Les élections législatives de 1881 ont eu lieu les et au scrutin majoritaire à deux tours.
Contexte
Depuis 1876, les républicains sont majoritaires à la Chambre des députés et ont remporté le bras de fer qui les opposait au président monarchiste Patrice de Mac Mahon lors de la crise du 16 mai 1877, contraignant le chef de l'État à la démission deux ans plus tard après le basculement du Sénat dans le camp républicain.
Le nouveau président de la République, le républicain modéré Jules Grévy affirme dès son entrée en fonction son intention de ne pas entrer en conflit avec les chambres du Parlement, devant lequel le gouvernement est responsable. Le chef de l'État n'exerce dès lors qu'une fonction essentiellement honorifique.
Tandis que Léon Gambetta préside la Chambre des députés à partir de , le modéré Jules Ferry occupe la tête du gouvernement à partir de 1880. Il fixe la date du scrutin au 21 août, brusquant les radicaux[1].
Résultats
Résultats des élections législatives françaises de 1881[1]
Ces élections législatives voient la victoire des républicains et sont marquées par un nouveau recul de la droite monarchiste. Cette défaite pour les conservateurs est le résultat de leurs divisions, ainsi que d'une certaine usure et l'abstention des électeurs de droite[1]. En effet, certains candidats renoncent même à mener campagne, la droite se retrouvant absente de 252 des 541 circonscriptions. Pour l'historien Arnaud-Dominique Houte cette absence « explique sans doute la forte abstention ». Toutefois, dans les circonscriptions où la droite monarchiste est présente elle résiste et conserve des scores semblables aux élections précédentes[2].
L'ensemble du camp républicain semble revenir renforcé par le scrutin de 1881. Mais si Jules Ferry est confirmé à la présidence du conseil, il est mis en difficulté dès la discussion sur le protectorat tunisien début novembre, il démissionne alors le 10 novembre et le présidentGrévy se résout à appeler le populaire Léon Gambetta deux mois plus tard. Cependant, lui-même est usé de son poste de président de la Chambre qui lui a fait des ennemis dans l'aile radicale et l'aile conservatrice des républicains. Il ne peut alors former un gouvernement que de fidèles, sans socle à la Chambre. Alors que Gambetta a une vision d'un cabinet de législature avec un esprit d'initiative, il perd très rapidement et doit démissionner face à l'échec de sa révision constitutionnelle qui figurait pourtant dans le programme des républicains. Le régime sombre alors dans une nouvelle série de gouvernements de moins de six mois, jusqu'au retour de Jules Ferry en 1883[3].