Au sein du département ariégeois, l'on peut distinguer trois grandes zones[4] :
1- la plaine d'Ariège, située dans le nord du département, est constituée de plaines, de collines et de faibles vallons où l'agriculture est très présente. Une partie du Lauragais s’étend sur le nord-est du département. Deux rivières importantes, l’Ariège et la Lèze, traversent la plaine du sud au nord. Le paysage de parcelles céréalières domine avec la culture du maïs et du tournesol et avec des prairies ;
2- le piémont pyrénéen regroupe le massif du Plantaurel et les collines prépyrénéennes inférieures à 1 000 m. Diverses structures géologiques forment des paysages contrastés comme la vallée de Foix dans son massif granitique ou la région de Lavelanet avec ses marnes et son calcaire ;
3- le haut pays ariégeois représente les hautes montagnes des Pyrénées dépassant les 1 000 m d'altitude. La pique d'Estats, le pic du Montcalm et le pic du Port de Sullo sont les points culminants du département avec 3 143 m, 3 077 m et 3 072 m respectivement. La forêt domine le paysage, où cohabitent des essences de résineux avec des feuillus comme les châtaigniers, les robiniers faux-acacias, les frênes et les hêtres.
Une demande au Conseil d'État a été déposée en 2005 afin de renommer le département en Ariège-Pyrénées[6]. Selon les défenseurs de ce projet, la mention « Pyrénées » permettrait de mieux situer le département afin de le promouvoir dans toute la France. La demande a été rejetée[réf. nécessaire].
Au , la région Midi-Pyrénées, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Languedoc-Roussillon pour devenir la nouvelle région administrative Occitanie.
« De tradition républicaine et laïque depuis la IIIe République, l'Ariège est solidement tenue par le Parti socialiste, même si, ces dernières années, la droite est parvenue à enfoncer quelques coins de la forteresse. »[7]
Il n'en demeure pas moins qu'avec une représentation parlementaire très majoritairement issue du PS jusqu'en 2017[Note 2], et un Conseil départemental dont 22 des 26 élus en 2015 sont membres ou proches de ce parti, l'orientation politique du département est clairement identifiée. En 2007, c'est le département qui a le plus voté pour Ségolène Royal (59,56 %). En 2012, c'est le troisième département de France qui vota le plus pour François Hollande avec 64,69 % juste derrière la Corrèze et la Seine-Saint-Denis.
L'Ariège se distingue encore une fois du reste du territoire et confirme son ancrage à gauche en plaçant en tête (deuxième département après la Seine Saint-Denis), lors de l'élection présidentielle de 2017, le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon avec 26,77 % des suffrages exprimés, suivi par Marine Le Pen avec 21,70 %. Arrive en troisième position Emmanuel Macron avec 20,91 %. François Fillon n'arrive qu'en quatrième position avec 12,74 % des suffrages exprimés, il s'agit du plus mauvais score du candidat Les Républicains sur tout le territoire national. Chose tout à fait inédite en Ariège, qui avait pourtant depuis le début de la Ve République placé à chaque élection présidentielle le candidat du Parti socialiste en tête, ce dernier (Benoît Hamon) n'arrive qu'en cinquième position avec 7,86 %. Les autres candidats ne dépassent pas la barre des 5 % des suffrages exprimés.
Coup de tonnerre en Ariège lors des élections législatives de 2017 où pour la première fois depuis 89 ans, la « forteresse socialiste » est tombée au soir du 1er tour. En effet aucun député socialiste ne représente dès lors le département, tous éliminés dès le 1er tour. Les candidats de la France insoumise sont élus au second tour à une courte majorité dans les deux circonscriptions que compte le département face aux candidats d'En Marche. L'Ariège se distingue une fois de plus au niveau national, seul département à donner la totalité de ses sièges à la France Insoumise.
Lors des élections législatives de 2022, la députée LFI de la 1ère circonscription Bénédicte Taurine est réélue. La deuxième circonscription est remportée par le dissident PS Laurent Panifous. Après l'invalidation de l'élection de la députée LFI le 27 janvier 2022 par le Conseil constitutionnel en raison de la présence de bulletins litigieux du RN au premier tour du scrutin, celle-ci est largement battue au second tour de l'élection partielle du 2 Avril 2023 par la dissidente socialiste Martine Froger.
La parité homme/femme est bien respectée pour les députés (Mme Martine Froger et M. Laurent Panifous).
Climat
Le département est à la limite orientale de la prépondérance océanique dans le régime des pluies, mais d'autres influences se font sentir :
méditerranéenne, notamment visible par la végétation des collines du piémont, de la vallée de l'Ariège vers Tarascon et du Pays de Sault ;
continentale dans les vallées pyrénéennes (nombreux orages, amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit).
Il n'y a pas de tendance marquée à la sécheresse estivale : le flux de nord-ouest apporte des pluies tout au long de l'année. La pluviométrie, modérée sur le piémont et dans certaines vallées abritées (cumuls de 700 à 1 000 mm/an), s'accroît sensiblement sur les massifs et dans les hautes vallées (1 000 à 1 800 mm). Les versants exposés au nord-ouest sont logiquement les plus humides (Aulus-les-Bains, Orlu…), ainsi que toutes les crêtes frontalières qui subissent aussi le flux de sud-ouest alors que celui-ci est peu actif ailleurs (effet de foehn). L'enneigement est fréquent au-dessus de 1 000 m, durable plusieurs mois de suite au-dessus de 1 500 à 2 000 m. Des espaces péri-glaciaires existent au-dessus de 2 500 m (le seul glacier ariégeois se trouve au Mont Valier, près de Castillon-en-Couserans).
Les températures sont douces sur le piémont : à Foix, il fait en moyenne +5 °C en janvier et +19 °C en juillet. Elles déclinent rapidement avec l'altitude : à l'Hospitalet (1 430 m), on relève 0 °C en janvier et +14 °C en juillet.
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Dans le secteur de la haute vallée de l'Ariège, l'extraction du talc constitue la seule activité minière du département après l'échec de la relance de la mine de tungstène de Salau en 2020. L'usine de traitement du talc de Luzenac, approvisionnée par la carrière de Trimouns, produit environ 400 000 tonnes par an soit 10% du talc mondial. Tarascon-sur-Ariège a pu conserver une petite unité d'aluminerie sous contrôle chinois et issue du démantelement de Pechiney et voir se développer un sous-traitant de l'aéronautique. Elle est complétée par le tourisme avec les stations de sports d'hiver (Ax 3 Domaines, Ascou-Pailhères, Plateau de Beille, Les Monts d'Olmes, le Chioula, Étang de Lers, Guzet, Goulier Neige et Mijanès-Donezan).
Dans le secteur de Lavelanet, l'industrie textile qui était majoritaire voire exclusive a presque complètement disparu entre les années 1980 et 2000, marquées par la fin des artisans sous-traitants et des grands groupes industriels comme Roudière. Il ne reste que quelques entreprises qui essaient de tenir face à la concurrence nord-africaine et asiatique, notamment l'usine Sage de Laroque-d'Olmes, héritière de l'entreprise Michel Thierry, spécialiste des tissus pour l'automobile.
Dans le secteur de Pamiers, l'industrie de la métallurgie, de l'aéronautique et de la chimie y sont principalement présentes. La métallurgie, avec l'usine Aubert et Duval, produit notamment des pièces forgées pour l'industrie aéronautique et énergétique. L'aéronautique se distingue grâce à plusieurs entreprises de sous-traitance (tels que Recaero et Maz'Air), partenaires des constructeurs d'avions. La chimie est, quant à elle, représentée par l'industrie de la peinture avec Maestria et l'Alliance Maestria qui regroupe plusieurs entreprises de la peinture du bâtiment jusqu'à l'aéronautique. Dans la chimie, il y a également l'usine Étienne Lacroix. Située sur la commune de Mazères, elle y fabrique principalement des feux d'artifice et des pièces pyrotechniques.
Pour le secteur de Saint-Girons, l'industrie est représentée principalement par la fabrication du papier avec l'usine de la Moulasse à Eycheil qui produit du papier à cigarettes et la Papeterie Léon Martin fondée en 1895 à Engomer, toujours familiale et indépendante, qui propose des papiers fins, techniques et spéciaux. Une diversification volontaire a été opérée et réussie dans l'agglomération dès la fin des années 1980 avec différentes unités de production dans l'agroalimentaire, la plasturgie, les biotechnologies... permettant notamment d'attribuer la quasi-totalité des lots disponibles sur la zone industrielle du Couserans à Lorp-Sentaraille et Caumont. La zone d'activités agroalimentaire et artisanale du Pitarlet a été créée à Prat-Bonrepaux sans mobiliser efficacement des entreprises pour s'y implanter du moins jusqu'en 2024.[non neutre]
Concentrée principalement dans le Vicdessos et la Haute Ariège, la production hydroélectrique de l'Ariège représente environ le cinquième de la production pyrénéenne. En effet, la centrale hydroélectrique d'Aston possède la plus grosse capacité de production annuelle de la chaîne des Pyrénées (392 millions kWh). Avec celles d'Orlu et de l'Hospitalet-près-l'Andorre, ces trois centrales sont les plus importantes du département en capacité de production. L'aménagement hydroélectrique ariégeois peut produire pour une ville de 600 000 habitants. Les grands établissements industriels utilisent l'énergie ainsi produite sans compenser la disparition de l'aluminerie Pechiney d'Auzat en 2003.
Majoritairement montagneux et rural, le département de l'Ariège est longtemps resté à l'écart des principaux axes de transport qui desservent les littoraux et les principales vallées. Le chemin de fer est arrivé dans le département en 1861 via la ligne de Toulouse à Puigcerda, la seule à demeurer ouverte à ce jour dans le département[8]. Outre les trains TER Occitanie, cette voie est néanmoins desservie par des Intercités en provenance de Paris-Austerlitz.
Il n'existe aucun franchissement routier ouvert à la circulation qui permette de rallier directement l'Espagne et Andorre depuis l'Ariège ; seuls des chemins pédestres traversent la frontière au niveau des cols les moins élevés, comme le port d'Orle (2 328 m), le port de Salau (2 087 m) ou le port de Rat (2 539 m). Pour rejoindre l'Espagne, il convient de transiter par le Pas de la Case, et donc une partie du département voisin des Pyrénées-Orientales.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
267 435
251 318
251 850
250 436
246 298
244 795
240 601
237 619
227 491
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
219 641
210 527
205 684
198 725
172 851
167 498
161 265
155 134
145 956
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
140 010
137 192
138 478
137 857
135 725
136 455
137 205
146 289
152 286
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
153 067
154 596
155 339
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[9] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[10] puis population municipale à partir de 2006[11].)
Histogramme de l'évolution démographique
Communes les plus peuplées
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
L'Estive : scène nationale située sur la commune de Foix, elle propose des spectacles tout au long de l'année.
Festival MiMa : festival des arts de la marionnette. Il se déroule sur la commune de Mirepoix tous les ans au mois d'août.
Festival Les Théâtrales en Couserans : festival de théâtre ayant pour objectif de promouvoir et diffuser tous types de spectacles vivants. Il se déroule à Saint-Girons et dans les bourgs du Couserans tous les ans durant la période estivale. Michel Larive en a été le président pendant de nombreuses années avant d'être élu député de la 2e circonscription de l'Ariège en juin 2017[12].
Musique
Mirepoix Musique promeut la musique classique à Mirepoix.
Marie Laforêt (1939-2019), chanteuse et actrice qui se définit elle-même comme « ariégeoise ». Petite-fille de Louis Doumenach, dirigeant d'une entreprise d'effilochage de textile à Lavelanet.
Marie-Louise (née en 1876 à Mirepoix) et Raymond Escholier (né en 1882 à Paris), auteurs en collaboration de romans "régionalistes" dont Cantegril, prix Fémina 1922.
Marcel Pagnol (1895-1974), romancier, dramaturge et cinéaste, était professeur à l'École Supérieure de Mirepoix.
Adelin Moulis (1896-1996), poète, historien et folkloriste. Né à Fougax-et-Barrineuf, mort à Mazères.
Raymond Abellio (Georges Soulès) (1907-1986) philosophe, romancier. Famille paternelle originaire d'Ax-les-Thermes et famille maternelle de Seix en Haut-Couserans.
Michel Cosem, né en 1939, éditeur, écrivain, a vécu longtemps en Ariège, auteur de L'Ariège : vérités et émotions, photogr. Fabien Boutet . coll. "Patrimoine & territoires", 2013.
Théophile Delcassé (1852-1923), homme politique, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, en particulier lors de la conclusion de l'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne, né à Pamiers.
Pierre Dumas (1891-1967), né et mort à Saint-Martin-d'Oydes (une avenue y porte son nom), écrivain et journaliste, grand résistant connu sous le nom de « st Jean », homme politique, député de la Haute-Garonne.
François Verdier (1900-1944), né à Lézat-sur-Lèze, résistant ariégeois choisi par le général de Gaulle pour devenir le chef des Mouvements Unis de la Résistance du Sud-Ouest. Il est mort assassiné par la Gestapo en 1944 en forêt de Bouconne.
André Trigano (1925-2024) Officier de la Légion d'honneur. Il fut maire de Mazères durant 24 ans, conseiller général du canton de Saverdun et député de la 2e circonscription de l'Ariège de 1993 à 1997. Maire de Pamiers, il est aussi le frère de Gilbert Trigano, cofondateur du Club Med.
Selon le recensement général de la population du 1er janvier 2008, 25,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Ariège dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
↑Douze des quinze législatures de la Ve République ont vu les Ariégeois n'élire que des socialistes à l'Assemblée.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Références
↑ abc et dAdolphe (1813-1881) Auteur du texte Joanne, Géographie du département de l'Ariège / par Adolphe Joanne,..., (lire en ligne)
↑A. Genna, Carte géologique harmonisée du département de l’Ariège (Notice technique - Rapport final), BRGM, (lire en ligne), p. 10.
Voir aussi p. 430 (carte) et p. 431 (légende) (les couches géologiques de la carte p. 130 ne sont pas nomenclaturées selon le format standard - qui est cependant minutieusement cité dans la légende -, mais avec des numéros que l'on retrouve dans la légende p. 131).
↑Dossier de Presse, Plan Rail Midi-Pyrénées 2007-2013, La ligne Portet-Tarascon : historique et caractéristiques de la ligne, avril 2011, p. 11 lire (consulté le 11 novembre 2011).
Claudine Pailhès, L'Ariège des comtes et des cathares, Toulouse, Milan Éditions, , 303 p. (BNF35553690).
Claudine Pailhès, La Vie en Ariège au XIXe siècle, Pau, Éditions Cairn, coll. « La vie au quotidien », , 347 p. (BNF41389191) [ce livre est réédité par Cairn, en 2015].
Claudine Pailhès, Ariège : archives remarquables, Portet-sur-Garonne, Loubatières, coll. « Collection dirigée par François Bordes », , 183 p. (ISBN978-2-86266-711-9, BNF44296805).
Claudine Pailhès, Les Ariégeois de la Grande guerre : la mémoire familiale, Foix, Conseil départemental de l'Ariège-Archives départementales de l'Ariège, , 133 p. (BNF45415672).