La cité médiévale de Pérouges ou encore le Vieux Pérouges est une ancienne ville médiévale fortifiée située à Pérouges dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses murailles datent des XIVe et XVe siècles et elle a conservé un grand nombre de maisons médiévales.
La cité médiévale de Pérouges est située dans le département français de l'Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes et appartient à l'aire urbaine de Lyon. Elle est bâtie sur le relief de la côtière à l’extrême sud du plateau de la Dombes, sur un éperon de tuf, à 286 mètres d'altitude, escarpé sur trois de ses côtés.
Dès 1167, la cité a un usage de forteresse ; le seigneur d'Anthon[5] s'y réfugie pour résister aux troupes de l'archevêque de Lyon. Au cours du XIIIe siècle, la cité prospère notamment grâce à l'artisanat du tissage[5].
En 1173, la permutation entre Guigues II, comte de Forez et de Lyon, et l’Église de Lyon, nous apprend que le comte a cédé, par-delà le Rhône et la Saône, tout ce qu'il possédait à l’Église de Lyon pour en jouir à perpétuité, dont le château de Pérouges, que Guichard d'Anthon possédait de lui en fief[Note 1].
Au XVe siècle[4], le château et la cité sont la possession du comte Philippe de Bresse, frère cadet d'Amédée IX de Savoie. En 1468[4], Pérouges résiste victorieusement aux deux mille hommes du sire de Comminges, gouverneur du Dauphiné, lors de l'envahissement de la Bresse. En récompense les habitants se verront, pour une durée de vingt ans, exempts de tailles, fouages, subsides et autres impositions, à charge de reconstruire l'église et de réparer les fortifications.
Le Traité de Lyon en 1601 adjoindra la cité médiévale à la France, à l'instar de plusieurs régions historiques ; la Dombes, la Bresse et le Pays de Gex. La vocation militaire de la cité médiévale disparaît alors[5].
À la fin du XIXe siècle, la population locale, soumise à l'exode rural, aurait vu sa population tomber à moins de dix habitants[5]. La cité médiévale devenant alors de plus en plus une ville vidée de ses habitants, un projet de démolition est envisagé au début du XXe siècle.
XXe siècle ou l'histoire d'une sauvegarde
En 1909, la démolition de la cité médiévale est envisagée[5]. Celle-ci provoque l'opposition d'Anthelme Thibaut[5] qui amorce la coordination de la défense du site, en particulier en tentant d'alerter la presse[5].
En 1911, est créé à Lyon le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges dont l'un des principaux fondateurs fut Édouard Herriot[5], alors maire de Lyon et dont l'objectif est la préservation du site. Le comité participe activement à la restauration des maisons médiévales de la cité et crée dès 1912[7] le musée du Vieux Pérouges, installé dans la Maison du Prince, qui inclut également la tour de guet et un hortulus.
Description
L'enceinte de forme elliptique, des XIVe et XVe siècles[4], qui fait l'objet de plusieurs classements aux titres des monuments historiques[8],[9],[10], est formé par le front extérieur d'une rangée continue de maisons. Cet elliptique a pour grand axe une direction sud-est - nord-ouest. Sur cette face les maçonneries des maisons sont épaisses de plus d'un mètre. Il est en outre interdit, à moins d'une autorisation spéciale et le versement d'une taxe, de pratiquer des ouvertures dans ces mêmes maçonneries[Note 2]. Les décrochements assuraient le flanquement et les trous de boulins encore visibles de nos jours témoignent d'une défense verticale depuis des hourds.
Le tour complet de la cité se fait à l'intérieur, devant la première rangée de maisons, par la rue des Rondes. En outre la cité est traversée de part en part par une rue que ferme à chaque extrémité une porte ; au nord-ouest, la Porte d'En-Haut, et à l'opposé, au sud-est, la Porte d'En-Bas. Ces deux portes sont les seuls accès à la bourgade. Ouvertes en tiers-point et protégées chacune par une grosse tour carrée, celle du nord-ouest, qui est la porte principale, est double et a conservé l'un des vantaux médiévaux[11].
La rue du Tambour est en quelque sorte le vis-à-vis de la rue du Prince[14] ; elle relie la place de la Halle à la Porte d'En-Bas. Ainsi la rue du Prince et la rue du Tambour, via la place de la Halle relient les deux portes de la cité ; à remarquer notamment la maison Sambet-Bailly.
Du château fondé au XIIe siècle[4] il ne subsiste qu'un bâtiment de la fin du Moyen Âge. Six couleuvrines seront achetées, en 1431[4], pour en assurer la défense. La tour de la salle du comte, la plate-forme de la tour supportant le haut maisonnement ainsi que la guette sont rebâtis en 1483[4].
Tour de guet.
Hortulus du musée du Vieux Pérouges.
Vue de l'hortulus depuis le haut de la tour de guet.
La cité médiévale a servi de décor à un certain nombre de films ; l'hostellerie a en particulier, été plusieurs fois utilisée pour des scènes se déroulant dans une auberge. On peut notamment citer les films suivants :
La cité médiévale accueille depuis les années 1960 la maison des Arts Contemporains, aussi connue sous le nom de MAC Pérouges[17], institution organisant des expositions et des rencontres avec des artistes venus du monde entier.
Évènements
Traditions locales
La Saint-Georges, célébrée autour du 23 avril, fait l'objet de manifestations locales et notamment d'une procession. En effet, saint Georges est le saint patron de Pérouges. Une légende locale explique[réf. souhaitée] qu'il aurait combattu et vaincu le dragon (qui apparaît sur le blason de la ville) retiré dans l'église-forteresse. Une représentation de saint Georges existe d'ailleurs dans cette église ; une autre représentation de saint Georges (à cheval) est présente sur la façade de la maison du Petit-Saint-Georges.
Le dragon combattu par saint Georges, apparaît sur le blason de la ville.
En juin 1996, Bill Clinton, alors président des États-Unis en visite à Pérouges, dans le cadre du G7 organisé à Lyon, a prononcé un discours[18] en réaction à l'attentat des tours de Khobar.
↑« Bulle du Pape Alexandre III confirmant la permutation de 1173-1174 », sur museedudiocesedelyon, Musée virtuel du diocèse de Lyon : « Pour tout ce que l’Archevêque et l’Église ont cédé au Comte, en retour, à l’occasion de cette permutation, le Comte Guy et son fils Guy, après avoir prêté serment, ont cédé à l’Église pour en jouir à perpétuité ce qui est détaillé ci-dessous. C’est-à-dire tout ce que le Comte sur Lyon avait de droit, ou un autre possédait en son nom, et ce qui en dépendait. Et aussi par-delà le Rhône tout ce qu'il possédait, ou un autre en son nom, de Vienne jusqu'à Anthon et Bourgoin, hormis la succession par droit d’héritage au nom des liens du sang, tout autre lien étant exclu. Au-delà de la Saône, le château de Pérouges que Guichard d'Anthon possédait de lui en fief, et la moitié de Montaney que Pierre de Montluel avait de lui, et aussi Giry, qu’Hugues Le Déchaussé tenait de lui en fief, il les a cédés avec leurs fidélités. ».
↑Pour avoir ouvert des fenêtres sans autorisation, huit habitants sont en 1370 mis à l'amende. En 1400, pour obtenir le droit de s'éclairer par une petite fenêtre, un bourgeois débourse huit deniers. Cette dernière devra en outre être barreaudée.
↑ abcdefg et hCharles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Publitotal, 1987, p. 142.
↑Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 24 (cf. Pérouges).
↑« Le musée du comité », sur le site du comité du Vieux Pérouges (consulté le ).