, où la présence humaine semble avoir été continue durant le Néolithique[f 2].
De façon générale, l'histoire du site parisien est toutefois mal connue jusqu'à la période gallo-romaine. Seule certitude, les Parisii, l'un des 98 peuples gaulois, vivent dans cette région en 52 avant notre ère, au moment d'être soumis à Rome. Ainsi, on ne connaît pas précisément l'emplacement de la cité gauloise mentionnée dans les sources latines : il pourrait s'agir de l'île de la Cité (aucun vestige archéologique antérieur à Auguste n'y a toutefois été retrouvé), de l'île Saint-Louis, d'une autre île aujourd'hui rattachée à la rive gauche, voire du site de Nanterre, où a été découverte en 2003 une importante agglomération ordonnée[h],[119],[120]. Dans tous les cas, la cité romaine s'étend sur la rive gauche et sur l’île de la Cité ; elle prend le nom de Lutetia (Lutèce).
À l'époque gallo-romaine, Lutèce n'est qu'une cité relativement modeste du monde romain avec une population de l'ordre de dix mille habitants à son apogée[c 1],[i] ; en comparaison, Lugdunum (Lyon), capitale des trois Gaules (dont la lyonnaise qui englobe la région de Lutèce), aurait compté, au IIe siècle, de 50 000 à 80 000 habitants[121]. Elle connait toutefois une certaine prospérité grâce au trafic fluvial[c 1]. Suivant la tradition, la cité aurait été christianisée par saint Denis, martyrisé vers 250[c 2].
La position stratégique de Lutèce face aux grandes invasions[c 3] en fait un lieu de séjour pour l'empereur Julien entre 357 et 360, puis Valentinien Ier en 365-366. La cité prend le nom de Paris à cette époque[122]. Si ses faubourgs subsistent encore au IVe siècle[c 4], la population se replie au Ve siècle dans l'île de la Cité, fortifiée par la récupération de pierres prises aux grands édifices ruinés. En 451, sainte Geneviève, future patronne de la ville, serait parvenue à convaincre les habitants de ne pas fuir devant les Huns d'Attila, qui s'en détournent effectivement sans combat[f 3].
Moyen Âge
En 508, après avoir conquis la majeure partie de la Gaule, Clovis fait de Paris sa capitale[c 5]. Il y établit sa résidence principale (Palais des Thermes), et y fait construire plusieurs édifices religieux, dont la basilique des Saints-Apôtres, où il est enterré ; le rôle de la cité doit cependant être relativisé, dans la mesure où il n’existe pas alors d’administration royale. Tout au long des VIe et VIIe siècles, Paris garde une importance particulière[c 6], même si les divisions du royaume de Clovis entre ses héritiers limitent son rayonnement. Childebert Ier y fait ainsi construire la plus grande cathédrale de la Gaule (la cathédrale Saint-Étienne), tandis que Childéric II fait rénover les arènes gallo-romaines. Durant cette période, revitalisée par les fondations monastiques[123] et sa fonction de capitale[124], la ville commence probablement à s’étendre sur la rive droite[f 4], alors que la rive gauche est réoccupée.
L’extension vers l’est du royaume des Francs sous le règne de Charlemagne fait perdre à Paris sa position politique privilégiée[c 7]. À partir du milieu du IXe siècle, elle fait partie du territoire des Robertiens, qui prennent le titre de comte de Paris. Particulièrement exposée à cause de sa situation sur la Seine, elle est en 845 dévastée par les raids des Vikings[125], qui la ravagèrent par la suite à plusieurs reprises[c 8], ce qui oblige la population à se replier à nouveau sur l’île de la Cité. En 885-886, assiégée par les Normands, la cité parvient à leur résister avec succès, tout en leur barrant l’accès au fleuve. Cet épisode procure un grand prestige à Paris et à son comte, Eudes, qui a aidé à sa défense ; il marque par contre une étape du déclin de l’Empire carolingien, le comportement de Charles le Gros ayant été jugé indigne durant les événements. En , les Normands sont une fois encore devant Paris ; leur départ sera acheté[126].
Sous le règne des premiers Capétiens, Paris est une des principales villes du domaine royal, mais pas une capitale, n’étant pour eux qu’une résidence parmi d’autres. Elle gagne cependant en importance avec le temps : Robert le Pieux fait ainsi restaurer le Palais de la Cité[c 9] et plusieurs abbayes, tandis que Louis VI puis Louis VII y fixent leur cour et leur chancellerie. La construction de la Cathédrale Notre-Dame est commencée sous le règne de Louis VII. Dans le même temps, la cité prospère, devenant une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissant au sein d'une « hanse des marchands de l’eau »[127] privilégiée par Louis VII en 1170-1171. Elle devient également un centre d’enseignement majeur, grâce aux écoles épiscopales dans un premier temps[f 5], puis à partir du milieu du XIIe siècle, aux communautés religieuses qui s’établissent sur la rive gauche alors dépeuplée[c 10]. À l’image de l’ensemble de l’Occident chrétien, sa population augmente à cette époque de façon considérable : Paris s’étend d'abord sur la rive droite (début du XIe siècle)[c 11], qui devient son poumon économique[128], l’île de la Cité abritant dès lors les grands édifices administratifs et religieux.
C’est Philippe Auguste qui fait de Paris la capitale incontestée du royaume, sur lequel il est le premier des capétiens à exercer un fort contrôle ; cette position est encore renforcée sous les règnes de Louis IX et de Philippe IV le Bel. L’administration royale, qui se développe considérablement, tient ainsi son siège dans la cité, où se situent la Chambre des comptes, le Trésor, et les Archives du royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’État, faisant souvent partie du proche entourage du souverain. Les monarques veillent néanmoins à limiter l’autonomie de la ville, qui n’obtient pas le statut de commune ; les corporations se voient seulement accorder divers privilèges politiques, ce qui aboutit en 1263 à l’apparition d’une municipalité composée d’un prévôt des marchands et quatre échevins. Dans le même temps, les écoles de la rive gauche s’unifient en une « universitas »[c 12], reconnue par le pape en 1209-1210, faisant de Paris un centre d’enseignement d’Europe occidentale pendant au moins un siècle. La cité devient également le symbole du pouvoir royal, qui cherche à lui donner des édifices dignes de son rang : la cathédrale Notre-Dame est achevée vers 1250, la Sainte-Chapelle abritant la couronne d'épine du Christ en 1248, le Palais de la Cité est rénové et étendu, et le marché parisien est couvert et emmuré (Halles). Philippe Auguste entoure par ailleurs les deux rives de la cité de murailles de pierres, terminées en 1209-1212. Paris poursuit sa croissance, la rive gauche étant repeuplée au XIIIe siècle[c 13] ; au début du XIVe siècle, on estime sa population à environ 200 000 habitants[c 14], ce qui en fait la ville la plus peuplée d'Europe[f 6].
En 1348, la cité est frappée pour la première fois par la peste, qui ravage l’Europe entre 1347 et 1351 ; ce mal l’atteint ensuite de façon cyclique pendant plusieurs siècles. Pendant la guerre de Cent Ans, elle est exposée aux attaques anglaises, ce qui amène Charles V à construire sur la rive droite un nouveau rempart englobant les faubourgs. Dans le même temps, dans un contexte de dépression économique et de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause : le prévôt des marchands Étienne Marcel tente ainsi de s'emparer du pouvoir en 1357-1358, tandis que les émeutes populaires se multiplient, telle celle des Maillotins en 1382[c 15]. En réaction, Charles V puis Charles VI élisent résidence dans l’est parisien, moins exposé aux troubles. Au début du XVe siècle, le conflit entre Armagnacs et Bourguignons occasionne également de nombreuses violences dans la capitale ; ces derniers s'imposent en 1418, et Paris tombe en conséquence aux mains du roi d’Angleterre deux ans plus tard. La cité est reconquise en 1436 par Charles VII, mais celui-ci préfère résider près de la Loire, et il en est de même pour ses successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII. À l’issue de la guerre, Paris s’est rétractée derrière ses murailles[129], et sa population est tombée à environ 100 000 habitants[c 14].
De la Renaissance au XVIIIe siècle
La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie s’inquiète de l'expansion désordonnée de la cité. Une première réglementation d’urbanisme est édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de brique et de pierre de style Louis XII[c 16].
En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université (théologie et arts libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences exactes voulues par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien[s 12].
Le , sous Charles IX, est organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. On compte entre deux mille et dix mille victimes[f 7]. La Ligue catholique, particulièrement puissante dans la capitale, se dresse contre Henri III durant la Journée des Barricades en 1588. Ce dernier s'enfuit avant d'assiéger la ville[f 8]. Après son assassinat, le siège est maintenu par Henri de Navarre, devenu Henri IV. La ville, pourtant ruinée et affamée, ne lui ouvre ses portes qu'en 1594 après sa conversion.
La Journée des barricades (1648) marque le début de la Fronde qui provoque une importante crise économique et une nouvelle défiance du roi vis-à-vis de sa capitale[f 9].
Malgré une mortalité supérieure aux naissances, la population atteint les 400 000 habitants grâce à l'immigration provinciale. Paris est une ville misérable où règne une forte insécurité, la légendaire Cour des Miracles est progressivement vidée à partir de 1656 par le lieutenant-général de police Gabriel Nicolas de La Reynie[130] qui fait établir 6 500 lanternes pour éclairer la ville la nuit et rendre les rues plus sûres.
Louis XIV choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Paris et Versailles. Durant son règne, le Roi Soleil ne vient que vingt-quatre fois à Paris, essentiellement pour des cérémonies officielles, marquant ainsi envers la cité une hostilité que n'apprécient guère les Parisiens[f 10].
Au XVIIIe siècle, Versailles ne dépossède pas Paris de son rayonnement intellectuel ; au contraire même, elle en fait une puissante frondeuse ouverte aux idées des Lumières. C'est la période des salons littéraires, comme celui de madame Geoffrin. Le XVIIIe siècle est aussi celui d'une forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique, la ville atteint 640 000 habitants[131] à la veille de la Révolution française.
La ville s'étend alors à peu près sur les six premiers arrondissements actuels, le jardin du Luxembourg marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s'intéresse personnellement à la ville en 1749 lorsqu'il décide l'aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), la création de l'école militaire en 1752[132], et surtout la construction d'une église dédiée à sainte Geneviève en 1754, plus connue sous le nom actuel de Panthéon[133].
La Révolution française et l'Empire
La Révolution française débute à Versailles par la convocation des États généraux puis le Serment du Jeu de paume. Mais les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières et mus par une rancœur à l'égard du pouvoir royal ayant abandonné la ville depuis plus d'un siècle, lui donnent une nouvelle orientation[f 12]. La prise de la Bastille le , liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine, en est une première étape. Le , l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de ville la charge de premier maire de Paris. Le , l’émeute, déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, atteint Versailles le soir. Le 6 au matin, le château est envahi et le roi doit accepter de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y convoquer l’Assemblée constituante qui s’installe le dans le Manège des Tuileries[c 17].
Dans la nuit du , une commune révolutionnaire prend possession de l'hôtel de ville. La journée du 10 août voit la foule assiéger le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal. Le roi Louis XVI et la famille royale sont incarcérés à la tour du Temple. La monarchie française est de fait abolie. Après les élections de 1792, les représentants de la Commune de Paris, très radicaux, s'opposent à la Convention nationale au groupe des Girondins (représentant l'opinion plus modérée de la bourgeoisie des provinces) qui sera écarté en 1793[c 19].
Les Parisiens vivent alors deux années de rationnement. La Terreur règne sous la coupe du Comité de salut public. Le Tribunal révolutionnaire, avec l'aide de la mairie, s'emploie à incarcérer tout ce que la ville compte encore de nobles suspects, de prêtres réfractaires et d'opposants jugés contre-révolutionnaires. La création de la charge de Préfet de Police par Napoléon, ôtera à la municipalité tout pouvoir de police judiciaire, de sorte que le maire de Paris est, aujourd'hui encore, le seul de France à en être privé[134],[135]. Le , Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV, rebaptisée « place de la Révolution ». Il est suivi sur l'échafaud par 1 119 personnes, dont Marie-Antoinette, Danton, Lavoisier et finalement Robespierre et ses partisans après le 9 Thermidor an II ()[c 20].
La Révolution n'est pas une période favorable au développement de la ville (peu de monuments sont édifiés) qui n'a plus que 548 000 habitants en 1800. De nombreux couvents et églises sont rasés et font place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts de la ville et à une densification du centre. Sous le Directoire, des immeubles de rapport, de style néo-classique, sont élevés.
En 1806, Paris a compensé les pertes subies durant la Révolution et compte 650 000 habitants[131] ; cette progression est surtout le fait de l'immigration provinciale, la natalité restant faible. Depuis le milieu du XVIIIe siècle, la ville est distancée par Londres en pleine expansion économique et démographique qui atteint 1 096 784 habitants[c 21]. Le , Napoléon Bonaparte, qui a pris le pouvoir en 1799, est sacré empereur par le pape Pie VII à la cathédrale Notre-Dame. Il décide d'établir à Paris la capitale de son Empire et ambitionne d'en faire la « nouvelle Rome »[136]. Il ordonne dans ce but la construction des arcs de triomphe de l’Étoile et du Carrousel ainsi que celle du palais impérial de la Bourse (achevé sous la Restauration) et de la colonne Vendôme[137]. Il soumet également à Jean-Antoine Alavoine le projet de l'éléphant de la Bastille, et aux architectes Percier et Fontaine l'édification du Palais du roi de Rome, dont seuls les jardins du Trocadéro et le pont d'Iéna seront en définitive terminés[136]. L'Empereur multiplie par ailleurs les points d'eau, alimentés par un réseau de 50 km de canaux qui acheminent l'eau de l'Ourcq[136].
En 1814, la bataille de Paris entraîne la capitulation de la capitale puis conduit à la première abdication de Napoléon et à la Restauration. Les cosaques de l'armée russe occupent certains points de la ville, ce qui donnera lieu à une légende concernant l'origine du mot bistro, comme le proclame le Syndicat d'Initiative du Vieux Montmartre, au restaurant À la Mère Catherine, place du Tertre. Les armées alliées quittent la ville après le , date du départ du tsarAlexandre Ier.
De la Restauration à la Commune de Paris
À la fin des Cent-Jours, la chute de l'Empire en amène à Paris les armées anglaises et prussiennes, qui vont jusqu'à camper sur les Champs-Élysées. Louis XVIII, de retour de son exil à Gand, s'installe à nouveau aux Tuileries.
Louis XVIII et Charles X, puis la monarchie de Juillet se préoccupent peu de l'urbanisme parisien. Le prolétariat ouvrier, en forte expansion, s'entasse misérablement dans les quartiers centraux qui, avec plus de 100 000 habitants au kilomètre carré, constituent d'importants foyers d'épidémie ; le choléra en 1832 fait 32 000 victimes. En 1848, 80 % des morts vont à la fosse commune et les deux tiers des Parisiens sont trop pauvres pour payer des impôts. La masse paupérisée du petit peuple, délaissée et excédée, est mûre pour des révoltes répétées que le pouvoir ne sent pas germer ou est sûr de vaincre : les barricades font tomber Charles X lors des Trois Glorieuses puis Louis-Philippe Ier en 1848. La société de l'époque est abondamment décrite par Balzac, Victor Hugo ou Eugène Sue.
Avec l'avènement du Second Empire, Paris se transforme radicalement. De structure médiévale, aux constructions anciennes et insalubres, quasiment dépourvue de grands axes de circulation, elle devient en moins de vingt ans une ville moderne. Napoléon III a des idées précises sur l'urbanisme et le logement : le Paris d'aujourd'hui est donc avant tout celui d'Haussmann. Des milliers de logements disparaissent, sur fond d'une spéculation immobilière qui sera la cause d'un krach financier international.
Le , une loi permet à Paris d'annexer plusieurs communes voisines[138]. La capitale française passe ainsi de douze à vingt arrondissements et de 3 288 à 7 802hectares[j]. Après ces annexions, les limites administratives de la ville ne seront que peu modifiées et la croissance urbaine, qui continue toujours de la fin du XIXe au XXe siècle, ne s'accompagnera donc plus d'une expansion des frontières communales, ce qui est à l'origine de la « banlieue »[c 23].
Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, Paris est assiégéependant plusieurs mois mais n'est pas prise par les armées prussiennes. À cette occasion, est inventée la poste aérienne, grâce aux ballons montés. Refusant l'armistice signé le et à la suite des élections de février qui portent au pouvoir des royalistes désireux de mettre fin à la guerre, les Parisiens s'insurgent le . C'est le début de la Commune de Paris. L'Assemblée monarchiste installée provisoirement à Versailles, la réprime entre les et lors de la Semaine sanglante qui reste à ce jour la dernière guerre civile qu'ait connue Paris[c 24],[f 13]. Après la guerre de 1870, pour se relever, la ville de Paris lève un grand emprunt public de 1,2 million de francs qui a un grand succès ; il est souscrit plus de quinze fois[139].
Pendant la Belle Époque, l'expansion économique de Paris est importante ; en 1913 la ville possède cent mille entreprises qui emploient un million d'ouvriers[140]. Entre 1900 et 1913, 175 cinémas sont créés à Paris, de nombreux grands magasins voient le jour et contribuent au rayonnement de la ville lumière. Lieu de toutes les spéculations, Paris devient aussi la deuxième place financière internationale presque à égalité avec Londres.
En 1910, une crue centennale de la Seine provoque l'une des plus graves inondations que la ville ait connue et cause trois milliards de francs de dégâts[c 25]. Lors de la Première Guerre mondiale, Paris, épargnée par les combats, subit des bombardements[141] et des tirs de canon allemands. Ces bombardements restent sporadiques et ne constituent que des opérations à caractère psychologique[c 26]. En 1917, la création d'une réplique de Paris est envisagée pour leurrer les aviateurs allemands venus bombarder la capitale.
L'entre-deux-guerres se déroule sur fond de crise sociale et économique. Les pouvoirs publics, pour répondre à la crise du logement, votent la loi Loucheur qui crée les habitations à bon marché (ou HBM) érigées à l'emplacement de l'ancienne enceinte de Thiers. Les autres immeubles parisiens sont, pour l'essentiel, délabrés et constituent des foyers de tuberculose ; la densité urbaine culmine en 1921, Paris intra-muros comptant 2 906 000 habitants[s 13]. Parallèlement, des lotissements se développent partout autour de la cité, en « banlieue » où l'expansion se fait de façon anarchique, souvent en pleins champs sans réels aménagements ou équipements publics[c 27].
Les Parisiens tentent de reprendre leur prééminence politique dans un contexte de multiples scandales financiers et de corruption des milieux politiques[f 15]. Le , la manifestation des Ligues patriotes contre la gauche parlementaire dégénère en émeute et fait dix-sept tués et mille cinq cents blessés, puis le , un important défilé en faveur du Front populaire compte cinq cent mille manifestants[c 28].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, déclarée ville ouverte dès la débâcle, est occupée par la Wehrmacht le . Elle est relativement épargnée[k]. Le gouvernement du maréchal Pétain installé à Vichy, Paris cesse d'être la capitale et devient le siège du commandement militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich)[c 29]. Le , l'ingénieur Jacques Bonsergent est le premier résistant fusillé à Paris. Les 16 et 17 juillet 1942, il est procédé à la rafle du Vel' d'Hiv', arrestation de 12 884 Juifs, la plus massive en France, pour l'essentiel des femmes et des enfants[c 30].
En 1956, Paris se lie à Rome par un jumelage privilégié, symbole fort dans une dynamique géographiquement plus large[147] de réconciliation et de coopération après la Seconde Guerre mondiale[s 14],[s 15].
Sous les mandats du général de Gaulle de 1958 à 1969, plusieurs événements politiques se déroulent dans la capitale. Le , une manifestation en faveur de l'indépendance de l'Algérie est violemment réprimée. Selon les estimations, entre 32 et 325personnes sont massacrées par la police, alors dirigée par Maurice Papon[148]. À partir du , un important mouvement étudiant démarre à l'université de Nanterre. Il entraîne dans le quartier latin des manifestations qui dégénèrent en émeutes. La contestation, prenant corps dans un contexte de solidarité internationale et d'émulation (noirs et féministes américains, « provos » néerlandais, Printemps de Prague, attentat contre l'Allemand Rudi Dutschke, etc.) entre brimés idéalistes et jeunes, bercés par Bob Dylan et son tube The Times They Are a-Changin', voulant « changer le monde », se développe très vite en crise politique et sociale nationale. Le , d'immenses défilés rassemblent 800 000 personnes venues protester contre les violences policières. Le 30 mai, une manifestation de soutien au gouvernement et au général de Gaulle réunit un million de personnes, de la place de l'Étoile à celle de la Concorde. Après deux mois de désordre et de troubles, les Parisiens votent massivement en faveur du général de Gaulle lors des élections législatives des 22 et 29 juin et le calme revient[c 32].
Le successeur du général de Gaulle, Georges Pompidou s'intéresse de près à la capitale. Il laisse son nom au bâtiment qui abrite le musée national d'Art moderne et la bibliothèque publique d'information et à la voie express rive droite. Valéry Giscard d'Estaing, président à son tour, ne partage pas sa vision d'une modernisation radicale : il remet en cause le projet prévu pour les Halles et interrompt partiellement celui de voie express rive gauche. En 1976, l'État accorde pour la première fois depuis 1871 une municipalité autonome à la capitale. Le gaulliste Jacques Chirac est alors élu maire, puis réélu en 1983 et 1989. Sous le premier mandat du président François Mitterrand, une réforme est adoptée par la loi de décentralisation du : elle dote chaque arrondissement de la capitale d'un maire et d'un conseil municipal propre et non plus désigné par le maire de Paris[c 33].
Le , la capitale est de nouveau la cible d'une attaque terroriste, un terroriste ouvre le feu sur les Champs-Élyséescoûtant la vie d'un policier[153], Daech revendique l'attaque quelques heures après[154], et le , la capitale est encore la cible d'une attaque terroriste, un terroriste poignarde des passants dans le 2e arrondissement coûtant la vie d'un passant, Daech revendique l'attaque quelques heures après[155].
Le préfet de la régionÎle-de-France est également préfet de Paris et l'État dispose à Paris d'administrations de niveau départemental[157]. Toutefois, le domaine de la sécurité, pour lequel l'État dispose de prérogatives particulières, est du ressort du préfet de police de Paris. Les pouvoirs de police administrative sont partagés entre le maire de Paris et le préfet de police qui se prêtent réciproquement leurs moyens d'action à cet effet[158]. Ce dernier peut siéger au conseil de Paris et doit lui soumettre chaque année son budget et son compte[s 16] (bien que ce budget reste décidé par l'État). Le maire de Paris est impliqué dans la politique de sécurité même si les pouvoirs en ce domaine restent entre les mains du préfet de police.
Du au , Paris fut le siège d'un pouvoir insurrectionnel, la Commune de Paris, avec une assemblée démocratiquement élue. La Troisième République fut dirigée au début par des conservateurs effrayés par cet épisode. Ceux-ci édictèrent la loi du , qui donnait le pouvoir exécutif au préfet de la Seine et les pouvoirs de police au préfet de police. Le conseil de Paris, élu lors des élections municipales, désignait chaque année un président dont la fonction était principalement représentative. Paris n'avait alors pas de maire. Le budget de la ville devait être approuvé par l'État.
La réorganisation de la région parisienne qui entre en vigueur le fait de Paris à la fois une commune et un département : le conseil municipal de Paris et le conseil général de la Seine sont remplacés par le conseil de Paris, qui exerce à la fois les compétences d'un conseil municipal et celles d'un conseil général[159]. Le conseil de Paris est mis en place au , mais il faut attendre la loi du (entrée en vigueur lors des élections municipales de 1977) pour que Paris retrouve un statut similaire à celui des autres communes avec la restauration du poste de maire de Paris, élu par le conseil de Paris et détenteur du pouvoir exécutif. Des commissions d'arrondissements, dont les membres sont choisis à parité entre les électeurs, le maire de Paris et le Conseil de Paris, ont un rôle consultatif et d'animation. Le préfet de police, nommé par l'État, conserve les pouvoirs de police. Enfin, la loi PLM du , entrée en vigueur à Paris lors des élections municipales de 1983, porte à 163 le nombre de conseillers de Paris, étend les pouvoirs du conseil de Paris (principalement en matière budgétaire) et crée les conseils d'arrondissements.
À partir de 1987, sur le plan administratif, la fusion des services de la commune et du département imbrique profondément les deux institutions que sont la commune et le département. En 2015, la Chambre régionale des comptes, appuyée par la maire de Paris, recommande de fusionner le département de Paris et la commune de Paris en une collectivité unique[160]. La maire de Paris propose en un vœu au conseil municipal reprenant cette proposition, mais aussi la fusion des quatre premiers arrondissements à l'horizon 2020. La population de ce nouvel arrondissement serait alors d'un peu plus de 100 000 habitants[161]. Un projet de loi est présenté en [162] et la loi est promulguée en février 2017[163],[164]. Le , le département et la commune fusionnent en une collectivité à statut particulier, la « Ville de Paris », exerçant à la fois les compétences du département et de la commune[165].
Le , à la suite des élections municipales de mars et juin 2020, les quatre premiers arrondissements sont regroupés dans un secteur unique (le secteur 1) appelé Paris Centre, sans que ces arrondissements ne disparaissent pour autant. Chacun des autres arrondissements constitue un secteur propre (de même numéro que l'arrondissement).
Contrairement aux autres métropoles françaises, il n'a longtemps pas existé d'intercommunalité à fiscalité propre entre Paris et sa banlieue. Paris n'était que membre de certains syndicats intercommunaux comme le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP) ou le Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF), après avoir longtemps externalisé ses équipements, tels les cimetières ou usines d'incinération, hors de Paris. Le territoire parisien ne couvre que le centre de la métropole, contrairement aux autres grandes métropoles internationales. Ce manque structurel est considéré comme un des problèmes majeurs de l'agglomération parisienne[s 17], alors que l'organisation des besoins collectifs (transports, logement, etc.) dépassent de loin le cadre communal. La région Île-de-France ne peut organiser la métropole alors que 80 % de l'espace régional reste rural.
La fiscalité locale est de même très concentrée dans certaines communes riches en entreprises et/ou populations aisées. C'est le cas exemplaire de Neuilly-sur-Seine qui bénéficie des rentrées fiscales d'une population parmi les plus aisées de France et de nombreuses entreprises de La Défense, tout en ne comptant que 2,8 % de logements sociaux[166], alors que les charges qu'entraîne l’afflux sur un territoire de populations de conditions modestes sont supportées par des communes qui n’ont pas toujours la possibilité de trouver dans leurs limites administratives les ressources nécessaires pour les compenser. A contrario, Clichy-sous-Bois est ainsi une des villes les plus pauvres du pays qui cumule une population jeune et défavorisée avec des ressources fiscales propres très limitées, vivant essentiellement de dotations de l'État ne permettant pas d'assurer des services comparables à ceux des communes aisées[167].
Magistrat Premier adjoint au maire de Paris (1983-1995), maire du 5e arrondissement (1983-1995 et 2001-2014) Député de Paris (1968-2012) Secrétaire d'État (1976)
Le budget primitif 2011 (ville et département) s’élevait à 8,582 milliards d’euros dont 6,906 milliards d’euros consacrés au fonctionnement et environ 1,676 à l’investissement[s 19]. L'encours de dette s’élevait à 2,696 milliards d’euros. Les emprunts garantis par le département de Paris en 2008 s'élevaient à 26,6 milliards d'euros[s 20].
Après une stabilité entre 2000 et 2008[185], les taux d’imposition ont été augmentés en 2009 et sont portés à 9,59 % pour la taxe d'habitation, 7,75 % pour la taxe sur le foncier bâti, 14,72 % pour la taxe sur le foncier non bâti et 13,46 % pour la taxe professionnelle[s 21],[186]. La fiscalité représente 55 % des recettes de la ville[s 21]. Paris est l'une des quinze grandes villes françaises (de plus de 1 000 000 habitants) n'ayant pas augmenté ses taux d'impôt foncier en cinq ans[187]. Cette stabilité ne concerne que les taux d'imposition. La bulle immobilière qui s'est développée pendant toute la première mandature de M. Delanoë a permis une hausse extrêmement importante des rentrées fiscales assises sur l'immobilier. Le nombre des transactions en même temps que leur valeur a considérablement augmenté. Cette bulle fiscale a permis d'accroître les effectifs de la Mairie de Paris de 40 à 49 000 agents (73 000 agents, en 2013, pour la mairie et le département de Paris selon l’Ifrap[188]). L'explosion de cette bulle immobilière temporaire laisse la mairie avec un excédent de dépenses permanentes à financer autrement. C'est pourquoi Bertrand Delanoë a annoncé en 2008 la création d'une nouvelle taxe départementale de 3 % sur le foncier (payée uniquement par les propriétaires) et une hausse des taux de l'impôt foncier[189]. Pour la période 2007-2012, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) calcule que Paris est la ville qui a connu la progression nationale la plus forte de sa taxe foncière (+ 67,90 % contre 21,17 % en moyenne), en raison notamment de la création de ce taux départemental[190],[191],[192].
Après six années sans aucune hausse des taux des impôts locaux (2001 à 2008 inclus) votés par les élus parisiens, puis deux années de hausse (2009 et 2010), la municipalité s'est engagée à ne plus augmenter le taux des 4 impôts locaux. Selon le magazine Capital de juin 2010, Paris reste la grande ville avec les plus faibles montants d'impôts locaux.
Le taux d'endettement de la Mairie de Paris (ville et département) est à 39 % de ses ressources, bien moins que la moyenne nationale des grandes villes (89 %). La ville bénéficie, pour 2010 et 2011, de la note maximale des agences de notation financière, le « AAA », qui permet d'emprunter aux meilleurs taux pour investir et construire. À la suite de la forte augmentation de la dette, un « quasi-quadruplement de la dette de Paris entre 2001 et 2014 », les agences de notation rétrogradent Paris en 2012 et 2013 à la note de AA+[188].
Dans un livre intitulé Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë (2011), le journaliste Dominique Foing analyse, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris : les dépenses municipales auraient augmenté de 44,45 % (« le produit fiscal, fiscalité immobilière incluse, collecté sur les contribuables parisiens est passé de 1,7 milliard d'euros au budget 2001 à 2,5 milliards d'euros au budget 2008, soit 47 % d'augmentation »), signifiant pour ceux-ci une hausse des recettes des impôts de 70 % entre 2001 et 2011 ; concomitamment, les dépenses de fonctionnement se seraient accrues de deux milliards d'euros, la dette, relativement faible en 2011, augmentant d'un milliard d'euros[193],[194].
Depuis 2011, les taux d’imposition ont été portés à 13,38 % pour la taxe d'habitation, à 8,37 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, à 16,67 % pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties et 16,52 % pour la cotisation foncière des entreprises (CFE)[195].
Selon les comptes individuels des communes, la dette de la Ville de Paris atteint le montant « stratosphérique », selon le magazine Capital, de 7,71 milliards d’euros au , ce qui correspond à une augmentation de 867 millions d’euros par rapport à l’endettement évalué à 6,84 milliards d’euros, un an plus tôt. La dette par habitant s’élève ainsi à 3 498 euros au , soit une augmentation de 401 euros pour chaque Parisien en un an. Anne Hidalgo justifie le surplus d’endettement enregistré en 2020 par les effets de la crise sanitaire qui a créé, selon les chiffres de la mairie, une perte de recettes de 523 millions d’euros et conjointement une augmentation des dépenses de 239 millions d’euros pour la seule année 2020. Le budget d’investissements de 1,45 milliard d’euros voté par la municipalité a, selon Capital, largement contribué au déséquilibre de la balance (végétalisation de la Concorde, rénovation de base des piliers de la Tour Eiffel, arborisation du pont d’Iéna, etc.). Sous la gouvernance d'Anne Hidalgo, soit depuis 2014, l’encours de la dette qui s’élevait à 3,71 milliards d’euros, a augmenté de 110 %. La Ville conteste néanmoins le montant (7,71 milliards d’euros) du ministère de l’Économie et des finances en opposant le chiffre de 6,62 milliards d’euros, qui apparaît dans les comptes administratifs de la mairie. Ce décalage d’un milliard d’euros s’explique par une astuce comptable, la Ville exigeant des offices HLM le versement de loyers avec trente ans d’avance[196].
En novembre 2022, revenant sur sa promesse de campagne des municipales de 2020 de ne pas toucher aux impôts locaux, Anne Hidalgo annonce vouloir proposer de faire passer le taux de la taxe foncière de 13,5 % à 20,5 % en 2023, soit une augmentation de plus de 50 %. Elle justifie cette décision par la situation financière difficile de la capitale. Cette mesure demandée par les Verts, membres de la majorité municipale - devrait engranger 586 millions d'euros supplémentaires dans les caisses de la Ville[197].
La Ville de Paris soutient financièrement près de 2 600 associations pour des missions dont certaines sont parfois très éloignées du quotidien des Parisiens. La polémique revient régulièrement quant à l’utilisation de ces subventions en particulier alors que la ville se rapproche des 7 milliards d’euros de dettes. Selon Le Parisien, plusieurs rapports ont pointé le manque de contrôles opérés par la Ville sur ces soutiens financiers[198].
À Paris, certaines prisons sont restées célèbres : le Grand Châtelet (sur la rive droite) abritait la prison du roi, et son annexe, le Petit Châtelet (au débouché du Petit-Pont sur la rive gauche), lieu d'incarcération à partir du XIVe siècle, fut démoli en 1782. Trois prisons sont devenues des symboles historiques : la Conciergerie, la Bastille et le donjon de Vincennes. Le Palais de justice possédait sa propre prison, la Conciergerie, qui après avoir accueilli parmi d'autres les Girondins et Marie-Antoinette pendant la Révolution française, continua à servir de prison temporaire jusqu'en 1914. La Bastille, édifiée à partir de 1370 et devenue exclusivement prison d'État sous Richelieu, constituait contrairement à l'idée générale une prison de « luxe » pour un nombre de prisonniers n'excédant jamais la quarantaine. Le donjon de Vincennes, également prison d'État jusqu'en 1784, mais plus résidence surveillée que véritable lieu d'incarcération, continua à servir occasionnellement de prison jusque sous le Second Empire.
L'hygiène est gérée par le service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène de la ville de Paris.
Criminalité
Le centralisme parisien explique également que la ville soit parfois victime d'attentats. Aussi bien sous Napoléon Ier ou, plus proche de nous, lors de l'attentat du RER B à Saint-Michel en ou au moment de ceux du 13 novembre 2015, l'histoire parisienne est ponctuée de ces événements à haute valeur symbolique, ce qui n'est pas sans conséquence sur la vie quotidienne dans la ville, particulièrement avec la mise en place du plan Vigipirate[203] qui voit une présence renforcée de policiers, gendarmes et militaires près des lieux touristiques et stratégiques de la capitale[204].
La région Île-de-France totalise à elle seule plus du quart des crimes et délits commis en France métropolitaine. Au sein de la région, la grande couronne, la petite couronne et Paris intra-muros comptabilisent chacune environ un tiers du total des faits constatés. La typologie de la criminalité parisienne reste largement dominée par les vols qui représentent les deux tiers des crimes et délits. En 2006, 255 238 faits ont été comptabilisés soit un taux de criminalité de 118,58 actes pour 1 000 habitants (crimes et délits), ce qui représente près du double de la moyenne nationale (61,03 ‰) mais se situe dans la moyenne des grandes villes de France (Lyon : 109,22, Lille : 118,93, Nice : 119,52, Marseille : 120,62). La part des femmes mises en cause est inférieure à 15 % (légèrement sous la moyenne nationale) et la part des mineurs est de 11,02 % soit sept points de moins que la moyenne française de 18,33 %. À l'inverse, la part des étrangers (résidents en France titulaires d'une carte de séjour) est supérieure à la moyenne française de 20,73 %[205],[206].
Les premiers mois de 2019 montrent, après une augmentation en 2018, une hausse de la quasi-totalité des indicateurs statistiques de la délinquance[207]. En octobre 2019, les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont ainsi augmenté de 9 % à Paris intra-muros (plus de 35 000 agressions depuis le début de cette année)[208].
Le centralisme parisien
Cette situation résulte d’une longue évolution, en particulier des conceptions centralisatrices des monarchies et des républiques, qui donnent un rôle considérable à la capitale dans le pays et tendent à y concentrer les institutions. Depuis les années 1960, les politiques gouvernementales oscillent toutefois entre déconcentration et décentralisation. La macrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en son centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre la capitale et la province.
Paris est jumelée avec une seule ville, Rome, depuis 1956, avec le slogan« Seule Paris est digne de Rome ; seule Rome est digne de Paris » (en italien« Solo Parigi è degna di Roma; solo Roma è degna di Parigi »)[209],[210].
La ville a également conclu des pactes d'amitié et de coopération avec de nombreuses villes dans le monde, dont Tokyo en 1982, Tel-Aviv en 1985, Berlin en 1987, Madrid en 2000 et Dakar en 2011[s 22].
Une ville internationale
Paris joue un rôle culturel, diplomatique, politique, militaire et économique de tout premier plan dans l'histoire de l'Europe et du monde depuis le Moyen Âge. À cette époque elle est l'un des principaux foyers intellectuels du monde. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la France est la principale puissance européenne et donc mondiale. Du XVIe au XXe siècle, elle est la capitale de l'empire colonial français et de 1804 à 1814 elle est la capitale du Premier Empire.
En 2015, elle est élue la ville la plus admirée au monde[211].
Paris est ainsi la capitale diplomatique de la France, qui, selon une étude américaine, serait devenue depuis 2017 le pays le plus influent au monde[220].
Le forum de Paris sur la paix, événement international portant sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme créé en 2018 par Emmanuel Macron, président de la République française, se tient tous les ans à Paris.
En 2017, la région Île-de-France accueille plus d'institutions internationales (sept en Île-de-France) que Londres et New-York (deux à Londres et deux à New York)[225].
Pour la deuxième année consécutive, Paris est en 2019 la ville qui accueille le plus de congrès internationaux au monde[226].
En 2017, la région Île-de-France accueille plus de sièges sociaux de très grandes entreprises (vingt-sept sièges de sociétés du Fortune Global 500 en Île-de-France) que New York et que Londres (dix-sept à New York, seize à Londres)[225],[227].
En 2017, le quartier d'affaires de La Défense est le plus grand d'Europe, le deuxième au niveau mondial derrière Singapour pour son dynamisme immobilier, et le quatrième en matière d'attractivité[225].
La capitale française accueille le siège de quatre banques parmi les dix plus importantes d'Europe[228]. Au niveau mondial, elle accueille le siège de deux des dix plus grandes banques mondiales (BNP Paribas à Paris et Crédit agricole à Montrouge dans la métropole du Grand Paris)[229],[m]. Enfin, plusieurs banques ont transféré des équipes de Londres à Paris depuis le début du Brexit ce qui représente plusieurs milliers d'emplois dans la banque[230],[231],[232],[233].
Pascale D'Amore, rédactrice en chef déléguée de Décideurs magazine, rapporte en 2019 : « Paris est le deuxième marché de l'assurance en Europe et la première Bourse d'actions de la zone euro »[228].
Philippe Allard, directeur de cabinet au sein de l’ABE, écrit : « Paris est un centre financier de taille, qui ne craint pas la comparaison avec Londres[228] ».
Le 14 novembre 2022 la capitalisation boursière de la place parisienne est devenue la première d'Europe devant Londres[234],[235],[236],[237]. Par ailleurs, LVMH est la première capitalisation européenne[235],[237].
La place financière de Paris est classée cinquième en 2023 presque à égalité avec la quatrième Tokyo[238].
La place de Paris accueille trente-trois entreprises françaises leaders mondiales dans leur secteur[228].
Elle accueille le siège du premier groupe d'assurance européen (AXA)[239],[n], mais aussi le siège européen du groupe d'assurance Chubb[240].
La métropole du Grand Paris accueille également le siège des principaux groupes télévisuels français (Groupe TF1, France Télévisions, France Info). À Boulogne-Billancourt se trouve le siège de TF1 qui est la première chaîne commerciale en Europe[243]. Il y a aussi le siège de France Médias Monde, des chaines de télévision France 24 et TV5 Monde, et de RFI, qui émettent à l'international. TV5 Monde est l'un trois plus grands réseaux mondiaux de télévision avec MTV et CNN.
Coût de la vie, fortunes françaises
Paris est l'une des villes les plus chères au monde : en 2018, elle a été classée comme la plus chère à vivre à égalité ou devant Singapour et Hong Kong[244]. En 2019, elle est encore la ville la plus chère au monde ex æquo avec Singapour et Hong Kong[245],[246]. The Economist écrit qu'en 2020, elle est la ville la plus chère au monde ex æquo avec Zurich et Hong Kong[247], et en 2021 deuxième ex æquo avec Singapour (la première est Tel-Aviv et Londres est absente du classement des dix premières)[248],[249]. Ce classement a été établi à partir d'un panel de plus de 200 produits et services de consommation (loyers, alimentation, tabac, boissons, loisirs, électroménagers, carburants, vêtements, etc.)[248],[249].
Paris compte cinq des rues les plus chères d'Europe[250] dont l'avenue des Champs-Élysées qui est l'artère commerçante la plus chère devant, notamment, celles de Londres, Milan, Zurich, Vienne[251]. Elle fait partie des cinq rues les plus chères au monde[251].
Parmi les fortunes françaises installées en région parisienne, on retrouve Bernard Arnault, PDG de LVMH, premier groupe mondial dans le secteur du luxe, qui possède la plus grosse fortune de la planète[252],[253].
Lanvin, créée en 1889 par Jeanne Lanvin, est la plus ancienne maison de couture française encore en activité.
En 1900, il existait une vingtaine de maisons labellisées « haute couture » à Paris, en 1946 une centaine, et plus que quinze au début des années 2000[257]. À la fin des années 2010, parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses figurent Chanel, Dior, Yves Saint Laurent ; d'autres sont également installées à Paris comme Jean Paul Gaultier, Christian Lacroix, Pierre Balmain, nouveaux créateurs qui se font un nom au-delà de la France.
Ces maisons de haute couture excellent dans la mode, et parfois dans la parfumerie par l'entremise de sociétés tierces. Il faut rappeler que déjà sous l'Ancien Régime, la reine de France, Marie-Antoinette, avait un parfumeur, qui était également celui de la Cour, en la personne de Jean-Louis Fargeon. Ainsi, les parfums No 5 de Chanel ou Arpège, apparus dans les années 1920, sont devenus incontournables, tout comme Miss Dior dans les années 1940.
Au début du XXIe siècle, Paris doit faire face à la concurrence de New York, Londres et Milan, toutefois en 2020 la Semaine de la mode de Paris reste la plus prestigieuse des quatre principales semaines de défilés internationales[258] et Paris reste la capitale de la mode[259],[260],[261]. Par ailleurs, le statut « haute couture » n'existe qu'à Paris[262]. Dans les autres villes ce ne sont que des défilés de prêt-à-porter[262].
La ville occupe ainsi une place éminente sur la scène mondiale dans les secteurs liés au luxe. En 2017, Paris s'est classée première ville dans le monde, devant Londres, pour le nombre d'ouvertures dans le secteur du luxe et des produits premium[250]. Les boutiques sont essentiellement concentrées dans les 1er, 2e et 8e arrondissements : rue de la Paix, place Vendôme, rue Saint-Honoré, rue du Faubourg-Saint-Honoré, rue Royale, avenue Montaigne, entre autres. Sur la place Vendôme se trouvent notamment une boutique Cartier, les joailliersChaumet et Boucheron, mais aussi Chanel et Dior. Rues Saint-Honoré et du faubourg Saint-Honoré se trouvent Louis Vuitton, Guerlain, d'autres grandes marques de luxe, et à l'angle avec la rue Boissy-d'Anglas, Hermès et Lanvin. Avenue Montaigne, le siège de Dior, une autre boutique Louis Vuitton, et des grands noms de la haute couture française et étrangère. Rue Cambon, la boutique historique de Chanel. À côté des marques françaises se trouvent également des marques de luxe étrangères (Chopard, Gucci, etc.).
À Paris se trouvent les sièges de Kering (famille Pinault actionnaire majoritaire, 3e groupe de luxe mondial) et de LVMH (Groupe Arnault actionnaire majoritaire, 1er groupe de luxe mondial), leaders mondiaux dans le secteur du luxe[263], mais aussi de nombreux points de vente ainsi que les boutiques de toutes les marques de luxe indépendantes ou affiliées à de grands groupes.
Paris est la ville qui compte le plus de palaces au monde[264] : 12 en 2023.
Les marques de luxe françaises telles Chanel, groupe LVMH (Christian Dior, Louis Vuitton, etc.), groupe Kering (Yves Saint Laurent, Boucheron, Balenciaga, etc.), Hermès et L'Oréal sont les plus appréciées, les plus valorisées et les plus influentes au monde pour la mode et la beauté[265],[266],[267].
En 2019, six (dont les trois premières) des dix marques de luxe les plus rentables au monde sont françaises et ont leur siège social à Paris[268].
L'Oréal (famille Bettencourt actionnaire majoritaire) est numéro un mondial de l'industrie cosmétique[269],[270],[271],[272] et le siège social du groupe est situé à Paris.
« LVMH — Kering — Hermès — L'Oréal. Un quatuor qui, selon divers classements et autres palmarès a hissé la France au firmament du luxe mondial[265]. »
En 2017, Paris a été classée comme la ville la plus élégante au monde[273].
En matière d'horlogerie, la marque française de montres haut de gamme et de luxe Herbelin possède une boutique à Paris.
Dans le secteur de l'immobilier de luxe, Paris se classe première au niveau mondial en 2023, comme déjà en 2020[274].
Paris est le siège du Comité Colbert qui fait la promotion à l'international du luxe à la française.
Paris est aussi une des capitales du shopping avec par exemple, les Galeries Lafayette ou le Printemps. La ville a vu naître les grands magasins modernes, fondés sur l'idée révolutionnaire, à l'époque, de présenter un assortiment large et profond, des prix fixes et apparents, un accès direct et une mise en valeur de la marchandise dans un espace de vente dont l'agencement, la composition et les décors ont été réfléchis. Le premier exemple du genre est Le Bon Marché, transformé en 1852.
Œuvres d'art, langue française, culture, danse, fédérations
Au cœur de la capitale française, le Musée du Louvre est le musée d'art le plus grand et le plus visité au monde. C'est au sein de ce musée que se trouve La Joconde qui est le tableau le plus célèbre[275] et l'objet d'art le plus visité au monde[276].
Tous les ans, se tenait, à Paris, la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), « le plus grand musée du monde durant quatre jours »[277]. Elle fut remplacée, en 2022, par le Paris + par Art Basel[278].
Depuis des siècles Paris est historiquement une capitale de la gastronomie comme le raconte l'historien Patrick Rambourg dans son Histoire du Paris gastronomique, du Moyen Âge à nos jours (2023)[281].
Environ 38 millions de touristes sont venus à Paris en 2019[282], un nouveau record battu avant la crise du Covid, permis par l'afflux des clientèles française et japonaise[282], et à la fidélité croissante des touristes Américains[282], malgré la demande croissante pour un tourisme durable. C'est près d'un cinquième de plus que les 32 millions de 2013, dont approximativement 15,5 millions d'étrangers[283], ce qui fait d'elle la ville la plus visitée au monde[284],[285].
La ville a également attiré 17,5 millions de visiteurs étrangers en 2018[286]. Elle était en 2017 la sixième ville la plus visitée au monde et quatrième capitale selon Euromonitor. Elle a la première capacité hôtelière en Europe et des atouts importants pour les déplacements d'affaires (salons, événements, etc.) mais aussi plusieurs monuments de Paris inscrits au patrimoine mondial, comme la cathédrale Notre-Dame de Paris, monument le plus visité en Europe et l'un des plus visités, sinon le plus visité au monde[287] jusqu'à son incendie partiel en 2019.
La région Île-de-France accueillait dès 2022 au total environ 44 millions de touristes par an[288] et en 2009, les cinquante premiers sites culturels de la ville avaient enregistré 71,6 millions d'entrées, un nombre en légère augmentation par rapport à 2008[289].
Mais si Paris est aujourd'hui la capitale la plus visitée au monde, elle est jugée comme l'une des moins accueillantes et des plus chères : selon une enquête[290][source insuffisante] sur soixante villes auprès de 14 000 personnes à travers le monde, elle se situe à la première place pour la beauté et le dynamisme, mais en fin de classement en ce qui concerne la qualité de l'accueil (52e sur 60) et les prix pratiqués (seulement 55e[291]). Afin d'améliorer l'accueil des touristes et rompre cette mauvaise réputation, des habitants, membres du réseau greeter et s'inscrivant dans la mouvance du tourisme participatif, accueillent chaque année de plus en plus de visiteurs pour des balades gratuites à la découverte de Paris et des Parisiens[s 23].
Après la crise du Covid-19, lorsque s'est posée la question du tourisme durable, sous la forme « d'un meilleur enracinement du tourisme dans les territoires »[299], Paris, qui jusque-là « se contentait de son hypercentre de carte postale »[299] selon Edith Fagnoni, professeure en géographie à la Sorbonne, s'est donné comme objectif de devenir la capitale du tourisme durable et a publié en juillet 2021 les conclusions des « Assises du tourisme durable », mais selon les observateurs, l’abandon du projet de quatrième terminal à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a sans doute fait davantage que ne le pourra jamais la municipalité parisienne[300]. Il a alors été envisagé de « pousser les Parisiens à faire davantage de tourisme rural » dans leur propre région[299].
Paris intra-muros, d’une superficie de 105 km2, compte 2 113 705 habitants[301] au , est la commune la plus peuplée de France. Son aire d'attraction, qui s'étend aujourd'hui sur 18 941 km2 et 1 929 communes, compte quant à elle 13 064 617 habitants au , constituant ainsi l'aire d'attraction la plus peuplée de France et de l'Union européenne[302].
Évolution du nombre d'habitants
Depuis 2004, les recensements des communes de plus de 10 000 habitants ont lieu au moyen d'enquêtes annuelles par sondage.
Évolution de la population de Paris depuis l'Antiquité [modifier]
Population totale (avant 1962), sans doubles comptes (1962 à 1990) puis municipale (1999 et après).
Depuis 1793 : population sur le territoire communal de l'époque (sensiblement étendu en 1860). (Sources : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui[303], Insee[304],[305] et voir notes par année.)
Évolution démographique de Paris depuis 1793 (sur un territoire qui s'est étendu en 1860)
Nombre d'habitants de l'agglomération et de l'aire d'attraction
Au , l'agglomération définie par l'Insee comprend 411 communes[b 5] et totalise 10 890 751 habitants[b 4]. C'est la deuxième agglomération européenne, derrière Moscou et devant Londres, et la 25e du monde en 2014, selon l'ONU[339]. Son aire d'attraction, incluant des communes situées dans une zone d'influence forte de la ville, comprend 1 929 communes[b 9] et atteint 13 125 142 habitants au [b 10], ce qui en fait la 29e aire urbaine du monde environ et l'une des trois plus grandes d'Europe avec Moscou et Istanbul.
Les recensements français, comme l'impose la législation, ne posent aucune question concernant l'appartenance ethnique ou religieuse mais recueillent des informations au sujet du lieu de naissance. Il est ainsi possible de déterminer que l'aire d'attraction de Paris est une des plus multiculturelles en Europe. Au recensement de 2018, 24,9 % de la population totale de l'Île-de-France était née hors de France métropolitaine (contre 22,6 % en 2008 et 19,7 % en 1999)[b 11]. Au recensement de 1999, 4,2 % de la population de l'aire urbaine de Paris était constituée d'immigrés récents (arrivés en France dans les cinq années précédant 1999), dans leur majorité de Chine et du continent africain[b 12]. Par ailleurs, la zone métropolitaine de Paris compte également 15 % de musulmans[340],[341].
En 2005 à Paris, 41,3 % des jeunes de moins de 18 ans avaient au moins un parent immigré dont 12,1 % d'origine maghrébine et 9,9 % d'Afrique subsaharienne[347].
Déclin démographique de Paris et reprise récente
La démographie parisienne n'est pas autonome : elle est totalement liée à celle de son agglomération. Ce phénomène dérive de la petite taille administrative de Paris, qui implique que le partage de l'espace ne se fait pas à l'échelle de la ville mais de sa région[348].
Malgré l'augmentation du nombre de logements, la population de Paris a connu un déclin important depuis les années 1950-1960, mais ce déclin est enrayé depuis 1999 : les chiffres du dernier recensement publié par l'Insee montrent une croissance de 125 700 habitants entre 1999 et 2011, la population de Paris s'élevant désormais à 2 249 975 personnes[a 5].
La principale explication réside dans l'évolution relative entre l'accroissement naturel (différence entre le nombre de naissances et celui des décès) et le solde migratoire (différence entre le nombre apparent des arrivées et celui des départs). L'accroissement naturel était positif mais relativement faible entre 1968 et 1990, alors que les départs l'emportaient largement sur les arrivées, avec un solde migratoire négatif. La différence entre ces deux soldes aboutissait à un solde total négatif, soit une diminution de la population. Depuis 1999, le solde naturel a augmenté, traduisant une augmentation du nombre des naissances (le taux de natalité est désormais supérieur à la moyenne nationale, avec 14,8 ‰ entre 1999 et 2006 et 14,1 ‰ entre 2006 et 2011), et une diminution du nombre des décès. Inversement, le déficit migratoire a diminué (- 0,2 % par an entre 2006 et 2011 et - 0,4 % par an de 1999 à 2006, contre - 0,7 % par an entre 1990 et 1999, - 0,6 % par an de 1982 à 1999, - 1,1 % par an de 1975 à 1982 et - 2,1 % par an de 1968 à 1975). Au total, la population parisienne recommence donc à augmenter et rajeunit[a 6].
Ensuite, la capitale avait subi une baisse du nombre des résidences principales du début des années 1960 à 1990. Mais, depuis 1990, le mouvement s'est inversé, avec une accélération de la croissance de leur nombre depuis 1990 : 1 165 541 résidences principales en 2011 contre 1 111 721 en 1999 et 1 095 090 en 1990[réf. nécessaire]. Ce mouvement participe d'une tendance générale à l'augmentation de la population des villes centres des agglomérations métropolitaines en France et en Europe. Les statistiques de la construction à Paris montrent également un mouvement constant de transformation des locaux industriels et artisanaux, ou de commerces en étages, en habitation dans les quartiers centraux, qui s'ajoute à la politique municipale de construction de logement sociaux favorisée par les règles de pourcentage introduites notamment au plan local d'urbanisme et qui soutiennent la hausse du nombre de logements dans la capitale.
Enfin, la taille moyenne des ménages parisiens a beaucoup baissé : le recul de la cohabitation des générations adultes et la réduction du nombre d'enfants par couple ont longtemps été les principales explications. Cependant, la fécondité étant désormais constante, voire en légère augmentation depuis 2000, la diminution de la taille des ménages parisiens s'explique aujourd'hui essentiellement par l'attraction des jeunes adultes qui, sans enfants, peuvent profiter des loisirs et des emplois de la capitale et faire face au coût de l'immobilier en se contentant de petites surfaces. À l'inverse, les couples faisant de nouveaux enfants ont tendance à migrer vers la banlieue dont les habitations sont plus adaptées et meilleur marché[348],[349]. Cette dynamique Paris-banlieue explique les spécialisations respectives de la capitale (dont 54,6 % des logements n'ont qu'une ou deux pièces[a 4]) et du reste de sa région.
Familles et ménages parisiens
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La population de la ville est relativement jeune : en 2008, selon l'Insee, le pourcentage d'habitants âgés de moins de 35 ans est de 46 %[b 13], soit quatre points de plus que la moyenne nationale, qui est de 41,8 %[b 14].
Paris rassemble, comme toutes les métropoles, plus d'étudiants, de jeunes adultes actifs et de personnes âgées que la moyenne du pays ; les familles sont par conséquent sous-représentées. En 2008, la commune comptait 501 836 familles regroupant 1 433 376 personnes (soit 68 % de la population parisienne), pour 1 148 720 ménages. 51,4 % des ménages étaient composés d'une seule personne : ces 590 122 personnes vivant seules représentaient donc près de 28 % de l'ensemble des Parisiens[b 15]. Il reste donc 4 % de Parisiens qui ne vivent ni seuls, ni en famille. 43 % des familles parisiennes sont constituées d'un couple sans enfant de moins de 25 ans ce qui représente 433 000 personnes, 39,3 % des familles sont des couples avec au moins un enfant et 17,6 % des familles avec au moins un enfant sont monoparentales (contre 13,5 % en France métropolitaine)[b 16]. En 2008, 70,2 % des couples parisiens (soit 27,5 % de la population totale de Paris) sont formés de deux personnes mariées, contre 76,9 % des couples de France métropolitaine ; 21,5 % des couples parisiens sont formés de deux personnes célibataires[b 17]. Ces structures familiales s'expliquent en partie par l'importance du nombre de divorces, Paris étant en tête des départements français pour le nombre de nouveaux divorcés pour 1 000 personnes mariées (20,5 en 2006-2008 selon une étude de l'Ined)[350]. C'est aussi à Paris que sont signés le plus de Pacs en France.
Paris rassemble, comme toutes les métropoles, plus d'étudiants, de jeunes adultes actifs et de personnes âgées que la moyenne du pays ; les familles sont par conséquent sous-représentées. En 2008, la commune comptait 501 836 familles regroupant 1 433 376 personnes (soit 68 % de la population parisienne), pour 1 148 720 ménages. 51,4 % des ménages étaient composés d'une seule personne : ces 590 122 personnes vivant seules représentaient donc près de 28 % de l'ensemble des Parisiens[b 15]. Il reste donc 4 % de Parisiens qui ne vivent ni seuls, ni en famille. 43 % des familles parisiennes sont constituées d'un couple sans enfant de moins de 25 ans ce qui représente 433 000 personnes, 39,3 % des familles sont des couples avec au moins un enfant et 17,6 % des familles avec au moins un enfant sont monoparentales (contre 13,5 % en France métropolitaine)[b 16]. En 2008, 70,2 % des couples parisiens (soit 27,5 % de la population totale de Paris) sont formés de deux personnes mariées, contre 76,9 % des couples de France métropolitaine ; 21,5 % des couples parisiens sont formés de deux personnes célibataires[b 17]. Ces structures familiales s'expliquent en partie par l'importance du nombre de divorces, Paris étant en tête des départements français pour le nombre de nouveaux divorcés pour 1 000 personnes mariées (20,5 en 2006-2008 selon une étude de l'Ined)[350]. C'est aussi à Paris que sont signés le plus de Pacs en France.
Paris rassemble, comme toutes les métropoles, plus d'étudiants, de jeunes adultes actifs et de personnes âgées que la moyenne du pays ; les familles sont par conséquent sous-représentées. En 2008, la commune comptait 501 836 familles regroupant 1 433 376 personnes (soit 68 % de la population parisienne), pour 1 148 720 ménages. 51,4 % des ménages étaient composés d'une seule personne : ces 590 122 personnes vivant seules représentaient donc près de 28 % de l'ensemble des Parisiens[b 15]. Il reste donc 4 % de Parisiens qui ne vivent ni seuls, ni en famille. 43 % des familles parisiennes sont constituées d'un couple sans enfant de moins de 25 ans ce qui représente 433 000 personnes, 39,3 % des familles sont des couples avec au moins un enfant et 17,6 % des familles avec au moins un enfant sont monoparentales (contre 13,5 % en France métropolitaine)[b 16]. En 2008, 70,2 % des couples parisiens (soit 27,5 % de la population totale de Paris) sont formés de deux personnes mariées, contre 76,9 % des couples de France métropolitaine ; 21,5 % des couples parisiens sont formés de deux personnes célibataires[b 18]. Ces structures familiales s'expliquent en partie par l'importance du nombre de divorces, Paris étant en tête des départements français pour le nombre de nouveaux divorcés pour 1 000 personnes mariées (20,5 en 2006-2008 selon une étude de l'Ined)[350]. C'est aussi à Paris que sont signés le plus de Pacs en France.
À l'inverse, l'indicateur conjoncturel de fécondité, de 1,57 enfant par femme en 2008, est inférieur à la moyenne régionale (2,01) et nationale (2,0)[b 19]. Le nombre d'enfants par foyer est faible : 43 % des familles n'ont aucun enfant de moins de 25 ans et près de 25 % n'ont qu'un enfant ; la part des familles nombreuses (8,9 % de familles de trois enfants et plus) est inférieure à la moyenne régionale (11,8 %) et nationale (9,6 %), essentiellement à cause de la petite surface des logements et des prix élevés de l'immobilier.
Enseignement
Les établissements d'enseignement de la ville de Paris relèvent de l'académie de Paris (zone C). Christophe Kerrero était le recteur de l'académie de Paris de juillet 2020[351] à février 2024, date à laquelle il démissionne de ses fonctions[352].
Durant l'année scolaire 2005-2006, 263 812 élèves étaient scolarisés dans le secteur public, dont 135 570 dans le premier degré et 128 242 dans le second degré, ainsi que 138 527 dans le secteur privé, dont 91 818 sous contrat. Paris possède des établissements en zone d'éducation prioritaire (ZEP) ou en réseau d'éducation prioritaire (REP) : 214 écoles et 32 collèges (soit un enfant parisien sur cinq) relèvent de ces classements[s 24].
En 2007, la ville totalisait 881 établissements publics dont 323 écoles maternelles, 334 écoles élémentaires, six établissements spécialisés (écoles à l’hôpital), 110 collèges, 72 lycées généraux et technologiques, 34 lycées professionnels et deux lycées expérimentaux publics. S'ajoutent 256 établissements privés sous contrat : 110 écoles maternelles et élémentaires, une école spécialisée, 67 collèges, 73 lycées généraux et technologiques et cinq lycées professionnels privés sous contrat.
Dans l'enseignement secondaire, les lycées Louis-le-Grand et Henri-IV ont une envergure nationale voire internationale.
Dès le XIIe siècle, Paris est un des grands centres intellectuels d'Europe, particulièrement en matière de théologie et de philosophie. On retient symboliquement 1200 comme date de fondation de l'Université de Paris, lorsque Philippe Auguste accorde un statut particulier à la corporation (maîtres et élèves) en l'affranchissant de la justice et de la police publiques, les faisant alors relever de la justice ecclésiastique. Les collèges, résidences de maîtres et d'élèves où se déroule également l'essentiel de l'enseignement, sont organisés en facultés. La création de la Sorbonne remonte à 1257. L'université vit essentiellement autour de la montagne Sainte-Geneviève, au sein du quartier latin qui s'étale sur une large partie des 5e et 6e arrondissements. Le quartier est aujourd'hui encore un centre universitaire de grande importance.
Des universités ont été créées en banlieue depuis les années 1960, la plus ancienne étant celle de Nanterre en 1964. Dans le même temps, plusieurs grandes écoles ont également quitté le centre de Paris, notamment pour disposer de locaux plus vastes.
Le plateau de Saclay, au sud de Paris, en est devenu un pôle important. Il regroupe, sur un territoire assez vaste, l'université Paris-Saclay (anciennement Paris XI), des grandes écoles (HEC en 1964 ; Supélec en 1975, devenue CentraleSupélec ; l'École polytechnique en 1976 ; l'École Normale Supérieure Paris-Saclay en 2020), et des laboratoires publics et privés. Dans le cadre du Grand Paris, le projet de cluster technologique Paris-Saclay est lancé en 2010 et consiste essentiellement en l'installation de huit grandes écoles et plusieurs organismes de recherche. Inspiré du modèle de la Silicon Valley, il doit concentrer 20 à 25 % de la recherche publique française et 350 000 emplois aux alentours de 2020[353].
Tout au long de l'année, Paris accueille de nombreuses festivités : fin janvier, les rues du 13e arrondissement s'animent avec les célébrations du Nouvel An chinois ; en février-mars, défilent le cortège traditionnel du Carnaval de Paris et celui de la Mi-Carême ; fin février, se déroule le salon international de l'agriculture ; mars, voit se tenir le Salon du Livre, le Printemps des Poètes et le Festival des musiques sacrées ; fin avril ou début mai, la Foire de Paris rappelle les grands rassemblements médiévaux.
Le semi-marathon de Paris et le marathon de Paris ont lieu en mars et en avril, dans les rues de la ville ; la Grande Course du Grand Paris, de Paris-Centre au Stade de France en mai, les Internationaux de France de Tennis de Roland-Garros de fin mai à début juin ; la Marche de Fiertés en juin, la Fête de la Musique le 21 juin ; le Paris Jazz Festival de fin juin à fin juillet ; Classique au Vert de mi-août à début septembre au parc floral de Paris ; FNAC Live Paris devant et dans l'Hôtel de Ville début juillet ; la Traversée de Paris fin juillet ; le Festival Paris l'été de début juillet à début août ; les Gay Games début août ; l'arrivée de la dernière étape du Tour de France cycliste fin juillet ; de fin août à mi-septembre Jazz à la Villette, la Techno Parade et La Parisienne en septembre, le Festival d'Automne de Paris de début septembre à fin décembre.
Plusieurs festivals de cinéma ont lieu au fil de l'année; Cinéma en Plein Air à La Villette, de mi-juillet à mi-août[355].
Depuis 2002, le caractère festif de la ville est accentué par l'opération Paris Plages, organisée pendant deux mois entre juillet et août, qui consiste à transformer une partie des quais de Seine en plage, avec sable, transats et activités, et avec la Nuit Blanche, qui permet au public d'assister gratuitement à différentes expressions de l'art contemporain à travers la ville, pendant la nuit du premier samedi au premier dimanche d'octobre. En avril et en mai se déroule la traditionnelle Foire du Trône.
De nombreux hôpitaux sont implantés dans Paris, dont certains sont particulièrement anciens, la tradition hospitalière remontant au Moyen Âge. L'Hôtel-Dieu, fondé en 651 par Saint Landry, évêque de Paris, est le plus ancien établissement de la ville. Symbole de la charité et de l'hospitalité, il fut le seul hôpital de Paris jusqu'au XIIe siècle[f 17].
En outre, ne relevant pas de l'AP-HP, mais placé sous la tutelle du ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, l'hôpital militaire des Invalides, également nommé « Institution nationale des Invalides »[356], est ouvert pour les soins médicaux et chirurgicaux aux pensionnaires de l'institution, aux anciens combattants, aux militaires en activité mais également aux assurés sociaux.
Paris a une forte densité médicale avec 11,2 médecins pour 10 000 habitants contre seulement 9,7 de moyenne en France. Toutefois, les quartiers ouest (VIIe, XVIe) sont trois fois plus dotés que les quartiers nord et est avec une densité de 6,5 pour le 20e arrondissement et une démographie globale en baisse depuis 2007 chez les généralistes. Les gynécologues (–16 %) et les pédiatres (–4 %) sont en nette baisse entre 2011 et 2014[358].
Les cas de tuberculose ont augmenté de 23,4 % à Paris entre 2015 et 2017. Les populations précaires, vivant en hébergement collectif ou sans domicile fixe, sont les plus exposées à la maladie[359].
La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort de 6 600 Parisiens selon l'Observatoire régional de santé[360].
Les finales des Coupes du monde de football 1938 et 1998, celles des Coupes du monde de rugby à XV2007 et 2023, et des championnats d'Europe de football 1960, 1984 et 2016 se sont tenues ou auront lieu à Paris.
L'histoire de Paris est marquée par le sport, du jeu de paume à partir du XIIe siècle au football au XXIe siècle en passant par les courses hippiques et le cyclisme au XXe siècle. La ville compte 360 équipements sportifs : 172 courts de tennis, 131 gymnases municipaux, 36 piscines (accueillant 3,4 millions d'entrées individuelles en 2006) et dix bassins écoles, trente-deux stades municipaux, deux bases nautiques, ainsi que six parcs interdépartementaux répartis dans les trois départements de la petite couronne[s 27].
Le Parc des Princes (48 527 places), édifié en 1897, reconstruit en 1932 puis en 1972 au sud-ouest de la capitale, est le stade du Paris Saint-Germain, qui est son club résident depuis 1974[s 28].
Le stade Jean-Bouin construit en 1925 à côté du Parc des Princes, stade historique du CASG Paris (club athlétique de la Société générale), devenu le Paris Jean-Bouin, rénové une première fois en 1972 puis une seconde fois en 2013, est aujourd'hui le temple du rugby parisien dont le principal club résident est le Stade français Paris.
La salle polyvalente AccorHotels Arena (anciennement Palais omnisports de Paris-Bercy), vaste espace modulable clos de l'Est parisien inauguré en 1984, accueille de nombreuses compétitions sportives mais fait également office de salle de spectacles et reçoit diverses manifestations : concerts, patinoire, etc[s 29].
Le stade Charléty, inauguré en 1939 et reconstruit en 1994, est lié aux étudiants depuis son ouverture et reste le temple du sport amateur à Paris[s 30], comprend un stade d'athlétisme de 20 000 places et une salle omnisports de 1 500 places[s 31]. Les équipes du Paris université club ainsi que les clubs du Paris Football Club et du Paris Volley y évoluent.
Paris accueille en mars le Semi-marathon de Paris, en avril le Marathon de Paris, en mai la Grande Course du Grand Paris et en septembre la Parisienne.
Selon le linguiste Philippe Boula de Mareüil, la norme pour la prononciation du français« est attribuée à la bourgeoisie cultivée de la capitale, où convergent toutes les voies de communication et où sont installés aujourd’hui les grands médias. Cette prononciation est diffusée par la radio, la télévision [...]. Paris agit à la fois comme un pôle d’attraction et un rouleau compresseur »[s 34].
On peut de plus citer, outre les programmes régionaux de la chaîne nationale France 3, quelques chaînes associatives ou de collectivités locales. Télif rassemble sur un unique canal diffusé par le câble, l'ADSL ou le satellite les chaînes locales de la région : VOTV (Val-d'Oise), Télessonne (Essonne), TVM Est parisien (Seine-Saint-Denis), TVFil78 (Yvelines) et RTV (Rosny-sous-Bois). Zaléa TV, chaîne associative parisienne, est périodiquement diffusée par voie hertzienne en fonction des autorisations distribuées qui ont parfois poussé la chaîne à des diffusions pirates. Teleplaisance.org, autre chaîne associative, diffuse uniquement des programmes amateurs. Les deux chaînes sont disponibles en 2007 grâce à une diffusion via internet.
Sept chaînes locales TNT émettent depuis le 20 mars 2008. Il s'agit de NRJ Paris, d'IDF 1, et de Cap 24. Quatre autres chaînes se partagent ensuite un même canal : Demain IDF, « télévision de l'urbanité et de la diversité » ; BDM TV, qui doit aller dans les quartiers parler culture et initiatives, Cinaps TV, un regroupement de scientifiques et d’artistes inventant une télévision dont l’objectif est de transmettre du savoir et de cultiver la curiosité. Et enfin la chaîne de télévision associative Télé Bocal, produite par l'association du même nom, qui travaille dans les quartiers en difficulté, classés « politique de la ville ». À son début en 1995 composée exclusivement de bénévoles, le CSA l'a autorisé à émettre, à partir du sur la TNT par le biais de Multi 7.
En 2005, la ville compte cent-six paroisses catholiques accueillant les fidèles et vingt-quatre missions étrangères ainsi que 730 prêtres et environ 220 communautés religieuses (140 de femmes et environ 80 d'hommes)[364]. Paris compte plusieurs lieux de pèlerinage, notamment les cinq lieux où des corps de saints sont visibles.
Avec un produit intérieur brut (PIB) de 709 milliards d'euros (811 milliards de dollars) en 2019 soit un peu plus de 30 % du PIB [7], la région parisienne est une des plus riches d'Europe : si elle était un pays, elle serait la dix-huitième plus grande économie de la planète, produisant plus de richesses que la Suisse et la Turquie[372]
En 2018, Paris est, d'après l'OCDE, la plus grosse économie métropolitaine du continent européen devant Londres, avec un PIB de 901 milliards de dollars[375]. La région parisienne accueille plus d'institutions internationales et de sièges sociaux de très grandes entreprises que New York et que Londres[225],[227]. Paris est la ville la plus chère du monde en 2018[244], en 2019[245], en 2020[247] et deuxième en 2021 derrière Tel-Aviv[248].
Paris, comme le reste de l'Île-de-France mais de façon plus marquée encore, est plus riche et plus tertiarisée que la moyenne française. L'agglomération parisienne est par ailleurs moins spécialisée économiquement que d'autres grands centres économiques mondiaux, notamment que Londres qui est particulièrement dynamique dans le secteur financier.
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En 2007, le journaliste Éric Le Boucher estimait que l'Île-de-France connaît un déclin économique et des pertes d’emplois : « aucune région-capitale au monde ne perd ses emplois comme celle de Paris, aveuglée par son passé brillant, mal gouvernée, fragmentée dans ses égoïsmes, anémiée faute de s'inscrire résolument dans la compétition mondiale des métropoles du XXIe siècle »[376]. Les mêmes inquiétudes sont relayées par l'architecte Jean Nouvel qui estime impératif que Paris évolue, « sous peine de devenir une ville musée[377] ».
Superficie de bureaux supérieure à Londres
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Paris dispose d'une superficie de bureaux supérieure à celle de Londres (y compris en demande placée pour les banques[378]) bien qu'étant cinq fois moins étendue. Le dynamisme immobilier de son quartier d'affaires de La Défense est le second au niveau mondial après Singapour.
Un nombre plus important de groupes du Fortune 500 y ont leur siège[227]. L'Île-de-France s'impose comme la première région européenne, devant le Grand Londres, pour les emplois créés par les implantations internationales en 2007[379]. Enfin la capitale française dépose chaque année plus de brevets que la capitale anglaise et dispose d'une plus grande proportion de chercheurs dans sa main d'œuvre[380]. À l'heure actuelle, le PIB à parité de pouvoir d'achat de l'agglomération parisienne, estimé à 460 milliards de dollars, est supérieur à celui de Londres (chiffres de 2005)[381]. Ces comparaisons doivent toutefois être prises avec prudence, les périmètres pris en compte n'étant pas toujours les mêmes. Ainsi, le Grand Londres, avec 7 517 700 habitants ne représente pas la totalité de l'agglomération londonienne, et les évolutions propres à chaque ville peuvent modifier les estimations.
L'ambition parisienne est, selon la municipalité, « d'être à la fois Rome et la Californie » (un tiers des brevets de France sont déposés à Paris[s 35]).
Le premier secteur économique, le tourisme
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Le plus gros secteur économique est le tourisme de loisirs (cafés, hôtels, restaurants et services liés) et professionnel (salons, congrès, etc.). Paris attire dans les années 2000 près de 30 millions de visiteurs par an ce qui en fait une des capitales les plus visitées au monde[382] et ce chiffre atteignait 38 millions en 2019.
Un rapport de l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publié en juin 2021[300] a cependant montré les limites du positionnement touristique éloigné du tourisme durable, qui pèse dans les émissions de gaz à effet de serre bien plus que dans le PIB (11,1 %, contre 7,4 %)[300]: un touriste d’affaires représente une intensité carbone deux fois plus élevée qu'un touriste de loisirs et qu'un touriste venant de l’étranger émet environ quatre fois plus de GES par nuitée qu’un touriste national[300]. Les trois quarts des émissions sont générées par le transport[300], pour les trajets en avion c'est même 41 % du total[300].
Paris subit par ailleurs la concurrence émergente de villes d'Europe de l’Est ou du Sud parfois moins chères. Ainsi, Madrid est une concurrente sérieuse pour le tourisme de loisirs, Vienne et Milan pour les salons et congrès. Paris dispose d'un tissu hôtelier très diversifié, à un coût moindre que bien d'autres capitales pour les deux et trois étoiles et bénéficie encore de sa réputation pour l'élégance, le luxe, les parfums, la mode et la gastronomie. Le secteur culturel, public comme privé, est aussi un gros secteur économique à Paris : édition, médias, musique, cinémas, salles de spectacle, musées, galeries et marchands d'art, compagnies de danse et de théâtre, etc. la concentration culturelle est inégalée en Europe. Paris et son agglomération rassemblent les trois quarts des intermittents du spectacle de tout le pays.[réf. nécessaire]
Paris reste de loin le département qui regroupe le plus d'emplois dans la région avec 1 876 100 en 2021, soit 31,34 % des emplois privés de la région, devant les Hauts-de-Seine avec 1 072 100 emplois (17,91 %[b 21]). Le taux de chômage de Paris est, au 1er trimestre 2020, de 6 %[8], ce qui est en dessous du taux national, 7,8 %, alors que, pendant trente ans, le taux parisien était toujours supérieur à celui de la France.
Les salaires parisiens
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Les salaires parisiens sont très légèrement supérieurs à ceux de la région (19 euros de l'heure en moyenne annuelle au lieu de 18,2 euros, chiffres de 2002) et largement supérieurs à la moyenne des salaires en France (13,1 euros). Néanmoins, cet écart s'explique essentiellement par la forte surreprésentation de cadres qui constituent 25 % des salariés. La ville se caractérise surtout par sa forte inégalité salariale : les 10 % des salariés les mieux payés touchent quatre fois plus que les 10 % les moins payés, ce qui dépasse un peu la moyenne régionale (3,7), mais est largement supérieur à l'écart constaté dans le reste de la France (2,6). De même, les inégalités géographiques apparaissent également au sein même de la ville : le salaire horaire moyen offert dans le 8e arrondissement (24,2 euros) est supérieur de 82 % à celui du 20e arrondissement (13,3 euros). En revanche, les écarts salariaux homme-femme à niveau égal ne sont que de 6 % à Paris contre 10 % dans le reste de la France[b 22].
La capitale reste largement en tête des villes de France pour sa puissance économique, le choix de filières et d'écoles pour l'enseignement supérieur, son offre culturelle d'exception, l'offre de soins et la qualité d'accès aux nouvelles technologies (couverture de la fibre optique résidentielle à plus de 97 %[383]). Sa qualité environnementale (pollution, part réduite des espaces verts) reste médiocre et les prix de l'immobilier n'ont cessé d'atteindre les sommets[384]. Ces données nationales sont toutefois à relativiser, en effet, selon l'indice Mercer, Paris est la 33e ville du monde pour ce qui est de la qualité de vie en ne se classant toutefois qu'en 58e position sur l'écologie (eau, déchets, congestion, pollution)[385].
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 32 984 €, ce qui plaçait Paris au 9 215e rang parmi les 31 525 communes de plus de trente-neuf ménages en métropole[b 23].
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La ville de Paris connaît une tertiarisation croissante de son économie avec la prolifération des sociétés de services. Néanmoins, l'artisanat et l'industrie représentent toujours une part non négligeable des emplois. Le commerce maintient son attractivité malgré le développement des grandes surfaces commerciales, sous-représentées en Île-de-France en proportion du nombre d'habitants.
Paris dispose à l'automne 2016 d'une quarantaine d'incubateurs de startups, dont Station F dans l'ancienne halle Freyssinet qui est le plus grand campus de startups au monde[386]. Ce campus a été mis sur pied par l'entrepreneur Xavier Niel. La ville s'affirme comme un haut lieu d'attractivité pour les jeunes entreprises innovantes rattrapant Londres[387]. Le label « French Tech » a été mis en place.
Le secteur des services aux entreprises est le plus important et correspond au tiers des établissements parisiens. Au , près de 122 300 entreprises employaient au moins un salarié. En effet, une des caractéristiques de l'économie parisienne tient à la forte présence, aux côtés des grands sièges sociaux, de petites entreprises d'un à dix salariés qui rassemblent plus d'un quart des emplois. Ce secteur regroupe les activités de conseil et d'assistance, les services opérationnels, les postes et télécommunications ainsi que la recherche et le développement[388].
En 2000, l'imprimerie-presse-édition fournissait l'essentiel de l'activité avec 40 % des emplois industriels parisiens, et les industries de l'habillement et du cuir 23 %. Le secteur de l'artisanat totalisait 36 237 entreprises (pour l'essentiel concentrées dans le nord et l'est de la ville), soit 28 % des artisans de la région, et rassemblait 123 000 salariés en 2003[388]. Les services rassemblent 35 % des effectifs salariés des entreprises artisanales, suivis par la fabrication avec 28,9 %, le bâtiment avec 22,4 % et enfin l'alimentation avec 13,7 %[388]. En 2014, la part de l’industrie dans l’économie parisienne est de 3,2 %, soit 63 764 emplois, loin des 477 000 en 1954, et des 117 000 en 1999. Selon un rapport du CESER, la perte est de 34 % entre 1994 et 2004. Elle s'atténue par la suite. La Ville de Paris souhaite relancer l'installation de petite industrie dans Paris en créant par exemple des hôtels industriels à destination d'artisans, de PME, de filières techniques, notamment dans les domaines liés à l'environnement (énergies renouvelables, rénovation thermique, stockage d’énergie ou dans le cadre de la lutte contre l’obsolescence programmée)[389].
Le commerce parisien, resté particulièrement attractif bien au-delà des limites de la ville avec près de 80 000 locaux et 30 000 commerces de détail, se caractérise par son extrême diversité et sa répartition géographique relativement équilibrée[388]. Malgré l’émergence d’une structure polycentrique à l’échelle de l’agglomération, la trame commerciale parisienne continue à se caractériser par une forte continuité spatiale et un poids important de la logique hiérarchique, avec une grande diversité d’échelons de centralité[390]. Néanmoins, l'implantation des grandes surfaces en périphérie ou l'augmentation des baux ont entraîné d'importantes mutations à la fin du XXe siècle. L'émergence ou l'affirmation de nouvelles spécialisations commerciales ont progressivement conduit au déclin les petits commerces de bouche. C'est le cas pour les boutiques d'informatique fort concentrées (rue Montgallet et rue de Charenton en particulier dans le 12e arrondissement) ou les commerces de gros du textile (quartier du Sentier et une partie du 11e arrondissement). L'arrivée massive de chaînes internationales de magasins, de vêtements pour l'essentiel (Celio, Zara, etc.), a encore accru le phénomène au point de faire craindre aux Parisiens la disparition rapide du petit commerce de proximité (commerces de bouche ou librairies de quartier en particulier), ce qui s'est produit dans de nombreux quartiers de Londres par exemple. La municipalité a finalement joué de son droit de préemption afin de lutter contre ce phénomène et le plan local d'urbanisme tente de limiter l'impact de cette évolution dans l'avenir en interdisant par exemple le changement d'affectation d'un local commercial revendu[391].
Selon le schéma directeur établi par le conseil régional d'Île-de-France, la métropole table d'ici 2025 sur la création d'un million et demi d'emplois, la construction de 500 000 bureaux et surtout l'implantation d'un millier d'entreprises étrangères, notamment indiennes, chinoises et brésiliennes, faisant passer le taux de croissance de 2 à 5 % par an[392].
Quartiers d'affaires
Le pôle « Paris-La Défense »[393], qui regroupe la partie ouest de la rive droite parisienne et neuf communes des Hauts-de-Seine, domine le monde des affaires francilien. Le centre de Paris et le quartier de La Défense[394], en banlieue ouest, qui constitue le premier quartier d'affaires européen par l'étendue de son parc de bureaux[395]. On y trouve la plupart des grands sièges sociaux et des emplois à haut revenu.
Dans le centre de Paris, il s'étend sur un périmètre assez large autour de l'Opéra et de la gare Saint-Lazare[396]. Il garde un rôle majeur mais les prix de l'immobilier de bureau y sont particulièrement élevés et les surfaces limitées par les règles de l'urbanisme. Entre 1994 et 2005, le nombre d'emplois privés y a assez nettement diminué au profit de la proche banlieue ouest[397] dans laquelle la Défense a une place centrale.
La Défense, caractérisée par ses gratte-ciels, se développe depuis les années 1960 et compte trois millions de mètres carrés de bureaux et 150 000 salariés. On y trouve 1 500 entreprises dont quatorze des vingt premières entreprises nationales et quinze des cinquante premières mondiales[398]. Un grand plan de relance est prévu pour le quartier pour les années à venir.
D'autres quartiers d'affaires s'implantent aussi ailleurs :
Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement est le plus avancé des projets en cours de développement.
En banlieue, d'autres pôles naissent dans des zones où les prix de l'immobilier sont moins élevés ou sur des hubs stratégiques (aéroport Paris-Charles-de-Gaulle).
Dans le département de la Seine-Saint-Denis et plus particulièrement dans le quartier intercommunal de La Plaine Saint-Denis, de nombreux projets dont certains sont classés ZAC devraient modifier radicalement l'ancienne plus grande zone industrielle d'Europe (au moins d'1 % des travaux prévus avaient débuté)[399].
Le « tourisme », dans le sens moderne du terme, n'a pris d'ampleur qu'à la suite de l'apparition du chemin de fer, au cours des années 1840. Une des premières attractions fut, dès 1855, la série d'expositions universelles, autant d'occasions d'édifier à Paris de nombreux nouveaux monuments, dont le plus célèbre est la tour Eiffel, érigée pour l'Exposition de 1889. Ceux-ci, en plus des embellissements apportés à la capitale sous le Second Empire, ont largement contribué à faire de la ville elle-même l'attraction qu'elle est devenue.
On trouve sur l'île de la Cité des monuments anciens emblématiques. La cathédrale Notre-Dame, de style gothique, principalement bâtie du XIIe siècle au XIIIe siècle, a été très restaurée au XIXe siècle et sa façade occidentale nettoyée à la fin du XXe siècle. Elle est symboliquement le noyau de Paris et les distances routières françaises sont mesurées à partir de son parvis. L'ancien palais de la Conciergerie fut le siège du pouvoir royal jusqu'au règne de Charles V, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Une partie du bâtiment fut dès lors aménagée en prison et fut notamment le lieu de détention d'illustres personnalités de l'Ancien Régime avant leur exécution, lors de la Révolution française. La Sainte-Chapelle, construite à proximité de la Conciergerie, est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique. Le pont Neuf, à l'extrémité occidentale de l'île et datant de la fin du XVIe siècle, est le plus vieux pont de Paris en l'état.
Des monuments de style classique marquent également le centre de Paris de leur empreinte. La chapelle de la Sorbonne au cœur du quartier latin, a été construite au début du XVIIe siècle. Le Louvre, résidence royale, a été embelli au XVIIe siècle et plusieurs fois retouché par la suite. L'Hôtel des Invalides, avec son fameux dôme doré, fut érigé à la fin du XVIIe siècle dans les faubourgs de la ville par un Louis XIV soucieux d'offrir un hospice aux soldats blessés. Il abrite depuis le les cendres de Napoléon Ier et son tombeau depuis le 2 avril 1861[400]. Le Panthéon, édifié quant à lui à la fin du XVIIIe siècle à proximité de la Sorbonne, est devenu sous la Révolution un temple civil où des Français illustres sont enterrés.
Dans les années 1960, le ministre des affaires culturelles André Malraux lance une grande campagne de ravalement des façades[402], ce qui fait dire au cinéaste François Truffaut : « À partir du blanchiment de Paris, c'est devenu très difficile de montrer Paris tel qu'il avait été avant »[403].
Paris comporte 463 parcs et jardins dont le bois de Boulogne et le bois de Vincennes et quatorze cimetières arborés. En 2024, Paris compte 1 905 hectares d’espaces verts ouverts au public (bois, parcs, jardins et squares), soit 8,9 m2 par habitant[404]. On trouve des jardins anciens dans le cœur de Paris, comme ceux des Tuileries et du Luxembourg. Le jardin des Tuileries a été créé au XVIe siècle, sur la rive droite de la Seine, à proximité du Louvre pour le palais éponyme aujourd'hui disparu. Le jardin du Luxembourg, sur la rive gauche, était autrefois une dépendance privée du château construit pour Marie de Médicis vers 1625. Le jardin des plantes, institué par Guy de La Brosse, le médecin de Louis XIII, pour la culture des plantes médicinales, fut quant à lui le premier jardin public de Paris.
C'est toutefois au Second Empire que les jardins parisiens doivent l'essentiel de leur physionomie actuelle. La création d'espaces verts fut une facette importante de la politique d'aération d'une ville où s'entassait une population en rapide augmentation. Sous la conduite de l'ingénieur Adolphe Alphand et du paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps, un nouveau type de jardin voit le jour. Le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, alors à l'extérieur de Paris, sont aménagés : situés respectivement à l'extrême ouest et à l'extrême est de Paris intra-muros, ils constituent aujourd'hui, et de loin, les espaces verts les plus étendus de la ville. Certains jardins du centre sont réaménagés et des squares de quartier sont créés. Dans les quartiers plus récents, d'importants parcs sont dessinés : Monceau (autrefois connu sous le nom de « folie de Chartres »), Montsouris, les Buttes-Chaumont ont été conçus par l'ingénieur de Napoléon III.
Depuis les années 1980, plusieurs espaces verts ont été aménagés dans des zones d'activités désaffectées. Le parc de la Villette, imaginé par l'architecte Bernard Tschumi à l'emplacement des anciens abattoirs de Paris, est aujourd'hui le plus grand parc de Paris intra-muros. Durant les années 1990, le parc de Bercy, le parc André-Citroën, celui de Belleville et d'autres encore ont vu le jour. Des jardins familiaux ou éducatifs ont également agrémenté la périphérie de la ville le long de l'ancienne ligne ferroviaire circulaire de « Petite Ceinture ». Les jardins d'Éole inaugurés en 2007 et la première phase du parc Clichy-Batignolles en 2008, sont les plus importants parcs créés à Paris dans les années 2000.
Principaux espaces verts parisiens (entre parenthèses : superficie en hectares)[s 36]
Les principaux cimetières parisiens étaient situés à la périphérie de la ville à leur création en 1804 sous Napoléon Ier. Plusieurs églises de Paris possédaient également leurs propres cimetières mais à la fin du XVIIIe siècle, il fut décidé de les fermer pour des questions de salubrité. Tous les ossements contenus dans les cimetières paroissiaux supprimés en 1786 ont été transférés dans d'anciennes carrières souterraines en dehors des portes méridionales de Paris, lieu devenu, depuis, la place Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement. Ces carrières sont connues de nos jours comme les catacombes de Paris[f 18].
Le Mémorial de la Shoah se présente comme une exposition permanente qui raconte l'histoire des juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale en présentant des documents issus du centre de documentation de cette institution.
Cimetière du Père-Lachaise.
Cimetière de Montmartre.
Catacombes de Paris.
Cimetière du Montparnasse.
Cimetière de Passy.
Patrimoine culturel
Paris est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque vingt-six millions de touristes étrangers, Paris intra-muros dispose notamment de 143 musées permanents et de quatre-vingt lieux d'expositions temporaires, soit 223 au total, tels Le Louvre ou le Grand Palais, et des sites exceptionnels, comme les Champs-Élysées ou la tour Eiffel. Capitale mondiale des salons et conférences (5 % de l'activité mondiale des congrès sur près de 600 000 mètres carrés), de la mode, du luxe, de la gastronomie, de tous les styles architecturaux, de la nuit et de l'amour romantique, Paris propose également un choix important en matière de spectacles, théâtres ou opéras notamment, et présente à un public particulièrement cinéphile un choix sans égal de films en provenance du monde entier.
Paris et la région Île-de-France possèdent la plus importante offre muséographique de France. On compte en effet pas moins de cent quarante-trois musées dans Paris intra-muros auxquels il faut ajouter plus de cent-dix musées dans la région. Mais au-delà du nombre, c'est surtout dans la diversité des collections que se trouve la plus grande richesse.
Capitale pluriséculaire au riche patrimoine, Paris attire chaque année de nombreux visiteurs. Le musée le plus ancien, le plus grand en surface et en collections est le Musée du Louvre. Avec un record de fréquentation de 8,3 millions de visiteurs en 2006, le Louvre est de loin le musée d'art le plus visité au monde. D'autres possèdent également une renommée mondiale tels le musée national d'Art moderne (dans le Centre Georges-Pompidou), consacré à l'art moderne et contemporain, ou le musée d'Orsay, pour l'art de la seconde moitié du XIXe siècle (de 1848 à 1905). À proximité de Paris, le château de Versailles, palais édifié par le Roi-Soleil et résidence des rois de France aux XVIIe et XVIIIe siècles, attire également plusieurs millions de visiteurs par an. Le palais et le parc de Versailles sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979[406].
La municipalité possède et gère quant à elle quatorze musées et sites municipaux dont les plus célèbres sont le musée Carnavalet, consacré à l'histoire de Paris, à proximité de la maison de Victor Hugo, le musée d'Art moderne de la ville de Paris ou encore les catacombes. La ville possède également le musée du Petit-Palais (musée des beaux-arts de la ville de Paris) ou le musée Cernuschi (musée des Arts asiatiques de la ville de Paris). De nombreuses expositions thématiques y sont organisées[s 37].
Paris accueille un grand nombre de bibliothèques et médiathèques, notamment publiques. La bibliothèque Mazarine, constituée à partir de la bibliothèque personnelle du cardinal Mazarin, est la plus ancienne bibliothèque publique de France ; elle fut ouverte au public en 1643.
La ville gère cinquante-cinq bibliothèques municipales de prêt généralistes[s 38] et une dizaine de bibliothèques municipales thématiques[s 39] où il est également possible d'emprunter certains documents. On peut citer parmi les plus connues la bibliothèque historique de la ville de Paris, créée en 1871, qui possède un million de livres et brochures, des photographies, cartes et plans liés à l'histoire de la ville, la Médiathèque musicale de Paris (MMP) ou la bibliothèque du cinéma François-Truffaut, offrant une importante documentation sur le cinéma[s 40]. Contrairement à l'accès à la BNF et à la bibliothèque Mazarine, l'accès aux bibliothèques municipales est entièrement gratuit même s'il peut être interdit aux mineurs dans les bibliothèques thématiques. L'emprunt des livres, revues, bandes dessinées ou partitions est gratuit, celui des disques et vidéos se fait moyennant un forfait annuel.
Les guinguettes et les cafés-concerts constituaient l'épine dorsale du divertissement parisien avant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les exemples précoces, avant le milieu du XIXe siècle, on peut citer la guinguette du moulin de la Galette et les cafés-concerts de l'Élysée Montmartre et du Château-Rouge. Les orchestres populaires ont ouvert la voie aux accordéonistes parisiens dont la musique a déplacé des foules à l'Apollo et la java a fait danser au faubourg du Temple et à Belleville. En dehors des clubs survivants de cette époque s'est développée la discothèque moderne : Le Palace et Les Bains Douches, quoique fermés aujourd'hui, en sont les exemples les plus légendaires de Paris. Aujourd'hui, une grande partie du clubbing à Paris se déroule dans des clubs comme l'Étoile, Le Cab qui sont très sélectifs. Les clubs orientés vers la musique électronique tels que Le Rex, le Batofar (un bateau converti en club) ou The Pulp sont assez populaires et les meilleurs DJ du monde y offrent leurs prestations. Il existe d'autres salles de concert plus ou moins grandes, de musiques pop ou de rock ou de variétés ou du monde, comme Le Bataclan, Le Grand Rex, le Cirque d'Hiver, etc.
Paris compte un grand nombre de salles obscures avec 98 cinémas en 2012 dont 38 classés « art et essai »[407] pour environ 430 écrans en 2015, la plus grande concentration mondiale par habitant. L'offre est variée : environ 450 à 500 films sont à l'affiche chaque semaine[s 41], ce qui fait de Paris la ville où le plus de films différents sont distribués (du blockbuster américain au film d'art et essai moyen-oriental)[408]. Ces salles sont fréquentées par plus de 28,2 millions de spectateurs par an (chiffres 2011), soit 13 % de la fréquentation nationale[407].
Quelques grands groupes dominent de plus en plus et le cinéma indépendant est fragilisé. Depuis les années 1990, de grands multiplexes UGC, Pathé ou MK2 de dix à vingt salles ont été créés (aux Halles, à Bercy, etc.)[409].
La plus grande salle de cinéma à Paris est aujourd'hui Le Grand Rex avec 2 800 places, depuis que le Gaumont-Palace de la place de Clichy (qui comptait 6 000 places) a été détruit en 1973. Toutes les autres salles parisiennes possèdent désormais moins de 1 000 places.
Les cafés sont rapidement devenus une partie intégrante de la culture française de par leur aspect, en particulier à partir de l'ouverture du Café de la Régence au Palais-Royal en 1681 puis, huit ans plus tard, du Café Procope sur la rive gauche. Les cafés dans les jardins du Palais-Royal sont devenus particulièrement populaires au cours du XVIIIe siècle et peuvent être considérés comme les premières « terrasses de café » à Paris. Celles-ci ne connurent pas d'expansion jusqu'à l'apparition des trottoirs et des boulevards au milieu du XIXe siècle. À la Révolution, les cuisiniers des princes et des nobles créèrent le concept de restaurant.
Le premier établissement annonciateur de « la restauration » semble avoir été à Paris La Tour d'Argent, fondé en 1582 par un certain Rourtaud ; l'endroit aurait contribué à l'utilisation de la « fourchette » en France. Le premier restaurant, dans l'acception moderne, est ouvert à Paris, rue des Poulies, en 1765 par un marchand de bouillon nommé Boulanger (dit Champ d'Oiseau) qui invente la « carte de restaurant » et le mot « restaurant », et en 1782, Antoine Beauvilliers, cuisinier du prince de Condé et officier de bouche du comte de Provence, reprend la formule et ouvre, dans un cadre raffiné, la Grande Taverne de Londres, au 26, rue de Richelieu. C'est là le premier véritable « grand restaurant » de Paris, qui restera pendant plus de vingt ans sans rival. Mais c'est à partir de la Révolution française que le phénomène prend de l'ampleur avec la fuite des nobles qui laissent sans emploi leur cuisinier, alors que de nombreux provinciaux arrivent à Paris où ils ne comptent pas de famille qui puisse les nourrir. Dès 1789, on compte à Paris une centaine de restaurants fréquentés par la bonne société, regroupés autour du Palais-Royal. Trente ans après on en dénombre 3 000.
La réputation culinaire de Paris trouve ses fondations dans les origines françaises diversifiées de ses habitants. Avec l'arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle et la révolution industrielle qui suivit, de nombreuses personnes de toute la France sont arrivées dans la capitale, apportant toute la diversité gastronomique des différentes régions de France et créant de nombreux restaurants de spécialités régionales, comme « Chez Jenny » pour la cuisine alsacienne et « Aux Lyonnais » pour celle de Lyon. L'immigration en provenance de pays étrangers a apporté une encore plus grande diversité culinaire et on trouve aujourd'hui à Paris, en plus d'un grand nombre d'établissements de cuisine d'Italie, du Maghreb ou d'Asie, des établissements proposant des préparations culinaires en provenance des cinq continents.
Une autre conséquence de l'augmentation du nombre de voyageurs et de touristes dans la capitale est, dès la fin du XIXe siècle, la présence de nombreux hôtels, en partie liée aux expositions universelles. Parmi les plus luxueux, figurent :
l'hôtel Meurice, le plus ancien palace de Paris, ouvert en 1835 ;
Dès le XIIe siècle, le rayonnement de son université fait de Paris l'un des grands foyers intellectuels du monde chrétien. L'adoption du dialecte parisien par la Cour affirme cette vocation. Durant la Renaissance, la ville devient un foyer de l'humanisme. Avec la progressive centralisation du pouvoir, Paris se trouve renforcée dans sa prééminence culturelle en France. Vers le milieu du XVIIe siècle, Paris et ses salons deviennent le centre presque unique de la littérature français avec notamment celui de l’hôtel de Rambouillet où se réunissaient Malherbe, Corneille, La Rochefoucauld, Madame de Sévigné, Madame de La Fayette, etc. Dans le dernier tiers du siècle, le prestige de la cour de Louis XIV à Versailles éclipse un peu celui de Paris. Toutefois, le théâtre classique et la vie intellectuelle parisienne restent actifs avec notamment Molière qui dirige la « Troupe du Roy » en 1665, qui deviendra la Comédie-Française sous le patronage du roi en 1680.
Au cours du XVIIIe siècle, Paris redevient le centre culturel du royaume. Les salons parisiens connaissent leur plus bel essor. Voltaire, au ton léger et ironique, est l'écrivain parisien par excellence. À l'inverse, Jean-Jacques Rousseau fuit cette ville « de bruit, de fumée et de boue » et se réfugie à Montmorency, à quinze kilomètres au nord de Paris, avant de s'y réinstaller en 1770.
À partir de la Révolution, le monde littéraire se fait plus large, plus complexe. Paris n'en demeure pas moins le cœur de la vie intellectuelle française, en attirant Carlo Goldoni et en accueillant des progressistes, comme Adam Mickiewicz ou Heinrich Heine, menacés ou chassés de différents pays d'une Europe restée globalement très conservatrice. Au cours des XIXe et XXe siècles, Paris est le théâtre où se succèdent les différents mouvements littéraires français et leurs figures principales, romantisme et réalisme avec Hugo ou Balzac, naturalisme avec Zola, Parnasse et symbolisme avec Baudelaire, Verlaine ou Mallarmé, surréalisme avec Apollinaire et André Breton, et d'où viendra le renouveau littéraire apporté par Proust et Céline.
Depuis longtemps, Paris a inspiré les écrivains. Au XVe siècle, François Villon plonge dans les bas-fonds de Paris pour amorcer son œuvre majeure : Le Testament. Toutefois, au XVIIe siècle et, dans une moindre mesure au XVIIIe siècle, la description de la réalité parisienne contemporaine intéresse peu les auteurs.
Au XIXe siècle, les écrivains français s'attachent davantage à décrire la réalité de leur temps de manière plus exacte. Sous la monarchie de Juillet, Honoré de Balzac cherche à brosser un tableau détaillé et moderne de la société française, c'est La Comédie humaine[411]. Paris occupe une place privilégiée dans cette œuvre et pas seulement dans les Scènes de la vie parisienne. Il distingue par la diversité des réseaux de relations : c'est là que sont possibles les succès les plus fulgurants, là que l'on cherche la gloire[412] mais aussi là que l'on peut tomber dans l'anonymat le plus absolu[413].
Si Balzac s'intéresse avant tout à la haute société ou aux ambitieux désargentés, on commence à la même époque à s'intéresser à la ville populaire, perçue comme menaçante et fascinante. Des études paraissent sur les « classes dangereuses » d'une ville en expansion. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, qui fait une très large place au Paris de la pègre, connaît un immense succès lors de sa parution en feuilleton en 1842–1843. Vingt ans plus tard, c'est l'autre plus grand romancier de Paris, Victor Hugo, qui publie Notre-Dame de Paris et Les Misérables, autre volumineux ouvrages traitant du Paris populaire devenu des classiques. Paris fascine avec une double image : une ville fastueuse et prestigieuse (Stendhal sublime Le Frascati, Balzac chante le boulevard des Italiens, Nerval ou Baudelaire ne jurent que par le Divan Le Pelletier) mais aussi une ville populaire où règne le vice. Gérard de Nerval s'y suicide dans le lieu le plus sordide qu'il ait pu y trouver. Le Paris en mutation d'Haussmann est largement décrit par Émile Zola dans Les Rougon-Macquart (Le Ventre de Paris, Nana, Au Bonheur des Dames) ; il est le cadre des errances et états d'âme des poètes parnassiens et symbolistes et surtout de Baudelaire (Le Spleen de Paris). Guy de Maupassant utilise notamment la capitale pour dépeindre la société de son époque, comme dans la satireBel-Ami (publié en 1885), dans lequel le héros grimpe dans la hiérarchie sociale parisienne grâce à ses maîtresses et ses coups bas.
La poésie joue également à Paris un rôle dans de nombreuses œuvres : Jacques Réda et Les Ruines de Paris, Jacques Roubaud et La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains.
Paris dans la peinture et la sculpture
Paris a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes qui ont diffusé son image dans le monde entier.
Il existe de rares représentations de la ville dans certaines peintures et miniatures médiévales, mais les peintures représentant Paris ne se multiplient de manière significative qu'à partir des Guerres de Religion à la fin du XVIe siècle. C'est sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII que la ville est représentée par Jacques Callot et par les peintres hollandais De Verwer et Zeeman, en particulier les bords de Seine qui les fascinent. Le Louvre devient un sujet de prédilection au XVIIe siècle mais il faut pourtant attendre la vogue de la peinture en plein air au XIXe siècle pour voir les artistes s'intéresser à la vie parisienne et au paysage urbain en mutation. Corot plante son chevalet sur les quais de Seine, Monet représente l'atmosphère vaporeuse de la gare Saint-Lazare, Renoir décrit la vie montmartroise (Moulin de la Galette, le Moulin-Rouge), Pissarro peint le Pont Neuf et Sisley l'Île Saint-Louis. Puis, au tournant du siècle, Seurat, Gauguin (Parisiens de naissance), Cézanne et Van Gogh représentent largement Paris dans leur œuvre. Toulouse-Lautrec est peut-être le plus parisien dans l'âme mais il s'intéresse plus aux cabarets et aux bas-fonds parisiens, qu'il fréquente assidûment, qu'aux paysages. Au XXe siècle, les plus parisiens des peintres sont certainement Matisse, Vlaminck, Derain, et Marquet ou Utrillo qui représentent souvent les quartiers déshérités de la ville. Picasso, van Dongen et Dumont mènent une vie de bohème au Bateau-Lavoir à Montmartre tandis que Léger, Modigliani, Chagall, Zadkine, Csaky et Soutine s'installent dans les ateliers de la Ruche à Montparnasse ; c'est l'âge d'or de l'école de Paris qui laisse place au surréalisme après la Seconde Guerre mondiale.
Paris constitue un thème et un cadre pour d'innombrables chansons et œuvres musicales.
La tradition musicale à Paris remonte au Moyen Âge avec la création à la fin du XIIe siècle de l'école polyphonique de Notre-Dame dont les œuvres expriment la foi médiévale. Sous François Ier naît à Paris l'imprimerie musicale française et les premières chansons populaires apparaissent. Sous le règne de Louis XIV, les grands opéras sont représentés à Paris : Lully s'y installe et devient responsable de la musique de la Cour. Ses ballets sont représentés au Louvre à partir de 1655. Au XVIIIe siècle, Rameau accentue le rôle de l'orchestre dans ses opéras-ballets, la musique s'impose dans les salons. L'Histoire de France influence également la musique parisienne : de nombreuses chansons populaires sont créées durant la Révolution française ; La Carmagnole devient l'hymne des Sans-culottes en 1792. Au XIXe siècle, Paris devient la capitale de la musique, plus par les grands maîtres étrangers comme Rossini et Gaetano Donizetti et même Richard Wagner qu'elle attire par son rayonnement que grâce à ses propres compositions. La musique évolue progressivement vers le romantisme incarné par exemple par Frédéric Chopin et Franz Liszt. Gounod renouvelle l'opéra lyrique tandis que Berlioz importe la musique descriptive.
La musique festive de danses de Paris au XIXe siècle est célèbre dans le monde entier. Jouée notamment au moment du carnaval de Paris, elle influence des musiques traditionnelles et des compositeurs étrangers. Au nombre de ceux-ci, on trouve Johann Strauss père, venu à Paris, à l'invitation de Philippe Musard, alors très célèbre. Ce dernier, ainsi que des dizaines d'autres compositeurs parisiens très fameux à l'époque (Jullien, Tolbecque, etc.).
Après 1870, Dukas, Saint-Saëns ou Bizet font de la France la maîtresse de la musique de ballet. Le caractère national de la musique revient avec Ravel et Debussy, musiciens impressionnistes. La fin du XIXe siècle est aussi l'époque des chansonniers dont Le Chat noir est le lieu de représentation emblématique, immortalisé par Toulouse-Lautrec. Au XXe siècle, les chansons d'Édith Piaf, la « môme de Paris », ainsi que celles de Maurice Chevalier incarnent la chanson populaire parisienne dans le monde entier. Plus récemment, Jacques Dutronc chante en 1968 « Il est 5 heures, Paris s'éveille » et Dalida devient l'une des plus célèbres Montmartroises, une place de la Butte porte son nom et un buste a été érigé en son hommage dix ans après son décès[414].
Paris dans la photographie
Dès l'invention de la photographie, de nombreux artistes ont cherché à capter l'atmosphère de la ville et sa vie quotidienne prise sur le vif. Initiée par Eugène Atget (1857-1927)[415], la photographie de scènes de rues et petits métiers aujourd'hui disparus est incarnée par Robert Doisneau (1912-1994), un des premiers grands photographes de Paris[416]. Les scènes insolites constituaient ses sujets de prédilection : les enfants jouant dans les rues, les concierges, les bistrots, les marchés, etc. Ses photographies sont pleines d'humour et de tendresse, la plus célèbre étant Le Baiser de l'Hôtel de Ville[417]. Les images de Willy Ronis évoquent le Belleville et le Ménilmontant d'autrefois, saisissante illustration d'une atmosphère populaire à jamais disparue[418]. Marcel Bovis (1904-1997) a, quant à lui, représenté la magie de Paris la nuit.
Paris est une des villes les plus filmées au monde[355]. Outre l'importante production française, les réalisateurs étrangers qui l'ont choisie pour cadre sont nombreux.
Parmi une longue liste de films, quelques chefs-d'œuvre du cinéma français sont devenus des classiques. Hôtel du Nord (1938) fut le cadre de la célèbre réplique d'Arletty« Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? » ; le petit hôtel au bord du canal Saint-Martin, où le film ne fut d'ailleurs pas tourné[q] est devenu un lieu de pèlerinage cinéphile.
L'argot « parisien » révélé par les écrivains du XIXe siècle comme Victor Hugo, Eugène Sue ou Balzac reste très vivace à Paris jusqu'aux années 1950. L'évolution sociologique et ethnique de la population parisienne explique en grande partie cette « mort » de l'argot parisien, qui ne se pratique plus vraiment dans la rue mais qui fit longtemps la joie des lecteurs de romans comme San Antonio, des spectateurs de films dialogués par Michel Audiard ou des auditeurs de chansons de Pierre Perret, de Renaud (titi parisien par excellence) ou de sketches de Coluche. Depuis, l'embourgeoisement de la capitale et l'arrivée massive de populations provinciales et étrangères contribuent progressivement à la disparition de l'argot parisien, supplanté par le verlan[420] et par de nouvelles formes d'expression développées en banlieue, éventuellement ponctuées de mots empruntés aux langues étrangères, telles que l'anglais ou l'arabe.
Paris est surnommée familièrement « Paname », surnom donné au début du XXe siècle aux Parisiens qui avaient adopté le chapeau dit panama[422], mis en vogue par les ouvriers qui creusaient le canal du même nom au début du XXe siècle. Cette coiffe très pratique s'exportait principalement vers les États-Unis et l'Europe ; elle avait fait fureur à Paris où tous les hommes portaient un panama. Ce chapeau a donné lieu à de nombreuses chansons, notamment le Paname de Léo Ferré, mélancolique déclaration d'amour à la capitale, qui vaudra au chanteur son premier grand succès.
Plus anciennement, Paris et aussi Pantin, une de ses proches banlieues, étaient surnommées argotiquement « Pantruche »[422] (d'où le nom de la Compagnie carnavalesque parisienne « les Fumantes de Pantruche », présente au Carnaval de Paris).
« Parigot » est un terme d'argot qui désigne un Parisien. Ce terme est généralement considéré comme péjoratif ou au moins moqueur[423].
La ville est reproduite dans le jeu vidéo The Saboteur, sorti en 2009, avec la plupart des plus grands monuments de la ville. Le jeu se déroule au tout début de la Seconde Guerre mondiale[424],[425]. Elle est également entièrement reproduite dans le jeu vidéo automobile Midtown Madness 3 et Midnight Club II. Une partie du scénario s'y déroule dans Tomb Raider : L'Ange des ténèbres, et une mission y a lieu au tout début du jeu 007: Nightfire. En novembre 2011, des missions y ont lieu également dans Call of Duty: Modern Warfare 3. De plus, on retrouve une carte de Battlefield 3 dans le mode multijoueur qui se déroule à Paris (Opération Métro et traversée de la Seine) ainsi que dans son mode solo. Paris apparait également dans le jeu Remember me, se déroulant dans la ville de Néo-Paris, une version plus technologique de la Ville Lumière. Le jeu vidéo Killing Floor 2 propose de se battre dans un Paris dévasté[426].
Dans le jeu vidéo de rôlePokémon X et Y, développé par Game Freak et sorti en 2013, « Illumis » (le nom fait référence à la Ville Lumière) la plus grande ville de la région de Kalos (inspirée de la France) est une représentation fictive de Paris dans laquelle on trouve de nombreux cafés, taxis, etc. La ville est coupée en deux par un fleuve, la Seine, qui sépare la rue méridionale (Rive gauche) de la rue septentrionale (Rive droite) ; le centre de la ville est occupé par la tour Prismatique (la tour Eiffel), le tout étant relié par cinq places et quatre avenues portant des noms de mois du calendrier révolutionnaire.
Dans le jeu Assassin's Creed Unity, opus de la série Assassin's Creed développé par les studios Ubisoft et sorti en octobre 2014, l'ensemble de l'intrigue et de l'action principale se déroule à Paris durant la Révolution française. La ville y est entièrement modélisée quasiment à l'échelle 1:1 telle qu'elle était de 1789 à 1794[427]. Les principaux monuments sont reconstitués avec moult détails (y compris ceux disparus, comme la Bastille et le palais des Tuileries), et les développeurs se sont attachés à reconstituer l'ambiance populaire à cette période. Ici le caractère violent et sanguinaire de la société parisienne de l'époque est très souligné[428]. L'expérience de jeu prenant place dans un monde dit ouvert, le joueur est encouragé à explorer cette reconstitution historique de Paris à un moment capital de son histoire[429].
Dans le jeu World of Tanks, Paris est une des cartes jouables. Il s'agit d'une représentation des alentours. Comme beaucoup des cartes du jeu, elle s'entend sur 1 km2, ici autour du Palais de Chaillot, le tout sur la rive droite de la Seine. La Tour Eiffel est visible mais est inaccessible. Paris est une carte estivale, réservée aux rangs VIII à X. La carte n'est pas une représentation fidèle de la disposition exacte des rues mais elle s'inspire directement du style architectural de la ville. La statue équestre du Maréchal Foch est également représentée[430].
Paris et la bande dessinée sont de vieilles amies. Dès le début du XXe siècle, des créateurs précurseurs du neuvième art font de la capitale le décor privilégié des aventures de leurs personnages. En 1905 apparaît Annak Labornez, plus connue sous le sobriquet de Bécassine, qui part bien vite travailler à Paris chez la marquise de Grand'Air. En 1908, trois authentiques Parigots commencent à arpenter le pavé parisien, au gré de leurs filouteries et arnaques en tout genre : Croquignol, Ribouldingue et Filochard deviennent célèbres sous le nom des Pieds nickelés.
En 1978, Casterman lance son propre journal, (À suivre), ambitieux magazine qui verra exploser le plus parisien des auteurs de BD, Jacques Tardi, dont nombre de ses œuvres prennent place dans la ville lumière, en particulier avec Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, série reconstituant le Paris de la Belle Époque, dans une parodie des romans populaires de l'époque, mais aussi dans ses différentes adaptations de romans de plusieurs auteurs, tels que Léo Malet (Nestor Burma), Pierre Siniac (Le Secret de l'étrangleur) ou encore, Jean Vautrin (Le Cri du peuple).
Edgar P. Jacobs, auteur de Blake et Mortimer, s'illustre aussi dans ce domaine, avec pas moins de trois albums se déroulant dans Paris et sa région. Ainsi, dans S.O.S. Météores (1958 – 1959 ; se déroulant dans la capitale et dans le département des Yvelines) et L'affaire du collier (1965 – 1966 ; exclusivement dans cette ville), les différents lieux visités par les personnages sont représentés de manière très réaliste. Dans l'aventure Le Piège diabolique (1960 – 1961), on n'y voit Paris que très furtivement, au début et à la fin, l'aventure se déroulant essentiellement dans la commune de La Roche-Guyon (Val-d'Oise).
Paris (sous le nom antique de Lutèce) apparaît dans pas moins de quatre aventures d'Astérix, série réalisée par René Goscinny et Albert Uderzo. Elle sert de décor dès la seconde aventure, La Serpe d'or (1962), dans lequel les héros luttent contre un réseau de trafiquants de serpes d'or. Puis, la cité gauloise sert de seconde étape dans Le Tour de Gaule d'Astérix (1965), où ils achètent du jambon de Lutèce et surtout, rencontre leur futur chien Idéfix (qui sera nommé à partir de l'album suivant). Elle apparait au début de l'histoire Les Lauriers de César (1972), où s'y déclenche l'intrigue : le chef Abraracourcix y fait un pari d'ivrogne auprès de son beau-frère (caricature de Parisien), dans lequel seront impliqués les héros. Enfin, elle est au centre de Lutèce olympique, courte histoire écrite et dessinée par Albert Uderzo (et qui sera publiée dans Astérix et la Rentrée gauloise, regroupant plusieurs histoires), visant à soutenir la candidature (infructueuse) de Paris aux Jeux olympiques d'été de 1992. En outre, Lutèce est souvent évoquée dans la série, donnant l'impression d'être la capitale de la Gaule (afin de mieux donner au lecteur le sentiment que la série se déroule à l'époque actuelle), alors que la capitale des Gaules était Lugdunum (l'antique Lyon), à partir de 27 avant notre ère.
Paris, capitale du cinéma
La première projection cinématographique publique a été réalisée à Paris, le , par Antoine Lumière[431],[432], et montrant la sortie d'une usine de Lyon, où a été inventé l'appareil. C'est également à Paris que Georges Méliès (1861-1938) invente « l'art du cinéma » et le spectacle cinématographique : avant lui les films sont uniquement des documentaires ou des démonstrations techniques. Georges Méliès est connu pour les développements qu'il apporta aux techniques du cinéma, essentiellement dans le domaine du scénario et des trucages. Il est le premier réalisateur et le créateur du premier studio de cinéma.
La première projection publique du cinéma numérique en Europe[433] a été réalisée à Paris, le , par Philippe Binant[434].
Logotype de la ville de Paris de 1988 à 1997[436].
Logotype de la mairie de Paris de 1997 à 2015.
Logotype de la ville de Paris de 2015 à 2018.
Logotype de la ville de Paris depuis janvier 2019.
Les armes de Paris se blasonnent ainsi : « De gueules à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef cousu d'azur semé de fleur de lys d'or »
Le drapeau de Paris est formé de deux bandes verticales bleu et rouge (qui sont à l'origine des couleurs bleu et rouge du drapeau tricolore français actuel unies au blanc symbole de la monarchie[437]) avec les armoiries de la ville[438].
La devise de Paris est Fluctuat nec mergitur, ce qui signifie en latin : « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ». Elle évoque le navire représenté sur le blason de la ville, symbole de la corporation des Nautes ou Marchands de l'eau, puissante à l'époque antique de la ville.
Selon une enquête réalisée par le journaliste et historien de l'art Didier Rykner, certains édifices religieux tels que Saint-Eustache, Saint-Paul-Saint-Louis, Saint-Augustin, la Trinité, Sainte Clotilde, etc. sont mal entretenus, des jardins publics sont à l'abandon, une partie du mobilier urbain du Second Empire est remplacée, une avalanche de publicités pourrait s'abattre sur Paris à la faveur des Jeux olympiques d'été de 2024. Le journaliste dénonce un « vandalisme idéologique » qui détruit la capitale à grande vitesse[439].
La bibliographie partielle ci-dessous ne mentionne que les titres ayant été utilisés pour la rédaction de l'article. L'article détaillé permet de consulter une bibliographie plus complète.
Marcel Le Clère, Paris de la Préhistoire à nos jours, Éd. Bordessoules, , 705 p.
↑Selon les critères géographiques, c'est en réalité l'Yonne qui coule à Paris, et non la Seine, l'Yonne possédant un plus grand débit au point où ces cours d'eau se rejoignent (suivant ce même critère, c'est même l'Aube qui rencontre l'Yonne, et non la Seine). Cette substitution vient du caractère historiquement sacré de la Seine[3].
↑L'avenue Daumesnil fait 6 270 m au total mais seulement 3 400 m dans Paris intra-muros, son extension étant dans le bois de Vincennes, rattachée administrativement au 12e arrondissement de Paris, mais au-delà des limites historiques de la ville.
↑On y trouve notamment un atelier monétaire. Cette zone clairement inondable n'entre pas en contradiction avec le texte de César qui situe l'oppidum des Parisii sur une « île de la Seine ». La cité, après sa destruction, aurait pu être « déplacée » de quelques kilomètres vers l'est par les Romains et reconstruite ex nihilo sur le versant nord de la montagne Sainte-Geneviève.
↑La fourchette des évaluations de la population de Lutèce à son apogée s’étend de 5 à 20 000 habitants suivant les historiens. Autour de 10 000 est assez vraisemblable
↑(en) Stéphane Hallegatte, Jean-Charles Hourcade et Philippe Ambrosi, « Using climate analogues for assessing climate change economic impacts in urban areas », Climatic Change, no 82, , p. 47-60 (lire en ligne, consulté le ). Cité dans Vincent Viguié, « Les villes au XXIe siècle : les impacts du changement climatique », dans Aline Aurias, Roland Lehoucq, Daniel Suchet & Jérôme Vincent (dir.), Nos futurs : imaginer les possibles du changement climatique, ActuSF, , p. 311.
↑ abc et d(en) Vincent Viguié, Aude Lemonsu, Stéphane Hallegatte, Anne-Lise Beaulant, Colette Marchadier, Valéry Masson, Grégoire Pigeon et Jean-Luc Salagnac, « Early adaptation to heat waves and future reduction of air-conditioning energy use in Paris », Environmental Research Letters, vol. 15, no 7, (lire en ligne, consulté le ).
↑Collectif La Villette, « À La Villette : la concertation à l’épreuve », Quartiers libres, no 21, 28 octobre 1983 (publié en mars 2014) (lire en ligne, consulté le ).
↑« Bulletin Statistique du trafic aérien commercial », sur site du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du Ministère de la Transition énergétique (consulté le ).
↑p. 141 Patrick Boucheron et Denis Menjot, La ville médiévale, Éditions du Seuil, France, 2011.
↑p. 345 Patrick Boucheron et Denis Menjot, La ville médiévale, éd. du Seuil, France, 2011.
↑Historia thématique, no 107, mai-juin 2007, page 20 : « La Reynie somme les 30 000 habitants de la cour des miracles de déguerpir sous peine de pendre les douze derniers ».
↑Décret no 2002-810 du 2 mai 2002 fixant les voies mentionnées au quatrième alinéa de l'article L. 2512-14 du code général des collectivités territoriales et les conditions d'application du même alinéa, relatif à l'exercice des pouvoirs de police en matière de circulation et de stationnement à Paris, (lire en ligne).
↑Loi no 64-707 du 10 juillet 1964, articles 3 et 4.
↑ a et bÀ la fin de l'URL, remplacer 75056, le code Insee de Paris, par celui de l'arrondissement désiré, 751XX, où XX varie de 01 à 20, pour obtenir les statistiques y correspondant.
↑Nouvelle taxe foncière départementale de 3 % et augmentation des quatre taxes locales (taxe d'habitation, taxes sur le foncier bâti et le non bâti, et taxe professionnelle), voir « Les impôts locaux en hausse de 9 % à Paris en 2009 », Le Figaro, 29 octobre 2008.
« En 1868, Gaston (Worth) contribue à la création de la Chambre syndicale de la haute couture, qui continue aujourd'hui encore à réglementer la profession. Pour être considéré comme un grand couturier, un styliste doit avoir un atelier ou une salle d'exposition à Paris. »
↑Estimation Arthur de Boislisle / Roland Mousnier, cités par Fierro 1996, p. 278. Voir Jean Jacquart, Paris et l'Ile-de-France au temps des paysans (XVIe – XVIIe siècles), Paris 1979 : « Beaucoup plus solide apparaît le chiffre du célèbre Mémoire de 1637 pour l'approvisionnement de Paris : 412 000 habitants. R. Mousnier a montré que ce travail, très précis, a été rédigé par les Commissaires au Châtelet, à partir des rôles de la taxe des boues et lanternes, de leur connaissance de leur quartier et peut-être de listes de chefs de feux dressées à la demande du Bureau de Ville par les Quarteniers et les Cinquanteniers. » Le Mémoire en question a été publié par A. de Boislisle, Mémoire sur la Généralité de Paris, Paris, 1881, p. 658-659, qui écrit p. xx « en 1637, les commissaires du cardinal de Richelieu comptaient 20,300 à 20,400 maisons et 412,000 à 415,000 habitants ».
↑640 504 hab. au recensement de l'an II d'après Burstin 2012, p. 312, qui indique la référence des Archives nationales F20 381. Le même chiffre est donné par le site Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui pour 1793.
↑ a et bJacques-Antoine Dulaure dans Histoire physique, civile et morale de Paris, 3e édition, tome 9, Paris, 1825, p. 445-446, explique: « On a vu (...) qu’en adoptant la méthode de Messance, en multipliant le nombre des naissances par celui de trente, la population de Paris à la fin du règne de Louis XVI , en 1791, s’élevait à 610,620 habitans. La révolution, l'émigration, le régime de la terreur, ont dû causer une diminution considérable dans ce nombre ; aussi voit-on, même à une époque où ces causes avaient cessé d’agir, dans les tables de l'état civil, dressées ou reproduites par le bureau des longitudes, une variété de résultats sur la population de Paris, qui indique l'incertitude. En l'an VI (1798), cette population est marquée de 640,504. Il en est de même pour l'an VII (1799 et suivantes), mais en l'an X (1802), on éleva cette population, par estime, à 672,000; puis, en 1806, elle est réduite à 632,000. Un recensement fait dans les années 1806, 1807 et 1808, donne à la ville de Paris une population beaucoup moindre. Il est vrai que les militaires n’y sont pas compris. Cette population se trouve subitement rabaissée à 580,609. (Voyez l'annuaire du bureau des Longitudes, depuis l'an VII jusques et y compris l'an XII.) ». L'ouvrage contient aussi des états très détaillés du recensement de 1817. Effectivement l'Annuaire de la République Française du Bureau des longitudes publia : en mai 1797 (an V) le chiffre de 600 000 hab. (Annuaire... pour l'année VI, p. 70), en 1798 (an VI) le chiffre de 640 504 hab. dans un tableau rédigé par le citoyen Camus (Annuaire... pour l'année VII, p. 69), idem en l'an VII, p. 70 et en l'an VIII, p. 71, mais en effet 672 000 par estimeen l'an X, p. 75, l'an XI, p. 77 et l'an XII, p. 83.
↑636 722 hab. au recensement de pluviôse an III (janvier-février 1795) d'après Burstin 2012, p. 312, qui indique la référence des Archives nationales F7 36884.
↑551 347 hab. au recensement de l'an V (octobre 1796) d'après Burstin 2012, p. 312, qui indique la référence des Archives nationales F20 123-124. La date exacte d'octobre 1796 est donnée par Marcel Reinhard, Nouvelle histoire de Paris : la Révolution, 1789-1799, Hachette, Paris, 1971.
↑ ab et cFélix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Maisonneuve et Larose, , 2e éd., 796 p. (ISBN2-7068-1668-6, lire en ligne), p. 135–136. Chiffres pour 1800, 1817, 1841, 1846 et 1851. Dont population de la garnison : 15 549 en 1817, 23 228 en 1841, 19 701 en 1846, 31 732 en 1851. Le recensement de 1800 est en fait celui de l'an IX (23 septembre 1800 au 22 septembre 1801) et est généralement indiqué comme ayant eu lieu en 1801 dans le calendrier grégorien.
↑Le site Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, qui indique 1821 au lieu de 1817, ne donne que 657 172 habitants mais en réalité ce chiffre est partiel et ne concerne que les habitants recensés nominativement au 1er mars 1817. Il faut y ajouter 56 794 personnes recensées collectivement, soit un total de 713 966. Ce chiffre, qui est celui donné par MM. Lazare dans le Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments de 1855, est expliqué avec beaucoup de détails dans
Recherches statistiques sur la Ville de Paris et le département de la Seine, année 1821, tableau n°7. Cet ouvrage précise que les personnes recensées collectivement sont 17 296 dans les hôpitaux et hospices, 15 549 dans les établissements militaires, 3 233 en prison, 9 484 dans les hôtels et 11 232 dans divers établissements).
↑Pour 1836, plusieurs chiffres sont avancés. On peut ainsi lire : « Avant 1846, on n'était pas bien fixé sur la valeur exacte qu'on devait attribuer à la population d'un pays. Tantôt on y comprenait la garnison, tantôt on ne la comprenait pas; tantôt on y comprenait les militaires absents pour cause de service militaire, les enfants absents parce qu'ils étaient en nourrice, etc.; tantôt on ne les comprenait pas. De là vient qu'on trouvera quelquefois dans les publications officielles des chiffres différents de ceux qui sont marqués sur ce tableau. (Exemple: pour 1836, la statistique de France attribue à Paris 909.126 hab., tandis que le VI° volume des Recherches statistiques sur la ville de Paris admet le chiffre de 868.438 hab. ; le chiffre que nous admettons est 899.313.) » dans Résultats statistiques du dénombrement de 1891 pour la ville de Paris et le département de la Seine, et renseignements relatifs aux recensements antérieurs, Préfecture de la Seine, Service de la statistique municipale, 1894, page XVI. Voir Recherches statistiques sur la Ville de Paris et le département de la Seine, tome V, 1844, p. XII qui donne 882 268 habitants en 1836 non compris la garnison ni les militaires sous les drapeaux.
↑Schnitzler 1846, p. 389-396, explique en détails les chiffres de 1831, 1836 et 1841 : d'après lui les 909 126 recensés en 1836 ne comprennent pas la garnison mais comprennent 33 245 enfants envoyés au dehors en nourrice, 2 518 militaires sous les drapeaux et 21 976 personnes absentes pour divers motifs.
↑Population totale 2 906 472 dont population comptée à part 58 173 et population municipale totale agglomérée 2 848 299, ainsi qu'on peut le lire dans Dénombrement de la population, 1921, décret du 28 décembre 1921, Ministère de l'intérieur, Paris, 1921, p. 730, qui donne aussi le détail par arrondissement.
↑Le recensement d'octobre 1796 a été représenté en 1797, à la fois pour une meilleure lisibilité de l'histogramme par rapport au recensement de 1793, et à la fois parce que les autres recensements sont de début d'année. Pour plus de lisibilité de l'histogramme, le recensement de 1795 et certains des recensements postérieurs à 2006 n'ont pas représentés.
↑ a et bAlfred Dittgen, « Logements et taille des ménages dans la dynamique des populations locales. L'exemple de Paris », Population, édition française, 60e année, no 3, mai-juin 2005, p. 307-347.
↑[PDF] (en) « UK Economic Outlook » (version du sur Internet Archive), chiffres de 2005 (PriceWaterhouseCoopers) ; d'après cette étude, Tokyo, New York et Los Angeles distancent Chicago, Paris et Londres qui ont des PIB comparables ; toutefois, Londres dépasserait Chicago et Paris d'ici à 2020.
↑Voir par exemple les cercles sur une carte de la CCIP (page 6) [PDF].
↑« Emploi et chômage » [PDF], sur paris-iledefrance.cci.fr via web.archive.org (version du sur Internet Archive), p. 6 (carte de l'évolution de l’emploi salarié privé en Île-de-France entre 1994 et 2005) ; ce document est une archive.
↑« Emblème national de la Cinquième République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge). » Source : Le drapeau français, sur le site officiel du palais de l’Élysée, siège du président de la République française.
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