5 août : traité de Moscou entre l’URSS, les États-Unis et le Royaume-Uni, suivis de 99 puissances, interdisant tous les essais nucléaires dans l’atmosphère, l’espace ou sous la mer à l’exception des essais souterrains. Il entre en vigueur le 10 octobre[1].
22 - 25 mai : sommet d’Addis-Abeba, réuni sous l’égide de l’empereur Haïlé Sélassié Ier ; trente et un pays indépendants signent la charte constitutive de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Elle proclame le principe de l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation, l’égalité souveraine de tous les États membres, le règlement pacifique des différents et affirme une politique de non-alignement[16]. Depuis, la Journée mondiale de l'Afrique est célébrée tous les 25 mai.
16 juillet, Maroc : à la suite de la découverte d’un « complot » contre Hassan II, 130 dirigeants de l’UNFP réunis à Casablanca sont arrêtés[22]. Des centaines de militants du parti sont arrêtés dans les jours qui suivent. Mehdi Ben Barka se réfugie à Alger[23].
19 août : réunion dans la maison de Joseph Oduho(en) à Kampala des dirigeants en exil de l’Union nationale africaine du Soudan (SANU), qui lancent officiellement le mouvement Anyanya, chargé d’organiser la guérilla sudiste en Équatoria dans la guerre civile qui oppose depuis 1955 le Sud et le Nord du Soudan (fin en 1972)[28].
28 août : l’Assemblée nationale algérienne adopte une constitution de type présidentiel présentée par Ben Bella, approuvée par référendum le 8 septembre[29].
création du Front des forces socialistes par le Kabyle Hocine Aït Ahmed. Il mène la guérilla kabyle avec le commandant Mohand Oulhadj contre la dictature de Ben Bella en Algérie. Le 12 novembre, Mohand Oulhadj conclut un accord avec Ben Bella et Hocine Aït Ahmed continue la lutte dans le maquis jusqu’à son arrestation le [31].
le président Joseph Kasa-Vubu dissout le Parlement congolais pour mettre en place une commission constitutionnelle. Le , les lumumbistes conduits par Christophe Gbenye fondent un Conseil national de libération (CNL) contre le régime « néo-colonial ». Ils réussissent à soulever les paysans et contrôlent la moitié du territoire du Congo en 1964. Pendant la rébellion du Kwilu, Pierre Mulele mène l’insurrection des Pende et des Mbundu dans le sud du Kwilu depuis juillet 1963[32]. Christophe Gbenye conduit la rébellion lumumbiste dans l’est en avril 1964, conquiert le Katanga et installe son État-major à Stanleyville où il se proclame Président de la République Populaire du Congo le [33].
11-12 octobre : incidents à la frontière somalo-éthiopienne à Djidjiga et à Debegoryalle[35] ; début d’un premier conflit entre l’Éthiopie et la Somalie pour la possession de l’Ogaden (fin en mars 1964).
20 octobre : violente manifestation à Porto-Novo entraînant le pillage du ministère de l’Information et de bâtiments publics[36].
28 octobre : premier coup d’État du colonel Soglo, conseiller militaire du président Hubert Maga, au Dahomey. Soglo rend le pouvoir aux civils et des élections sont organisées en janvier 1964[37].
13 décembre : début d’un voyage du Premier ministre chinois Zhou Enlai en Afrique ; il visite l’Égypte, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Ghana, le Mali, la Guinée, le Soudan, l’Éthiopie et la Somalie (fin le )[40].
6 janvier : le régime présidentiel est rétabli par référendum au Brésil[41]. Le ressentiment de l’armée grandit, d’autant plus que la situation économique se dégrade et que le président João Goulart se montre incapable de stabiliser le pays. La vie politique se polarise et le président s’appuie de plus en plus sur la gauche dont l’audience s’affirme. Sa tentative de mobiliser les paysans en lançant une campagne de syndicalisation s’avère menaçante pour les grands propriétaires.
31 mars : le président du GuatemalaYdígoras décide de permettre le retour au pays d’Arévalo, président déchu en 1954 et accusé de communisme, ce qui provoque un coup d’État préventif toléré par les États-Unis[42].
9 juin : Fernando Belaúnde Terry gagne les élections au Pérou. Nationaliste et progressiste, il négocie avec la compagnie pétrolière américaine IPC(es) et lance des réformes fiscales et agraires. Ces dernières déçoivent de nombreux paysans dépourvus de terres. L’agitation dans les campagnes est aggravée par les activités de guérilleros (fin de mandat en 1968)[45].
7 juillet : en Argentine, une nouvelle élection présidentielle organisée par les militaires sans les péronistes donne vainqueur le radical Arturo Umberto Illia (investi le 12 octobre)[46]. Celui-ci légalise le parti péroniste avec l’espoir qu’il le soutiendra.
12 septembre, Brésil : révolte de sous-officiers à Brasília[41] parce que la Cour suprême leur interdisait d’avoir un siège de député. Les officiers viennent à bout de la révolte, mais João Goulart refuse de la condamner.
25 septembre : coup d’État militaire en République dominicaine. Le président Juan Bosch est remplacé par un triumvirat qui ne tient pas ses promesses de retour à la démocratie et fait l’objet d’attaques de la part des secteurs de l’armée favorables à l’organisation d’élections et du retour de Bosch (constitutionnalistes). Les États-Unis s’opposent au coup d’État[45].
28 mars, Indonésie : la Dekon, « déclaration économique », proclamée par Soekarno insère un programme économique dans l’action générale du Nasakom : construction d’une économie nationale et démocratique libérée des vestiges du colonialisme et de l’impérialisme, puis édification d’une économie socialiste dont serait bannie l’exploitation de l’homme par l’homme[55].
17 août : promulgation d’un nouveau code civil au Népal. le roi Mahendra supprime les bases légales de la discrimination entre castes[65].
16 septembre : élargissement de la fédération de Malaysia à Singapour, Sarawak, Sabah et Brunei afin d’éviter une mainmise des communistes sur Singapour. La nouvelle fédération se heurte à l’hostilité des Philippines, qui avait des vues sur le Sabah et à celle du président indonésien Soekarno, qui estime que Bornéo fait partie du territoire indonésien. Jusqu’en 1966, l’armée indonésienne harcèle la fédération (Konfrontasi), obligeant l’armée australienne à prendre position au Sarawak[66].
15 octobre : Park Chung-Hee est élu de justesse président en Corée du Sud. Son parti, le Parti démocratique républicain, remporte les élections avec une forte majorité le 26 novembre. Park Chung-Hee est investi le 17 décembre (troisième République de Corée)[67]. Il met en place d’importantes réformes économiques, en particulier le premier plan quinquennal qui marque le début du décollage économique du pays.
8 février : en Irak premier coup d’État baassiste organisé par le général Bakr[76]. Le général Abdul Karim Qasim est renversé et exécuté (9 février). Le colonel Abdel Salam Aref revient à la tête du gouvernement puis de l’État. Bakr devient alors président du Conseil. Baassiste et nationalistes entament alors une répression impitoyable contre les communistes en réponse aux événements de 1959[77].
8 mars : le Parti Baas prend le pouvoir en Syrie à la suite d’un coup d’État militaire[77]. Salah Bitar devient chef du gouvernement. Il entreprend immédiatement au Caire des négociations avec l’Égypte en vue d’une nouvelle union (14 mars-14 avril). La Syrie demande l’égalité politique avec l’Égypte, ce qui consacrerait la position de force du Baas. Nasser s’y oppose en raison des cinq millions de membres de l’USA (le Baas ne compte que 10 000 adhérents). Le principe d’une union fédérale tripartite (Égypte, Syrie, Irak) est finalement accepté et signé au Caire le 17 avril[78].
3 juin, Iran : lors des commémorations du martyre de l’imam Hossein, l’ayatollahRouhollah Khomeini prononce un sermon virulent contre le projet de modernisation du chah. Son arrestation le 5 juin provoque des manifestations qui tournent à l’émeute à Téhéran et dans plusieurs autres villes, violemment réprimées par le régime. Khomeini est libéré le 2 juillet et placé en résidence surveillée après avoir promis de s’abstenir de déclarations politiques. Libéré en avril 1964, il est de nouveau arrêté le et expulsé vers la Turquie, puis se rend en exil en Irak en octobre 1965[79],[80].
18 novembre : le parti Baath est à nouveau éliminé du pouvoir en Irak et repasse dans la clandestinité. Le nouvel homme fort, Abdel Salam Aref, gouverne jusqu’à sa mort en avril 1966 et mène une politique favorable au nassérisme[76].
23 décembre : Nasser propose la réunion d’un sommet au Caire de tous les chefs d’État arabes consacré à la question israélo-arabe, réuni le [82].
lors d’une conférence de presse à l’Élysée, le général de Gaulle rejette la candidature du Royaume-Uni au Marché commun et la création d’une force nucléaire multilatérale proposée par les États-Unis[84].
Konrad Adenauer assure au diplomate américain George Ball la participation de l’Allemagne fédérale à la force nucléaire multilatérale de l’OTAN (MLF)[84].
28-29 janvier : conférence de Bruxelles. Sous la pression de la France, les six pays de la CEE ajournent sine die les négociations sur l’adhésion du Royaume-Uni[84].
15-20 février : réunion à Moscou du Comité exécutif du Comecon[88]. Le responsable roumain de la planification refuse l’intégration économique qui lui est proposée, qui assigne à la République populaire roumaine un rôle essentiellement agricole dans le cadre de la division socialiste du travail. La position roumaine est acceptée lors de la réunion du Comecon à Moscou en juillet[89].
11 avril : encycliquePacem in Terris de Jean XXIII, première encyclique adressée à « tous les hommes de bonne volonté ». Elle condamne la notion de guerre juste et insiste : la paix n’est pas possible sans justice sociale parmi les hommes[94].
21 juin : élection du pape Paul VI (Gian Battista Montini) (fin en 1978)[99]. Il représente la tendance médiane du concile Vatican II. Il accepte les innovations, mais entend aussi conserver les bases qui ont assuré la pérennité du catholicisme.
29 juillet : lors d’une conférence de presse, Charles de Gaulle rejette la proposition américaine de fournir à la France les renseignements sur les tests nucléaires atmosphériques américains. Le 4 août, il confirme à Washington le refus de la France de signer le traité de Moscou sur les essais nucléaires[83].
14 novembre : une éruption volcanique sous-marine survient dans l’Atlantique, au sud-ouest de l’Islande, provoquant la naissance de l’île de Surtsey[111].
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