17 janvier : décret d’expulsion des immigrés clandestins au Nigeria. Environ un million et demi de personnes sont expulsées, dont 700 000 Ghanéens, 180 000 Nigériens, 150 000 Tchadiens, 120 000 Camerounais, 5 000 Togolais et 5 000 Béninois[3].
25 février, Pérou : la région d’Ayacucho est déclarée zone d’urgence et placée sous commandement militaire[18], sans que la paix y revienne pour autant. Le président Belaúnde Terry donne carte blanche à l’armée pour réprimer la guérilla, ce qui se traduit par une augmentation des violations des droits de l’homme.
24 mars : signature à Carthagène, Colombie, de la Convention pour la Protection et le Développement de l’Environnement marin de la région de la Grande Caraïbe, dite Convention de Carthagène, seul traité environnemental régional obligatoire[20].
La crise économique est à son comble au Brésil en partie à cause d’une politique économique hésitante. Les militaires en sont discrédités. Divisés, ils doivent faire face à une énorme mobilisation populaire sur le thème Diretas Já ! (Élections directes tout de suite !) alors que le président Figueiredo choisit son successeur. Les modérés du PMDB arrivent à convaincre la gauche du parti de se ranger derrière Tancredo Neves. À l’intérieur du PDS (Partido Progressista), le président du parti José Sarney forme le PFL (Partido da Frente Liberal) qui refuse le candidat proposé par Figueiredo. Le PFL et le PMDB se rapprochent pour former l’AD (Aliança Democrática) pour soutenir la candidature du ticket Neves-Sarney. Les duros lancent des menaces, ce qui oblige Neves à donner des garanties qu’en cas de victoire, il n’y aurait pas d’esprit de revanche (revanchismo)[23].
5-9 septembre : conférence de l’OEA à Caracas[28]. Le président équatorien Osvaldo Hurtado attire l’attention de la CEPAL sur les conséquences sociales et politiques de la crise de la dette. Une première conférence se tient à Caracas sous l’égide de l’OEA avant la conférence économique latino-américaine de Quito de janvier 1984[23].
octobre : Un coup d’État militaire au Guatemala porte au pouvoir le général Oscar Mejía Víctores. Avec l’aide de Washington, le nouveau régime promet d'intensifier la lutte contre le communisme. La répression s'accentue. Les victimes sont pour la plupart des indigènes, majoritaires dans les campagnes où sévissent les forces armées qui cherchent à anéantir les guérillas, très souvent rurales, et leurs soutiens[30].
30 octobre : en Argentine, le radicalRaúl Alfonsín est élu président avec 51,74 % des suffrages[32]. Investi le 10 décembre, il restaure la démocratie après la dictature de Videla[33]. Il adopte une attitude raisonnable face aux militaires, choisissant de dire la vérité sur la « sale guerre » et de rendre justice, sans esprit de vengeance et sans attaquer l’institution militaire. Il souhaite que soient jugés sévèrement les anciens dirigeants des trois juntes mais que l’on fasse preuve d’indulgence vis-à-vis des exécutants[23]. Le 13 décembre, il abroge le décret d’amnistie des militaires et crée une Commission nationale sur la disparition des personnes (CONADEP) et en confie la direction à l’écrivain Ernesto Sábato[34].
5 janvier, Inde : le Parti du Congrès perd les élections régionales en Andhra Pradesh face au Telugu Desam Party(en) dont le leader, N. T. Rama Rao devient chef du gouvernement local[37]. Indira Gandhi parvient à faire chuter le gouvernement en convainquant un ministre de rallier le Congrès. Cette manipulation provoque un tel tollé que New Delhi doit reculer. Indira rejette toute la responsabilité de l’affaire sur le gouvernement. Au Cachemire, Indira met en place un scénario similaire et provoque ainsi le basculement de l’État dans la violence[38].
23 juillet : treize soldats sont tués dans une embuscade par des membres des Tigres du LTTE à la suite de l’assassinat et au viol de jeunes étudiantes tamoules. Des pogroms ont lieu en représailles à Colombo contre la communauté tamoule du 24 au 5 août[43] ; début d’une guerre civile du Sri Lanka menée par des mouvements séparatistes Tamouls (Eelam Tamoul, Tigres). Les Tigres (LTTE) passent à l’action terroriste, ce qui déclenche des affrontements entre Tamouls et Cingalais.
3 août : amendement constitutionnel en Malaisie[44]. Mahathir Mohamad, après s’être opposé par deux fois aux sultans héréditaires réussit à faire accepter au Yang di-Pertuan Agong et au Conseil des souverains une limitation de leur droit de veto[45].
6 octobre : president’s rule est proclamé au Pendjab (fin de )[48]. Les Sikhs, qui forment 52 % de la population de l’État indien, sont victimes d’une hausse importante du chômage. L’Akali Dal, issu d’une secte sikhe extrémiste qui veut instaurer une théocratie, voit son audience croître. Indira Gandhi décide de diviser l’Akali Dal en promouvant la faction extrémiste du nationalisme Sikh, dirigée par Sant Jarnail Singh Bhindranwalé, qui réclame la création d’un État sikh, le Khalistan. Le cycle violence/répression a fait 10 000 morts depuis le début des années 1980. L’Akali Dal présente de nouvelles revendications au gouvernement central, dont le refus favorise le mouvement de Bhindranwalé, qui installe sa milice près du Temple d’Or à Amritsar. Le 5 octobre, tous les passagers hindous d’un car sont massacrés et le lendemain le president’s rule est proclamé dans le Pendjab. Bhindranwalé, bien qu’il ne soit pas inculpé, décide de se réfugier en arme dans l’enceinte sacrée du Temple d’Or. L’Akali Dal tente en vain de reprendre le contrôle de la situation[38].
17 mai : accord de paix entre le Liban et Israël. Il se fonde sur le modèle du traité avec l’Égypte, mais ne peut être appliqué en raison de l’occupation du Liban par les troupes syriennes[51]. Le gouvernement libanais le dénoncera l’année suivante. La force multinationale assure le retrait de l’armée israélienne de Beyrouth, effectif le 26 septembre.
25 mai, guerre Iran-Irak : le Ministre des Affaires étrangères irakien Tarek Aziz propose sans succès l’arrêt bilatéral des bombardements contre les populations civiles[50].
7 juin : à l’occasion du Ramadan, l’Irak propose un cessez-le-feu que l’Iran refuse[53].
20 juillet : le ministre des Affaires étrangères irakien Tarek Aziz annonce que l’Irak va intensifier ses attaques contre les installations pétrolières en Iran[55].
31 octobre-4 novembre : une conférence de réconciliation nationale au Liban a lieu à Genève. Les responsables politiques demandent un retrait prioritaire d’Israël, ce que refusent les Forces libanaises. En novembre, les combats reprennent[57].
5-6 janvier : le sommet des pays du Pacte de Varsovie réuni à Prague propose à l’OTAN la conclusion d’un traité sur le non-recours réciproque à la force[63].
22 juillet : l’état de guerre est annulé en Pologne après un voyage du pape couronné de succès (16-23 juin)[78]. Manifestations et arrestations se multiplient. Solidarité devient un mouvement d’opposition clandestin, soutenu par l’Église catholique.
2 - 11 novembre : exercice Able Archer 83 des postes de commandement de l’OTAN afin de s’entraîner aux procédures de commandement, notamment lors du passage d’une guerre conventionnelle à l’utilisation de frappes nucléaires[19]
↑Seydou Madani Sy, Les régimes politiques sénégalais de l'indépendance à l'alternance politique, 1960-2008Hommes et sociétés, Yaoundé/Paris/Dakar-Étoile, Karthala, , 369 p. (ISBN978-2-8111-0098-8, présentation en ligne).
↑Pieter Meiring, Chronicle of the Truth and Reconciliation Commission : A Journey through the Past and Present into the Future of South Africa, Wipf and Stock Publishers, (ISBN978-1-62564-714-6, présentation en ligne).
↑Jean I. N. Kanyarwunga, République démocratique du Congo. Les Générations condamnées : Déliquescence d’une société précapitaliste, , 673 p. (ISBN978-2-7483-3343-5, présentation en ligne).
↑Marc Lavergne, Le Soudan contemporain : de l'invasion turco-égyptienne à la rébellion africaine (1821-1989), Karthala Éditions, , 638 p. (ISBN978-2-86537-222-5, présentation en ligne).
↑ a et bBrigitte Stern, 20 ans de jurisprudence de la Cour Internationale de Justice : 1975-1995, Martinus Nijhoff Publishers, , 1 p. (ISBN978-90-411-1122-7, présentation en ligne).
↑René Kiminou, Économie et droit des affaires de la Caraïbe et de la Guyane : contribution à la connaissance des droits et des économies de la Caraïbe et de la Guyane, vol. 1, Paris, Éditions Publibook, , 226 p. (ISBN978-2-7483-4632-9, présentation en ligne).
↑Juan Suriano, Dictadura y Democracia (1976-2001) : Nueva Historia Argentina, vol. 10, Penguin Random House Grupo Editorial Argentina, (ISBN978-950-07-4952-7, présentation en ligne).
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↑Aïda Kanafani-Zahar, « La réconciliation des druzes et des chrétiens du Mont Liban ou le retour à un code coutumier », Critique internationale, vol. 2, no 23, (présentation en ligne).
↑ a et bJoseph Hokayem, L'armée libanaise pendant la guerre : un instrument du pouvoir du président de la République (1975-1985), Lulu.com, (ISBN978-1-291-03660-2, présentation en ligne).
↑Nathalie Champroux, Entre convictions et obligations : les gouvernements Thatcher et Major face au Système monétaire européen 1979-1997, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, , 250 p. (ISBN978-2-87854-465-7, présentation en ligne).