Bernard Haller prend ses premiers cours de diction à sept ans auprès de l'une de ses tantes, professeur d'art dramatique[2]. Il entame des études de droit et de vétérinaire avant de s'orienter vers le théâtre. Il débute au cabaret Chez Gilles à Lausanne, puis « monte » à Paris en 1955 dans l'espoir de devenir comédien. Il avoue : « J'ai été chauve très tôt et ça m'a empêché d'être un jeune premier. Je me suis réfugié dans le cabaret[3]. »
Il débute au cabaret de l'Écluse, se produit au Théâtre de la Vieille-Grille, puis joue dans la compagnie de Jacques Fabbri. Comme présentateur, Bernard Haller participe à la première tournée de Sheila nommée La Tournée du siècle, fin 1963 début 1964, où figuraient, en première partie, le groupe Les Surfs et Frank Alamo. Il participe à la célèbre série d'animation, Le Manège enchanté. Il est la voix du chien Pollux.
En 1971, alors qu'Haller, découragé, songe à abandonner sa carrière, Pierre Fresnay, qui dirige le théâtre de la Michodière, en l'auditionnant le remarque et, passionné par leur conversation, en oublie son rendez-vous avec sa femme, Yvonne Printemps. Il est lauréat du prix du Brigadier en 1972. Il enchaîne les tournages et se fait un nom en spectacle solo. 160 000 spectateurs de 95 villes l'applaudissent durant sa première tournée. Il enchaîne alors des spectacles à succès (Et alors ?, Un certain rire incertain, Salmigondivers, Vis-à-vie, en 1982 à Bobino), en utilisant souvent des sketchs à base d'allitérations, notamment celui du Coco le concasseur de cacao et du Concertiste. Dans les années 70, il accède à une vraie notoriété. Elle s'effritera à partir de la décennie suivante.
Au théâtre, il s'illustre avec Fregoli de Jérôme Savary au palais de Chaillot en 1991, ou Volpone en 2001, au cinéma avec Je sais rien, mais je dirai tout, Signé Furax, Max mon amour, Bonjour l'angoisse, Coup de jeune, La Soif de l'or, à la télévision dans Maigret, Nestor Burma, etc. Il continue le doublage, il est par exemple la voix de Ran Tan Plan le célèbre chien des aventures de Lucky Luke. Mais à partir des années 80 ses apparitions au cinéma et à la télévision se résument à des rôles secondaires.
Grand fumeur, Bernard Haller meurt le . Atteint de graves problèmes pulmonaires, il a choisi de partir : « Il suffit d'une piqûre et de trois ou quatre secondes », avait-il déclaré à son ami Jean-Claude Carrière trois semaines avant l'acte médical décisif[4].
Il avait souhaité dans un de ses sketchs que l'on annonce son décès ainsi : « Mort d'Haller : merde alors[5] ! » Il venait de sortir un DVD récapitulant son œuvre. Il repose à Chêne-Bougeries (Suisse)[6].