Ce scrutin marque un tournant dans l'histoire de la Cinquième République puisque, pour la première fois sous ce régime (et la seule à ce jour), des élections législatives se déroulent au scrutin proportionnel (départemental à un seul tour). Alors que la proportionnelle figurait dans les 110 propositions pour la France du président socialiste François Mitterrand, il est prêté à celui-ci l'intention de réduire ainsi la majorité de droite alors que les sondages donnaient une large défaite de la gauche avec le scrutin majoritaire à deux tours.
Plusieurs observateurs estiment que ce changement de mode de scrutin voulu par François Mitterrand vise à limiter la défaite de la gauche et à priver la droite parlementaire de la majorité absolue en faisant entrer à l’Assemblée nationale des élus du Front national, parti d’extrême droite alors en pleine progression. Ce calcul est même assumé par le chef de l'État[3],[4],[5]. Lionel Jospin, qui était alors premier secrétaire du Parti socialiste, reconnaîtra a posteriori que la proportionnelle visait à « empêcher la droite d'avoir une écrasante majorité à l'Assemblée nationale »[6].
Chaque circonscription électorale constituée par un département métropolitain, ultra-marin ou un territoire ultra-marin élit de 2 à 24 députés, à l'exception de trois territoires d'outre-mer, qui n'en élisent qu'un[7]. La moitié des circonscriptions départementales ayant quatre sièges ou moins, le scrutin reste peu proportionnel et contraint le RPR et l'UDF à former des listes communes dans de nombreux départements.
Campagne
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En nombre de sièges, la victoire du RPR et de l’UDF est moins importante que prévue initialement. Avec 35 élus, le Front national fait son entrée à l’Assemblée nationale pour la première fois.
Le , le président François Mitterrand nomme à Matignon Jacques Chirac, président du RPR, inaugurant ainsi la première cohabitation de la Cinquième République. Le nouveau Premier ministre revient sur le mode de scrutin proportionnel, restaurant le scrutin majoritaire en vue des prochaines élections législatives.
La cohabitation permet au chef de l’État socialiste de regagner en popularité : il est réélu au second tour de l’élection présidentielle de 1988 face au chef du gouvernement. Dans la foulée, l’Assemblée nationale est dissoute et les élections législatives anticipées donnent une majorité relative au Parti socialiste.
Notes et références
↑Un second tour a lieu à Wallis-et-Futuna, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon le .