Sa partie nord et sud-orientale est constituée principalement de l'extrémité méridionale de la chaîne des montagnes du Jura. Le Bugey est principalement jurassien. Il est subdivisé en deux sous-régions : le Haut-Bugey et le Bas-Bugey. Le nord ouest du Bugey domine le lac du Bourget. Le point culminant du Bugey est le massif du Grand Colombier avec une altitude de 1 534 m au sommet qui offre une vue panoramique sur toute la chaîne des Alpes.
Le Bugey compte deux stations de ski avec le plateau de Hauteville (altitude 1 230 m), dans l'Ain, constitué de huit petites municipalités typiquement jurassiennes : Hauteville-Lompnes, Cormaranche-en-Bugey, Champdor, Corcelles, Thézillieu, Prémillieu, Aranc, Corlier, et avec Les Plans d'Hotonnes (altitude 1 150 m) situés sur le plateau de Retord (crêtes, altitude 1 322 m).
Le Bugey est célèbre pour ses actions de résistance durant la Seconde Guerre mondiale où de nombreux maquisards avaient trouvé refuge dans les montagnes et forêts du massif.
Les frontières du Bugey sont délimitées par le coude du Rhône de l'est au sud (qui le sépare du plateau de l'Isle-Crémieu (Bas-Dauphiné) ; la rivière Ain marque la limite occidentale. Les confins de la partie nord sont sujets à controverse. Le baron Achille Raverat, dans son ouvrage[1] publié en 1867 et traitant des vallées du Bugey, définit la limite nord à la Valserine ; l'usage généralement accepté est d'incorporer les communes du département de l'Ain au Bugey. La région du Revermont, étant située à l'ouest de la rive droite de l'Ain, ne fait pas partie du Bugey. La frontière entre les départements de l'Ain et du Jura est donc celle du Bugey.
Nantua, dans le Haut-Bugey.
Une vue du Bas-Bugey (massif karstique du Jarbonnet dominant les méandres de l'Ain).
Paysage du Petit-Bugey.
Le Valromey, depuis le col du Grand Colombier.
Haut-Bugey
Le Haut-Bugey, ou « Bugey Noir », est la partie nord de la région du Bugey. Il forme approximativement un triangle entre les villes d'Oyonnax au nord, Poncin à l'ouest et Valserhône à l'est. Il correspond à peu près à l'arrondissement de Nantua.
Bas-Bugey
Le Bas-Bugey, ou « Bugey blanc », est la partie sud de la région du Bugey. Le Bas-Bugey se trouve au sud de la ligne imaginaire Poncin-Valserhône. Il correspond à peu près à l'arrondissement de Belley.
Petit-Bugey
Le Petit-Bugey (ou Bugey savoyard) fait partie du Bugey historique, le « pagus Bellicensis » qui dépendait de l'évêché de Belley et, dès le XIe siècle, de la Maison de Savoie. Il est situé au nord-ouest de la Savoie.
Cette région historique était à l'origine autonome et distincte du Bugey ; d'ailleurs le Bugey et le Valromey ont tous deux été explicitement adjoints à la France à la suite du traité de Lyon du .
Le Bugey connait un climat montagnard sur les hauteurs, à l'image notamment de Brénod, Champdor, Corlier et de Oncieu[2], et des étés chauds propres à un climat semi-continental[n 2] dans les plaines et vallées, propices à la culture de certains cépages, mais avec des précipitations importantes. Les hivers marqués par l'influence montagnarde, sont un peu adoucis par les dernières influences océaniques venant buter sur les montagnes, apportant des précipitations importantes au pied des reliefs.
Oyonnax est la commune la plus peuplée du Bugey et est située dans le massif du Jura à une altitude de 540 mètres[3]. Elle est située dans le Haut-Bugey. La température moyenne dans la commune est de 9,6 °C avec des valeurs moyennes minimale variant entre −2 °C en janvier et 24 °C en juillet et en août. 980 mm de précipitations ont été mesurées. Le tableau ci-dessous détaille ces données pour l'année 2007 :
La station météorologique d'Ambérieu-en-Bugey est située en plaine à une altitude de 250 mètres et se trouve dans le Bas-Bugey. La température moyenne mesurée est de 10,7 °C avec des valeurs moyennes variant entre −1,7 °C en janvier et 26,2 °C en juillet. 1 153 mm de précipitations réparties sur toute l'année ont été mesurées. Le tableau ci-dessous détaille ces données entre 1961 et 1990 :
D'un point de vue géomorphologique[6], le Bugey est un relief montagneux, partiellement karstifié, qui est la prolongation méridionale du Jura, composé :
d'une bordure occidentale formant une structure complexe faite de reliefs et de vallées souvent discontinues
de la partie nord-est présentant une alternance de monts et de vaux plus régulière
L'âge des roches calcaires du Bugey se situe le plus souvent entre le Jurassique pour les anticlinaux et le Crétacé pour les synclinaux. On trouve également à l'affleurement des sédiments tertiaires (molassemiocène dans le bassin de Belley, par exemple), et de grandes surfaces sont recouvertes de dépôts glaciaires ou post-glaciaires.
Le socle primaire n'affleure pas dans le Bugey. Il a été reconnu par sondages. Il est composé de roches métamorphiques, de grès et de schistes. On y trouve en particulier des formations lacustres charbonneuses du Carbonifère puis une épaisse série continentale au Permien constituée d'une alternance de « schistes » (shales) et de grès.
Sur ce socle ancien reposent en discordance des argiles, gypses et grès du Trias qui affleurent peu.
La série du Trias est de type germanique, c'est-à-dire composée de 3 formations[6] :
Le Jurassique moyen est formé de calcaires massifs qui forment les reliefs. Les couches du Bajocien et du Bathonien comprennent des calcaires biodétritiques (composée d’au moins 50 % de débris des squelettes d’organismes vivants), oolithiques, à silex, à polypiers. Le Bathonien supérieur et le Callovien présentent des niveaux plus marneux.
La limite Jurassique-Crétacé est représentée par un facièslaguno-lacustre (Purbeckien), caractérisé par des calcaires plus ou moins bréchiques et des marnes à charophytes.
Les terrains du Crétacé inférieur affleurent surtout dans la partie orientale. Il s’agit de calcaires spathiques et oolithiques à intercalations marneuses puis de marnes et calcaires à glauconie et enfin de calcaires compacts de faciès urgonien à polypiers et rudistes.
Les dépôts tertiaires sont visibles à l’Est dans la région de Valserhône, dans le bassin de Belley, et le long de la bordure occidentale où ils sont chevauchés par la série secondaire. Ce sont des dépôts détritiques lacustres (sables, grès argileux, argiles, galets…) datés de l’Oligocène et des molasses marines et dépôts lacustres du Miocène. Des alluvionsfluviatiles anciennes, comme dans la région d’Ambérieu, sont datées de la fin du Tertiaire (Villafranchien).
Le Quaternaire est représenté par des dépôts glaciaires, des alluvions lacustres et fluviatiles post-glaciaires et des éboulis. En effet, une grande partie du Bugey a été recouverte par des glaciers lors des périodes froides du Quaternaire. En plus des glaciers locaux formés sur place, le Bugey a été recouvert par des glaciers provenant des Alpes (glacier du Rhône, glacier descendant des Alpes par la cluse de Chambéry et le lac du Bourget). Les surcreusements des vallées par les glaciers sont à l'origine des nombreux lacs qui recouvrent la région (ex. Lac de Nantua), mais aussi des nombreuses zones marécageuses humides comme le marais de Lavours, qui correspondent à d'anciens lacs comblés par des sédiments apportés par les cours d'eau.
Les plissements sont bien visibles selon les affleurements et les falaises. Certains sont assez remarquables lorsque l'on remonte la vallée de l'Albarine, au niveau de Saint-Rambert-en-Bugey.
Ce massif continue au-delà du Rhône, en Savoie, et constitue le « Petit Bugey » qui est désormais connu comme Avant-Pays savoyard.
Le point culminant du Bugey est le Grand Colombier 1 534 mètres. C'est aussi l'un des plus hauts sommets du massif du Jura.
Le Bugey bien connu des randonneurs compte deux grands lacs, une cascade et un barrage célèbres :
Lac de Nantua (origine glaciaire), site naturel classé
Cascade du Luizet[7] sur la rivière le Trefond connu pour ses descentes en canyoning
Barrage de Génissiat : au moment de son inauguration, il est le plus important ouvrage hydraulique d'Europe occidentale et contribue au redressement de la France d'après-guerre
Écologie
L’environnement du massif du Bugey est assez préservé, avec une concomitance d'alpages, de falaises, de vallées, de forêts, de grottes et de marais.
Pour les oiseaux, on constate une évolution rapide de leur population et répartition : on constate des disparitions d'espèces (Grand tétras, Courlis, Pie grièche grise…) et l'apparition de nouvelles (Aigle royal, Cisticole…). Les différents espaces protégés contribuent à la préservation des espèces patrimoniales (Gorge-bleue, Gélinotte des bois, Faucon pèlerin…). Le Bugey se situe sur un important axe de migration surtout en automne reliant l’Europe (continentale, scandinave) et le bassin méditerranéen puis l’Afrique. Cette situation permet d’observer en nombre des espèces non nicheuses (Rémiz penduline, Balbuzard, Busard des roseaux, Cigogne…).
De gueules au lion d'hermine. On retrouve le blason du Bugey en quartier de celui du département de l'Ain avec ceux de la Bresse (d'azur au lion contourné d'hermine), du Pays de Gex (d'azur aux trois morailles d'or rangées en pal et au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules), de la Dombes (d'azur aux trois fleurs de lys d'or et au bâton péri en bande de gueules) et la croix tréflée de l'ordre de Saint-Maurice[8].
Toponymie
Les premières mentions du pays du Bugey apparaissent dans des chartes sous le nom de pagus Bellicensis dont l'adjectif est issu de Bellicium, le nom d'époque de la commune de Belley car le Bugey dépend alors de l'évêché de Belley.
Les premières traces d'Homo sapiens dans la région du Bugey remontent à l'Âge de la pierre où des gisements ont été retrouvés dans des grottes[19] à proximité d'Ambérieu-en-Bugey[20]. Les glaciers alpins qui couvraient alors la région se retirent durant le Paléolithique permettant à Homo sapiens de s’implanter dans les différentes grottes de la région comme celles des Hotteaux à Rossillon[21].
Durant l'époque gauloise, les territoires du Bugey sont partagés entre différents peuples : les Séquanes dans le Haut-Bugey, les Ambarres sur une partie ouest[19], les Allobroges dans le Bas-Bugey et les Helvètes.
En 58 av. J.-C. le Bugey est occupé par Rome[22]. Durant la présence romaine, le Bugey bénéficie de sa situation géographique privilégiée[22] ; en effet, la région se trouve à proximité de la péninsule italienne d'une part, et de Lugdunum, alors capitale des Gaules, d'autre part. Des marques de ce développement sont encore visibles dans le Bugey : par exemple, la voie romaine à Belley, ou encore l'aqueduc romain de Vieu. Dans le Haut-Bugey, le temple romain d'Izernore témoigne de la présence romaine. Vers l'an 450, les invasions barbares mettent fin à l'Empire romain. Le peuple burgonde envahit pacifiquement le Bugey et en prend possession. Le territoire appartient ainsi au royaume des Burgondes puis au royaume franc de Bourgogne entre le VIe et IXe siècles[19] puis à celui de Basse Bourgogne jusqu'au Xe siècle.
En 1077, le comte humbertien, Amédée II, reçoit, en raison de son aide apportée à l'empereur Henri IV du Saint-Empire, la confirmation de ses droits sur la seigneurie du Bugey[23]. Son père, le comte et marquis Othon Ier était déjà qualifié de seigneur de la région[24]. L'implantation des premiers Humbertiens, qui donneront naissance à la dynastie de Savoie, semble antérieure. En effet, le premier de cette lignée, le comte Humbert semble issu selon les travaux du médiéviste anglais Charles William Previté-Orton (1877-1947) d'une lignée dite Savoie-Belley[25],[26]. Cette origine belleysanne est également défendue par l'archiviste vaudois, Maxime Reymond (1872-1951), qui propose comme ancêtres les Vermandois, originaires du diocèse de Belley[27]. Les historiens contemporains, Laurent Ripart ou encore Cyrille Ducourthial, soulignent les nombreuses possessions de ces premiers Humbertiens dans la partie sud du diocèse de Belley[28],[29]. Le médiéviste François Demotz partage cependant avec ses collègues une implantation majeure en Viennois et avance une origine toutefois bourguignonne[30]. En tout état de cause, l'aîné de la fratrie humbertienne, Odon, est fait évêque de Belley[29] (après 995 mais avant 1001). Le comte Humbert, qui semble être un proche de la reine de Bourgogne Ermengarde, possède notamment des droits sur le comté de Belley[31].
La maison de Savoie conforte alors sa domination de la région avec le mariage en 1272 du prince Amédée (futur comte de Savoie) avec Sibylle, la fille de Guy II de Baugé (aujourd'hui Bâgé), seigneur souverain de Bresse, héritière universelle de ses biens[31],[32],[33]. Plus tard, le duc de Bourgogne cède le Revermont. De la fin du règne de Philippe Ier de Savoie au traité de Paris de 1355, les comtes de Savoie n'ont cessé, comme en Bresse, pendant une période de guerre de mettre en place sur l'ensemble de son territoire une politique administrative, financière, sociale et architecturale, affermissant les réformes initiées par Pierre II de Savoie (1263-1268)[34]. Cet expansionnisme se heurte à la politique du Dauphiné qui convoite les mêmes régions. Une guerre d'un demi-siècle oppose les deux camps. De nombreux châteaux forts ou bâties hérissent la contrée : château des Allymes, de Saint-Denis, Château-Gaillard[35]. Également ignoré jusqu’à la fin du Moyen Âge du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique, le Bugey est livré aux querelles, à la guerre et à la violence. En 1355, le traité de Paris met fin à la guerre, laissant à la Savoie tous les territoires dauphinois de la rive droite du Rhône ainsi que le Pays de Gex.
Le Bugey, au commencement du XVIe siècle, est un petit pays protégé par son isolement, qui garde une certaine indépendance[36]. La maison de Savoie est au faîte de sa puissance. Le Bugey reste pourtant divisé. Au temps de César, il était partagé entre plusieurs tribus gauloises ; il l’est, quatorze siècles plus tard, entre trois maisons féodales[36].
Marguerite d'Autriche (1480-1530) reçoit les Pays de l'Ain en héritage. Après sa mort, François Ier, neveu des ducs savoyards, revendique et conquiert la Savoie en 1536. Le Bugey est donc français jusqu'en 1559 où un traité restitue la Savoie et les Pays de l'Ain à son duc[35]. Le Bugey restera savoyard jusqu'en 1601. Henri IV reconquiert le pays et détruit un grand nombre de châteaux.
Au XVIIIe siècle, les routes et la petite industrie se développent.
Louis Mandrin, contrebandier devenu le brigand le plus célèbre de France sévissait dans la région et disposait de plusieurs cachettes avant qu'il ne soit arrêté. La grotte de Mandrin demeure très réputée dans les contrées du Bugey Savoyard, est située non loin du village de Novalaise et du lac d’Aiguebelette.
Après l'Armistice du 22 juin 1940, le Bugey se trouve en zone libre, mais à proximité de la ligne de démarcation.
L'armée secrète est particulièrement active dans l'Ain : sur les huit camps de maquisards recensés en 1943[39], un certain nombre se situe dans le Bugey. Le plus ancien d'entre eux, le camp de Chougeat, qui regroupait une soixantaine de maquisards commandés par Hyvernat, a été établi dès [40].
À la suite du défilé, les représailles allemandes s’abattirent sur la région, notamment à Oyonnax où le maire Paul Maréchal et son adjoint, Auguste Sonthonnax, furent fusillés le [41].
Le Bugey étant une région typiquement calcaire, riche en carrières, les constructions bugistes sont traditionnellement construites en pierres, montées au mortier de chaux. Les pierres sont soit apparentes, soit jointoyées[43]. Lorsque les façades sont enduites à la chaux, les encadrements des portes et fenêtres, en pierre de taille, restent le plus souvent apparents.
Les portes des écuries sont typiques de la région et sont en général formées de deux vantaux qui encadrent une porte de service. Ces vantaux s'ouvrent eux-mêmes en deux parties : le haut ouvert seul permet l'aération pendant que le bas reste fermé pour empêcher les animaux de sortir, ou bien le haut fermé seul permet de faire de l'ombre pour garder le frais. Le linteau des portes des granges et des écuries est le plus souvent formé d'une poutre en bois cintrée, soutenue par des pierres de taille[44].
Les toits à deux pans sont très inclinés. Dans le sud du Bugey, la silhouette caractéristique des habitations est définie par les pignons couverts de lauzes disposées en escaliers (pignon à pas d’oiseaux ou pignon à redents). Sous le large avant-toit des habitations, particulièrement sur le plateau de Retord, se trouve une plateforme en bois qui sert à entreposer le bois. Le dreffia est le nom patois de ces réserves à bois.
Les grangeons, petits bâtiments typiquement bugistes, sont construits dans la vigne. Ils abritent le pressoir et les outils du vigneron. Ils possèdent des murs de pierres droits, une charpente de bois, un toit de tuiles, parfois un étage mansardé.
Les alignements de pierres planes, des lauzes, fichées debout en terre, forment des limites de propriétés typiques du Bugey.
Le Bugey est connu à la fin du XIXe siècle par le développement de l'entreprise des glacières[45], glace naturelle récoltée sur le lac de Sylans, avec une eau d’une grande pureté.
Le village bugiste comporte :
le four à pain, constitué d'une large voute ouverte, couverte de lauzes, au fond de laquelle se trouve le foyer proprement dit. Deux bancs de pierre contre les murs, sous la voûte, complètent l'édifice. Ces fours sont souvent encore utilisés dans le cadre d'animations locales ;
le lavoir, le plus souvent accolé à un abreuvoir et formé de deux plans inclinés en pierre se faisant face sous un abri ;
Le marc du Bugey est un alcool issu de raisins distillés vieilli au moins 3 ans (bien que l'on puisse trouver des marcs de 30 ans d’âge) en récipients de bois avant d'être livré à la consommation.
Les bugnes, une petite pâtisserie de la famille des beignets, associée à la période de Mardi gras.
Dans le Haut-Bugey, on peut citer la sauce Nantua dont le nom vient évidemment de la ville de Nantua ; elle accompagne principalement les quenelles (au brochet...etc)
Les diots du Bugey sont des saucisses fraîches finement hachées à base de porc. Réputées en Savoie et en Haute-Savoie, elles se consomment dans le Bugey arrosées de vin et cuites sur un feu de sarments de vigne[47].
La tarte à la lie de noix, galette couverte de purée de pommes de terre et de poireaux cuits dans la lie de noix, spécialité de Peyriat et des communes environnantes.
« Raphaël ne supportait son fardeau qu'au milieu de ce beau paysage, il y pouvait rester indolent, songeur, et sans désirs. Après la visite du docteur, il alla se promener et se fit débarquer à la pointe déserte d'une jolie colline sur laquelle est situé le village de Saint-Innocent. De cette espèce de promontoire, la vue embrasse les monts de Bugey, au pied desquels coule le Rhône, et le fond du lac ; mais de là Raphaël aimait à contempler, sur la rive opposée, l'abbaye mélancolique de Hautecombe. »
« Belley, capitale du Bugey, pays charmant où l'on trouve de hautes montagnes, des collines, des fleuves, des ruisseaux limpides, des cascades, des abîmes, vrai jardin anglais de cent lieues carrées […] »
André Chagny imagine au XXe siècle dans Les Origines du Bugey : histoire et légende, une origine mythique au nom de Bugey pouvant se résumer ainsi :
« Bugia est la compagne de Bel, petit-fils de Noé. À l'occasion de leur départ à travers le monde, Japhet, le père de Bel, donne à Bugia un petit sachet en lui indiquant qu'elle doit l'ouvrir seulement quand ils auront trouvés le pays de leurs rêves. Après une longue route, Bugia et Bel arrivent dans un endroit plaisant qui séduit Bugia. Bel décide de nommer l'endroit du nom de sa bien-aimée ; alors, Bugia vide sur le sol le contenu du sachet et le lendemain matin, le Bugey s’éveille couvert de vignobles, de fleurs et d’arbres formant ainsi une nature luxuriante. »
— André Chagny, Les Origines du Bugey : histoire et légende
Roger Vailland habita le hameau Les Allymes et s'inspirera de la vie des paysans et des ouvriers du Bugey pour plusieurs de ses romans (qui ont tous fait l’objet d’adaptations pour le cinéma et la télévision) :
Un jeune homme seul, qui conte la lutte des cheminots d’Ambérieu (rebaptisé « Sainte-Marie des Anges » dans son roman) ;
Le Mémorial des maquis de l'Ain et de la Résistance est située sur la commune de Cerdon, situé dans le Haut-Bugey. Sa construction est décidée par l'Association des anciens du maquis de l'Ain présidée par le colonel Henri Romans-Petit et débute le pour une inauguration le [50]. Elle est financée par l'État français, le département de l'Ain et des dons privés. Le corps d'un maquisard inconnu y est inhumé lors d'une cérémonie présidée par Gaston Monnerville le puis un cimetière réunissant 88 maquisards est ensuite créé puis inauguré le par le Général de Gaulle. La citation de Louis Aragon issue du dernier vers de La Chanson du franc-tireur de Louis Aragon « Où je meurs renaît la Patrie » est gravée sur le monument[51].
↑Seules 17 collectivités territoriales ont reçu cette décoration dont trois dans le département de l'Ain : Oyonnax et Nantua, mais également Meximieux située dans la Côtière.
Références
↑[Raverat 1867] Achille Raverat, Les vallées du Buge : Excursions historiques, pittoresques et artistiques dans le Bugey, la Bresse, la Savoie et le Pays de Gex, vol. 2, .
↑Mémoires, société historique de Genève, t. XIV, p. 240
↑ a et b[Philippon 1851] Édouard Philipon et Paul Lucien, Dictionnaire topographique du département de l'Ain comprenant les noms de lieu anciens et modernes, , 636 p. (lire en ligne), p. 71-72.
↑Mémoires, société historique de Genève, t. IX, p. 21 3
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↑[Reymond 1919] Maxime Reymond, Les origines de la maison de Savoie, .
↑Les différents actes sont étudiés dans [Ripart 1999] Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), t. 2 (thèse sous la direction d'Henri Bresc, 3 volumes), Université de Nice, , p. 496-695.
↑ a et b[Ducourthial 2008] Cyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (ISBN978-2915797350, lire en ligne), p. 223 et suivantes.
↑[Demotz 2003] Francois Demotz, « Aux origines des Humbertiens : les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne », dans Aux origines des Humbertiens : les Rodolphiens et le royaume de Bourgogne, Ripaille, , p. 26-43.
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