La Haye est mentionnée sous le nom Die Haghe pour la première fois en 1242. Au XVe siècle, le nom des Graven hage, littéralement « La Haie-du-Comte », entre en usage, avec des connotations comme « la haie du Comte », « l'enceinte privée » ou « le terrain de chasse ». 's Gravenhage est utilisé pour la ville à partir du XVIIe siècle. Aujourd'hui, ce nom n'est utilisé que dans certains documents officiels comme les certificats de naissance ou de mariage. La ville elle-même utilise Den Haag dans toutes ses communications[4], et de même, les Nederlandse Spoorwegen utilisent également Den Haag pour le nom de toutes les gares de La Haye : Den Haag Centraal, Den Haag HS, Den Haag Moerwijk(nl), Den Haag Ypenburg(nl), Den Haag Laan van NOI et Den Haag Mariahoeve(nl).
Géographie
Situation
Bien que La Haye soit la troisième ville des Pays-Bas en nombre d'habitants après Amsterdam et Rotterdam, elle conserve de relativement vastes espaces naturels grâce à ses nombreux bois et dunes sur la côte de la mer du Nord.
Les transports en commun urbains assurés par la compagnie locale HTM se basent sur 12 lignes de tramway régulières. Quatre de ces lignes font partie du projet métropolitain RandstadRail. HTM opère aussi sur dix lignes de bus de jour et six de nuit. Cependant un large nombre de lignes de bus sont exploitées par Veolia et Arriva vers la banlieue et les autres villes proches telle que Leyde. Toutes ces compagnies acceptent les OV-chipkaarten, supports d'abonnements de transport national néerlandais.
La Haye est reliée au réseau de chemins de fer NS par six gares, La Haye-Central, La Haye-Hollands Spoor, La Haye-Laan van NOI, La Haye-Mariahoeve, La Haye-Moerwijk et La Haye-Ypenburg. La Haye n'est plus sur la ligne Thalys entre Amsterdam et Bruxelles depuis l'ouverture de la ligne à grande vitesse entre Anvers et Amsterdam le .
La Haye partage avec Rotterdam un aéroport qui porte le nom des deux villes, à Rotterdam, l'aéroport de Rotterdam-La Haye. Il est le troisième aéroport national en nombre de passagers après l'aéroport d'Eindhoven, mais constitue l'aéroport officiel pour les réceptions diplomatiques. Le centre-ville de La Haye est distant de 30 minutes en train de la gare de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, aéroport européen avec plus de soixante millions de passagers annuellement accueillis.
Histoire
Origines
La Haye est fondée en 1248 par Guillaume II, comte de Hollande et roi des Romains (Guillaume Ier) de 1247 à 1256. À cette date, il ordonne la construction d'un château dans une forêt près de la mer en Hollande, dans lequel il avait l'intention de s'installer après son couronnement. Guillaume II meurt dans une bataille avant celui-ci, arrêtant ainsi la construction avant la fin. Aujourd'hui le château est appelé le « Ridderzaal » (littéralement : « Salle des Chevaliers ») et est encore utilisé pour des événements politiques majeurs, tel que le Prinsjesdag annuel.
Moyen Âge
Par la suite, La Haye est le centre administratif des comtes de Hollande. De puissantes villes hollandaises comme Leyde, Delft et Dordrecht s'accordent pour choisir la petite et peu importante ville de La Haye comme leur centre administratif. Cette situation n'est jamais remise en cause, ce qui fait aujourd'hui de La Haye le siège du gouvernement, alors que la capitale des Pays-Bas est Amsterdam.
Époque moderne
Pour que la ville conserve une taille modeste, il lui est légalement interdit de construire un mur d'enceinte autour de la cité. Cependant, quand, en 1500, on autorise enfin la construction d'une enceinte, la population préfère utiliser les fonds de son édification pour construire un hôtel de ville à la place. Cette décision s'avère désastreuse pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, puisque les troupes espagnoles peuvent ainsi prendre et occuper la ville avec facilité.
Époque contemporaine
Ce sont les Français qui donnent finalement le statut de ville à La Haye en 1806, tardivement en regard d'autres villes hollandaises.
En raison de son histoire, La Haye ne possède donc pas un large centre historique comme ses proches voisines de Leyde et Delft. Mais à partir de 1850, avec la place grandissante qu'occupe le gouvernement dans la vie du pays, La Haye se développe considérablement. Les parties les plus anciennes de la ville datent pour la plupart du XIXe siècle et du début du XXe.
La ville est fortement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le , la Royal Air Force bombard le Bezuidenhout, la cible étant une installation de fusées V2, toute proche de la ville. En raison « d'erreurs de navigation », les bombes sont tombées sur des zones fortement peuplées, tuant plus de 500 personnes. Les cicatrices de ces bombardements sont encore relativement visibles aujourd'hui.
La ville accueille en 1948 le Congrès de La Haye ou « Congrès de l'Europe » qui donne l'impulsion du processus d'unification européenne. En 1958, La Haye est récompensée par le prix de l'Europe[5].
Après la guerre, La Haye est l'un des plus grands[réf. souhaitée] chantiers d'Europe. La ville s'est ensuite étendue fortement vers le sud-ouest pour atteindre une pointe de 550 000 habitants vers 1970. Dans les années 1970 et 1980, les classes moyennes déménagent vers les banlieues de la ville comme Voorburg, Leidschendam, Rijswijk et surtout Zoetermeer. Cette migration répond à un schéma classique du centre urbain pauvre et des banlieues aisées, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Dans cette seconde partie de siècle, La Haye confirme aussi son statut de grand centre administratif. En plus d'être le centre politique du pays, la ville accueille de nombreuses institutions européennes mais aussi internationales, dont le siège de la Cour pénale internationale.
En 2002, l'American Service-Members' Protection Act est votée par le Congrès des États-Unis puis signée par le président George W. Bush. Cette loi, qui dispose que le gouvernement fédéral américain a pouvoir de sortir du centre de détention de la Cour pénale internationale à La Haye un accusé américain, est ironiquement surnommée The Hague Invasion Act (en français : loi d'invasion de La Haye), puisqu'elle permet théoriquement aux Forces armées des États-Unis d'envahir la ville, ce qui jette un froid sur les relations néerlando-américaines[6].
En février 2024 se déroulent de violents affrontements entre des groupes rivaux d'Érythréens, qui incendient des voitures de police et lancent des pierres sur les forces de l'ordre. Au moins six policiers sont blessés[7],[8]
À l'instar des autres grandes villes néerlandaises, La Haye est une ville multiculturelle dont près de la moitié de la population est d'origine étrangère.
Piet de Jong (1915-2016), Premier ministre des Pays-Bas.
Économie
L'activité économique de la ville est tournée en grande partie vers la fonction publique. Beaucoup de fonctionnaires travaillent à La Haye, que ce soit dans les ministères ou les organismes publics néerlandais (qui sont presque tous situés dans la ville).
À cela s'ajoute la présence historique de sièges sociaux de grands groupes néerlandais tels que :
« D'or à la cigogne passante au naturel tenant dans son bec une anguille de sable. »
Pendant le Premier Empire, La Haye est au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : « d'or à la cigogne passante au naturel tenant dans son bec une anguille de sable au chef de gueules à trois abeilles d'or », qui est des bonnes villes de l'Empire.
Notes et références
↑« Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires », Bulletin officiel du ministère des affaires étrangères, no 106, (lire en ligne).