Lagrasse est une commune rurale qui compte 548 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 1 444 habitants en 1881. Ses habitants sont appelés les Lagrassiens ou Lagrassiennes.
Le village de Lagrasse est situé dans le Massif des Corbières, au fond d'une vallée traversée par la rivière d'Orbieu. Cette région appelée Basses-Corbières est caractérisée par des collines couvertes de pins et de végétation méditerranéenne. Sur certains coteaux prospèrent des vignes produisant un vin régional.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Hydrographie
La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens »[2], au sein du bassin hydrographiqueRhône-Méditerranée-Corse[3]. Elle est drainée par l'Orbieu, le Sou, le ruisseau de Madourneille, le ruisseau des Mattes, le ruisseau de Domneuve, le ruisseau de Rouanel, le ruisseau de Tournissan, le ruisseau d'Ardenne, le ruisseau de Combe Escure, le ruisseau de la Combe, le ruisseau de la Pièce, le ruisseau de la Ville, le ruisseau de Peyrous, le ruisseau de Roquecave qui constituent un réseau hydrographique de 43 km de longueur totale[4],[Carte 1].
L'Orbieu, d'une longueur totale de 84,1 km, prend sa source dans la commune de Fourtou et s'écoule du sud-ouest vers le nord-est. Il traverse la commune et se jette dans l'Aude à Saint-Nazaire-d'Aude, après avoir traversé 22 communes[5].
Le Sou, d'une longueur totale de 21 km, prend sa source dans la commune de Villar-en-Val et s'écoule d'ouest en est. Il traverse la commune et se jette dans l'Orbieu sur le territoire communal, après avoir traversé 7 communes[6].
Le ruisseau des Mattes, d'une longueur totale de 15,8 km, prend sa source dans la commune de Val-de-Dagne et s'écoule d'ouest en est. Il traverse la commune et se jette dans l'Orbieu à Camplong-d'Aude, après avoir traversé 4 communes[8].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 701 mm, avec 8,1 jours de précipitations en janvier et 3,4 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 14,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 713,1 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Statistiques 1991-2020 et records LAGRASSE (11) - alt. : 130 m, lat : 43°05'29"N, lon : 2°37'18"E Records établis sur la période du 01-01-1970 au 02-11-2023
la « vallée de l'Orbieu », d'une superficie de 17 765 ha, servant d'habitat, entre autres, pour le Barbeau méridional et du Desman des Pyrénées en limite nord de répartition[16]
les « Corbières occidentales », d'une superficie de 22 912 ha, présentant des milieux propices à la nidification des espèces rupicoles : des couples d'Aigles royaux occupent partagent l'espace avec des espèces aussi significatives que le Faucon pèlerin, le Grand-duc d'Europe ou le Circaète Jean-le-Blanc[17].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[18] : la « montagne d'Alaric » (2 953 ha), couvrant 8 communes du département[19], et la « moyenne vallée du Sou et de l'Orbieu » (233 ha), couvrant 7 communes du département[20] et deux ZNIEFF de type 2[Note 3],[18] :
les « Corbières centrales » (68 810 ha), couvrant 56 communes dont 54 dans l'Aude et 2 dans les Pyrénées-Orientales[21] ;
le « massif d'Alaric » (8 316 ha), couvrant 15 communes du département[22].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Lagrasse.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Lagrasse est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[24],[25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (69,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (45,4 %), forêts (23,4 %), cultures permanentes (22,5 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), zones urbanisées (0,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,6 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le ruisseau des Mattes, l'Orbieu, le ruisseau de Madourneille et le Sou. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1987, 1992, 1996, 1999, 2005, 2009 et 2018[29],[27].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 93,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 387 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 387 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[30],[Carte 3].
Histoire
L'histoire du village se confond avec celle de l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse qui débute par l'installation, dans la vallée, de Nimfridius avec quelques compagnons. Ils construisent alors un monastère. Charlemagne, par une charte datée de 778, reconnaît la nouvelle fondation et Nimfridius prend la direction de la communauté. L'abbaye de Lagrasse deviendra plus tard l'une des plus importantes de France.
À la Révolution, l'abbaye est séparée en deux lots vendus comme Bien national, dont Barthélemy Darnis achète alors une bonne partie. Victor Hannuic, agent général, fait détruire à cette époque-là toutes les statues de l'abbaye. Aujourd'hui, une partie de l'établissement est publique (conseil général de l'Aude) et l'autre privée avec la présence de chanoines traditionalistes[31].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].
En 2022, la commune comptait 548 habitants[Note 4], en évolution de +0,37 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Manifestations culturelles et festivités, associations
Le Banquet du livre d'été : manifestation littéraire et artistique réunissant depuis 1995 des personnalités de renom autour d'une thématique commune pendant la première quinzaine d'août. Fondé par l'association Le Marque-page, le Banquet est désormais porté par l'EPCC Les arts de lire, abbaye de Lagrasse[37]. Cet établissement public est labélisé centre culturel de rencontre[38].
Le Foyer d'éducation populaire. Association qui gère le service enfance-jeunesse de la commune : accueil périscolaire, accueil extrascolaire les mercredis et les vacances pour les 3-12 ans, les vendredis soir et les vacances pour les 12-17 ans. Elle propose également des animations à destination des habitants (fête de la musique, Halloween, …).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 335 personnes, parmi lesquelles on compte 72,8 % d'actifs (66,6 % ayant un emploi et 6,3 % de chômeurs) et 27,2 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui de la France.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 284 emplois en 2018, contre 306 en 2013 et 225 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 232, soit un indicateur de concentration d'emploi de 122,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 54,8 %[I 8].
Sur ces 232 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 149 travaillent dans la commune, soit 64 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 47,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,9 % les transports en commun, 19,4 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 29,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
La commune est le siège des éditions Verdier, fondées dans le village en 1979[39].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
87 établissements[Note 7] sont implantés à Lagrasse au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
87
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
14
16,1 %
(8,8 %)
Construction
6
6,9 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
30
34,5 %
(32,3 %)
Activités immobilières
9
10,3 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
8
9,2 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
12
13,8 %
(13,2 %)
Autres activités de services
8
9,2 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 34,5 % du nombre total d'établissements de la commune (30 sur les 87 entreprises implantées à Lagrasse), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
Les deux entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[40] :
Les Auzines, culture de la vigne (777 k€) ;
Les Vins Sur Le Fruit, commerce de détail de boissons en magasin spécialisé (71 k€).
Agriculture
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région viticole »[41]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la viticulture[Carte 5].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 43 lors du recensement agricole de 1988[Note 11] à 20 en 2000 puis à 22 en 2010[43] et enfin à 20 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 53 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[44],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 502 ha en 1988 à 501 ha en 2020. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 12 à 25 ha[43].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le village, construit sur le plan des bastides, conserve, avec son vieux pont du XIIIe siècle, des restes de remparts et de nombreuses maisons anciennes.
La cité médiévale : remparts (comme la porte de l'Eau), ruelles étroites, marché couvert, etc.
Le Pont-Vieux[46] attesté dès 1303[47] puis remanié aux XVIIe et XIXe siècles : ses piles étaient surmontées de deux tours abattues en 1618 car elles menaçaient la stabilité de l'ouvrage[47].
Jacques-Michel Ducros, Le Cœur des Corbières et son patrimoine, 2012 (ISBN2-9520321-5-7), pages 91 à 120
Gauthier Langlois, « Petits établissements monastiques masculins des Corbières : un encadrement religieux dense (IXe – XIIIe siècle) », dans Bulletin de la Société d’études Scientifiques de l'Aude, t. CXIII, (ISSN0153-9175, lire en ligne), p. 51-68
Gauthier Langlois, Julien Foltran et Jean-Pierre Sarret, « La maison de Bérenger Mage, viguier de Lagrasse au XIIIe siècle, et son plafond peint armorié », dans Bulletin de la Société d’études Scientifiques de l'Aude, t. CXVI, (ISSN0153-9175, présentation en ligne, lire en ligne), p. 41-54
Association internationale de Recherche sur les Charpentes et Plafonds Peints Médiévaux RCPPM, « Autour du projet de la "Maison aux images" de Lagrasse (Aude) : étudier et mettre en valeur les plafonds peints médiévaux », Patrimoines du Sud en ligne, 3|2016, mis en ligne le , consulté le (DOI)
Julien Foltran, « Des petites villes du XIVe siècle aux villages du XXIe siècle : les transformations d’Alet, de Caunes et de Lagrasse (Aude) révélées par l’inventaire du bâti », Archéologie du Midi Médiéval, vol. 36, no 1, , p. 149–161 (DOI10.3406/amime.2018.2183, lire en ligne).
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[14].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[42].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Marcel Prade, Les Ponts monuments historiques, p. 81, Brissaud, Poitiers, 1988 (ISBN2-902170-54-8).
↑ a et bCollectif, L'abbaye de Lagrasse - Guide du visiteur, Carcassonne, Archéologie du Midi médiéval, , 32 p. (ISBN978-2-950-43216-2), p. 26
↑Marcel Durliat, « L'église paroissiale de Lagrasse » p. 130-133, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973, Société française d'archéologie, Paris, 1973.
↑Bruno Tollon, « Le mobilier de l'église de Saint-Michel de Lagrasse », p. 134-139, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973, Société française d'archéologie, Paris, 1973.