Cette page concerne l'année 1975 (MCMLXXV en chiffres romains) du calendrier grégorien.
Chronologies
La mission Apollo-Soyouz en 1975 montre que dans le domaine scientifique et spatial, les ennemis de la Guerre froide peuvent s’entendre plus que symboliquement, et même coopérer pour parvenir à une interconnexion. Le schéma envisagé vaut plus qu’une poignée de mains.
Janvier : reprise à Genève des négociations du SALT-II entre l'URSS et les États-Unis pour préciser les limitations quantitatives et qualitatives de l’armement des deux pays (fin en 1979)[3].
16 - 19 décembre : organisation à Paris de la première Conférence sur la coopération économique internationale (CCEI), couramment appelée Conférence Nord-Sud, regroupant huit pays industrialisés, huit membres de l’OPEP et onze pays en voie de développement[7]. Quatre commissions doivent préparer la conférence de février 1976.
28 février : accords de Lomé (Lomé I) entre la CEE et 46 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP)[9]. Sur cinq ans, 3,5 milliards d’unités de compte (dollars d’avant 1971), la plupart sous forme de dons, contribuent au financement du développement. Un mécanisme, le Stabex, stabilise les recettes tirées des exportations, menacées par la chute des cours des matières premières ; les articles manufacturés par ces 46 pays, ainsi que la très grande majorité de leurs produits agricoles sont exempts de droits de douane, sans que soit exigée de réciprocité.
27 septembre : les troupes françaises doivent évacuer le Tchad à la suite de l’affaire Françoise Claustre (le gouvernement français a négocié directement la libération de Françoise Claustre, retenue en otage par les rebelles Toubou)[12].
6 novembre : « Marche verte » de 350 000 Marocains pour prendre possession du Sahara occidental. Ils marchent pacifiquement vers le Sud pour prendre possession du territoire et obliger l’Espagne à se retirer[11].
13 février : le MPLA assiège à Luanda des locaux appartenant à un groupe de dissidents fidèles à Daniel Chipenda. L’affrontement fait 20 morts. Le 21 février, Chipenda annonce à Kinshasa que la « Révolte de l’Est » rejoint le FNLA de Holden Roberto[30].
23-26 mars : des affrontements entre le MPLA et le FNLA font près de 300 morts à Luanda ; le gouvernement de transition proclame le couvre-feu ; un protocole d’accord est signé entre les trois organisations angolaises le 28 mars. Les troubles reprennent dans la nuit du 28 au 29 avril et provoquent plus de 2 000 morts. Un calme relatif revient le 5 mai[30].
16-19 juin : les trois leaders angolais signent un accord à Nakuru au Kenya, mais les combats reprennent à Luanda dès le 9 juillet[30].
1er novembre : échec du sommet de l’OUA à Kampala sur la question angolaise[29].
7 novembre : début de l’opération « Carlota ». Le premier contingent du corps expéditionnaire cubain quitte La Havane pour soutenir le MPLA[29]. 15 000 soldats cubains sont envoyés en Angola entre et .
11 novembre : indépendance de l’Angola, ancienne colonie portugaise. À Luanda, le MPLA proclame la république populaire d’Angola. Il met en place une constitution et instaure un régime communiste. À Ambriz le FNLA et l’UNITA proclament la république populaire démocratique de l’Angola (devenue république démocratique de l’Angola sous la pression des États-Unis)[30].
27 juin : le Brésil signe un accord avec la R.F.A. pour obtenir des technologies nucléaires.
30 juillet : fondation dans les campagnes du Salvador du Bloc populaire révolutionnaire (BPR) qui se lancera trois ans plus tard dans la lutte armée[37]. À cause d’un fort processus de concentration des terres au Salvador, la proportion de paysans sans terre est passée de 19,8 % en 1961 à 41,1 % en 1975[38].
29 août : les dernières concessions pétrolières sont abolies et nationalisées au Venezuela[40].
29 septembre : la monnaie nationale chilienne, l’escudo, devient le peso[41], et les taux de change sont constamment ajustés en fonction de l’inflation. Mesures de désarmement tarifaire, limitation des transferts vers les entreprises publiques, au total, 492 des 507 entreprises publiques seront vendues à bas prix. Le pays connaît une croissance moyenne exceptionnelle de 6,9 % par an entre 1976 et 1981[38].
17 octobre : création par la convention de Panama du Système économique latino-américain (SELA)[42]. Proposé à l’origine par le Mexique et le Venezuela, il rassemble 27 États et se veut une réponse à la loi américaine sur la réforme du commerce.
26 avril : Le Sikkim devient le 22e État de l’Union indienne à la suite d’un référendum qui met fin à la monarchie[47].
13 juin, Inde : victoire du Janata Front, la coalition de droite de Jayaprakash Narayan sur le Congrès d’Indira Gandhi aux élections régionales au Gujarat. Simultanément, la Haute cour de Justice d’Allâhâbâd invalide l’élection du Premier ministre en 1971 pour pratiques électorales frauduleuses (12 juin)[48]. Le 25 juin, l’opposition réclame la démission d’Indira Gandhi. Son fils cadet Sanjay Gandhi réussit à organiser une gigantesque manifestation en faveur de sa mère. L’opposition appelle à la désobéissance civile à ce gouvernement « illégal »[47]. Dans la nuit du 25 au 26 juin, Indira Gandhi proclame l’état d’urgence en Inde et fait arrêter les principaux chefs de l’opposition, en particulier M. Desaï et Jayaprakash Narayan. La presse est censurée, les organisations « subversives » comme le RSS ou la Jamaat-e-Islami, sont interdites. Environ 100 000 personnes sont arrêtées (fin le ). L’influence de Sanjay Gandhi augmente de jour en jour, bien qu’il n’ait pas de fonctions officielles[49].
8 juillet : un tremblement de terre dévaste le site de Pagan, en Birmanie : de nombreux monuments sont détruits[50].
30 septembre, Australie : ratification du Racial Discrimination Act 1975(en), qui déclare illégale toute action ou législation discriminatoires envers les individus sur la base de la race, de la couleur ou de l’origine nationale ou ethnique[56].
26 janvier : élections libres en Thaïlande. Le 15 février, le leader du parti démocratique Seni Pramoj forme un gouvernement minoritaire qui n’obtient pas la confiance de la nouvelle assemblée et doit démissionner le 6 mars. Le 17 mars, son frère Kukrit Pramoj forme un gouvernement de coalition des partis du centre et de la droite[63]. Il proclame une politique visant au retrait de toutes les troupes étrangères de Thaïlande dans le délai d’un an[64].
17 avril : chute de Phnom Penh, les Khmers rouges, une faction communiste, entrent dans la capitale du Cambodge et établissent pour quatre ans leur dictature dirigée par Pol Pot : le Kampuchéa démocratique succède à la République khmère[69]. L’assaut contre l’aéroport de Pochentong est donné par les troupes commandées par Hun Sen. Évacuation de la ville. Ils mènent une politique violente visant à établir une société communautaire agraire. Les citadins sont déportés vers les campagnes où ils forment une main-d’œuvre servile. Ce régime fera environ deux millions de morts sur les 8 millions que comptait à l’époque le Cambodge.
12-15 mai : incident du Mayagüez. Le cargo américain Mayagüez est arraisonné par des Cambodgiens. Gerald Ford exige la libération immédiate du navire et de son équipage. Malgré l’annonce de la restitution du navire, il ordonne une opération militaire sur l’île de Koh Tang, au cours de laquelle 41 soldats américains sont tués[67].
6 mars : accord d’Alger. L’Irak reconnaît la délimitation de la frontière irako-iranienne sur la ligne du talweg du Chatt-el-Arab et les deux parties s’engagent à cesser de soutenir leurs oppositions respectives. Les Kurdesacceptent la paix, et une autonomie limitée leur est accordée avec certains droits culturels[78].
7-22 mars : neuvième tournée de Kissinger au Proche-Orient[79]. Henry Kissinger obtient de Sadate l’acceptation du principe de non-utilisation de la force pour résoudre la question israélo-arabe. Israël refuse et rompt ainsi les négociations. C’est la fin de la diplomatie de Kissinger. L’administration Ford décide de réduire l’aide économique et militaire à Israël, mais refuse toujours d’accorder une légitimité diplomatique à l’OLP et s’oppose donc à la reprise de la Conférence de Genève.
13 avril : des heurts sanglants ont lieu à Beyrouth entre Phalangistes et Palestiniens. Un chrétien est tué dans une fusillade dans le quartier Ain Remaneh ; en représailles, 27 Libanais et Palestiniens du camp de Sabra, passagers d’un bus, sont exécutés par des Phalangistes. Début de la « guerre de deux ans » (1975-1976), première phase d’un conflit qui dure 15 ans[81]. Les parties s’affrontent pendant trois jours dans toute la ville. Les milices musulmanes rejoignent le combat contre les chrétiens.
20 mai : reprise des affrontements entre chrétiens et musulmans à Beyrouth, qui durent pendant plus de trois jours, principalement autour du camp de réfugiés palestiniens de Tel al-Zaatar au nord-est de la ville[83].
23 mai, Liban : après la démission du gouvernement de Rachid Solh le 15 mai, le président libanais Soleimane Frangié forme un « gouvernement de militaires » dirigé par le général Noureddine Rifaï. La gauche libanaise, les groupes musulmans et les Palestiniens s’indignent. Le 24 mai, des grèves sont organisées et des barricades sont levées dans Beyrouth-Ouest. La ville est séparée entre le Front libanais et le Mouvement national. Noureddine Rifaï démissionne le 26 mai[84],[85].
13 juin : un « traité de frontières internationales et de bon voisinage » est signé à Bagdad entre l’Irak et l’Iran ; le 26 décembre, un accord concernant les règles relatives à la navigation dans le Chatt-el-Arab est conclu. Les deux accords sont ratifiés à Téhéran le [87].
28 août, Liban : les violences reprennent à Zahlé[84], entre les habitants de Tripoli et de Zghorta (6 septembre), où l’armée s’interpose le 10 septembre[88]. En septembre, Beyrouth subit de violents bombardements. La bataille pour la conquête du centre-ville par la Saïka syrienne commence le 22 octobre (bataille des grands hôtels)[85]. Les chrétiens quittent les zones musulmanes et réciproquement, devant la peur des représailles.
4 septembre : l’Égypte et Israël signent à Genève un nouvel accord de paix intérimaire, l’accord de désengagement de « Sinaï II ». L’État hébreu se retire jusqu’à la ligne des cols du Sinaï et rend à l’Égypte les champs de pétrole du golfe de Suez. Les deux parties s’engagent à régler leurs différends par des moyens pacifiques, pour aboutir à une paix durable[86]. L’Égypte autorise le passage par le canal des produits non militaires venant ou à destination d’Israël.
6 décembre, Liban : les milices chrétiennes se livrent à des massacres de musulmans (« samedi noir »). Les affrontements consacrent l’ascension des milices au détriment des responsables politiques[85].
10 - 11 mars : première réunion du Conseil européen à Dublin. Un compromis est trouvé entre la CEE et le Royaume-Uni : le sucre du Commonwealth se voit garantir un accès au marché européen, de même que le beurre et le fromage néo-zélandais. Le Royaume-Uni bénéficiera par ailleurs de remboursements à sa contribution financière dans certaines limites[97],[98].
14 mars : nationalisation du secteur bancaire au Portugal[100].
26 mars : IVe gouvernement provisoire portugais[101]. La constitution de ce gouvernement progressiste favorise dès le 31 mars un mouvement d’occupation des grandes propriétés dans l’Alentejo ; sous la pression des travailleurs, le gouvernement publie les lois réglementant la nationalisation des terres à la fin de juillet[102]. Le 1er avril, il lance un programme de nationalisations concernant près de 250 entreprises[100].
6 avril : attentat à Belfast (Irlande du Nord) provoquant 10 morts et 80 blessés.
15 avril : réforme des baux ruraux dans le cadre de la réforme agraire portugaise[102].
19 mai : début de l’affaire du journal República au Portugal. Le quotidien socialiste est empêché de paraître par des travailleurs hostiles à sa ligne politique jugée anticommuniste. Ils occupent les locaux du journal et décident de remplacer le directeur du quotidien par un employé des services administratifs. Deux projets s’affrontent : celui des communistes et du Premier ministre Vasco Gonçalves qui veulent un socialisme autoritaire et celui des socialistes et du parti populaire démocratique, proche des démocraties occidentales. Mário Soares accuse le MFA d’instaurer une « dictature communiste ». Les Socialistes quittent le gouvernement le 10 juillet[104].
29 et 30 juillet : publication de deux décrets d’expropriation dans le cadre de la réforme agraire portugaise ; 1 138 000 hectares sont transférés à l’État jusqu’en novembre 1976[109].
1er août : signature de l'Acte final d'Helsinki à l’issue de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE)[5] qui réunit 35 États (33 pays européens sauf l’Albanie, plus États-Unis et Canada) : sécurité en Europe, respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, coopération dans les domaines scientifique, technique et humanitaire.
8 août : Ve gouvernement provisoire portugais[101].
27 août : le décret-loi sur la « prévention du terrorisme » en Espagne permet la violation de domicile sans mandat et la détention préventive sans contrôle judiciaire. Les tribunaux militaires sont rétablis pour juger les crimes et délits[111].
17 octobre, Espagne : une attaque cardiaque terrasse le Caudillo. Son entourage, devant l’incertitude de sa succession, tente de le prolonger médicalement[112].
12-13 novembre : grève des ouvriers du bâtiment au Portugal. Ils retiennent en otage les 250 députés de l’assemblée constituante[117]. Les salaires sont augmentés de 44 %.
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