Christophe Soglo

Christophe Soglo
Fonctions
Président de la république du Dahomey
22 décembre 1965 – 19 décembre 1967 (1 an, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur	Tahirou Congacou
Successeur	Jean-Baptiste Hachème
Chef du gouvernement provisoire de la république du Dahomey
28 octobre 1963 – 25 janvier 1964 (2 mois et 28 jours)
Prédécesseur	Hubert Maga
Successeur	Sourou Migan Apithy
Ministre de la Défense, des Affaires intérieures, de la Sécurité et de l'Information
28 octobre 1963 – 25 janvier 1964 (2 mois et 28 jours)
Prédécesseur	Hubert Maga (Défense)[1] Mama Arouna (Affaires intérieures et Sécurité)[1] Jean Pliya (Information)[1]
Successeur	Justin Ahomadegbé
Biographie
Date de naissance	28 juin 1909
Lieu de naissance	Abomey (Dahomey)
Date de décès	7 octobre 1983 (à 74 ans)
Lieu de décès	Cotonou (Bénin)
Nationalité	Béninoise
Profession	Militaire
Distinctions	Voir distinctions
Premiers ministres du Dahomey Présidents de la république du Dahomey
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Christophe Soglo, né le 28 juin 1909 à Abomey et mort le 7 octobre 1983 à Cotonou, est un militaire et homme d'État béninois.

Biographie

Naissance

Christophe Soglo naît le 28 juin 1909, à Abomey, dans la colonie du Dahomey, et est issu d'une famille de chefferie traditionnelle fon du sud du pays et descendante de la noblesse du Danxomè^[2].

Carrière militaire dans l'Armée française

Soglo sert dans l'Armée française pendant la Seconde Guerre mondiale mais aussi en Indochine et en Algérie^[3].

Retour au Dahomey

À l'indépendance de la république du Dahomey en 1960, il regagne son pays et devient conseiller d'Hubert Maga, premier chef d'État de cette Nation. Nommé colonel puis chef d'état-major, il est chargé de la création et de l'organisation de l'armée nationale^[3].

Le 28 octobre 1963, pour empêcher une guerre civile, Soglo renverse le pouvoir en place, dissout l'Assemblée nationale et établit un gouvernement provisoire avec lui-même à sa tête. Dans un communiqué, le Comité révolutionnaire populaire énumère les raisons qui ont provoqué la chute du gouvernement d'Hubert Maga et justifie son action par « [le] luxe des gouvernants, [l']augmentation abusive des portefeuilles ministériels, [les] revendications sociales insatisfaisantes, [les] promesses non tenues, [l']augmentation du coût de la vie de 105 %, [les] mesures antidémocratiques qui martyrisent et réduisent le peuple à néant »^[4]. En janvier 1964, le colonel Soglo laisse les rênes de l'exécutif et autorise l'ancien Premier ministre Sourou Migan Apithy à devenir président. Mais très vite des querelles intestines apparaissent ; Soglo, promu général^[5], réalise un nouveau coup d'État le 22 décembre 1965 et redevient président de la République. Il le demeure jusqu'au 17 décembre 1967, date à laquelle un groupe de jeunes officiers le renverse à son tour^[6]. Soglo se retire dès lors de la vie politique.

Il meurt le 7 octobre 1983, à l'âge de 74 ans, dans une quasi-indifférence générale^[7].

Distinctions et décorations

• Chevalier de la Légion d'honneur, remise en 1949^{[n 1]}.
• Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, décernée en 1956^[2].
• Officier de la Légion d'honneur, décernée en 1959^{[n 2]}.
• Commandeur de l'ordre national du Dahomey, attribuée le 1^er août 1961^[8].
• Grand-croix de l'ordre national du Dahomey, de droit en qualité de président de la République et grand maître de l'ordre, décernée en 1963^{[n 3]}.
• Grand-croix de la Légion d'honneur, décernée en 1967^{[n 4]}.

Notes et références

Notes

1. Par décret du 12 janvier 1949 avec prise de rang le 17 janvier 1949, sur proposition du ministère de la Défense, armée de Terre d'active, en qualité de lieutenant.
2. Par décret du 31 juillet 1959 (Journal Officiel n° 0184 du 11 août 1959) et prise de rang le 30 juin 1959, sur proposition du ministère de la Défense, armée de Terre d'active, en qualité de chef de bataillon.
3. Selon les lois n^o 60-26 du 21 juillet 1960 et n^o 62-14 du 26 février 1962 créant l'ordre national du Dahomey.
4. Par décret du 23 novembre 1967 sur proposition du ministère des Affaires étrangères, en qualité de président de la république du Dahomey.

Références

1. « Décret n° 1963-432 portant formation du gouvernement de la république du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, 11 septembre 1963 (consulté le 27 février 2024)
2. Houngnikpo et Decalo 2013, [1], p. 326.
3. Philippe Decraene, « Un général sans ambitions politiques », sur Le Monde, 22 novembre 1967 (consulté le 21 janvier 2021)
4. « Les causes du conflit selon le Comité révolutionnaire », sur Gallica, Combat, Paris, 30 octobre 1963 (consulté le 31 janvier 2022)
5. « Décret n° 1964-05-bis portant promotion du colonel Christophe Soglo au grade de général de brigade », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, 3 février 1964 (consulté le 13 février 2024)
6. Ministère des Affaires étrangères, Documents diplomatiques Français : 1968 (1^er juillet-31 décembre) (ISBN 978-90-5201-557-6, présentation en ligne), p. 20
7. Charly Hessoun, « Le Général-Président Christophe Soglo, un cas de conscience pour le Bénin », sur La Nouvelle Tribune, 15 décembre 2015 (consulté le 13 février 2024)
8. « Décret n° 1961-226 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Dahomey », 29 juillet 1961 (consulté le 12 août 2021)

Bibliographie

• (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, 2013, 4^e éd., 488 p. (ISBN 978-0-8108-7171-7)
• Ministère des Affaires étrangères, Documents diplomatiques Français : 1968 (1^er juillet-31 décembre), vol. 2, Bruxelles/Bern/Berlin etc./Paris, Peter Lang, 2010, 1101 p. (ISBN 978-90-5201-557-6)