L'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola, plus connue sous le nom d'UNITA (acronyme pour le nom en portugais União Nacional para a Independência Total de Angola), est un mouvement anti-colonial angolais qui est devenu un parti politique après l'indépendance du pays.
Histoire
La guerre d'indépendance de l'Angola est déclenchée en 1961 et contribue à affaiblir économiquement et politiquement le Portugal, métropole coloniale, qui connaît des bouleversements en 1974 quand la révolution des Œillets met à bas le régime conservateur de l’Estado Novo de Salazar. Durant cette période, l'UNITA reçoit une aide chinoise et s'inspire des stratégies militaires maoïstes[1]. Peu à peu, l'UNITA adopte un discours radicalement hostile à la gauche et collabore ponctuellement avec les autorités coloniales pour affaiblir le MPLA, mouvement d'inspiration marxiste[2]. Dès sa création, l’UNITA fut dirigée par son fondateur Jonas Savimbi jusqu’à sa mort. Le groupe présentait un fort caractère tribal[1].
Malgré quinze années de guérilla contre l’armée portugaise, les trois mouvements indépendantistes angolais, le Front national de libération de l'Angola (FNLA), le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) et l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) ne parviennent que difficilement à signer entre eux, le , un accord pour proclamer l’indépendance du pays le de la même année. Des accords de passation des pouvoirs sont signés par le gouvernement portugais avec les trois mouvements. Le rôle de l'UNITA dans la guerre d'indépendance est toutefois controversé en raison d'une possible collaboration avec les troupes coloniales portugaises contre le MPLA. Le groupe n'était d'ailleurs pas reconnu comme mouvement de libération par l’Organisation de l'unité africaine[3].
L'UNITA se retrouve progressivement isolé dans les années 1990 en raison de l'arrêt du soutien américain (due à la fin de la guerre froide), de la fin du régime d’apartheid sud-africain en 1991[6], puis du régime du maréchal Mobutu en 1997 au Congo Kinshasa (ex Zaïre). Elle est en outre soumise par l'ONU à partir du à des sanctions pour non-respect des accords de paix signés à Lusaka en 1994. Elle perd également le contrôle d'une partie des mines de diamant qui contribuaient à la financer et une partie de ses troupes, toujours engagées au sein du processus de paix, se démobilisent. Plusieurs figures de l'UNITA sont nommées au sein du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales[7].
Jonas Savimbi est abattu en 2002 et son successeur, Isaías Samakuva, renonce à la lutte armée et se montre favorable à un processus démocratique. L’UNITA obtient 16 sièges sur 120 lors des élections législatives angolaises de 2008. La guerre civile a fait à peu près un million de morts et laissé des millions de mines anti-personnel qui tuent encore. Les identités sociales ethniques se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national angolais s'est développé dans les dernières décennies.
En 2019, Adalberto Costa Júnior (ACJ) est élu président de l'UNITA, lors d'un congrès du parti succédant à Samakuva[8].
Cependant, en , le Tribunal constitutionnel considère que l'élection d'Adalberto Costa à la présidence de l'UNITA n'a pas respecté la procédure et donc qu'elle est annulée. Cette décision est critiquée par des députés de l'UNITA qui y voient une décision politique et non juridique[8]. L'UNITA convoque un second congrès en durant lequel Costa est de nouveau élu[9].
En vue des élections générales d', ACJ et l'UNITA décident en de faire alliance avec le Bloco Democrático, un parti sans député dirigé par Filomeno Vieira Lopes, et la « plateforme politique » PRA-JA Servir Angola (Partido do Renascimento Angolano - Juntos por Angola - Servir Angola) d'Abel Chivukuvuku pour former le Front patriotique uni (Frente Patriótica Unida). Adalberto Costa Júnior est le candidat de cette coalition pour l'élection présidentielle[9],[10],[11].
Pour subvenir à son financement, l'UNITA s'est massivement livrée au trafic d'ivoire et est accusée par des organisations de défense de la nature d'avoir exterminé les troupeaux d'éléphants du sud du pays[15]. Plus important encore est le trafic de diamants développé pendant les périodes où l' UNITA a accès aux mines situées à l'extrême nord-est de l'Angola.