Les territoires composant la région Occitanie conservent une tradition politique marquée à gauche , associée à une montée du vote d'extrême droite ou populiste de droite depuis les années 1980 sur le littoral méditerranéen.
Traditions politiques
Durant la IIIe République , les départements qui constituent l'actuelle région sont le bastion du Parti radical , et plus précisément de son aile gauche dite « radicale-socialiste » ou « rad-soc »[ 1] . Cette tendance politique républicaine , marquée par un certain anticléricalisme , le social-libéralisme et le solidarisme , s'est essentiellement reporté depuis les années 1970 , tant en termes de personnel politique que de résultats électoraux, sur le Parti socialiste (PS), devenu la nouvelle force politique dominante dans la région. Elle reste aussi l'un des derniers points d'implantation importants pour le Parti radical de gauche (PRG), porté par le quotidien régional La Dépêche du Midi , tout particulièrement dans le Tarn-et-Garonne : depuis la création de ce parti en 1972 , quatre des dix présidents venaient de cette région, à commencer par son fondateur Robert Fabre , député de l'Aveyron , de 1972 à 1978 , suivi de Jean-Michel Baylet de 1983 à 1985 puis de 1996 à 2016 , Yvon Collin de 1988 à 1989 et Sylvia Pinel depuis 2016 , tous trois élus du Tarn-et-Garonne .
Une partie de la famille radicale ou sociale-démocrate a néanmoins rejoint les formations du centre ou du centre-droit de l'échiquier politique national depuis les années 1970 , contribuant à renforcer l'implantation de ces derniers dans la région par exemple à Perpignan avec Paul Alduy , son fils Jean-Paul Alduy puis Jean-Marc Pujol , ou à Béziers avec Georges Fontès .
Le socialisme puis le communisme se sont aussi historiquement et durablement implanté dans ces territoires, dès le XIX e siècle . Il s'appuie essentiellement sur les ouvriers liés aux petites activités industrielles de la région toulousaine, de Carmaux , Decazeville ou d'Alès , mais surtout sur les vignerons de la plaine languedocienne ou roussillonnaise qui, face à leurs difficultés sociales et économiques majeures, développent de fortes valeurs de coopération (symbolisée par les caves coopératives de vinification ) et de revendications, comme le montre la Révolte des vignerons de 1907 . Jean Jaurès , l'un des fondateurs du socialisme réformiste en France , était natif et député du Tarn . Cette tradition politique a gardé une certaine force jusqu'à la fin du XX e siècle , avec de nombreuses villes moyennes ou communes rurales des contreforts du Massif central contrôlées par des maires communistes, représentatives de ce qui est surnommé depuis le milieu du XIX e siècle le « Midi rouge »[ 2] . Ainsi, Béziers a un maire communiste de 1977 à 1983 (Paul Balmigère ), Nîmes de 1965 à 1983 (Émile Jourdan ) puis de 1995 à 2001 (Alain Clary ), Sète de 1959 à 1983 (Pierre Arraut puis Gilbert Martelli) et de 1996 à 2001 (François Liberti ), Alès de 1965 à 1989 (Roger Roucaute puis Gilbert Millet ). Si ces bastions de la plaine ont pour beaucoup basculé à droite et ont vu une perte progressive d'influence du PCF associé à une montée du vote populiste de droite, de nombreuses communes plus modestes des contreforts du Massif central ou du piémont pyrénéen, de la plaine du Roussillon ou de la vallée du Rhône ont conservé cette couleur politique : Aramon ou La Grand-Combe dans le Gard ; Conques-sur-Orbiel ou Ginestas dans l'Aude ; Florac en Lozère ; Valence-d'Albigeois , Saint-Benoît-de-Carmaux et Blan dans le Tarn ; Alénya , Cabestany , Corbère-les-Cabanes , Elne ou Estagel dans les Pyrénées-Orientales ; Andrest , Bazet , Capvern , Oursbelille , Pouzac et Soues dans les Hautes-Pyrénées .
La droite est historiquement représentée par ce qui a été appelé le « Midi blanc », par opposition au « Midi rouge », à savoir l'héritage du courant contre-révolutionnaire, clérical et monarchiste du tournant du XIX e siècle auquel a succédé une bonne implantation de la démocratie chrétienne [ 3] . Elle a pu incarner une force d'opposition au radical-socialisme qui lui vaut une forte présence dans la plaine, à Montpellier , à Perpignan et à Toulouse , incarnée après la Seconde Guerre mondiale par des personnalités de centre-droit comme les maires successifs de Toulouse Pierre Baudis puis son fils Dominique Baudis , Philippe Douste-Blazy et Jean-Luc Moudenc , l'ancien maire de Montpellier François Delmas . Dans les régions rurales et montagnardes, cette famille est plus présente sous sa forme conservatrice et paysanne , notamment en Lozère ou en Aveyron , avec par exemple l'ancien sénateur de la Lozère et président de la région Languedoc-Roussillon Jacques Blanc . Le gaullisme s'est pour sa part implanté à partir des années 1960 sur le littoral, dans les communes dotées de stations balnéaires sorties de terre à cette époque notamment, comme La Grande-Motte (René Couveinhes puis son fils Philippe, Stéphan Rossignol), Palavas-les-Flots (Christian Jeanjean ) ou Agde (Pierre Leroy-Beaulieu ) dans l'Hérault ; Le Grau-du-Roi (Étienne Mourrut ) dans le Gard . La droite a su également renforcer son implantation dans de nombreuses villes moyennes de la plaine languedocienne, au point de pouvoir conquérir au tournant du XXI e siècle d'anciens bastions du Midi Rouge comme Nîmes , Béziers , Sète , Alès ou de façon plus récente Narbonne .
Collectivités territoriales d'Occitanie
Le Conseil régional
La présidente du conseil régional est Carole Delga (PS ) depuis le 4 janvier 2016 . Le Conseil régional d'Occitanie comporte 158 membres (4 pour l’Ariège , 10 pour l’Aude , 9 pour l’Aveyron , 18 pour le Gard , 36 pour la Haute-Garonne , 6 pour le Gers , 30 pour l’Hérault , 5 pour le Lot , 2 pour la Lozère , 7 pour les Hautes-Pyrénées , 13 pour les Pyrénées-Orientales , 11 pour le Tarn et 7 pour le Tarn-et-Garonne ) et siège à la fois au Parc des expositions de Montpellier sur la commune de Pérols , de façon temporaire, pour les assemblées plénières, à l'Hôtel de région de Montpellier pour la commission permanente et à l'Hôtel de région de Toulouse pour certaines réunions en commissions ou conférences.
Les Conseils départementaux
Douze des treize conseils départementaux sont à gauche, avec la plupart du temps une belle majorité départementale. Seul l'Aveyron est ancré à droite (essentiellement par la tendance démocrate-chrétienne) avec un président diver droite à sa tête.
Les Conseils municipaux
Parlementaires de région Occitanie
Les députés
L'Occitanie compte au total 49 circonscriptions (soit une moyenne de 115 997 hab. par circonscription).
À l’issue des législatives de 2012, la gauche est nettement majoritaire dans ce qui va devenir la région Occitanie avec 31 sièges contre 6 à la droite.
Puis, à la suite des élections législatives de 2017, c'est le parti du nouveau président Emmanuel Macron et ses alliés, qui arrivent largement en tête en remportant 37 sièges, au détriment principalement du PS , qui conserve seulement 3 sièges, tout comme la droite. Le FN et la LFI progressent et arrivent à obtenir 3 sièges.
Les élections législatives de 2022 sont marqués par une très forte progression de l'extrême-droite qui obtient 16 sièges, tout comme l'alliance de gauche qui gagne 14 sièges (12 pour LFI , 1 pour le PS et 1 pour EÉLV ) auxquels s'ajoutent 3 socialistes partis en dissidence. La majorité présidentielle résiste très mal en ne conservant que 14 sièges. Aurélien Pradié devient le seul représentant LR de la région.
À la suite de la dissolution décidée par Emmanuel Macron à la suite des résultats des élections européennes de 2024 , où le Rassemblement national à devancé de plus de 15 points la liste de la majorité présidentielle Ensemble pour la République , de nouvelles élections législatives sont convoquées. De ces élections, la gauche, unifiée sous la bannière du Nouveau Front populaire , a obtenu 18 sièges (9 pour LFI , 7 pour le PS et 2 pour LÉ ), soit 8 de plus. Le Rassemblement national et ses nouveaux alliés, les Républicains à droite , se fortifient en gagnant 4 sièges, soit 20 sièges au total (10 pour le RN et 2 pour les RÀD). C'est la déroute pour Ensemble pour la République qui perd 8 sièges et n'arrive qu'à n'en conserver 6 (5 pour RE et 1 pour HOR ).Aurélien Pradié , suite à la débâcle chez Les Républicains créée par l'alliance qu'à initié Éric Ciotti , à décidé de quitter le parti, ce qui fait qu'il n'y à plus de députés des Républicains.
Les sénateurs
Les députés européens
Parmi les députés européens , cinq sont implantés en Occitanie :
Partis politiques régionalistes
Notes et références
↑ Christophe Chiclet, « Les défenseurs des langues régionales », Confluences Méditerranée, 1/2011 (no 76), p. 203-211.
↑ Entretien avec Jean-Jacques Becker et Gilles Candar, « "Le Midi rouge" est - il bien une réalité ? », Arkheia , no 17-18, 2006
↑ Philippe SECONDY, La Persistance du Midi blanc : L'Hérault (1789-1962) , Perpignan, Presses universitaires de Perpignan (Études ), 393 pages
Annexes
Bibliographie
Becker, Jean-Jacques et Candar, Gilles (Entretien), « "Le Midi rouge" est - il bien une réalité ? », Arkheia , no 17-18, 2006.
Midi rouge et midi blanc: les antagonismes politiques sous la Révolution française et leurs héritages dans le midi Méditerranéen , Actes du Colloque organisé par le Centre méridional d'Histoire sociale des Mentalités et des Cultures et la Commission scientifique régionale pour le Bicentenaire de la Révolution française (Avignon, 10-11 octobre 1986 ), Marseille, Fédération historique de Provence, 1987, 228 pages.
SECONDY, Philippe, La Persistance du Midi blanc : L'Hérault (1789-1962) , Perpignan, Presses universitaires de Perpignan (Études ), 2015, 393 pages.
Vin et République 1907-2007 , Actes du Colloque organisé à Montpellier les 17 et 18 octobre 2007 par Philippe Lacombrade et Fabien Nicolas, Paris, L'Harmattan (Cliopolis ), 2009, 310 pages.
Articles connexes
Politique des départements
Conseils départementaux et leurs présidents
Ariège (Christine Téqui, membres )
Aude (Hélène Sandragné , membres )
Aveyron (Arnaud Viala , membres )
Gard (Françoise Laurent-Perrigot , membres )
Haute-Garonne (Sébastien Vincini, membres )
Gers (Philippe Dupouy , membres )
Hérault (Kléber Mesquida , membres )
Lot (Serge Rigal, membres )
Hautes-Pyrénées (Michel Pélieu , membres )
Pyrénées-Orientales (Hermeline Malherbe , membres )
Tarn (Christophe Ramond, membres )
Tarn-et-Garonne (Michel Weill, membres )
Presidents duConseil régional
Députés
Sénateurs
Élections