Pour la première fois depuis 1965[N 1], le Premier ministre en exercice, à savoir le gaulliste Jacques Chirac, est candidat à l'élection présidentielle. Il est défait au second tour par François Mitterrand, après avoir été concurrencé au premier tour par l’ancien Premier ministre centriste Raymond Barre.
Le scrutin est également marqué par le score élevé du candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen, qui frôle les 15 % avec un discours anti-immigration. Comme en 1974, Arlette Laguiller est la seule femme candidate.
Le 8 mai 1988, le second tour voit François Mitterrand l'emporter avec 54,02% des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Il devient le premier Président de la République française réélu au suffrage universel pour un second septennat.
Contexte
L'élection présidentielle se déroule en pleine première cohabitation. Les rapports entre Jacques Chirac et François Mitterrand sont tendus, ce qui semble pousser le second à se présenter une quatrième fois. Entre-temps, l'ancien Premier ministre et député du RhôneRaymond Barre est de plus en plus populaire dans l'opinion et sa candidature est de plus en plus envisagée[1]. Jacques Chirac veut quant à lui prouver qu'il est capable de gouverner avec un président n'ayant pas la même appartenance politique pour prouver ses qualités d'homme d'État.
Lors des municipales de 1983, le FN réalise une percée, notamment à Dreux où la liste FN fusionne avec la liste RPR pour se maintenir au second tour. La droite remporte la ville et le FN la co-dirige pendant six ans. La montée se poursuit l'année suivante où le FN talonne le Parti communiste français lors des européennes de 1984. Dans son livre Les Français d'abord, Jean-Marie Le Pen écrit: « Nous croyons à la supériorité de la civilisation occidentale. »[4]. À partir de 1984, il est de plus en plus invité à L'Heure de vérité[5]. L'émission contribue à sa médiatisation et à accroître sa popularité[6],[7].
Le sur RTL dans l'émission Le Grand Jury, Jean-Marie Le Pen déclenche une polémique à propos de la Shoah en déclarant: « Je suis passionné par l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. »[8],[9]. Le précédent, il avait déjà provoqué une polémique à propos des immigrés et du sida dans L'Heure de vérité, souhaitant l'expulsion des immigrés pour réduire le chômage et l'isolement des séropositifs, parlant même de « sidaïques »[10].
Divisions à droite
Dès 1982, Valéry Giscard d'Estaing prépare son retour en politique[11],[12]. Lors des élections cantonales, il est triomphalement élu à Chamalières. Il espère pouvoir affronter à nouveau François Mitterrand, mais doit faire face à la montée de Raymond Barre dans les sondages ainsi qu'à la présence sur sa droite de Jacques Chirac. Il reproche à ce dernier sa défaite, mais va préférer se rapprocher de lui plutôt que de son autre ancien Premier ministre.
Au cours de la première cohabitation, Jacques Chirac devient rapidement impopulaire et ne parvient pas à appliquer tout son programme car il doit à la fois ménager son électorat et sa majorité tout en préservant ses chances pour la présidentielle. François Mitterrand va même favoriser cette perspective, persuadé qu'il va affronter son Premier ministre. La montée en puissance de Jean-Marie Le Pen ne fait qu'accentuer les divisions à droite, notamment entre ceux qui souhaitent se rapprocher du Front national comme Charles Pasqua, et ceux qui refusent, comme Raymond Barre ou Jacques Chirac[14].
Le , François Mitterrand confirme au vice-président américain George H. W. Bush qu'il souhaite affaiblir le Parti communiste français, chose qu'il révélera également au no 2 du parti Charles Fiterman par la suite. Le PCF soutient le gouvernement jusqu'en juillet 1984, y compris lorsque le gouvernement a proposé la loi d'amnistie en octobre 1982 pour réintégrer les généraux putschistes de 1961, et lorsque Jacques Delors annonça les deux plans du tournant de la rigueur le et le . Lors des européennes de 1984, le PCF atteint un niveau historiquement bas, le Front national faisant jeu égal avec lui avec moins de 10 % des voix[17]. Le résultat des législatives de 1986 constitue un trompe l'œil pour le Parti communiste français, qui mena campagne seul et qui obtient à peu près le même nombre de députés qu'en 1981.
À partir de l'automne 1984, le Parti communiste français est tiraillé en interne, du fait de l'émergence des « réformateurs » qui souhaitent moderniser le parti, et qui critiquent sa gestion depuis la fin des années 1960. Georges Marchais s'oppose aux réformateurs, rappelant à plusieurs reprises que le parti a abandonné l'idée de la lutte des classes. En 1985, le meneur des réformateurs Pierre Juquin est écarté du bureau politique du parti, puis exclu du parti le [18].
Crise en Nouvelle-Calédonie
Le , des incidents violents éclatent en Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes kanaks s'en prennent à des caldoches qui répliquent, entraînant trois morts dont deux kanaks. L'ancien commissaire européen Edgard Pisani fut dépêché en urgence pour tenter de trouver une issue au conflit. Le , des indépendantistes tombent dans une embuscade alors que les négociations n'ont pas encore commencé.
En janvier 1985, un jeune européen est assassiné. Les caldoches se révoltent, ce qui rend la situation dans l'île très critique, au point que François Mitterrand est interrogé le 16[19]. Malgré sa visite sur l'île, la tension ne diminue pas, et ce au gré des tentatives de dialogue avec Edgard Pisani. L'arrivée de Jacques Chirac à Matignon rend la situation plus difficile, notamment à cause de la proximité des caldoches avec le RPR.
Un plan dit d'« indépendance-association » proposé par Edgard Pisani est rejeté par les caldoches, qui renforcent leur prépondérance sur l'île lors des élections régionales en [20]. Deux ans plus tard, un référendum d’autodétermination est rejeté par 98,30 % des suffrages, avec néanmoins une abstention de 40 %, principalement chez les kanaks[14]. L'annonce d'élections le n'arrange rien, les caldoches proches du RPR considérant cette annonce comme un pied de nez du gouvernement[21].
Modalités du scrutin
Lors de l’élection présidentielle de 1988, le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés[22]. L’élection présidentielle se tient les (premier tour) et (second tour) 1988[23].
Chaque candidat doit satisfaire plusieurs conditions :
en cas d'empêchement ou décès dans la dernière semaine de dépôt des candidatures d'une personne qui a annoncé son intention d'être candidate, le Conseil constitutionnel peut reporter l'élection ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ;
en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales.
Les dates du scrutin ont été fixées lors d'un Conseil des ministres, le [24]. Le scrutin est organisé selon les règles fixées par le décret de convocation des électeurs, et se déroule aux dates suivantes[23] :
Le débat d'entre-deux-tours eut lieu le . Il fut animé par Elie Vannier et Michèle Cotta et fut extrêmement tendu[27],[28]. Malgré sa préparation, Jacques Chirac ne parvint pas à l'emporter face à François Mitterrand, un sondage indiquant que 33 % des téléspectateurs ont été convaincus par sa prestation, contre 42 % à son contradicteur[29] ; une autre enquête, publiée par l'Institut CSA, montre que François Mitterrand a été jugé plus convaincant par 32 %, contre 24 %[30]. Cherchant à se mettre sur un pied d'égalité avec François Mitterrand [réf. nécessaire], le Premier ministre suggéra que les deux adversaires n'étaient que « deux candidats se présentant au jugement des Français », mais il se heurta à la réponse du Président, qui de plus l'appellera « Monsieur le Premier ministre » durant tout le débat[31],[32]. François Mitterrand se permettra même de réutiliser la formule « vous n'avez pas le monopole du cœur »[33]. Dès le départ, le président sortant cherche à s'affirmer comme le seul garant de l'unité nationale, et sa tactique de mise à distance vis-à-vis de Jacques Chirac met ce dernier en porte-à-faux. Lorsqu'il évoque la loi Pasqua, François Mitterrand parvient à le prendre à défaut. Interloqué, il répond « monsieur le Président ». Étant toujours sur la défensive, Chirac ne prit jamais l'avantage dans le débat. L'échange sur l'affaire Gordji fut très tendu[34],[30].
Un certain nombre de conditions furent posées par les deux candidats pour participer au débat. François Mitterrand demanda notamment à ce que le plateau fut exactement de la taille de la grande table dans le salon Murat pour le Conseil des ministres[35],[36]. Le choix de la couleur du décor fut également âprement discuté[36]. Jusqu'au dernier moment, les équipes des deux candidats inspectent le plateau. In extremis, Serge Moati fait changer le siège de François Mitterrand, qui d'après lui le ferait apparaître comme « tassé » à la télévision[36].
Le , Raymond Barre annonce qu'il ne mènera pas une opposition systématique à la politique de François Mitterrand et qu'il était prêt à travailler avec lui sur certains dossiers[45],[46]. De son côté, Jacques Chirac concède sa défaite et annonce implicitement qu'il compte préparer au plus vite la campagne pour les élections législatives[47]. Quant à Jean-Marie Le Pen, il critiqua la stratégie de Jacques Chirac pendant la campagne, notamment sur la stratégie de second tour[48].
Lorsque la Première cohabitation démarre en mars 1986, François Mitterrand ignore encore s'il va se représenter devant les électeurs une quatrième fois. Son cancer de la prostate, dont il doit supporter le poids depuis le , s'est miraculeusement stabilisé, au point que le président se croit définitivement guéri[50],[51].
En septembre 1987, François Mitterrand demande à Jacques Séguéla de préparer la campagne avec le slogan Génération Mitterrand, chose qui avait commencé au cours d'une réunion chez le président à sa résidence de Latche le 11 juillet précédent[53],[54],[55]. Celui-ci lui recommanda d'ailleurs de concentrer ses efforts contre Jacques Chirac[56]. Le au Club de la presse d'Europe 1, le premier secrétaire Lionel Jospin affirme qu'« une candidature de François Mitterrand aurait la priorité sur toute autre »[57]. François Mitterrand espérait surtout contrer Michel Rocard qui était bien placé dans les sondages d'opinion face à Jacques Chirac, bien que ce semblant de compétition fût d'ordre purement tactique[58],[53]. Dix jours après la déclaration de Lionel Jospin, une association « Avec François Mitterrand » regroupant artistes, journalistes et intellectuels est fondée par Paul Quilès et Maurice Benassayag, coordonnée par Jack Lang[59],[60]. Le , dans l’article « Ils soutiennent Mitterrand » publié dans le magazine Globe, plusieurs personnalités affichent leur soutien à François Mitterrand : des personnalités proches de la gauche, comme Pierre Bergé, Barbara, Pierre Arditi, ou plus surprenant, Dominique Jamet, l'ancien rédacteur en chef du Quotidien de Paris qui avait été licencié du journal en 1981[61]. Une semaine plus tard, Renaud publie une tribune dans le quotidien Le Matin avec pour titre « Tonton, laisse pas béton »[61]. Après lui, Gérard Depardieu écrit dans Le Parisien« Mitterrand ou jamais », ou encore « Ça y est, je vais voter pour la première fois »[61]. Entre-temps, 350 maires et conseillers généraux signent une pétition sous le titre « Pour nous, c'est lui »[61].
Le , sa Lettre à tous les Français est diffusée dans de nombreux journaux, comme Le Figaro ou Libération, tirée à 2 millions d'exemplaires[73],[74]. Cette lettre servit de programme de campagne, qui se fit sur le slogan de la « France unie »[69],[75]. Le slogan fait de lui un candidat à part, comme entré dans l'Histoire[76]. Le programme de campagne, organisé par Pierre Bérégovoy, Pierre Joxe et Louis Mermaz, limite au maximum la présence médiatique de François Mitterrand[77]. Quatre grands meetings sont organisés en avril, le 8 à Rennes où il développa le thème de la « France unie » et où Barbara chanta L'Homme à la rose, le 15 à Lyon, le 19 à Montpellier où il fit applaudir chaleureusement Michel Rocard, et le 22 au Bourget[66],[78]. Ses interventions à la télévision sont rares, Questions à domicile le et deux émissions de radio programmées jusqu'au [79],[78],[71]. L'affaire du Carrefour du développement fut dévoilée durant la campagne, mais elle n'a pas eu beaucoup d'impact sur celle du président sortant[80].
À quelques jours du premier tour, la situation en Nouvelle-Calédonie se dégrade à nouveau, avec 4 gendarmes assassinés sur l'île d'Ouvéa et 27 personnesprises en otage par les indépendantistes kanaks[81].
Comme prévu par son équipe de campagne et son ami Charles Salzmann, François Mitterrand arrive largement en tête le avec 34,1 % des suffrages exprimés[26],[82].
Pour la campagne du second tour, trois meetings sont organisés, à Lille le , à Strasbourg le , et à Toulouse le 6. Son slogan du premier tour est amélioré, devenant « La France unie est en marche ». Lors du débat télévisé, il parvient à maîtriser l'agressivité de Jacques Chirac, notamment en l'appelant « monsieur le Premier ministre » durant toute l'émission et en lui tenant tête sur l'affaire Gordji[79]. Par ailleurs, il avait déclaré à Jean-Pierre Elkabbach, à propos de son Premier ministre le : « Je dirais simplement qu'il a beaucoup de qualités et je souhaiterais que ces qualités fussent appliquées exactement au bon endroit et au bon moment[64]. » Considéré comme le perdant du débat, Jacques Chirac fait tout pour rattraper son retard dans les sondages, notamment en accélérant la procédure pour tenter de libérer les otages d'Ouvéa et les derniers otages au Liban[83],[79].
Au soir du second tour, François Mitterrand est réélu avec 54,02 % des suffrages exprimés[49].
Jacques Chirac
Le depuis l'Hôtel de Matignon, Jacques Chirac annonce sa candidature à l'élection présidentielle[69],[84]. Il avait un temps envisagé d'attendre l'annonce de François Mitterrand pour se déclarer, mais change de stratégie en raison de son retard dans les sondages face à François Mitterrand et Raymond Barre. Ce dernier, soutenu par l'UDF, n'hésite pas à critiquer le Premier ministre, dont il fait pourtant partie de la majorité[85]. Son attitude agressive durant la cohabitation lui coûte, de l'avis de spécialistes, des points dans les enquêtes d'opinion, tout comme certains couacs de communication dès le début de sa campagne (notamment l'intervention hasardeuse d'Albin Chalandon).
Bien que handicapé par sa position de candidat sortant, il bénéficie d'une certaine légitimité à droite du fait de sa fonction de chef du gouvernement, ainsi que du soutien actif du RPR, qui a d'importantes ressources financières et militantes. Un sondage publié par la Sofres en montre que son image auprès de l'opinion est assez mitigée et il reste affaibli par l'affaire Malik Oussekine qui a conduit au retrait du projet de réforme universitaire Devaquet. Si 38 % des personnes interrogées le trouvent courageux, 30 % seulement le trouvent compétent et 29 % moderne. Pire, 26 % le jugent trop agressif, et seuls 21 % des Français interrogés le jugent apte à remplir les fonctions de Président[87]. Il tente d'apparaître plus décontracté et affiche comme à son habitude une grande vitalité[86] : il enchaîne les réunions publiques, ce qui lui permet de rattraper et dépasser Raymond Barre dans les sondages, mais pas le président sortant[88].
Le , son équipe de campagne organise un grand rassemblement électoral avec 30 000 personnes à l'hippodrome de Vincennes au cours duquel il raille l'absence de candidature socialiste officiellement déclarée[68]. Il reçoit le soutien de Johnny Hallyday, qui est présent et chante lors du meeting à Vincennes[68].
Le soir du premier tour, il arrive en deuxième position avec 19,94 % des suffrages exprimés[26]. Ce faible score s'explique notamment par sa popularité assez moyenne, mais également par une surexposition médiatique[89]. L'écart avec François Mitterrand est pratiquement impossible à remonter, malgré le ralliement de Raymond Barre, comme l'avait analysé Édouard Balladur durant la précampagne[90]. Malgré sa prestation médiocre et la libération des otages au Liban et en Nouvelle-Calédonie, il ne parvient pas à remonter son retard dans les sondages. Serge Berstein et Pierre Milza analysent qu'en raison de sa « fiévreuse ambition qui ne recule devant rien », sa tentative de faire ces coups d'éclats pendant la campagne du second tour lui a peu rapporté[91]. Durant la campagne du second tour, une entrevue est organisée par le général Pierre de Bénouville avec Jean-Marie Le Pen, en présence de Charles Pasqua et Édouard Balladur[38]. Néanmoins, cette rencontre ne permet pas d'aboutir au soutien du candidat FN qui ne donnera pas de consigne de vote en sa faveur[42].
Le soir du second tour, il est battu par François Mitterrand, recueillant seulement 45,98 % des suffrages exprimés[49].
Raymond Barre
À partir de 1985, l'ancien Premier ministre envisage de plus en plus une candidature. Son refus de la cohabitation comme sa volonté d'indépendance vis-à-vis des partis contribue à renforcer sa popularité[92], au point même de parler d'incohérence institutionnelle[93],[94]. Du côte de l'UDF dont il est proche depuis 1978, certains appuient l'hypothèse de sa candidature, notamment le CDS[95]. Néanmoins, dès , Valéry Giscard d'Estaing se rapprocha de Jacques Chirac[96]. Durant le premier septennat, il figura toujours parmi les personnalités les plus appréciées dans les sondages d'opinion[97]. En , Alain Duhamel faisait l'analyse suivante sur l'ancien Premier ministre : « Au-delà des explications politiques, on peut vérifier que même ses adversaires ont souvent de la considération pour Raymond Barre. Une nette majorité de Français le juge, en effet, capable de redresser l'économie de la France, de renforcer l'autorité de l'État, d'accroître le rôle de la France dans le monde et d'assurer la sécurité des citoyens. Cela fait beaucoup, surtout sur des sujets aussi difficiles[98]. » À partir de 1986, certaines enquêtes d'opinion le placent au second tour de la présidentielle et le voient potentiellement comme vainqueur face à François Mitterrand. Le sur Europe 1, il évoque pour la première fois la possibilité d'une candidature[99].
L'ancien Premier ministre essaie de développer une certaine proximité avec les électeurs, notamment à travers ses meetings où il essaie de faire preuve de répartie et d'humour notamment avec la phrase « Bonne nuit les petits » inspirée du dessin animé du même nom[106], pour contraster la vision d'homme de rigueur qui s'est développée à Matignon à partir de septembre 1976. Malheureusement pour lui, son slogan de campagne et quelques couacs de communication font baisser les intentions de vote en faveur du député du Rhône qui ne repassera pas devant Jacques Chirac dans les sondages après janvier 1988[107],[88]. Charles Millon fut le coordinateur de la campagne au niveau national[108]. Il dut également affronter une polémique sur la prétendue appartenance de sa femme au Parti communiste hongrois, alors même que celle-ci avait quitté le pays très tôt après la guerre[109].
Il souhaite mener une campagne sobre, telle qu'il l'avait imaginée le : « Je ne crois pas qu’il faille se donner pour règle de chercher à séduire les Français. Si je les convaincs, tant mieux. Si je ne les convaincs pas, tant pis ! Je ne dis pas tant pis pour eux, mais tant pis pour moi. Mais je ne ferai rien de ces gesticulations ridicules par lesquelles, avec les conseillers en communication, on s’efforce de plaire[110]. » Il axe principalement sa campagne sur la réduction des déficits, un recentrage de la politique étrangère et la mise en place d'une politique de formation efficace pour former notamment les jeunes arrivant sur le marché du travail[111]. Néanmoins, sa stratégie de campagne ne permet pas d'être suffisamment réceptif auprès des électeurs centristes, et certains se reportent sur François Mitterrand, qui fit tout pour affronter Jacques Chirac au second tour[112],[101].
Au soir du premier tour, Raymond Barre arrive troisième avec 16,55 % des suffrages exprimés (un score à peine plus élevé que Jean Lecanuet en 1965)[26].
Jean-Marie Le Pen
Au cours de l'année 1987, Jean-Marie Le Pen tente d'adoucir son image auprès de l'opinion, parvient à rencontrer Ronald Reagan ainsi qu'à participer au Congrès juif mondial[119].
Il déclare officiellement sa candidature le [69],[120]. Pendant plus d'un mois durant l'été, il réalise une « tournée des plages » qui le mène d'Ajaccio à Dunkerque. Néanmoins, son image modérée s'effrite après ses déclarations controversées au sujet de la Shoah et des chambres à gaz lors de la Seconde Guerre mondiale sur RTL le [119],[121],[122].
Son programme est assez différent des autres principaux candidats. Il met l'accent sur la sécurité, qu'il considère comme le droit premier du citoyen[123]. Ses attaques portent principalement sur François Mitterrand, même si celles portées contre Jacques Chirac sont relativement importantes. Son équipe de campagne organise de nombreux meetings et rassemblements, et parvient notamment à réunir plus de 18 000 personnes lors d'un meeting au Stade Vélodrome à Marseille le [124].
Avec 14,39 % des suffrages exprimés au soir du premier tour, bien qu'il ne fut crédité que de 10 à 12 % d'intentions de vote dans les sondages, son score symbolise la percée de l'extrême-droite en France dans les années 1980[26],[125].
André Lajoinie
Georges Marchais annonce à la télévision le lors du Journal de 20 heures que le député de l'Allier sera probablement candidat lors de l'élection présidentielle[126]. Dès le printemps 1986, le secrétaire général du parti avait annoncé son refus de se présenter une seconde fois[127]. Le comité central du parti approuve la candidature du candidat le , alors que les sondages sont peu favorables[69].
Au cours de la campagne, André Lajoinie défend les thèmes traditionnels du parti, comme la défense de la classe ouvrière et la lutte contre le capitalisme mais sa campagne ne décollera jamais. De plus, il fut victime de sa mauvaise prestation lors d'un débat contre Jean-Marie Le Pen le et les sondages les plus optimistes ne le créditaient que de 7 % en toute fin de campagne. En interne, les tensions deviennent de plus en plus fortes entre l'appareil du parti et les « rénovateurs »[127]. Le , Pierre Juquin, qui avait démissionné en juin pour protester contre la candidature Lajoinie, est exclu du parti[18]. De plus, le « rénovateur » reçoit le soutien de Marcel Rigout, l'un des quatre ministres communistes de 1981. Son slogan de campagne fut « Pas question de se laisser faire ». La campagne du candidat communiste fut en partie financée par l'Union soviétique, le parti ayant reçu un million de dollars[128].
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Le , cinq jours après la déclaration de candidature de Jacques Chirac, le ministre de la Justice Albin Chalandon se livre à une comparaison hasardeuse, voire désastreuse, de François Mitterrand, en considérant que les relations qu'entretient le président avec les Français sont semblables à celles entretenues par le maréchal Pétain avec les Français durant le régime de Vichy[59].
Les sondages sont listés par ordre antéchronologique : les plus récents sont affichés en tête afin que les données les plus proches de l'élection soient toujours présentées en premier.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Le résultat de cette élection était attendu, du fait de la configuration de la cohabitation, de l'impopularité croissante du gouvernement Chirac et grâce à la stratégie de campagne de François Mitterrand[75]. 70 % des personnes interrogées par la Sofres ont jugé que le résultat de l'élection était attendu après le second tour[133]. Certains politologues ont considéré que le vote du second tour correspondait à un vote « légitimiste » ou « régalien » (Jérôme Jaffré) en faveur de François Mitterrand alors que la France restait un pays conservateur[134].
« Très bien réélu, avec 54 % des suffrages, ayant perdu 10 % de ses voix de gauche de 1981 mais en ayant gagné 15 % à droite, François Mitterrand retrouve après deux années de cohabitation la plénitude de ses fonctions. Il dit désirer « l’ouverture » au début de son second mandat. Mais il ne veut pas pour autant se soumettre aux exigences excessives des centristes, indispensables pour retrouver une majorité dans l’Assemblée élue en 1986. Il doit donc dissoudre. [135] »
« Ceux-ci n'ont pas perçu la nature exacte du président. Désireux d'éviter l'écueil dans lequel avait failli tomber Charles de Gaulle en 1965, en confondant, au premier tour, élection et référendum, et qui avait été fatal à Valéry Giscard d'Estaing en 1981, de trouver une démarche originale, François Mitterrand est allé au plus simple, faire une campagne de « sortant », mais à la manière d'un notable dont la circonscription serait la France entière. Ainsi, tout au long de l'année 1987, tirant profit des espaces de liberté offerts par la cohabitation, François Mitterrand sillonne la « France profonde », inaugurant ici, décorant là, distillant telle réflexion à la seule presse locale. Le jour où la campagne officielle s'ouvre, « sa » campagne de premier tour est terminée[136]. »
Lors du premier tour, Jacques Chirac n'est arrivé en tête que dans cinq départements, dans son fief de Corrèze (où il recueille son meilleur score, avec 39 % des voix), à Paris, en Lozère ainsi qu'en Corse-du-Sud et dans le Cantal, terres électorales de la droite[137]. De son côté, Raymond Barre n'arrive en tête dans aucun département, et ne termine second que dans une petite poignée notamment en Normandie et en Rhône-Alpes. Il réalise ses meilleurs résultats en région Rhône-Alpes et son meilleur score dans son département du Rhône avec près de 25 % des voix.
François Mitterrand parvient à remporter la quasi-totalité des départements, arrivant second seulement là où Jacques Chirac le devançait. Il n'obtint aucun score en dessous de 24 %. Quant à André Lajoinie, il ne parvint à réaliser un score de plus de 10 % que dans un nombre réduit de départements, n'arrivant troisième que dans cinq départements, ceux du Limousin, l'Ariège et son fief de l'Allier où il réalise son meilleur score avec 18,12 % des voix. Le PCF, signe de son déclin, arrive seulement quatrième, derrière Mitterrand, Le Pen et Chirac, en Seine-Saint-Denis, où il est particulièrement bien implanté[N 2]. Pire, il ne dépasse pas les 10 % dans 81 départements, et même les 5 % dans 30 départements[138].
Antoine Waechter réalise ses meilleurs résultats en Alsace et dans les régions de montagne mais globalement, sa performance est moins bonne que celle de Brice Lalonde en 1981[139].
Jacques Chirac n’obtient une majorité de suffrages exprimés que dans les départements ayant la pratique religieuse la plus importante et les plus ancrés à droite, ainsi que dans les grandes villes[141]. Il réalise ses meilleurs scores dans les Alpes-Maritimes et en Nouvelle-Calédonie[réf. nécessaire] mais échoue à l'emporter dans son département de la Corrèze.
Analyse sociologique
Abstention
L'abstention est de 18,62 % au premier tour et de 15,94 % au second[142]. Ces chiffres confirment que l'élection présidentielle était celle pour laquelle les électeurs français se mobilisaient le plus[137],[143]. L'abstention fut plus importante dans les villes, notamment dans le Sud-Est[141].
Ce sont surtout les plus jeunes qui ne se sont pas déplacés pour voter (12 % au premier tour, 10 % au second tour) d'après la Sofres, tout comme les employés, ouvriers, inactifs et retraités qui se sont moins déplacés au bureau de vote (de 10 à 13% au premier tour, de 6 à 9 % au second tour)[133].
Du côté des électorats, ce sont surtout les écologistes qui ne se sont pas déplacés (13 % au premier tour, 12 % au second tour), tout comme les personnes non affiliées à un parti politique (17 % au premier tour, 15 % au second)[133].
Premier tour
Au soir du premier tour, la droite rassemblait 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % à la gauche, en comptant les écologistes[144]. Malgré cela, François Mitterrand était assuré d'être réélu. La droite modérée ne rassemblait que 36,5 %, marquant un recul assez net depuis les élections européennes de 1984[137]. Quant à Jacques Chirac, il n'atteignait même pas le score des trois candidats gaullistes en 1981 qui avaient fait au total 21 % des suffrages exprimés[137].
L'électorat de Jean-Marie Le Pen est extrêmement divers, venant en grande partie de la droite traditionnelle mais aussi de déçus de la gauche : près de 27 % de son électorat avait voté en faveur de François Mitterrand en 1981, soit un peu plus de 600 000 électeurs[125]. Malgré tout, le vote Le Pen reste largement un choix de vote contestataire. Pour son premier résultat élevé lors d’une élection présidentielle, le score de 1988 du président du FN est clivé selon le niveau de diplôme des électeurs, caractéristique qui se renforcera au gré des élections présidentielles suivantes, le sondeur Jérôme Fourquet relevant : « Les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 semblent les plus réfractaires, quand les moins diplômés s’avèrent les plus réceptifs. Mais en 1988 les écarts sont limités puisque le score oscille entre 9 % et 16 % entre ces deux catégories »[145]. Par ailleurs, le résultat de Jean-Marie Le Pen est quasiment identique dans tous les milieux professionnels[145].
Pour André Lajoinie, l'électorat est très réduit, notamment chez les 18-24 ans avec une baisse de 22 points entre les législatives de 1978 (28 %) et la présidentielle (6 %) ainsi que pour les ouvriers avec seulement 15 % de l'électorat ouvrier[144],[133]. Il est par ailleurs particulièrement malmené dans les départements de la « ceinture rouge » autour de Paris[144].
Le vote catholique reste relativement important à droite, notamment dans les départements où la pratique religieuse reste conséquente. Près de 82 % des pratiquants réguliers ont voté à droite, dont 40 % en faveur de Jacques Chirac, 30 % pour Raymond Barre et 12 % pour Jean-Marie Le Pen, et 54 % des étudiants[146].
Sociologie de l'électorat au premier tour (enquête Sofres) – en pourcentage[147],[133]
François Mitterrand obtient quelque 87 % du vote communiste par rapport au premier tour, ainsi que 80 % du vote d'extrême gauche non-communiste, mais également les deux tiers du vote écologiste et près de 15 % du vote centriste[148]. Environ 50 % des jeunes ouvriers et chômeurs ayant voté pour le Front national au premier tour ont voté pour lui au second tour, ainsi que 40 % des employés. De son côté, Jacques Chirac voit 65 % des électeurs du Front national se reporter sur lui[148].
Sociologie de l'électorat au second tour (enquête Sofres) – en pourcentage[147],[133]
↑ a et b[PDF] Décret no 88-250 du 16 mars 1988 portant convocation des électeurs pour l'élection du Président de la République, publié au JORF du , p. 3 543-3 544.
↑ a et bÉric Dupérier, « Changement d'échelle et géographie des élections : le vote des villes françaises aux présidentielles de 1988 », L'Espace géographique, vol. 23-2, (lire en ligne).
Ludivine Bantigny, La France à l'heure du monde : de 1981 à nos jours, Éditions du Seuil, coll. « L'Univers historique (Histoire de la France contemporaine) », , 512 p.
Jean-Jacques Becker et Pascal Ory, Crises et alternances : 1974-2000, t. 19, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire (Nouvelle histoire de la France contemporaine) », , 944 p.
2021 Scandinavian Touring Car Championship Previous 2020 Next 2022 Robert Huff is the reigning Drivers' Champion. The 2021 STCC TCR Scandinavia Touring Car Championship was the eleventh overall season of the Scandinavian Touring Car Championship and the fifth under the internationally recognised TCR formula. It is also the fourth time the championship is run under the STCC TCR Scandinavia Touring Car Championship banner.[1] The season started on 4 June at Ljungbyheds Motorbana and end...
منتخب الجبل الأسود لكرة الماء اللقب Crvene ajkule (The Red Sharks) الإتحاد إتحاد الجبل الأسود لكرة الماء والسباحة الإتحاد القاري إتحاد أوروبا للسباحة المدرب فيدو لومبار مساعد المدرب سيموني ريغالزا القائد بريدراغ يوكيتش FINA code MNE مشاركة دولية إيطاليا 10–11 الجبل الأسود أكبر فوز ال...
Delegaciones de Tijuana Coordenadas 32°32′09″N 116°56′35″O / 32.535856, -116.943111Entidad Delegaciones de Tijuana • Colonias Colonia Lomas TaurinasColonia 70-76Colonia PostalColonia LibertadColonia Del RíoNueva Tijuana • Sede Ave. Instituto Politécnico Nacional No. 1462, Fracc. Garita de Otay, CP 22457Delegado Mtro. Quetzacoatl Orozco EnríquezEventos históricos • Creación 29 de noviembre de 2013Población • Total 219,99...
مايكل كريستوفر معلومات شخصية الميلاد 22 يناير 1945 (العمر 78 سنة)ترنتون، الولايات المتحدة مواطنة الولايات المتحدة عضو في نقابة الكتاب الأمريكية الغربية الحياة العملية المهنة ممثل، كاتب مسرحي وكاتب سيناريو اللغات الإنجليزية الجوائز جائزة المسرح العالمي (1977)[1...
Lebanese Civil War conflict (1975–1976) Battle of the HotelsPart of the Lebanese Civil WarThe ruined Holiday Inn Beirut in the hotel district of Beirut, with the Phoenicia in front of it on the right in 2009Date23 October 1975 – 2 April 1976LocationBeirutResult Division of Beirut along East-West Expulsion of Muslim/Leftist militias and civilians from East BeirutBelligerents Lebanese National Movement Al-Mourabitoun Progressive Socialist Party Popular Liberation Forces Lebanese Communist P...
List of Antarctic telecommunications operations and infrastructure This article has multiple issues. Please help improve it or discuss these issues on the talk page. (Learn how and when to remove these template messages) This article's factual accuracy may be compromised due to out-of-date information. Please help update this article to reflect recent events or newly available information. (May 2013) This article's lead section may be too short to adequately summarize the key points. Please c...
This article is an orphan, as no other articles link to it. Please introduce links to this page from related articles; try the Find link tool for suggestions. (April 2020) Tan Boen Kim (1887-1959) was a Peranakan Chinese journalist and novelist from Batavia (now Jakarta), Dutch East Indies. He was apparently a self-taught writer, and while working as a bank clerk he started writing for the Batavia newspaper Sin Po where he had a column Zaterdagsch Causerie under the pseudonym Indo China.[...
Slayer discographySlayer at the Fields of Rock in 2007Studio albums12Live albums4Video albums4Music videos14EPs2Singles16 Slayer was an American thrash metal band formed in 1981 by guitarists Kerry King and Jeff Hanneman, who recruited vocalist and bassist Tom Araya, and drummer Dave Lombardo.[1] Slayer's first two albums, Show No Mercy (1983) and Hell Awaits (1985), which were released on Metal Blade Records, did not chart in the United States.[2] The band was then signed to ...
English television personality (born 1960) Lisa VanderpumpVanderpump in 2014BornLisa Jane Vanderpump (1960-09-15) 15 September 1960 (age 63)Dulwich, London, EnglandAlma materCorona AcademyOccupation(s)Television personality, businesswoman, producerYears active1973–presentOrganizationVanderpump DogsTelevision The Real Housewives of Beverly Hills Vanderpump Rules Overserved with Lisa Vanderpump Vanderpump Dogs Spouse Ken Todd (m. 1982)Children2Web...
Online media database For the database system, see In-memory database. For the Malaysian sovereign wealth fund, see 1MDB. IMDbLogo used since 2016Screenshot Homepage as of March 2021Type of siteDatabaseAvailable inEnglishOwnerAmazonFounder(s)Col NeedhamSubsidiariesBox Office MojoURLwww.imdb.comCommercialYesRegistrationOptionalLaunchedOctober 1990; 33 years ago (1990-10)Current statusActiveContent licenseProprietary[1] IMDb (an acronym for Internet Movi...
هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (فبراير 2023) استشارات إدارة النزاهة، هي قطاع استشاري ناشئ يقدم المشورة للأفراد والشركات حول كيفية تطبيق أعلى المعايير الأخلاقية في كل جانب من جوانب أعمالهم. النزاهة دا...
Municipality of Estonia (2017) Municipality of Estonia in Tartu CountyKambja Parish Kambja valdMunicipality of Estonia FlagCoat of armsKambja Parish within Tartu County.Country EstoniaCounty Tartu CountyAdministrative centreÜlenurmeArea • Total275 km2 (106 sq mi)Population (01.01.2020) • Total11,452 • Density42/km2 (110/sq mi)ISO 3166 codeEE-283Websitewww.kambja.ee Kambja Parish is a rural municipality in Tartu County, Estonia. Set...
Ukrainian ice hockey player Ice hockey player Vitaliy Lytvynenko Born (1970-03-04) March 4, 1970 (age 53)Kharkiv, Ukrainian SSR, Soviet UnionHeight 6 ft 0 in (183 cm)Weight 194 lb (88 kg; 13 st 12 lb)Position Right WingShot LeftPlayed for Vityaz Kharkiv Kompanion Kyiv Bilyi Bars Bila Tserkva Sokil Kyiv HK Gomel Torpedo Nizhny Novgorod Lada Togliatti Lokomotiv Yaroslavl Dynamo KharkivNational team UkrainePlaying career 1987–2015 For the Ukrai...
Ця стаття висвітлює майбутню подію. Зміст може докорінно змінюватись у міру наближення події та появи нової інформації. Демографія України, 1950—2022. З 1993 року населення країни поступово зменшується[1]. Частка українців в областях відповідно до попереднього перепису Д...
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You can help expand this article with text translated from the corresponding article in German. (June 2011) Click [show] for important translation instructions. View a machine-translated version of the German article. Machine translation, like DeepL or Google Translate, is a useful starting point for translations, but translators must revise errors as necessary and confirm that the translation is accurate, rather than simply copy-pasting machine-translated text into the English Wikipedia...
American political pundit (born 1981) Jon FavreauFavreau in March 2017White House Director of SpeechwritingIn officeJanuary 20, 2009 – March 1, 2013PresidentBarack ObamaPreceded byMarc ThiessenSucceeded byCody Keenan Personal detailsBornJonathan Edward Favreau (1981-06-02) June 2, 1981 (age 42)Winchester, Massachusetts, U.S.Political partyDemocraticSpouse Emily Black Favreau (m. 2017)Children1EducationCollege of the Holy Cross (BA) Jonathan Edwar...
Zaid bin Haritsah MosqueMasjid Zaid bin HaritsahReligionAffiliationIslamRiteShafi‘iLocationLocationKuala Lumpur, MalaysiaGeographic coordinates3°12′40.1″N 101°42′20.3″E / 3.211139°N 101.705639°E / 3.211139; 101.705639ArchitectureCompleted1991 Zaid bin Haritsah Mosque or Masjid Zaid bin Haritsah formerly known as Masjid Jamek Sungai Mulia is a mosque in Kuala Lumpur, Malaysia. This mosque is located at kilometre 8 of Jalan Gombak and it was opened in 1991....
Professional men's golf tour Korn Ferry TourCurrent season, competition or edition: 2023 Korn Ferry TourFormerlyBen Hogan Tour (1990–1992)Nike Tour (1993–1999)Buy.com Tour (2000–2002)Nationwide Tour (2003–2012)Web.com Tour (2012–2019)SportGolfFounded1989FounderPGA TourInaugural season1990CountriesBased in the United States[a]Most titlesTournament wins: Jason Gore (7)RelatedcompetitionsPGA TourPGA Tour AmericasPGA Tour CanadaPGA Tour ChinaPGA Tour LatinoaméricaOfficial websi...