Juillet : à la suite d’un article jugé séditieux intitulé « l’Africain a-t-il un Dieu ? », publié le dans on journal l’African Morning Post, Nnamdi Azikiwe doit quitter la Gold Coast pour le Nigeria[10].
10 novembre, Brésil : le président Getúlio Vargas, par un coup d’État présidentiel, impose une nouvelle dictature, qu’il baptise l’Estado Novo (État nouveau). Le chef du parti intégralistePlínio Salgado se présente aux élections à la présidence contre le protégé de Vargas. Le gouverneur de São Paulo, Armando Sales de Oliveira(pt), regroupe tous les tenants de la República Velha. L’issue du scrutin paraissant incertaine, Vargas prétexte la découverte du Plan Cohen le 29 septembre, complot communiste forgé de toutes pièces, pour supprimer les élections, dissoudre le Congrès et se donner des pouvoirs dictatoriaux. C’est le début de l’Estado Novo (fin en 1945). L’État d’urgence est proclamé et une nouvelle constitution est imposé par Vargas[16]. Un plébiscite était prévu mais ne sera jamais organisé[17]. Le président légifère par décret. La presse est soumise à la censure. Une force de police spéciale est créée pour éliminer toute résistance au régime, au besoin par la torture. Les partis politiques sont dissous le 2 décembre[18]. Vargas s’appuie sur le peuple et la bourgeoisie des villes contre les grands propriétaires et réussit à neutraliser ou désarmer ceux d’entre eux qui comme coronéis locaux, lui font de l’opposition[19].
Vargas offre au dirigeant d’extrême droite Plínio Salgado (intégraliste) un poste au gouvernement comme ministre de l’éducation, que celui-ci refuse[16].
Vargas met en place un régime corporatiste directement inspiré du fascisme italien. Le mouvement ouvrier est totalement encadré par l’Estado Novo. Une bureaucratie syndicale cooptée fait son apparition et le nombre d’adhérents passe de 180 000 en 1930 à 475 000 en 1945[20].
Asie
Février, Inde : le Congrès national indien remporte près de la moitié des sièges aux élections. Il forme des gouvernements dans la plupart des provinces, obtenant la majorité absolue dans 6 provinces sur 11[21].
28 juillet : le Japon envahit la Chine ; les troupes japonaises prennent Pékin, puis Tianjin deux jours plus tard. Les opérations principales suivent deux lignes de chemin de fer parallèles en direction du sud, Pékin-Hankou et Tianjin-Pukou[27].
20-21 mars : début de la révolte des Kurdesalevis menée par Seyid Riza à Dersim, avec la destruction du pont qui relie à Pah à Kahmut ; elle est durement réprimée par l’armée turque lors d’une série d’opérations militaires (fin en 1938)[37].
8 mai : la convention de Montreux abroge définitivement le système capitulaire en Égypte avec transfert des compétences des tribunaux consulaires aux tribunaux égyptiens[39]. Des compagnies étrangères sont égyptianisées avec instauration de quotas d’employés et de cadres égyptiens. La Compagnie du canal de Suez doit accepter une augmentation de la redevance payée à l’Égypte et un accroissement du personnel égyptien.
29 mai : le sandjak d’Alexandrette est séparé de la Syrie et devient une région sous administration de la SDN[41]. Sous la pression des milieux cléricaux et coloniaux, Jamil Mardam Bey est contraint d’accepter des amendements au traité de 1936 renforçant les minorités et satisfaisant les intérêts économiques français.
15 juin : le roi d’Irak Ghazi Ier crée la radio d’El-Zohour , composée de trois stations, dont deux situées dans le palais royal de Bagdad, qu’il utilise pour diffuser des messages affirmant ses positions pro-nazies et son désir d’annexer le Koweït[42].
19 juin, Irak : les socialistes de la Jama’at al-Ahali quittent le gouvernement et leurs chefs optent pour l’exil[43].
Une commission d’enquête présidée par lord Peel est chargée de juger de la situation en Palestine. Son rapport est publié le 7 juillet. Il préconise un partage de la Palestine : la plus grande partie du littoral de la Galilée reviendrait aux Juifs. Au centre, un corridor reliant Jérusalem à la mer resterait sous domination britannique. Tout le reste du pays formerait un État arabe fusionnant avec la Transjordanie. Le plan Peel est refusé catégoriquement par les Arabes, qui refusent de céder aux Juifs la région la plus riche sur le plan économique. Certains modérés proposent un État unitaire palestinien, avec garantie des droits aux minorités et liberté d’immigration juive dans certaines proportions, mais le comité suprême réclame l’indépendance immédiate et l’arrêt de l’immigration. Les sionistes sont partagés, entre modérés et radicaux, qui décident d’organiser leur propre force militaire, l’Irgoun. David Ben Gourion est favorable au Plan Peel, mais de nombreux sionistes s’y opposent. Ils seront majoritaires lors du congrès sioniste de Zurich de 1937.
29 juillet : le roi d’Égypte Farouk Ier, qui a atteint sa majorité, prête serment à la Constitution devant l’Assemblée. Il tente d’imposer le serment islamique (Bay’a) à son investiture. Le gouvernement wafdiste s’y oppose et le souverain s’incline[49].
8 septembre[51] : les nationalistes de tous les pays arabes se réunissent au congrès de Bludan, en Syrie, afin de coordonner leur action antisioniste après le refus du plan Peel[52].
26 septembre : le commissaire britannique pour la Galilée, Lewis Andrews, accusé de préparer l’expulsion des Arabes de la région, est assassiné. Les britanniques dissolvent le comité suprême arabe et arrêtent plusieurs de ses membres. Le mufti est relevé de toutes ses fonctions officielles et s’enfuit au Liban (12 octobre) où il demeure en résidence surveillée[53].
L’agitation reprend en Palestine. Elle s’étend à travers tout le pays, particulièrement dans les régions rurales où des bandes armées attaquent les voies de communications et les implantations juives. Dans les grandes villes, les révoltés parviennent un temps à prendre le contrôle des vieux quartiers du centre-ville. Tout Arabe accusé de collusion avec les sionistes ou les Britanniques est exécuté. Les druzes palestiniens préfèrent collaborer avec les sionistes. Leurs villages sont attaqués par les musulmans. La répression des Britanniques, rejoints par une partie des notables arabes, est très dure. La loi martiale est établie[54].
14 novembre : « dimanche noir ». Six Arabes sont tués par l’Irgoun dans plusieurs fusillades à Jérusalem. Les autorités britanniques établissent le couvre-feu[53].
6 janvier : recensement soviétique. Les résultats étant inférieurs à ceux attendus, ils sont annulés et les organisateurs arrêtés, fusillés ou déportés sur ordre de Staline[58].
14 mars : encycliqueMit brennender Sorge de Pie XI « sur la situation de l’Église catholique dans l’Empire allemand », condamnant le nazisme[60]. C’est le premier document pontifical évitant le latin et adoptant, vu la gravité du sujet, une langue moderne.
12 décembre : première élections générales depuis la Révolution en Union soviétique[72]. Triomphe du parti communiste, grâce au système du candidat unique.
Le SDAP (parti socialiste) renonce à la lutte des classes et au désarmement aux Pays-Bas[75].
Allemagne
30 janvier : la loi d’habilitation de 1933 est renouvelée par le Reichstag, qui reconduit les pleins pouvoirs d'Adolf Hitler pour quatre ans[76]. Dans un discours prononcé le même jour au Reichstag, Hitler résume sa politique intérieure et étrangère, et tire le bilan des quatre premières années de son régime.
6 février : lancement à Hambourg de l’Admiral Hipper, premier cuirassé lourd de la marine de guerre allemande[77].
9 mars : déportation dans les camps de concentration de 2 000 individus accusés d’« atteinte aux bonnes mœurs » à la suite d'un ordre de Himmler du [78].
1er juillet : arrestation du pasteur Martin Niemöller. Après huit mois de détention, il passe en jugement devant le Sondergericht le qui ne retient pas les accusations d’avoir clandestinement attaqué l’État. Libéré, il est arrêté par la Gestapo. Il restera en camp de concentration jusqu’en 1945[83]. Au cours de l’été 1937, 800 pasteurs et laïcs militants de l’Église confessante sont arrêtés[84].
Reichswerke Hermann Göring, conglomérat industriel fondé par l’État pour regrouper toutes les sociétés exploitants le minerai de fer et relancer les mines abandonnées[85].
14 décembre : décret de « lutte préventive contre le crime » instituant l’arrestation préventive des « asociaux ». Il vise les mendiants, les vagabonds, les Tsiganes, les prostituées, les alcooliques atteints de maladies contagieuses[93]...
15 décembre : ouverture du premier camp de concentration uniquement réservé aux femmes à Lichtenburg[94].
8 février : prise de Malaga par les nationalistes aidés par le corps expéditionnaire italien[96]. La population s’enfuit sous la protection de l’escadrille d’André Malraux.
20 février : le comité de non-intervention interdit l'envoi de tout nouveau volontaire non-espagnol dans chacun des deux camps. L’ambassadeur italien à Londres Dino Grandi fait savoir que son pays ne veut pas rapatrier les volontaires déjà présents. Les forces d’intervention italienne du Corpo Truppe Volontarie comptent alors 70 000 hommes, avec un matériel considérable (763 avions, 81 blindés légers, 542 canons, 656 mortiers, 90 navires) pour soutenir Franco qui ne dispose alors que de 25 000 hommes[97].
3-8 mai : événements de mai. Lutte des militants de la CNT et du POUM à Barcelone contre la tentative par le PCE et la police de récupérer un standard téléphonique qu’ils détenaient[96].
6 mai : la centrale anarchiste intervient pour mettre fin à cette lutte fratricide. Le POUM est dissous, ses dirigeants arrêtés[96].
1er juillet : la hiérarchie catholique publie une « Lettre collective » exprimant sa position dans la guerre. Elle prend officiellement position pour les nationalistes[96].
9 août : création du Service d’information militaire (SIM, Servicio de Información Militar) organisme de contre-espionnage républicain contrôlé par le Komintern[103].
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