De son vrai nom Anny Legras, née en 1947[1], elle est originaire de La Neuville-Chant-d'Oisel en Normandie. Ses parents, Lucien et Ginette Legras, sont photographes. Anny a huit ans et demi lorsque ses parents meurent accidentellement le à Sotteville-lès-Rouen, empoisonnés par du monoxyde de carbone[2] dans leur salle de bains à cause d’un chauffe-eau au gaz défectueux et d’une ventilation de la pièce insuffisante. À la suite de leur disparition, elle est recueillie par sa grand-mère paternelle et sa tante, tandis que sa sœur cadette Patricia (décédée le ), qui était âgée de cinq mois[3], est élevée par ses grands-parents maternels[4].
Elle a utilisé, à deux lettres près, le nom du mari de sa grand-mère paternelle, Duperray, pour en faire son nom d'artiste. Elle l'explique notamment dans son livre Le Voile noir.
À la télévision Anny Duperey est, depuis 1992, également connue du grand public pour son rôle de Catherine Beaumont, l'un des personnages principaux de la série Une famille formidable.
Carrière littéraire
Anny Duperey écrit depuis son plus jeune âge, d'abord sous forme de lettres ou de journal intime – « Au départ, c'était un geste consolateur » – puis sous forme de livres. Son premier roman L'Admiroir[7] est couronné par l'Académie française en 1977 (prix Alice Louis-Barthou)[8]. En 1992, son autobiographie, Le Voile noir, rencontre un grand succès[1]. Des lettres reçues à la suite de cette publication sont réunies dans Je vous écris. Des romans ont suivi, notamment Les Chats de hasard[9], Allons voir plus loin, veux tu ? et Une soirée.
Comme ses parents, Anny Duperey fait de la photographie depuis sa jeunesse, principalement en noir et blanc : des portraits d'amis comédiens et des photographies de reportage comme ses « portraits de condamnés », faits lors des grandes démolitions à Paris dans les années 1970.
En 2019, elle présente à Vendôme, dans son exposition « Filiation », 110 photos issues de sa propre production qu'elle confronte, pour la première fois, aux clichés de son père, Lucien Legras, et de sa sœur, Patricia Legras (décédée en 2009)[10].
Télévision
En 2023, elle participe à l'émission Mask Singer diffusée sur TF1, où elle est découverte dans le costume du phénix le [11].
Engagements
Marraine jusqu'en 2006 de SOS Papa, une « association d'aide aux pères évincés », Anny Duperey est toujours la marraine de l'association Le Rire médecin[12]. Elle a grandi séparée de sa sœur en raison de la mort de ses parents[13]. Pour elle, « la complicité qu'elles n'ont pas eue étant petites reste irrattrapable », d'où son engagement en tant que marraine auprès de l'association SOS Villages d'enfants entre 1993 et 2024[14],[15].
Le , dans le contexte de l'affaire Gérard Depardieu, elle déclenche une polémique en déclarant au micro de la radio RTL: « Je vais me faire taper dessus mais je pense que tout cela est extrêmement exagéré. Six ans avec un réalisateur, sous emprise je veux bien, mais quand même consentante non ? »[20], en réagissant au témoignage de Judith Godrèche dénonçant l'emprise dont elle aurait été victime pendant son adolescence[21]. Ses propos vont faire réagir les personnes engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes comme l'actrice Alexandra Lamy qui avait virulemment critiqué le sur X les déclarations d'Anny Duperey[22]. Devant l'ampleur des réactions, Anny Duperey présente ses excuses le : « Je tiens à exprimer mes excuses à Judith Godrèche et à toutes les victimes que mes propos maladroits ont heurtées. Je regrette que ma première réaction n'ait pas été de condamner l'inexcusable[23] ». SOS Village d'enfants, par le biais de sa directrice générale Isabelle Moret, indique dans un communiqué le mettre fin « d'un commun accord » au partenariat avec Anny Duperey[24].
De sa liaison avec l’acteur Bernard Giraudeau pendant quinze ans, sont nés deux enfants, Gaël en 1982 et Sara en 1985. Dans les années 1970, Bernard Giraudeau achète, avec son premier cachet de cinéma, une vieille ferme qu'il rénove lui-même dans la Creuse à Châtelus-Malvaleix[26]. Après leur séparation en 1991, Anny Duperey la lui rachète. Elle continue de venir régulièrement en Creuse[27].
Allons voir plus loin, veux-tu ? (roman), éditions du seuil, Paris, 2002 (première édition), 430 p. (ISBN2-02-055847-5, BNF38893876)
Les Chats mots (textes choisis par Anny Duperey, avec des illustrations de Sonja Knapp), éditions Ramsay, Paris, 2003, 205 p. (ISBN2-84114-679-0)
Essences et Parfums (textes choisis par Anny Duperey), éditions Ramsay, Paris, 2004, 196 p. (ISBN2-84114-714-2, BNF39279929)
Les Chats mots et Essences et parfums (textes choisis et lus par Anny Duperey ; réédition en coffret des deux livres parus séparément, accompagnés d'un disque compact), éditions Ramsay, Paris, 2005, 2 volumes (205 p. + 196 p. + 1 CD (ISBN2-84114-754-1, BNF40129664)
Le , elle est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « actrice, écrivain ; trente-deux ans d'activités professionnelles »[31]. Elle reçoit sa décoration le ; elle est promue au grade d'officier dans l'ordre le au titre de « comédienne, écrivaine »[32].
↑Pierre Marcelle, « Face aux piles. Duperey en terrain minet.Anny Duperey, Les Chats de hasard », Libération, (lire en ligne)
↑Xavier Renard, correspondant régional, à Vendôme (Loir-et-Cher), « Anny Duperey photographe, regards croisés en famille », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
↑Anny Duperey fut élevée auprès de sa grand-mère et sa tante paternelle, et sa sœur Patricia chez ses grands parents maternels. Celle-ci est décédée en 2009 d'un problème cardiaque.
Éric Lamon, « Anny Duperey. La battante du petite écran. Héroïne tonique de séries télévisées, Anny Duperey revient dans Une famille formidable. Mais c'est dans ses livres qu'elle révèle sa vraie nature... », Télé Loisirs ; no 743, Paris, , p. 32 (ISSN0297-8695)
Tara Collington, « De la vie dans son art, de l’art dans sa vie : identités publiques et privées dans la correspondance d’Anny Duperey et Nina Vidrovitch », Études françaises, vol. 55, no 1, , p. 67-87 (lire en ligne)