Les premières traces de peuplement de la région sont attestées dès le Paléolithique moyen avec les industries moustériennes. Quelques éléments d'industrie lithique plus ancienne (bifaces) ont été rapportés mais sans datation précise. Vers 15 000 av. J.-C., on constate une occupation plus importante du territoire à la suite du recul du glacier du Rhône qui libéra des terres. Ce peuplement semblait se constituer principalement de chasseurs et de pêcheurs, qui ont aussi laissé un important mobilier et des œuvres d'art réputées comme à la grotte de la Colombière[2].
Des traces d'habitats datant du mésolithique (abris de Sous-Sac à Craz près d'Injoux, de Thol, et de Sous-Vargonne en vallée du Suran, grottes du Pelat à Andert-Condon, de Souhait à Montagnieu, de Mopart à Glandieu) et du néolithique (abri du Roseau dans la vallée du Suran, grotte des Batteries Basses à Virignin ont été retrouvées[3].
L'époque carolingienne se caractérise par une subdivision de l'Ain en plusieurs "pagi" (pays) gouvernés par des comtes qui constitueront plus tard les grands fiefs qui apparaîtront à la fin du IXe siècle.
Au XIe siècle, les comtes de Savoie s'installent dans la région de Belley et en Valromey. Ils vont peu à peu s'étendre jusqu'au début du XVe siècle, permettant ainsi d'unifier progressivement les différents pays de l'Ain. En 1272, la Bresse leur est donnée en dot puis le Revermont cédé par le duc de Bourgogne. Cette volonté expansionniste se heurte au Dauphiné qui convoite les mêmes régions, et, au début du XIVe siècle, la guerre entre la Savoie et le Dauphiné éclate. Cette guerre prend fin avec le traité de Paris en 1355.
Demeurée hors du royaume, la principauté de Dombes est quant à elle finalement cédée par son souverain au roi de France en 1762[3].
Le département de l'Ain est créé en 1790 suivant des frontières définies depuis le Moyen Âge. L'Ain est alors divisé en 9 districts, 49 cantons et 501 communes-paroisses.
La Bresse, le Bugey et le pays de Gex étaient administrés selon les coutumes de la Bourgogne depuis leur cession par les ducs de Savoie à la France en 1601.
Initialement dénommé département de Bresse dans les documents de travail, le territoire s’appelle département de l’Ain dès sa création[4] en mars 1790. Toutefois, département de Bresse concurrence parfois le nom officiel jusqu’en 1791 avant de s’effacer totalement dans le cadre de l'éradication des références toponymiques de l'Ancien Régime durant la Révolution française[5],[6].
Par décret du 19 ventôse an II ()[8], les deux Seyssel sont fusionnés à l'intérieur du département de l'Ain[9]. Cette situation durera jusqu'en 1815, le traité de Paris fixera la frontière internationale à nouveau sur le Rhône. En 1860, la frontière ne sera plus que départementale.
Au la région Rhône-Alpes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Auvergne pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes.
L'Ain est caractérisé par la dualité de son relief. La rivière homonyme le traverse du nord au sud. On peut donc dire que la partie ouest est un pays de plaines (Bresse, Plaine de l'Ain-Côtière, Val de Saône) ou de bas plateau (Dombes), à l'exception du Revermont qui annonce les premiers contreforts du Jura, contrastant avec l'est (pays de Gex, Bugey) constitué de cluses, vallées et montagnes de type jurassien, dont les sommets du Jura. Le point culminant du massif du Jura et du département est le crêt de la Neige (1 720 m).
Remarque : le traitement usuel[Par qui ?] apporté au Revermont ne satisfait pas la réalité géographique. À cheval verticalement sur l'Ain et le Jura, cette région qui s'étend horizontalement entre la Bresse et le Bugey ne fait vraisemblablement partie ni de l'un, ni de l'autre :
la première, région de plaine, s'arrête aux premières montagnes du Jura ;
la seconde est historiquement délimitée à l'ouest par la rivière d'Ain.
Entre les deux se trouve le Revermont, dont la devise est « Entre Ain et Suran, ni Bugiste, ni Bressan »[réf. souhaitée]...
Paysages de l'Ain :
Le plateau et les étangs de la Dombes, dans l'ouest.
Paysage typique du Revermont à Corveissiat, au centre-nord.
Le climat est tempéré dans l'ensemble. Les hivers sont froids dans le Haut-Bugey et le pays de Gex et plus modérés sur le reste du département. Les étés sont très chauds, voire étouffants dans le bas Bugey, la région ambarroise et le sud du département. La plaine de l'Ain est souvent balayée par des vents et des bises (vent de nord) plus ou moins forts. Le climat se prête assez bien aux diverses cultures du département.
L'Ain est souvent représenté comme un département rural, pourtant l'agriculture n'est plus depuis longtemps l'activité prépondérante. Les productions les plus fameuses concernent :
La culture céréalière est importante en Dombes et en Bresse.
Industrie
C'est surtout l'industrie légère qui est présente dans l'Ain, avec des bassins spécialisés (plasturgie à Oyonnax), constructions automobiles.
Le « PIPA », le parc industriel de la plaine de l'Ain, implanté depuis une trentaine d'années sur les communes de Saint-Vulbas et Blyes et s'étendant sur 330 hectares, représente un bassin d'emploi en pleine croissance, notamment dans la logistique et les industries de transformation[12].
La construction de véhicules[13], les fabrications de câbles électriques[14] et mécaniques[15], l'agro-alimentaire[16] sont fortement présents dans le bassin d'emploi de Bourg-en-Bresse.
Services
Bourg-en-Bresse, préfecture du département, est dotée de nombreux services liés à sa situation administrative, et de sites d'enseignement supérieur (Centre d'Études Universitaires de Bourg-en-Bresse et de l'Ain[17], IUT[18]).
Population et société
Gentilé
Depuis 2018, Aindinois est le gentilé pour les habitants du département de l'Ain de façon générale[19].
Auparavant, puisqu'aucun gentilé n'existait, il était d'usage d'utiliser le gentilé des quatre régions naturelles principales du département. Ainsi, on désignait un habitant selon le pays où il habitait : Bressan pour la Bresse (que le géographe Foncin préconisait pour l'ensemble du département à la fin du XIXe siècle)[réf. nécessaire], Dombiste pour la Dombes, Bugiste (Bugeysien pour les spécialistes[Lesquels ?]) pour le Bugey et Gessien pour le pays de Gex. Toutefois, dans la littérature scientifique, on retrouve à plusieurs reprises l'adjectif idanien (-ne) pour désigner soit des reliefs proches de la rivière d'Ain, soit des régions situées dans le département de l'Ain. Cet adjectif a été formé sur le mot Idanus qui désignait la rivière d'Ain[20].
Depuis le , les habitants de l’Ain ont un gentilé officiel, déposé à l’INPI : « Aindinois » (ou « Aindinoise » au féminin). Le président du conseil départemental, Jean Deguerry, a proposé aux habitants de l’Ain de statuer sur leur nom. En , un comité de pilotage, composé de membres emblématiques ayant tous un lien privilégié avec l'Ain, s'est réuni pour sélectionner trois gentilés parmi les propositions spontanées des habitants. À l'issue d'une consultation qui s'est déroulée du au , le nom Aindinois a été choisi. 30 000 votes ont permis de départager ces trois propositions. Celle d'Aindinois et Aindinoises a obtenu les deux tiers des suffrages[19].
L'Ain ne possède pas de grande ville, Bourg-en-Bresse et Oyonnax étant des villes moyennes[21], mais un réseau dense de bourgs et de petites villes. Après avoir un peu diminué dans la deuxième moitié du XIXe siècle, en raison de l'exode rural, puis très fortement au moment de la Première Guerre mondiale, le nombre d'habitants a recommencé à augmenter après la Seconde Guerre mondiale. Dynamisé par la proximité de Lyon, dont la banlieue atteint le sud-ouest du département, et de Genève, dont la banlieue s'étend en partie sur le pays de Gex, l'Ain a connu une forte augmentation de sa population, surtout au cours des quatre dernières décennies, passant de 339 262 habitants en 1968 à 515 270 en 1999 et à 626 127 en 2014.
Depuis quelques années, l'ouest du département connaît également une embellie démographique grâce à la proximité de Mâcon (34 448 habitants), préfecture de Saône-et-Loire et de Villefranche-sur-Saône (35 913 habitants), sous-préfecture du Rhône, deux villes limitrophes de l'Ain dont les agglomérations tendent à s'étendre sur le département.
Évolution démographique
En 2021, le département comptait 663 202 habitants[Note 2], en évolution de +4,96 % par rapport à 2015 (France hors Mayotte : +1,84 %).
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
372 939
370 919
369 767
371 643
363 290
365 462
363 472
364 408
356 907
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
351 569
350 416
345 856
342 482
315 757
317 195
322 918
316 710
306 778
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
311 941
327 146
339 262
376 477
418 516
471 019
515 270
566 740
603 827
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
638 425
663 202
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[22] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[23] puis population municipale à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique
Pyramide des âges
Pyramide des âges du département de l'Ain en 2021 en pourcentage[25]
Selon le découpage effectué en 2020 par l'INSEE, trente-cinq unités urbaines sont centrées sur une commune du département : treize composées d'une commune isolée, treize bi-communales, et neuf formant de petites agglomérations composées de trois à six communes. Trente-trois autres communes du département appartiennent à des unités urbaines centrées sur des communes d'un autre département.
Les unités urbaines regroupant plus de 5 000 habitants dans l'Ain sont :
Selon l'INSEE, l'Ain comptait en 2010 huit aires urbaines centrées sur des unités urbaines du département. Plusieurs communes et unités urbaines du département appartenaient également aux aires urbaines de Lyon (134), Mâcon (24) et Genève - Annemasse (24).
En 2008, le département comptait 6,3 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ain dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008.
La Dombes est également connu pour accueillir le Parc des oiseaux qui regroupe une collection de plus de 2 000 oiseaux du monde entier dans une réserve de 380 hectares. Avec 286 000 visiteurs en 2018, c'est l'un des sites les plus visités du département[29].
Le département est arrosé par plusieurs cours d'eau dont certains permettent des activités de loisirs nautiques : l'Ain, la Saône, le Rhône (notamment une de ses dérivations, le canal de Miribel sur le territoire de la Côtière) et la Veyle.
Écartelé : en 1 d’azur au lion contourné d’hermine, en 2 d’azur aux trois morailles d’or rangées en pal et au chef d’argent chargé d’un lion issant de gueules, en 3 d’azur aux trois fleurs de lys d’or et au bâton péri en bande de gueules et en 4 de gueules au lion d’hermine ; sur l’écartelé la croix tréflée d’argent.
Commentaires : Le blason de l'Ain représente les seigneurs de Bresse en 1, le pays de Gex et la famille champenoise de Joinville en 2, la Dombes en 3 et les seigneurs du Bugey en 4. La croix tréflée est celle de l’ordre de Saint-Maurice.
Logotype
Le conseil départemental de l’Ain change de logotype pour un plus clair et lisible en mai 2015. Le bleu représente l’industrie et le dynamisme, le vert l’agriculture, l’environnement et le tourisme[30].
Logo de l'Ain (conseil général) jusqu'à avril 2015.
Logo de l'Ain (conseil départemental) d'avril à mai 2015.
Logo de l'Ain (conseil départemental) de mai 2015 à janvier 2018.
Logo de l'Ain (conseil départemental) depuis janvier 2018.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Jacques Olivier Boudon, Les Bonaparte : regards sur la France impériale. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, p. 11 (carte de Gilles Pécout)
Durafour, A. 1902. Localités nouvelles pour le Jura idanien. (Bull. Soc. nat. Ain. 1902. No. 11. p. 54—55.)
Rollier L., 1903. Le plissement de la chaine du Jura. In: Annales de Géographie. 1903, t. 12, no 66. p. 403-410. p. 405 « Un nom emprunté à l’Ain serait en collision avec la dénomination de Jura idanien proposée récemment et ne saurait être employé pour une région située en majeure partie dans le département du Jura.Annales de géographie, 1903, t 12 ».
Terretaz, J.-L., 1995. Florule est-idanienne. In Anémone, no 10, 1995, 20 p. Fig.
Vadam, J.-C., Philippe, M., 2008. Nouveautés bryologiques idaniennes. Nouvelles Archives de la. Flore jurassienne, 6, 125-130.
↑Voir la liste de l'INSEE et la classification proposée par le Credoc.