En 1339, le dauphin Humbert II, sans descendance, prépare sa succession. Il souhaite vendre ses terres du Dauphiné, du Briançonnais et du Faucigny dans un premier temps au roi de Naples[5], puis au pape[4],[5]. Les deux y renonceront, notamment en raison du prix demandé[5]. Humbert II de Viennois, après s'être tourné vers le comte de Genève et une croisade ruineuse contre les Turcs[5], est contraint de vendre ses droits et terres au roi de France[4]. L'acte est signé le [4], lors du traité de Romans. Son petit-fils, Charles, prend alors le titre de dauphin.
Toutefois, avant cette cessation, le , Humbert a confirmé les différentes libertés obtenues par le Dauphiné et le Faucigny, appelées « statut delphinal »[5]. Ce statut, selon les auteurs Baud et Mariotte, « spécifiait que le Faucigny ne pourrait être dissocié du Dauphiné[6]. » Des suites du traité de Romans, le Faucigny est donc placé sous le contrôle français, qui nomme à la tête du bailliage, Hugues de Genève[6].
Le conflit
Le comte Amédée VI de Savoie poursuit la politique d'expansion, entamée par ses prédécesseurs, qui les oppose à leurs voisins les comtes de Genève et les dauphins du Viennois. En 1353, il attaque le pays de Gex[4]. Dans le jeu des alliances, les dauphinois interviennent pour contrer le comte vert[4].
Le roi de France et le comte signent un traité le (ancien style). Au cours du printemps, le comte « épouse une descendante de saint Louis, Bonne de Bourbon[9] », abandonnant ainsi le projet d'épouser la sœur du jeune comte Philippe III de Bourgogne. La Savoie redevient ainsi l'allié du roi de France et participe aux combats en Flandre contre l'Angleterre.
Toutefois, le traité se règle surtout à travers une transaction de terres entre le dauphin du Viennois et le comte de Savoie[10]. Il est considéré comme « un troc bénéfique » au profit du comte de Savoie[4].
Le dauphin renonce également à l'hommage qui lui était rendu par le comte de Genève et ses prétentions en pays de Gex[10],[12]. Le comte de Genève ne prête serment qu'en 1358 à son nouveau suzerain Amédée[10],[12]. Au cœur de ce grand ensemble des terres du comte de Savoie, le comté de Genève est isolé. Il finira par être lui aussi absorbé en 1402. Les Faucigny tarderont aussi à prêter serment avançant que le statut delphinal n'était pas respecté et craignait le passage à la Savoie[10],[6]. Après quelques tensions, durant le mois de juillet le comte de Savoie parcourt ces nouvelles terres de Faucigny en présence de deux représentants du dauphin, rassurant ainsi en partie la population sur son avenir[6].
Un second traité est signé à Paris en 1377 afin de régler les derniers échanges de terres savoyardes au Dauphin[15],[16].
Daniel Chaubet, « Le traité de Paris (1355) entre la Savoie et la France : fin de guerres récurrentes et nouvelles perspectives », dans Michel Sot (sous la dir.), Médiation, paix et guerre au Moyen Âge (édition électronique, 136e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Perpignan, 2011), Éditions du CTHS, (lire en ligne), p. 29-36.
Alain Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey : les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné, 1282-1355, vol. 14, Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales », , 433 p. (ISBN978-2-7297-0762-0, lire en ligne), p. 124-126.
↑L'acte est daté du . À cette époque l'année ne commence pas au 1er janvier, mais pour les historiens il s'agit de 1355 pour une année rapportée au 1er janvier (ancien style)[1].
Références
↑Serge Guiboud-Ribaud, Chroniques d'une frontière sous l’Ancien Régime : Les 2 Pont de Beauvoisin (1500-1788), BoD - Books on Demand France, , 508 p. (lire en ligne), p. 20, 66.
↑Source : Assemblée des Pays de Savoie - sabaudia.org.
↑Aristide Béruard, Marius Hudry, Juliette Châtel, Alain Favre, Découvrir l’Histoire de la Savoie, Centre de la Culture Savoyarde, , 240 p. (ISBN2-9511379-1-5), p. 92.
↑Roland Edighoffer, Histoire de la Savoie, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 128 p., p. 37.
↑ abc et dBernard Demotz, « La frontière au Moyen Âge d'après l'exemple du comté de Savoie (début XIIIe - début XVe siècles) », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 4, no 4, , p. 95-116 (lire en ligne).
↑Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 290.
↑Serge Guiboud-Ribaud, Chroniques d'une frontière sous l’Ancien Régime : Les 2 Pont de Beauvoisin (1500-1788), BoD - Books on Demand France, , 508 p., p. 22-23.