11-13 février : conférence des pays consommateurs de pétrole à Washington ; ils décident de créer un groupe de coordination énergétique qui se réunit à Bruxelles de mars à novembre[1],[2].
8 février : coup d’État militaire en Haute-Volta. Aboubacar Sangoulé Lamizana suspend la constitution, l’assemblée nationale et toutes les activités politiques. Il constitue un Gouvernement national pour le renouveau composé de 12 militaires et 4 civils[9].
21 avril : des rebelles Toubou commandés par Hissène Habré enlèvent trois Européens dans le Tibesti au Nord du Tchad. Le médecin allemand Christophe Satewen est rapidement relâché contre rançon, le coopérant français Marc Combe réussit à s’évader, mais l’archéologue française Françoise Claustre reste en détention. Elle n’est libérée contre rançon que le [14].
2 juin : une nouvelle Constitution au Mali est adoptée par référendum avec 99,71 % de oui[16]. Les militaires restent seuls au pouvoir avec un parti unique.
11 juillet : signature d’un traité d’amitié et de coopération entre la Somalie et l’Union soviétique[17].
Juillet, Mali : 100 000 réfugiés victimes de la sècheresse sont installés dans une trentaine de camps dans les environs de Gao ; en août, des pluies diluviennes mettent fin à la sècheresse[19].
12 septembre : révolution éthiopienne. L’empereur d’ÉthiopieHailé Sélassié Ier est renversé par l’armée. Le régime du négus s’effondre, victime de son incapacité à lutter contre la famine et à adopter des réformes politiques et sociales indispensables. La constitution de 1955 est abolie, le Parlement est dissout et des centaines de dignitaires du régime arrêtés[22]. Un conseil militaire (Derg) remplace l’empereur par le prince Asfa Wossen, souverain constitutionnel[23].
23 novembre, Éthiopie : Aman Andom, chef d'État de facto, est assassiné par le Derg ; le jour même le Derg fait exécuter 57 dignitaires de l'ancien régime. Le 20 décembre, un « Programme en dix points » annonce les buts de la révolution éthiopienne, « nationale » et « socialiste »[22]. Il s’inspire des méthodes maoïstes, nationalise le commerce et l’industrie, collectivise les terres. Il doit faire face aux tensions centrifuges (Érythrée, Ogaden) qui menacent l’intégrité territoriale d’une Éthiopie multiethnique.
16 décembre : des troupes maliennes pénètrent en territoire voltaïque et le sergent Djilou Koussoubé est tué à Gassegalo[31]. Début d’un conflit frontalier entre le Mali et la Haute-Volta (fin en 1985)[32].
une déclaration en huit points est signée par le Secrétaire d’État américain Henry Kissinger et le ministre panaméen des Affaires étrangères Juan Tack. Elle marque la reprise des pourparlers entre Panama et les États-Unis pour la renégociation du traité de 1903 sur la zone du canal[34].
11 mars : « déclaration de principes du gouvernement du Chili »[35] ; les militaires rendent public un « manifeste » dans lequel ils affirment que le régime ne serait pas une parenthèse et qu’ils ambitionnent la création d’une « démocratie purgée de ses vices »[36].
15 mars : Ernesto Geisel prend ses fonctions de président du Brésil. Il s’attache à la libéralisation sous contrôle de la vie politique. Arrivé au pouvoir, le général Ernesto Geisel et son conseiller le général Golbery lancent un processus d’ouverture (distensão) qui répond essentiellement à un souci de remédier à des problèmes internes à l’institution militaire[38]. En vue des élections législatives de novembre, la censure de la presse est levée, et les élections sont moins truquées qu’à l’accoutumée.
3-4 avril : la pire éruption de tornades, dite du « Super Outbreak », en Amérique du Nord a lieu. Les 148 tornades font 330 morts et 5 484 blessés dans treize États américains et l’extrême sud-ouest de l’Ontario au Canada[39].
1er juillet, Argentine : mort de Juan Perón qui laisse la place à sa femme Isabel, alors vice-présidente. Comme elle n’a aucune expérience du pouvoir, c’est son conseiller José López Rega qui impose ses vues[41]. Il lance l’escadron de la mort de l’Alliance argentine anticommuniste (AAA) dans la répression politique. L’état de siège est proclamé sur tout le territoire le 6 novembre. Sur le plan économique, l’inflation s’envole. Les différentes factions du péronisme éclatent. Deux groupes péronistes, les Montoneros et la Jeunesse péroniste, annoncent la reprise de la lutte armée. Isabel trouve comme parade de procéder à des augmentations de salaire, ce qui alimente une dangereuse spirale inflationniste[36].
20 août : institution d’un Programme d’emploi minimum (PEM) au Chili consistant à offrir des travaux d’utilité publique faiblement rémunérés aux chômeurs[44], mise en place en mars 1975.
23 octobre : la déclaration de Cocoyoc, au Mexique, condamne l’ordre économique mondial et propose de le refondre pour permettre une meilleure répartition des richesses[48].
15 décembre : au Nicaragua, l’opposition fonde une Union démocratique de libération (Unión Democrática de Liberación, UDEL)[51]. L’Église catholique critique les exactions des militaires. L’opposition au régime est générale, mais reste divisée quant à la stratégie à adopter : négociation avec Somoza (États-Unis et UDEL) ou abattre le régime (FSLN). Le FSLN lui-même est divisé en trois tendances[36].
30 décembre : loi de réforme agraire au Honduras[53] lancée parallèlement à un plan national de développement économique, qui prévoit la participation active de l’État. Le plan bénéficie du soutien des organisations syndicales, mais les secteurs patronaux critiquent l’interventionnisme de l’État qui se concrétise par la création le 29 juillet de la Corporation nationale d’investissements (Corporación Nacional de Inversiones, CONADI)[54],[55].
Inde : à Ahmedabad, au Gujerat, des élèves d’une école d’ingénieur qui s’insurgent depuis le contre l’augmentation du prix des repas de la cantine scolaire, affrontent la police qui tente d’intervenir. Certains d’entre eux sont arrêtés. En solidarité, les étudiants de l’université appellent à former un bandh(en) le 10 janvier, qui tourne à l’émeute à Ahmedabad et Vadodara où la police tire sur la foule[56]. Le 25 janvier, les étudiants, rejoints par les syndicats ouvriers, organisent une grève dans tout l’État qui conduit à des affrontements avec la police dans au moins 33 villes. Les émeutes provoquées par la hausse des prix alimentaires se répandent du Gujerat vers le Maharashtra), puis au Bihâr (mars). Le 16 mars, le Gujerat est placé sous le president’s rule (gouvernement direct du pouvoir central)[57].
27 janvier - 10 février : le Parti birman du programme socialiste (BSPP) remporte les élections en Birmanie[60]. Le 2 mars, en vertu de la nouvelle Constitution, le pouvoir est transféré du parti unique du Conseil révolutionnaire militaire à une Assemblée du Peuple[58]. Ne Win est élu immédiatement président de la république et Sein Win devient premier ministre et forme un gouvernement avec d’autres anciens dirigeants militaires (fin en 1977)[61]. Les insurrections ethniques qui éclatent dans les États kachin et shan, continuent à refuser l’accès d’importantes régions (surtout la partie birmane du Triangle d’or, fournisseur essentiel du marché mondial de l’opium) au contrôle du gouvernement. L’insurrection du Parti communiste de Birmanie garde le soutien officiel de la Chine. U Nu, réfugié en Thaïlande, appelle sans succès au renversement du gouvernement Ne Win.
18 mars : prise d’Oudong, ancienne capitale royale du Cambodge, par les Khmers rouges. La ville est rasée et la plupart de ses 20 000 habitants sont déportés ou exécutés[62].
5 avril : un gouvernement provisoire d’union nationale dirigé par Souvanna Phouma et un conseil politique consultatif dirigé par Souphanouvong sont mis en place au Laos[63]. Un accord prévoit le retrait de toutes les forces étrangères et la neutralisation de Vientiane et de Luang Prabang.
27 avril : le parti du Congrès du Sikkim enlève tous les sièges de l’Assemblée[66].
13 mai, Birmanie : début d’une grève des ouvriers du pétrole à Chauk pour de meilleurs salaires. Le 6 juin, la vague de grèves atteint les cheminots et les ouvriers des filatures de Rangoon. Le gouvernement envoie des troupes, qui tirent sur les grévistes[67].
Juillet : la guérilla du Mustang, enclave tibétaine du Népal, est désarmée par l’armée népalaise après que les gouvernements américains et népalais lui ont retiré leur aide[70].
5 octobre : une nouvelle Constitution est approuvée par l’assemblée nationale en Thaïlande. Elle légalise les partis politiques à l’exception du Parti communiste[71].
5 - 11 décembre : les funérailles du secrétaire général des Nations unies U Thant sont l’occasion de manifestations antigouvernementales en Birmanie[73].
18 janvier : accord du « kilomètre 101 » entre Israël et Égypte à la suite de la navette de Henry Kissinger des 10-18 janvier. Les forces israéliennes se retirent sur une ligne distante d’environ 20 km du canal de Suez. Une zone tampon est créée entre les deux armées et occupée par la FUNU[77].
13-14 février : réunion à Alger des chefs d’État d’Algérie, d’Arabie saoudite, d’Égypte et de Syrie. Le 14 ils publient un communiqué qui réaffirme les décisions du VIe sommet de la Ligue arabe de 1973. Les ministres des Affaires étrangères d’Égypte et d’Arabie saoudite, Ismaïl Fahmi et Omar Sakkaf, sont dépêchés à Washington auprès d’Henry Kissinger et du président Nixon (15-19 février)[78]. L’Arabie saoudite conditionne la fin de l’embargo à un désengagement d’Israël du Golan[79]. Israël refuse un retrait total et les tensions reprennent sur le Golan.
11 mars : loi établissant une région autonome du Kurdistan irakien, qui place la moitié des populations kurdes hors du périmètre officiel. Le 12 mars, l’insurrection armée kurde, soutenue par l’Iran, reprend[80]. Après les bombardements sur Qaladze (24 avril) Halabja (27 avril) et Galala (29 avril)[81], les forces armées officielles reprennent le contrôle des plaines début mai, mais les régions montagneuses restent entre les mains des rebelles.
18 avril : le « Parti de la libération islamique » commet un attentat contre l’Académie militaire d’Héliopolis, près du Caire, qui vise le président Sadate. Il fait onze morts et 27 blessés[82]. C’est un des premiers attentats perpétrés en Égypte par des groupes islamistes se réclamant de la pensée de Sayyid Qutb. Ils sont démantelés par une répression policière efficace.
31 mai : un accord syro-israélien est signé. Les forces israéliennes acceptent de se retirer au-delà de la ligne de juin 1967 en échange de fournitures d’armes américaines[77].
12 - 18 juin : Richard Nixon effectue au Proche-Orient un voyage triomphal consacrant la diplomatie américaine ; Égypte (12-14), en Arabie saoudite (14-15), Syrie (15, rétablissement des relations diplomatiques), Israël (16-17), Jordanie (17)[83].
5 octobre : le gouvernement irakien installe à Erbil la première assemblée régionale kurde composée de partisans du régime baasiste[84].
26 - 29 octobre : l’OLP est déclarée par une conférence des chefs arabes à Rabat « seul et unique représentant du peuple palestinien »[85].
12 février, Espagne : dans son discours devant les Cortes, le Premier ministre Carlos Arias Navarro annonce un plan de libéralisation : élection de maires et du conseil municipal, élargissement de la fraction élue des Cortes, libéralisation des associations politiques et syndicales. Le projet n’arrivera pas à terme, les franquistes intransigeants en bloquant la réalisation[92].
1er avril : James Callaghan, le secrétaire au Foreign Office, réclame une renégociation des conditions d’adhésion de la Grande-Bretagne à la CEE. Après la chute du gouvernement conservateur d’Edward Heath, très favorable à l’Europe, le travailliste Harold Wilson entend renégocier les conditions d’entrée de son pays dans le Marché commun, avant de se contenter, devant le tollé de ses partenaires, de demander l’allégement de la contribution britannique au budget communautaire (compromis de Dublin en mars 1975)[100].
26 juin : sommet de l’OTAN à Bruxelles. Les chefs de gouvernement des pays membres de l’alliance signent une déclaration en 14 points sur les relations atlantiques[109].
31 juillet : Trade Union and Labour Relations Act au Royaume-Uni[87]. Harold Wilson lance le « contrat social » pour associer les syndicats à la gestion du pays. Il se montre impuissant à convaincre les syndicats de modérer leurs revendications salariales sous peine de relancer la spirale inflationniste[115]. Le TUC s’oppose fermement à son projet de limiter la hausse des revenus à 5 %.
14 - 15 août : après l’échec des négociations, la Turquie reprend sa progression à Chypre, occupe 36 % de l’île et refoule vers le sud les populations grecques[113]. Chypre compte alors 80 % de Grecs et 20 % de Turcs.
28 septembre, Portugal : échec de la manifestation de la « majorité silencieuse » que le président Spinola à appelé de ses vœux contre le virage à gauche[117].
10 octobre : les travaillistes obtiennent une courte majorité aux élections législatives au Royaume-Uni, ce qui confère aux libéraux la position de parti charnière[119].
9 décembre : réunis à Paris, les dirigeants des États-membres de la CEE décident de la création du Conseil européen, à l’initiative du président Giscard d’Estaing, et proposent de faire élire le Parlement européen au suffrage universel direct[124].
↑Pierre George, « La conférence mondiale de la population de Bucarest (août 1974). Réalités démographiques et débats politiques », Annales de Géographie, vol. 84, no 461, , p. 1-23 (présentation en ligne)
↑Paul J. G. Kapteyn, R.H. Lauwaars, P.H. Kooijmans, International Organization and Integration : Organizations related to the United Nations, vol. 1, BRILL, , 796 p. (ISBN978-90-247-2657-8, présentation en ligne)
↑Centre de recherches et d’études sur les sociétés méditerranéennes, La Libye nouvelle : Rupture et continuité, Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, , 303 p. (ISBN978-2-271-08122-3, présentation en ligne)
↑Aalen, Frederick H.A., Grainger, Matthew J., Hibert, Fabrice, Hoffmann, Michael, Mallon, David P., McGowan, Philip J.K., Vliet, Nathalie van, Analyse de situation de l'UICN concernant la faune terrestre et d'eau douce en Afrique centrale et de l'Ouest, UICN, , 162 p. (ISBN978-2-8317-1753-1, présentation en ligne)
↑(en) Robert M. Maxon et Thomas P. Ofcansky, Historical Dictionary of Kenya, Lanham (MD), Rowman & Littlefield, (ISBN978-0-8108-7469-5, présentation en ligne), p. 19 et 211
↑Centre d'étude d'Afrique noire (Institut d'études politiques de Bordeaux), L'AFRIQUE POLITIQUE 1999. : Entre transitions et conflits, Khartala, , 218 p. (ISBN978-2-86537-984-2, présentation en ligne), p. 203
↑Maurice Lemoine, Les Enfants cachés du général Pinochet : Précis de coups d’États modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , 704 p. (ISBN978-2-35949-408-2, présentation en ligne)
↑John Griffiths Spielman, Teoría de la seguridad y defensa en el continente americano. Análisis de los casos de EE.UU. de América, Perú y Chile, RIL Editores, (présentation en ligne)
↑United States. Weather Bureau, Climatological Data, National Atmospheric Administration, National Environmental Satellite, Data, and Information Service, National Climatic Center. (présentation en ligne)
↑Samuel A. Paul, The Ubuntu God : Deconstructing a South African Narrative of Oppression, Wipf and Stock Publishers, , 194 p. (ISBN978-1-63087-820-7, présentation en ligne)
↑Aurélien Bernier, Comment la mondialisation a tué l'écologie : Les politiques environnementales piégées par le libre-échange, Fayard/Mille et une nuits, , 357 p. (ISBN978-2-7555-0484-2, présentation en ligne)
↑Eduardo Arze Cuadros, Bolivia, el programa del MNR y la revolución nacional : del movimiento de reforma universtaria al ocaso del modelo neoliberal (1928-2002), Plural editores, , 724 p. (ISBN978-99905-64-70-9, présentation en ligne)
↑Oscar René Vargas, Nicaragua : partidos políticos y la búsqueda de un nuevo modelo, Centro de Investigación y Desarrollo ECOTEXTURA, (présentation en ligne)
↑Tin Maung Maung Than, State Dominance in Myanmar : The Political Economy of Industrialization, Institute of Southeast Asian Studies, , 472 p. (ISBN978-981-230-371-4, présentation en ligne)
↑Institut français de polémologie. Groupe d'études "Conflits et Tiers monde", Notes et études documentaires. Le Conflit israélo-arabe : 1945-1973, vol. 4792, Direction de la Documentation française, (présentation en ligne)
↑ ab et cGianfranco Sanguinetti, John Barker, Charity Scribner et Tom Wise, Red Army Faction. Red Brigades, Angry Brigade. The Spectacle of Terror in Post War Europe, Bread and Circuses Publishing, , 450 p. (ISBN978-1-62517-888-6, présentation en ligne)
↑Karin Renon, « Sortir de la violence en Irlande du Nord ? (Partie 1) », Cultures & Conflits, nos 29-30, (présentation en ligne)
↑« Les élections législatives du 10 mars 1974 », Courrier hebdomadaire du CRISP, vol. 12, no 638, , p. 1 (présentation en ligne)
↑ a et bAntónio Henrique R. de Oliveira Marques, Jean-Michel Massa, Histoire du Portugal et de son empire colonial, Karthala Éditions, , 615 p. (ISBN978-2-86537-844-9, présentation en ligne)
↑Antoine Heemeryck, L'importation démocratique en Roumanie : une perspective anthropologique sur la construction d'une société post-dictatoriale, Paris, L'Harmattan, , 400 p. (ISBN978-2-296-13281-8, présentation en ligne)
↑ a et bLaurence Denooz et Xavier Luffin, Autour de la géographie Orientale, et au-delà : en l'honneur de J. Thiry, Peeters Publishers, (ISBN978-90-429-1799-6, présentation en ligne)