Parallèlement au cinéma, Claude Jade continue à jouer au théâtre à Paris, Lyon, Dijon et Nantes, notamment chez Jean Meyer, Jacques Mauclair et André Barsacq. Elle a également été l'actrice principale du premier feuilleton quotidien français Cap des Pins (1998-2000).
Issue d'une famille d'universitaires protestants, Claude Marcelle Jorré naît le à Dijon (Côte-d'Or). Ses parents, Marcel Jorré et Marcelle Schneider, fille du peintre Émile Schneider, sont professeurs.
Elle obtient l'autorisation de se présenter au concours d'entrée au conservatoire de Dijon en septembre 1963 alors qu'elle n'a pas 15 ans et est reçue première, grâce à son interprétation de la fable de La FontaineLe Coq et le Renard et du poème de Paul VerlaineAprès trois ans[1]. À partir de cette date, elle conjugue études classiques et théâtre.
À l'été 1965 (elle a 16 ans et est encore élève au lycée et au conservatoire de Dijon), alors qu'elle est en vacances avec ses parents, elle est contactée par son cousin Guy Jorré, réalisateur à la télévision, pour jouer un petit rôle dans un téléfilm : « C'est ainsi que, à distance, j'ai été engagée pour tourner une journée, le rôle de Mlle Lily dans Le Crime de la rue de Chantilly[n 1]. »[réf. nécessaire]
À l'automne 1966, le bac et un 1er prix de comédie en poche[2], elle s'installe à Paris et devient l'élève de Jean-Laurent Cochet dont elle suit les cours pendant plus d'un an au théâtre Édouard-VII. À cette époque, Jean-Laurent Cochet est secondé par d'autres professeurs : Béatrix Dussane donne, une matinée par semaine, des cours de poésie, Odette Laure des cours d'expression corporelle et de yoga, et Mary Marquet enseigne la poésie.
Dans les années 1960, la télévision devient un moyen pour beaucoup de jeunes comédiens de débuter ou d'accéder au cinéma, voire au théâtre. C'est le cas de Claude Jade qui, alors qu'elle n'est élève chez Jean-Laurent Cochet que depuis deux mois et avant même de jouer au théâtre, tourne dans les séries La Prunelle (1966-1967) puis Allô Police (1967) où, comme elle le dit, elle fait surtout « partie du décor », même si elle a un peu de texte. Elle-même est surprise par ce départ si rapide : « Je me suis donné trois ans pour faire quelque chose, pas trois mois. »[réf. nécessaire]. Claude Jorré devient alors Claude Jade, tout simplement en consultant un dictionnaire à la lettre J : « C'est doux Jade, la sonorité me plaît […] en prononçant ce nom, on est sûr qu’il s'agit d'une femme… »[réf. nécessaire]
Truffaut, à qui elle doit le surnom de « petite fiancée du cinéma français », songe à l'épouser, et demande très cérémonieusement sa main à ses parents, mais revient sur sa décision au dernier moment[3].
Elle lui pardonne et ils deviennent d'indéfectibles amis. Claude Jade, qui représente aux yeux de la critique la pureté, la grâce, le naturel et la simplicité[4], devient célèbre du jour au lendemain. Louis Chauvet écrit : "La titulaire du premier rôle féminin, Claude Jade, ajoute un charme à l’intrigue. Démarche souple et gracieuse dont se fût enchanté Valery Larbaud. Parler naturel, verbe fluide. On ne peut prévoir encore comment évoluera la comédienne, mais on apprécie la joliesse d’une présence. Enfin, Claude Jade traduit bien la curiosité secrète, un peu taquine, qu’une jeune fille en fleur peut éprouver à l’égard d’un si déconcertant soupirant." (Chauvet, Figaro)
Courtisé par Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) dans Baisers volés, son personnage sage et naïf change et évolue au fur et à mesure que les épisodes passent vers plus de gravité et d'amertume : épouse douce et amère dans Domicile conjugal (1970) et ex-femme indépendante et déterminée dans L'Amour en fuite (1978).
En 1971, Truffaut propose à son co-scénariste Jean-Loup Dabadie, pour Une belle fille comme moi, de confier à Claude Jade le rôle de Camille Bliss. Mais le scénariste la trouve trop jeune et c'est finalement Bernadette Lafont, de dix ans son aînée, qui est choisie. Hormis le « cycle Doinel », elle ne tourne pas d'autre film avec Truffaut et dira : « Je crois qu'au fond, il n'avait pas envie de me sortir du tiroir Doinel… »[5].
Hitchcock
En 1968, Alfred Hitchcock s'apprête à tourner une superproduction américaine, dont une partie de la distribution doit être française. Claude Jade raconte que François Truffaut, qui trouve que « Claude Jade pourrait être la fille clandestine de Grace Kelly » tant la ressemblance est grande, l'a mise en rapport avec lui : « Mes parents étant anglicistes, je n'avais aucun problème pour m'exprimer en anglais. » Hitchcock demande à la rencontrer à Paris : « Il trouva que j'avais l'accent britannique […] Il était fidèle à un certain type de femme, et ça a aussi joué en ma faveur »[réf. nécessaire].
Après L'Étau, Claude Jade revoit Alfred Hitchcock le à Paris lorsque celui-ci est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres et reste en relation épistolaire avec lui. Les réponses d'Hitchcock à ses lettres sont toujours étonnantes, parfois déroutantes mais toujours pleines d'humour, telle cette réponse à une carte d'Australie : « Chère Claude… Avez-vous sauté dans la poche d'un kangourou pour faire le tour de ville ? Si c'est le cas, vous avez dû avoir une promenade très cahotante. Affectueusement, Hitch » ; ou en réponse à son faire-part de mariage en 1972 : « Chère Claude, mes plus chaleureuses félicitations à l'occasion de votre mariage dont le faire-part vient de me parvenir. Efforcez-vous d'être le plus fidèle possible à votre mari. Cordialement, Hitch. »[réf. nécessaire]
« Je crois qu'au fond il m'aimait bien »[réf. nécessaire] dit-elle. Elle le rencontre pour la dernière fois au Festival de Cannes en 1975[n 3]. Malgré la « chance extraordinaire » d'avoir pu tourner avec Hitchcock, Claude Jade reconnaît plus tard n'avoir pas su profiter de cette rencontre professionnelle, comme elle l'aurait fait si elle avait eu davantage de métier et d'expérience[réf. nécessaire].
À la suite de L’Étau, Universal Pictures offre à Claude Jade un contrat exclusif de sept ans qu'elle refuse, car elle ne veut pas perdre sa liberté et supporter la contrainte de ne travailler que pour les Américains : « Je suis française, je tenais à pouvoir jouer dans ma langue et à vivre chez moi, auprès de ceux que j’aime. J'ai donc refusé. »[réf. nécessaire]
Le studio lui propose alors un contrat sans exclusivité, par lequel elle ne doit être à la disposition que pour un film par an, sur une durée de sept ans. Mais le contrat est annulé, faute de propositions et à la suite d'une crise financière chez Universal, tout comme ceux de Katharine Ross, Joanna Shimkus et de Tina Aumont. L’expérience américaine de Claude Jade demeure unique : Tony Richardson l’engage pour jouer Romola de Pulszky, femme de Vaslav Nijinski (Rudolf Noureev), dans Nijinsky's Life, écrit par Edward Albee et produit par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, mais le projet n’aboutit pas.
La célébrité acquise grâce au film d'Hitchcock lui ouvre néanmoins une carrière internationale : aux États-Unis, en Union soviétique, au Japon, en Allemagne, en Italie et en Belgique.
En 1969, elle tourne en Belgique dans Le Témoin de la réalisatrice Anne Walter ; en 1972, dans La Fête à Jules (Home Sweet Home) de Benoît Lamy, elle est Claire, une infirmière autoritaire, qui s’humanise au contact d'un jeune assistant social, joué par Jacques Perrin. En 1975, elle joue le double rôle d'Anne et de Juliette dans Le Choix de Jacques Faber.
Elle tourne trois films en Italie : Number One (1973) de Gianni Buffardi, Meurtres à Rome (1974) de German Lorente, dans lequel elle retrouve Frederick Stafford dont elle est cette fois la maîtresse, et Caresses bourgeoises (1977) de Eriprando Visconti où elle incarne Maria Térésa, jeune femme mal mariée à un homme impuissant. Dans les années 1980 elle tourne également quatre épisodes du feuilleton Ma fille, mes femmes et moi (Voglia di volare), avec Gianni Morandi.
Au Japon, elle joue, en japonais, le rôle de sœur Marie-Thérèse, une missionnaire suisse, dans Le Cap du nord de Kei Kumai (1975).
Claude Jade tourne dès ses débuts beaucoup pour la télévision. Elle décroche son premier rôle marquant dans le feuilleton Les Oiseaux rares (tourné en 1967 et diffusé en 1969) de Jean Dewever, dans lequel elle joue Sylvie Massonneau, une des cinq filles d'Anna Gaylor et Guy Saint-Jean.
Après son passage dans la compagnie Pitoëff, puis sa rencontre avec Truffaut, les rôles et les engagements deviennent plus nombreux et surtout plus intéressants. Elle tourne la série télévisée Mauregard (1968) produite par Claude de Givray, co-scénariste de Baisers volés, qui connaît de sérieux retard, à la suite des événements de mai. Elle y joue l’orpheline Françoise, mariée à Maxence (Richard Leduc).
Claude Jade obtient une grande popularité avec le feuilleton L'Île aux trente cercueils, réalisé en 1979 par Marcel Cravenne d’après l'adaptation du roman de Maurice Leblanc. Elle interprète le personnage central de l’histoire, Véronique d'Hergemont, lequel apparaît de façon presque continue dans l’intégralité des six épisodes (« En fait, sur les cinq mois qu'a duré le tournage, il n'y a eu qu’une seule journée où mon nom ne figurait pas au plan de travail »[réf. nécessaire]). L’histoire se déroule en 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Ses recherches conduisent l'héroïne en Bretagne sur la piste de son père et de son fils qui, alors que tout le monde les croit morts, se sont réfugiés sur l’île de Sarek, plus connue dans la région comme l'« Île aux trente cercueils ». Dès son arrivée, le cauchemar commence : des messages énigmatiques, une prophétie effrayante, la terreur superstitieuse des habitants de l’île, des morts brutales…
Moscou
Début 1980, Claude Jade, qui a juste terminé l'émission de télévision Antenne à Francis Perrin dans laquelle elle est sa partenaire pour des extraits de Jean de la Lune et On ne badine pas avec l'amour, rejoint son mari, le diplomate français Bernard Coste, nommé en poste à Moscou.
Peu de temps après son arrivée, le producteur français Georges Cheyko, qui est prêt à commencer le tournage d'un grand film, en coproduction avec les Russes, l’engage pour tourner dans Téhéran 43 des réalisateurs russes Alexandre Alov et Vladimir Naoumov ; c'est son premier film soviétique. Dans cette histoire d'espionnage complexe, elle joue Françoise, jeune maîtresse d'un ancien espion travaillant pour les nazis. Le tournage dure onze mois et se déroule à New York, Paris, et aux studios de Moscou Mosfilm. Dans la distribution internationale, on retrouve entre autres Alain Delon et Curd Jürgens.
Le réalisateur Sergueï Ioutkevitch, ayant appris que Claude Jade vit à Moscou, lui propose le rôle d’Inès Armand, la maîtresse de Lénine, dans son film Lénine à Paris[n 4]. Le film est tourné à Moscou et à Paris. Ioutkevitch lui dédicace sa biographie par ces mots en français : « À une très grande actrice, Claude Jade avec l’admiration, très amicalement. S.Y. Paris-Moscou 1980. »[réf. nécessaire]
Pendant son séjour moscovite, elle n’en continue pas moins de revenir régulièrement en France pour tourner des téléfilms : Nous ne l'avons pas assez aimée dans lequel elle incarne Gisèle, une femme schizophrène, La Grotte aux loups dans le rôle de Solange, institutrice et détective amateur, ou encore Lise et Laura où elle est, à deux époques différentes, l’épouse de Michel Auclair. En 1981, c'est une comédie du réalisateur Michel NervalLe bahut va craquer où elle joue une prof de philo un peu pimbêche aux côtés de Michel Galabru et Darry Cowl. La même année, une réalisatrice allemande, Gabi Kubach, lui confie le rôle d’Evelyn, une jeune femme fragile et fantasque, qui s’éprend d'un Américain dans Rendez-vous in Paris. Le film est tourné en Tchécoslovaquie, dans les Sudètes et à Prague.
Elle effectue également un séjour en Arménie avec un groupe de Français, dont l’écrivain Georges Conchon et l’ancien ministre Georges Gorse.
Nicosie
En été 1982, après trois années passées à Moscou, son mari est nommé conseiller culturel à Nicosie (Chypre). C’est lors de cette période qu’elle tourne L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. En 1983, reprise par le théâtre (qu'elle n’a jamais abandonné), elle joue Les Exilés de James Joyce au théâtre des Célestins de Lyon, mise en scène de Jean Meyer. En février 1984, elle revient à Paris afin de répéter la pièce Le Faiseur d'après Balzac, qu’elle crée quelques semaines plus tard (c'est sa cinquième et dernière pièce avec Jean Meyer aux Célestins de Lyon). Elle en profite pour rendre visite à François Truffaut, déjà très malade. « Il m’a paru très confiant ; ou était-ce une manière élégante de me cacher la vérité sur son état ? »[réf. nécessaire]. La même année, elle joue Marelle, une jeune femme recherchant son mari disparu, dans le téléfilm Une petite fille dans les tournesols de Bernard Férié, tourné à Auch dans le Gers et qui reçoit le prix de la Société des auteurs.
Fin 1985, après six années d’« exil » (« Je suis sûre que ma carrière en a pâti »[réf. nécessaire]), elle se réinstalle à Paris. À son retour, elle demeure active au théâtre comme à la télévision. Cependant, elle éprouve des difficultés à retrouver une place au cinéma. En 1986, René Féret lui offre le rôle ambigu d'Alice dans un film policier, L'Homme qui n'était pas là, aux côtés de Sabine Haudepin, Valérie Stroh, Georges Descrières et Jacques Dufilho. La même année, elle joue à Paris dans une pièce de Vladimir Volkoff, L’Interrogatoire, mise en scène de Christian Alers, le rôle de l’épouse d’un officier allemand dont les Américains veulent obtenir les aveux.
À la même période, Claude Jade est contactée par Daniel Cohn-Bendit qui s’intéresse à l'œuvre de François Truffaut (rencontré lors de l’« Affaire Langlois » en 1968) et a le projet de réaliser un film avec les interprètes du cycle Doinel dans leur propre rôle[réf. nécessaire]. Le projet n'a pas de suite.
À l’été 1987, Claude Jade s'envole pour la Guadeloupe ; elle tourne avec le réalisateur d'origine iranienne Iradj AzimiLe Radeau de la Méduse, où elle joue le rôle de Reine Schmaltz, l'épouse du futur gouverneur du Sénégal, mondaine charmante et totalement inconsciente de la tragédie qui se joue. Le titre du film fait référence au célèbre tableau du peintre Géricault, la base du film ayant pour origine l'histoire vraie du naufrage de la frégate La Méduse en 1816, au large des côtes du Sénégal et des événements dramatiques qui suivirent. Le film rencontre presque autant de malheurs que son sujet : retards liés aux réglages des prises de vues, intempéries multiples (dont le célèbre cyclone Hugo) qui obligent à refaire les décors, problèmes de financement et de distribution qui retardent la sortie qui ne se fit qu’en 1998.
Cette même année, elle tourne dans le feuilleton Le Grand Secret de Jacques Trébouta, d’après un roman de René Barjavel et un scénario d’André Cayatte. Elle y incarne Suzan Frend, l’épouse mystérieuse de Claude Rich. Puis un film Qui sont mes juges ? d’André Thierry, où elle joue l'épouse d'un camionneur, joué par le rugbyman Jean-Pierre Rives, mais qui n'est pas distribué et demeure inédit. Au printemps 1988, elle tourne dans le feuilleton en trente épisodes La Tête en l'air de Marlène Bertin et diffusé seulement en 1993 ; elle y est Sylvie, une ancienne danseuse, mère d’une fille passionnée d’aviation (Valérie Karsenti). À la rentrée suivante, on la retrouve dans une pièce de théâtre, écrite par Catherine Decours pour le bicentenaire de la Révolution française, Régulus 93 ou la Véritable Histoire du citoyen Haudaudine, mise en scène de Jean-Luc Tardieu qui dirige l'Espace 44 à Nantes. Elle y est, dans le rôle de la marquise de Bonchamps, entourée de Bruno Pradal, Geneviève Fontanel, Liliane Sorval, Michel Le Royer, Michel Fortin…
1990-2000
En 1989, elle tourne le feuilleton Fleur bleue de Jean-Pierre Ronssin. La même année, le réalisateur Charles Bitsch (un ami de jeunesse de Truffaut) lui propose de jouer dans un épisode de la série V comme vengeance le rôle d’Agnès, ménagère mariée à un représentant (Roger Miremont). Puis, en 1990, elle tourne avec Stéphane Bertin L'Éternité devant soi ; enfin dans l'épisode Windows de la série américaine Le Voyageur, elle joue Monique, la voisine mystérieuse.
À partir du milieu des années 1990, Claude Jade se fait plus rare sur les écrans, non par choix mais parce que les propositions et les engagements se font moins nombreux : « Quand j’ai débuté, j’ai eu tant de facilité, que je ne pensais pas qu'il pût y avoir des lendemains incertains. Ils existent bel et bien. »[réf. nécessaire] Elle connaît des périodes d’inactivité forcée, tant dans le cinéma qu’à la télévision ou au théâtre : « Pour une femme particulièrement, c’est un métier difficile, car, avec l’âge l'emploi change, et les beaux rôles se raréfient […]. Il faut pouvoir et savoir attendre qu'un metteur en scène fasse appel à vous […]. L’âge peut être un handicap[n 6]… »
Elle profite du « creux de la vague » pour enregistrer des dramatiques radiophoniques et des contes pour enfants (elle s’y était déjà essayée en 1976), notamment sur France Culture, et faire des lectures publiques, à Paris et en Corse.
En 1997, elle joue Mme Marquis, veuve de la victime, dans un épisode de la série Inspecteur Moretti, Un enfant au soleil de Gilles Béhat. En 1998, dans la série policière Une femme d'honneur, elle joue Madeleine Trobert, la mère d'une jeune fille enlevée.
De 1998 à 2000, elle joue dans le très long feuilleton télévisé Cap des Pins créé par Nicolas Cohen, dont elle est l’héroïne principale, Anna Chantreuil, mariée à Gérard (Paul Barge). En 1999, elle joue dans un court métrage La Rampe de Santiago Otheguy pour le film à sketchesScénarios sur la drogue, le rôle d’une quinquagénaire souffrant de dépendance à l’alcool.
Après cinq ans d'absence, elle revient au théâtre en février 2006, dans une pièce de Jacques Rampal, Célimène et le Cardinal qu’elle interprète avec Patrick Préjean au théâtre du Lucernaire à Paris[8]. Le Figaro du écrit : « Claude Jade, qu’on est heureux de retrouver, est très bien en épouse provocatrice tout en finesse bouscule Patrick Préjean en serviteur de Dieu »[source insuffisante], et Marianne du : « L’interprétation des excellents comédiens, Patrick Préjan et Claude Jade, donne à cette pièce résolument moderne, le cachet d’un grand classique. »[source insuffisante]
Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, salue « l’incarnation de l’élégance, de la simplicité et du charme à la française ». Selon ses propos, « elle reste en cela un exemple pour des générations de comédiens qui gardent l’envie de croire en ce fichu métier comme elle aimait l’appeler[10],[11]. »
Véronique Cayla, directrice générale du Centre national de la cinématographie, témoigne : « C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la disparition de Claude Jade. Grande et belle comédienne, elle a représenté, plus particulièrement dans les films de François Truffaut, qui l’avait découverte, la grâce discrète de la jeune femme française. Aujourd’hui je rends hommage à une comédienne à la douce luminosité, à une femme, qui a toujours gardé intacte sa lucidité sur son métier et je présente mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches[12]. »
Jacques Rampal, auteur de Célimène et le Cardinal, écrit : « Elle a fini sa vie sur scène… elle a fini en beauté, donnant une représentation remarquable, c’était le , c'était hier. [Claude Jade] n'était pas très à l’aise dans un milieu où il faut parfois jouer des coudes. [… Mais], elle n’était ni jalouse, ni amère. »[réf. nécessaire]
En , le conseil municipal de Dijon, sa ville natale, donne son nom à une allée[13].
Vie privée
Le , Claude Jade épouse Bernard Coste, un diplomate français rencontré lors d’un déplacement à Rio au Brésil[14]. Le couple a un fils, Pierre, né en 1976.
1988 : Régulus 93 ou la Véritable Histoire du citoyen Haudaudine de Catherine Decours, mise en scène Jean-Luc Tardieu, Espace 44 Nantes : Marguerite de Bonchamps
Autobiographie dans laquelle l'actrice retrace sa carrière et notamment ses rencontres avec Hitchcock, Molinaro, Brel, Mocky, etc. Elle s’attarde plus particulièrement sur François Truffaut dont elle divulgue de nombreuses lettres que celui-ci lui a écrites entre 1968 à 1984. (« Ce n'est finalement pas mal pour une jeune provinciale qui ne rêvait que de théâtre ! »)
Claude Jade a écrit quelques chapitres dans Frenchie goes to Hollywood d'Henri Veyrier[18] et dans Hitchcock de Bruno Villien.
Annexes
Bibliographie
Élisabeth Gouslan, Truffaut et les Femmes, Grasset, 2016[19],[20]
Ludovic Maubreuil, Cinematique des muses, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2019[21]
↑Elle ne parlera plus jamais par la suite de ce rôle, le seul que son cousin lui offrira dans toute sa carrière, et datera ses débuts professionnels de novembre 1966, à la signature de son premier engagement d'artiste.
↑Il n'était pas possible pour le personnage officiel de Lénine d'aimer Inès Armand au cinéma. Le scénario contenait initialement une scène d’amour qui sera censurée. Dans le film, c'est le jeune bolchevik Trofimov qui tombe amoureux d’Inès Armand.
↑Pendant le tournage de Sans famille, à Prague, Jean-Daniel Verhaeghe lui parle du rôle de Thérèse de Fontanin pour la saga Les Thibault qu’il projette de tourner. Le rôle ayant été rajeuni, c'est Florence Pernel de 18 ans sa cadette qui sera engagée. « On m’a fait comprendre que j'étais « trop vieille » ou pas assez « jeune », c'est selon ; bref je n’ai pas convenu… »[réf. nécessaire]
↑« J'ai toujours eu le théâtre dans le sang […] Mon père sentait que c'était vraiment chez moi une vocation impérieuse, il m'aida dans toute la mesure de ses moyens »[réf. nécessaire]
↑« En comédie moderne, je choisis une scène de Ondine de Jean Giraudoux ; en classique je fus Mlle Argante dans la comédie de MarivauxLe Dénouement imprévu »[réf. nécessaire].
↑Antoine de Baecque et Serge Toubiana, François Truffaut, Paris, coll. « Biographies NRF », Gallimard, 1996 (ISBN9782070736294).
↑« Les critiques reconnurent mon travail, ils écrivirent que j'avais de l'élégance, que j'étais pure et belle… »[réf. nécessaire]
↑Nombre de pages indiqué par la Bibliothèque Nationale. Le site de l'éditeur indique lui 240 pages sous le même code ISBN, sans indiquer s'il s'agit d'une réédition condensée. Il peut donc s'agir d'une erreur.