26 mai : accords SALT 1 (Strategic Arms Limitation Talks) signés lors du voyage de Nixon à Moscou, limitant le nombre des missiles. Ils se composent d’un accord temporaire de cinq ans et d’un traité permanent. Les deux superpuissances ne pourront déployer plus de 100 missiles antiballistiques (ABM), et seulement dans deux zones affectées l’une à la défense de la capitale, l’autre à la protection d’un site de lancement d’engin intercontinentaux (ICBM)[1]. Ils concernent également l’interdiction des armes bactériologiques. Aucune inspection du respect des clauses de l’accord n’est prévue, les Soviétiques y voyant une forme d’espionnage. Les progrès en matière de détection par satellite permettent de contourner ce refus. Les accords américano-soviétiques prévoient la coopération dans les domaines de la recherche sanitaire, de la protection de l’environnement (23 mai), de la science et de la technologie, de la conquête de l’espace (24 mai), de la prévention des accidents maritimes (25 mai) et de la limitation des armements (26 mai)[2]. Peu après sont conclus l’ajustement de la dette prêt-bail soviétique de la Seconde Guerre mondiale, un accord commercial triennal et des programmes d’échanges culturels.
14 octobre : accord maritime américano-soviétique[5].
18 octobre : un accord commercial américano-soviétique offre à l’URSS la clause de la nation la plus favorisée en échange de sa bonne volonté au Viêt Nam, à Berlin et sur d’autres sujets. Il n’entrera pas en application[6].
27 février : un accord de réconciliation nationale avec le Sud, au Soudan, est signé à Addis-Abeba. La constitution d’un régime d’autonomie pour les régions chrétiennes et animistes du sud met fin à la guerre civile[11].
2 mars : Jean-Bedel Bokassa se proclame président à vie de la République centrafricaine. Le 29 juillet, une ordonnance condamne toute personne prise en flagrant délit de vol à subir l’ablation de l’oreille. 43 personnes subissent une mutilation publique[12].
24 avril : début d’un mouvement de grève à l’université et dans les lycées de Tananarive à la suite de la dissolution par le gouvernement malgache de l’association des étudiants en médecine (AEMP) le 19 avril[8].
13 mai, Madagascar : 400 grévistes sont arrêtés par la police sur le campus de l’université de Tananarive puis internés au bagne de Nosy Lava ; les travailleurs se joignent aux lycéens et aux étudiants en grève. Les manifestations tournent à l’émeute contre le régime du président Tsiranana. Les affrontements provoquent 26 morts, 19 manifestants et 7 membres des forces républicaines de sécurité. Le 15 mai, la grève générale touche tout le pays. Le 18 mai, les pleins pouvoirs sont donnés au général Ramanantsoa après qu’il a refusé le poste de Premier ministre. Il forme un gouvernement composé à majorité de militaires le 27 mai. Le 4 juillet, le couvre-feu est levé et le 27 juillet, Ramanantsoa esquisse les grandes lignes de son programme politique pour une malgachisation économique et culturelle de la société[8].
4 août : Idi Amin Dada publie un décret qui expulse de l’Ouganda tous les Asiatiques avant 90 jours[14]. La mesure concerne de 50 000 à 75 000 personnes, dont une majorité d’Indiens, et de Pakistanais, accusés de tenir en main une grande partie du commerce du pays. Leur départ marque le début du déclin économique de l’Ouganda[15].
22 novembre : convention de coopération monétaire de Brazzaville. Création d’une banque centrale par l’UDEAC (Union Douanière et Économique de l’Afrique centrale)[19].
21 décembre : début de la guerre du Bush avec une série d’attaques de fermes tenue par des Blancs par des insurgés Noirs en Rhodésie du Sud[21]. La guerre civile entre Blancs et Noirs dure huit ans et fait 20 000 victimes.
Poursuite des nationalisations au Chili : transports maritimes (février), industries Dupont (mars), biens d’ITT (avril). Elles avivent le conflit tant entre le gouvernement et la bourgeoisie nationale qu’avec les États-Unis, qui limitent par tous les moyens les sources de crédit. Certains secteurs d’extrême gauche prennent des initiatives (occupations de terres, d’usines) de nature à placer le gouvernement dans une situation délicate. Malgré deux réunions d’étude (« réunion d’El Arrayán » (février) et « conclave de Lo Curro » (juin), le gouvernement ne change pas de politique avant août. Il procède alors à une dévaluation et autorise une hausse des prix et une augmentation des salaires. En réaction, le secteur privé, avec à sa tête les transporteurs routiers, se met en grève (9 octobre) pendant 26 jours, paralysant l’économie du pays et obligeant le gouvernement à revenir sur les hausses de prix. Ayant dû recourir à l’État d’urgence et faire appel à l’armée, Allende procède le 3 octobre à un remaniement ministériel qui voit l’entrée de militaires au gouvernement. Dès octobre, les secteurs jusqu’au-boutistes de l’UP prennent le dessus sur les partisans d’un accommodement politique. La polarisation politique du pays est à son comble[23].
15 février : un coup d’État militaire dépose José María Velasco Ibarra en Équateur[25]. Le dirigeant populisteAssad Bucaram est en passe de remporter les élections, quand l’armée s’empare du pouvoir et le confie au général nationaliste et progressiste Guillermo Rodríguez Lara[26] (fin en 1976). Il fait adhérer l’Équateur à l’OPEP et contrôle les compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays grâce à la création de la Corporation étatique pétrolière équatorienne (CEPE). Mais le boom pétrolier ne profite pas à tous les Équatoriens et les écarts sociaux se creusent. Le gouvernement, qui se veut « révolutionnaire, nationaliste, social-humaniste et pour un développement autonome » ne lance qu’une réforme agraire modeste.
20 février : les militaires doivent recourir à la fraude lors de l’élection présidentielle au Salvador pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’une coalition d’opposition conduite par le démocrate-chrétien José Napoleón Duarte. Le colonel Arturo Armando Molina est déclaré vainqueur le 25 février[27]. Les élections législatives (1974, 1976) et présidentielle (1977) qui suivent ne sont que des parodies qui discréditent tout le processus électoral.
25 mai : le poète Pedro Luis Boitel, maintenu arbitrairement en prison par le gouvernement cubain après avoir purgé sa peine de 10 ans, meurt après 53 jours de grève de la faim[33].
22 août : massacre de Trelew, exécution sommaire de 16 membres de différentes organisations de lutte armée par la dictature en Argentine[38].
3 octobre : nouveau remaniement ministériel au Chili qui voit l’entrée de militaires au gouvernement[23].
9 octobre : le syndicat des transporteurs routiers décrète la grève générale illimitée au Chili contre le projet de contrôle public des transports. Le secteur est paralysé pendant 24 jours[39].
grève des commerçants au Chili par solidarité avec les transporteurs routiers[41].
accident du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya. Un avion uruguayen s’écrase dans la cordillère des Andes avec 45 personnes à bord. Les 16 survivants reconnaîtront avoir pratiqué l’anthropophagie pour survivre. La survie des rescapés revient au courage de deux passagers, qui décident de traverser les Andes pour trouver les secours, qui arrivent le 22 décembre[42].
23 décembre : tremblement de terre au Nicaragua qui détruit Managua. La famille Somoza accapare l’aide internationale et profite de façon outrancière des opérations de reconstruction, ce qui provoque la défection du soutien au régime du secteur privé[23].
2-13 avril : sauvetage de Bat 21 Bravo, opération américaine de sauvetage du lieutenant-colonel Iceal Hambleton derrière les lignes nord-vietnamiennes[55].
22 mai : réforme constitutionnelle à Ceylan. Le bouddhisme acquiert une place privilégiée. Le pays reçoit officiellement son appellation cinghalaise de Sri Lanka[59].
4 juillet, Corée : déclaration conjointe du Sud et du Nord proclamant que les deux parties continueraient de dialoguer pour avancer vers la réunification de la péninsule[63].
21 septembre, Philippines : après des manifestations et une nouvelle campagne de guérillas paysannes, conduites par un nouveau parti communiste, le président Ferdinand Marcos instaure la loi martiale (fin en 1981) tout en annonçant un programme de réformes sociales et économiques. Le 23 septembre, le sénateur Aquino est arrêté et incarcéré pendant sept ans[66]. Dans le même temps, la corruption et le népotisme s’aggravent, Marcos distribuant faveurs et passe-droits à ses amis et associés des milieux d’affaires, en échange d’une part généreuse des profits réalisés.
17 octobre : en Corée du Sud, Park Chung-hee instaure la loi martiale, dissout l’assemblée et interdit les activités politiques et médiatiques. Le 27 octobre il met en place une nouvelle Constitution approuvée par plébiscite le 21 novembre, qui lui permet de rester indéfiniment en fonction (Constitution Yusin)[68]. Dans les mois qui suivent, la répression s’accentue en Corée du Sud.
2 février : Sadate se rend à Moscou pour obtenir des armes offensives stratégiques à longue portée comme celle qu’Israël possède déjà, mais ne parvient pas à les obtenir[73]. L’Égypte se tourne vers les États-Unis.
8 mars : la Syrie accepte la résolution 242 à condition d’un retrait israélien de tous les territoires occupés et d’une prise en compte des droits des Palestiniens[75]. Le pays bénéficie en retour d’une aide financière saoudienne.
22-30 mai : au sommet de Moscou[5], Henry Kissinger obtient des Soviétiques l’idée d’un règlement global par étapes : retrait israélien « de territoires occupés », fin de l’état de belligérance et mise en place de la paix.
8 juillet : assassinat de Ghassan Kanafani et de sa nièce de 17 ans dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth[78]. À la suite de la multiplication des actions contre Israël à partir du sud du Liban, Israël lance une campagne d’assassinats de responsables palestiniens (1972-1973).
18 juillet : Sadate renvoie les 20 000 conseillers militaires soviétiques d’Égypte après que l’URSS a refusé d’augmenter l’aide économique et militaire apportée à l’Égypte[5].
5 octobre : signature à New York d’un accord entre les compagnies pétrolières occidentales et l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et Abou Dabi : au , ces États reçoivent 25 % du capital des sociétés concessionnaires (51 % en 1982)[82].
22 octobre : Rashid Shawa, maire palestinien de Gaza, est déposé par l’autorité militaire israélienne, qui administre directement la bande de Gaza[83].
18 décembre : l’Égypte signe un accord commercial préférentiel avec la CEE[84].
26 janvier : à la suite de l'explosion d'un avion, l’hôtesse de l’air Vesna Vulović, qui se trouvait dans la partie centrale d’un DC-9 de la JAT, est projetée à l’extérieur de la carlingue. Après une chute de 10 000 mètres, elle s’écrase près du village tchèque de Kamenice. Elle n’a que les deux jambes cassées et une fracture du crâne, ainsi qu’une paralysie qui s’estompera avec le temps[87].
30 janvier : Lors de la tuerie du Bloody Sunday, treize personnes participant à une marche en faveur des droits civiques sont tuées à Londonderry, en Irlande du Nord dans une fusillade déclenchée par l’armée britannique. Une première enquête blanchit l’armée. À partir de février, l’IRA provisoire commence à organiser des actions en Angleterre[88].
30 mars : Northern Ireland (Temporary Provisions) Act[92]. Le gouvernement Edward Heath assigne l’armée anglaise à des opérations de nettoyage anti-IRA et suspend la constitution irlandaise pour placer « temporairement » la province sous administration directe de Londres[88]. L’Official Irish Republican Army dépose les armes jusqu’en 1975.
promulgation de la loi sur la presse adoptée le au Portugal ; la « censure » est remplacée par « l’examen préalable »[97].
23 juin : face aux mouvements spéculatifs contre le dollar et la livre en faveur du mark et du yen, la Grande-Bretagne décide le passage au flottement de sa monnaie[98]. À partir de , face à la détérioration de l’économie, le Premier ministre du Royaume-UniEdward Heath abandonne sa politique néolibérale pour recourir aux méthodes interventionnistes : encadrement du crédit, blocage des prix et des salaires, nationalisation de Rolls Royce[88].
22 juillet : les cinq pays membres de l’AELE (Autriche, Islande, Portugal, Suède, Suisse) signent à Bruxelles un accord de libre-échange sur les produits industriels avec la CEE[86].
28 juillet : une grève générale des dockers paralyse la vie économique au Royaume-Uni[101](24 millions de journées de travail perdues pour cause de grève en 1972[102]). Le 3 août, l’état d’urgence est proclamé pour assurer le ravitaillement[95]. La grève se termine le 17 août par un compromis et les dockers les plus militants reprennent le travail le 22 août[103].
9 août : entrée en application de l’Industry Act 1972, loi interventionniste au Royaume-Uni[104].
1er septembre : Bobby Fischer devient le 11e champion du monde d'échecs en battant Boris Spassky 12,5 à 8,5.
19-20 octobre : sommet de Paris. La CEE est appelée à traiter de la politique industrielle et régionale, ainsi que ceux de l’énergie, de la protection de l’environnement et des conditions de travail. Un calendrier prévoit de construire par étapes une union économique et monétaire et d’aboutir en 1980 à une union européenne pratiquant la coopération politique en matière de défense et de relations extérieures[109]. Lancement de la Politique méditerranéenne globale. La CEE négocie une série d’accords de coopération bilatérale entre les pays méditerranéens[110].
30-31 décembre : affaire de la chapelle du Rato, à Lisbonne. Des chrétiens, réunis pour prier et réfléchir sur la guerre coloniale qui dure depuis onze ans, sont délogés par la police et ceux d’entre eux qui étaient fonctionnaires sont exclus de la fonction publique. Le cardinal émet une protestation[117].
19 décembre : Chypre signe un accord d’association avec la CEE[86].
21 décembre : l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est s’accordent sur la reconnaissance diplomatique réciproque[118].
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