1637, 1770 après 1re incendie et reconstruction, 1784 après 2e incendie et reconstruction
Capacité
716
Anciens noms
théâtre Beaujolais (1784-1790) théâtre Montansier (1790-1793) théâtre du Péristyle du jardin Égalité (1793-1794) théâtre de la Montagne (1794-1795) Montansier-Variétés (1795-1806) Café de la Paix (1812-1820)
L'extérieur du bâtiment (façades et toiture) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le , l'ensemble du théâtre d'une inscription depuis le [1].
Historique
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Philippe d'Orléans (futur Philippe-Égalité), qui venait d'hériter de son père le Palais-Royal, profite de l'occasion pour réaménager les jardins en faisant édifier par Victor Louis un ensemble d'immeubles uniformes, comportant des galeries marchandes au rez-de-chaussée surmontées d’appartements d’habitation, entouré de trois nouvelles rues baptisées des titres de ses trois fils (Valois, Beaujolais et Montpensier). L'ancienne salle est reconstruite à l'ouest (à l'emplacement de l'actuelle Comédie-Française) et confiée en 1785 à la troupe du théâtre des Variétés-Amusantes chassé du boulevard Saint-Martin par l'Académie royale de musique voisine.
À l’opposé de la rue de Montpensier, dans le péristyle de Joinville, Victor Louis édifie une autre petite salle destinée à présenter les spectacles de marionnettes d'un certain Lomel. Elle est inaugurée le . Placée sous la protection du comte de Beaujolais, la troupe prend alors le nom de « Petits Comédiens de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le comte de Beaujolais » et le théâtre celui de « Beaujolais ». Les marionnettes sont rapidement remplacées par des enfants qui miment les rôles tandis que des adultes parlent et chantent depuis les coulisses. Mais en 1788, un décret interdit « d’employer deux comédiens pour un même rôle et de chanter ou parler depuis la coulisse », privant Lomel de son fonds de commerce.
Du théâtre Montansier aux Variétés
La salle est rachetée le par Desmarets qui la cède deux ans plus tard à Marguerite Brunet dite Mademoiselle Montansier, déjà directrice du théâtre Montansier de Versailles. Celle-ci profite de la Révolution pour s'installer à Paris en compagnie de son amant, le comédien Honoré Bourdon dit « de Neuville », et prendre possession des Beaujolais. Après de gros travaux de restauration, elle inaugure sa nouvelle salle le avec Les Époux mécontents, opéra en quatre actes de Dubuisson et Storace. Malgré une courte incarcération durant la Terreur, elle le dirige sous différentes appellations (théâtre Montansier, théâtre du Péristyle du jardin Égalité, théâtre de la Montagne, Montansier-Variétés ou tout simplement Variétés) jusqu'en 1806 lorsque, les Comédiens-Français voisins trouvant qu'elle leur porte ombrage, elle est contrainte par Joseph Fouché, le ministre de la police du nouveau régime de vider les lieux. Après un court séjour au théâtre de la Cité, elle transporte sa troupe dans la salle qu'elle vient de faire construire boulevard Montmartre et qui deviendra le théâtre des Variétés.
Louée successivement à des acrobates et des dresseurs de chiens, la comédie y étant désormais interdite, elle est définitivement fermée en . Devenue Café de la Paix, elle ne présente plus que des attractions destinées à divertir les consommateurs. L'expérience s'achève en 1820.
Le théâtre du Palais-Royal
En 1830, Joseph-Jean Contat-Desfontaines dit « Dormeuil », acteur et régisseur du Gymnase-Dramatique, obtient du nouveau roi l'autorisation d'exploiter à nouveau le lieu en tant que théâtre. Associé au directeur du Gymnase, Charles-Alexandre Poirson, il le fait entièrement reconstruire par Louis Regnier de Guerchy, imaginant notamment l'encorbellement surplombant la rue de Montpensier[3].
Le théâtre du Palais-Royal est inauguré le . Dormeuil y règnera plus de trente ans, lançant notamment de jeunes auteurs qui feront sa fortune : Eugène Labiche et Victorien Sardou. Il ouvre aussi sa scène à la musique, recrutant comme chef d'orchestre de ses vaudevillesHervé, futur père de l'opérette. Son fils Léon lui succède en 1858, poursuivant l’œuvre paternelle en suscitant notamment en 1863 la rencontre du trio créatif le plus emblématique du Second Empire, Jacques Offenbach, Henri Meilhac, Ludovic Halévy et de leur égérie Hortense Schneider.
En 1880, le théâtre est transformé par l'architecte Paul Sédille qui redécore la salle en style néo-Louis XV extrêmement orné et doré, avec des sculptures de Dalou. Il met également en place l'escalier de secours ; pour ne pas devoir modifier l'intérieur du théâtre, il opte pour le parti (révolutionnaire) de le mettre en façade, sous forme de passerelles métalliques revêtues de mosaïques[4].
La salle actuelle comprend 716 places.
Le théâtre du Palais-Royal est un théâtre privé membre, depuis 2010, du regroupement Théâtres parisiens associés[5].
↑Georges Poisson, Nouvelle histoire de Paris : histoire de l'architecture à Paris, Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris & Association pour la publication d'une histoire de Paris, diff. Hachette, , 765 p. (ISBN978-2-85962-019-6), p. 548.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Eugène Hugot, Histoire littéraire : Critique et anecdotique du théâtre du Palais-Royal, 1784-1884, Paris, P. Ollendorff, , 2e éd. (lire en ligne sur Gallica)
Gustave-Roger Sandoz, Le Palais-Royal d'après des documents inédits (1629-1900), tome 2, Société de propagation des livres d'art, 1900, lire en ligne sur Gallica
Geneviève Latour, Florence Claval (études réunies par), « Théâtre du Palais-Royal », dans Les théâtres de Paris, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Association de la régie théâtrale, (ISBN2-905118-34-2), p. 128-129, 132-133
Pascale Goetschel, Jean-Claude Yon (dir.), Au théâtre ! La sortie au spectacle (XIXe – XXIe siècles), coll. « Histoire contemporaine », éditions de la Sorbonne, 2014 (présentation en ligne)
Un chapitre aborde les sorties au théâtre de Léon Gambetta et de sa maîtresse Léonie Léon, le Palais-royal étant un des théâtres de prédilection du couple.