(Henry) Serge Moati est le benjamin d'une fratrie de trois enfants nés au sein d'une famille juive tunisienne dont il retrace l'histoire dans Villa Jasmin, qu'il publie en 2003.
Sa mère Odette née Scemama (1905-1957) est quant à elle issue de la communauté des Juifs natifs de Tunisie, les Twânsa, ce qui donne un caractère particulier au mariage de ses parents[7].
Sa sœur aînée, Nine Moati, née en 1938, est une romancière.
Serge Moati se marie avec Agnès Chaniolleau en 1980. En 1984, il épouse en secondes noces Sophie Gourdon, née le 26 juin 1954, énarque, présidente de la troisième chambre de la Cour des comptes depuis 2015, décorée de la Légion d'honneur et de l’ordre national du Mérite[8].
Il a trois enfants :
Victor, né en 1982, est le créateur d'une maison de production spécialisée dans les films institutionnels, la culture et les musées[9] ;
Serge Moati devient grand-père pour la première fois en 2017[9].
Jeunesse
Élève au lycée Carnot de Tunis[10], Serge Moati vit en Tunisie jusqu'à la mort de ses parents en août et octobre 1957. Orphelin à l'âge de onze ans (son père meurt d'une crise cardiaque en août 1957 et sa mère d'un cancer en octobre 1957[11]), il quitte le pays et s'installe avec sa sœur Nine à Paris[12].
Il poursuit en tant que pensionnaire ses études au lycée Michelet à Vanves où il met en place, alors qu'il n'a que 16 ans, un groupe Action et Résistance pour essayer de protéger les maisons menacées par l'O.A.S[13].
Il devient franc-maçon à 18 ans en Afrique[6] et démissionnera après être devenu directeur de France 3.
On l'aperçoit également comme figurant à la fin du film Le Courage d'aimer, de Claude Lelouch (2005), où il joue le rôle d'un prêtre célébrant le mariage simultané des jumelles Anne et Clémentine jouées par Mathilde Seigner.
En 1981, toujours conseiller de François Mitterrand, il le prépare avec Robert Badinter au débat télévisé d'entre-deux-tours. Ils élaborent une codification du débat en vingt et un points (valeur de plan, absence de plans de coupe, distances, supervision du réalisateur par un représentant de chaque candidat, etc.)[16]. Serge Moati déclarera plus tard que ces conditions techniques étaient destinées à être inacceptables pour l'autre camp, afin de les contraindre à refuser le débat que François Mitterrand désire éviter[17]. Elles sont pourtant acceptées sans réserve par les conseillers de Valéry Giscard d'Estaing, et restèrent longtemps en vigueur jusqu'à un assouplissement en 2017[18]. Serge Moati sera présent en régie auprès du réalisateur comme représentant de François Mitterrand, demandant des gros plans, voire très gros plans, sur son candidat pour mettre en valeur sa capacité d'écoute[17]. Il jouera à nouveau ce rôle en 1988 et 1995, et sera également le réalisateur de la cérémonie d'investiture du au Panthéon[19].
En mai 2016, Serge Moati se prononce à l'antenne de la Radio télévision suisse sur les grèves françaises relatives à la loi Travail et se déclare surpris de la « haine » qui existe dans les manifestations[20].
Télévision
À la suite d'une petite annonce dans France-Soir, il est embauché comme assistant réalisateur pour la télévision scolaire du Niger lors de son service national en 1965. En 1966, il tourne un court métrage de 16 minutes, Les Cowboys sont noirs[1], qui retrace le tournage de Le Retour d’un aventurier de Moustapha Alassane, une fiction où un jeune ramène des États-Unis des panoplies complètes de cow-boys qu'endossent les jeunes du village pour le terroriser, déclenchant la colère des anciens[2].
C'est grâce à ces premières expériences qu'il entre à l'âge de 21 ans comme assistant réalisateur puis réalisateur à l'ORTF où il collabore à de nombreux magazines comme Dim, Dam, Dom ou 5 colonnes à la une pour lequel il couvre notamment la guerre du Viêt Nam[21].
Il devient directeur des programmes de FR3 de 1981 à 1982 puis directeur général de 1982 à 1985[22].
De 1999 à 2009, sur La Cinquième puis France 5, il anime Ripostes, une émission de débats politiques et sociaux.
En décembre 2001, il participe au lancement de la chaîne Match TV et produit notamment l'émission hebdomadaire d'entretiens FBI - Florence Belkacem Interview[23].
Entre 2009 et 2011, sur cette même chaîne, il présente une émission sur le cinéma intitulée Cinémas[24]. Il s'agissait d'un magazine hebdomadaire diffusé le samedi à 17 h 55[25].
De 2012 à 2015[26], il anime PolitiqueS, émission hebdomadaire sur LCP-AN[27].
Maison de production
Dirigée depuis 1990 par Serge Moati, Image et Compagnie est aujourd'hui une société moyenne du secteur de la production audiovisuelle française. Son activité propose différents types de programmes (fictions, documentaires, magazines). Image et Compagnie souhaite dans les années à venir renforcer la diversification de ses diffuseurs et la production de séries ou collections permettant d'engager des frais de développement sur des projets prestigieux de fiction et de documentaire et élargir son assise à l'international grâce au développement de films pour une commercialisation hors de France.
↑Télé 7 Jours n°1756, semaine du 22 au 28 janvier 1944, page 115, article de Danielle Sommer : "Trop jeune pour s'engager, Serge Moati qui n'a que 16 ans, met en place au lycée Michelet un groupe Action et Résistance pour essayer de protéger les maisons menacées par l'O.A.S. "Ce n'était pas un jeu, c'était violent, on se bagarrait dur et il y avait de véritables poseurs de bombes parmi nous. Ce fut pour moi le début d'une réflexion politique""
↑Paris-presse, L'Intransigeant, 8 janvier 1970, p. 20
↑Jean Rollin, Moteur coupez! Mémoires d'un cinéaste singulier, Édite, , p. 60
↑« Une vingtaine de règles pour un duel très encadré », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bThierry Jousse, « Les grands débats télévisés lors des campagnes présidentielles », Médiamorphoses, (ISSN1626-1429, lire en ligne)
↑« Les plans de coupe autorisés pour le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )