Joseph Fouché[2] est le fils de Marie-Adélaïde Croizet (1720-1793), fille d'un fabricant de poulies pour navires[3], et de Julien Joseph Fouché père (1719-1771), capitaine de navire, fils d'un marin breton et petit-fils d'un charpentier de marine. Installée près de Nantes, et d'origine modeste, sa famille connaît une première et récente ascension sociale grâce à la carrière de son père. Ce dernier, qui commence comme matelot de 2e classe[4], finit capitaine de marine marchande et commandant d'un bricknégrier, à une époque où le commerce triangulaire est en plein essor en France, particulièrement depuis le port de Nantes. Les revenus générés par les expéditions négrières lui permettent même d'acheter une plantation à Saint-Domingue, dans laquelle travaillent des esclaves noirs. Joseph Fouché père décède[5] le au retour d'un voyage de traite[6]. Son fils n'a alors que 12 ans.
L'acte de naissance de Joseph Fouché fils, daté du au Pellerin, en Loire-Atlantique, indique : « Fils de Joseph Fouché, capitaine de navires, et de Marie Françoise CROUZET (AD 44), parrain François GOUY marraine demoiselle Jeanne CROUZET ».
Élève puis enseignant à l'Oratoire
Ayant d'abord envisagé de faire la même carrière de capitaine que son père, il en est empêché par sa santé fragile. Il entre alors au séminaire de l'Oratoire de Nantes où il reçoit les ordres mineurs ; les idées répandues chez les Oratoriens sont celles des Lumières, et il en ressort athée[7]. En 1782 il devient professeur de sciences — il est considéré comme un bon professeur[8] — au collège de l'Oratoire de Niort, puis enseigne dans les villes de Saumur, Vendôme, Juilly et Arras en 1788.
C'est à Arras qu'il fait la connaissance de Robespierre à l'académie des Rosati, société littéraire et loge para-maçonnique. Il devient franc-maçon dans la loge Sophie-Madeleine-Reine de Suède d'Arras en 1789[9] et ne quittera jamais la maçonnerie, puisque entre 1805 et 1810 il est membre de la loge Les Citoyens réunis (devenue ensuite Les Cœurs unis) de Melun, ainsi que, de 1805 à 1813, grand officier d'honneur et grand conservateur de la Grande Loge symbolique générale du Grand Orient de France[10].
Il est préfet des études chez les Oratoriens de Nantes lorsqu'éclate la Révolution française. Il en embrasse la cause avec ardeur, et, en il est élu député à la Convention de la ville de Nantes.
Fouché est envoyé en mission dans l'Ouest et le Centre, et devient un propagandiste ardent de l'esprit révolutionnaire, organisant la Garde nationale à Nantes, et recrutant des volontaires contre les vendéens.
Il effectue une intense entreprise de déchristianisation de la Nièvre et de l'Allier. C'est au cours de ses missions dans le Centre et la Bourgogne que se manifesteront certaines dérives : destructions d'églises, croix brisées, pillages de trésors d'églises, autodafés de livres pieux et de vêtements sacerdotaux, etc.
Fouché, alors dans la Nièvre, est prié de les rejoindre le : « Le salut de la patrie vous appelle à Ville-Affranchie, partez, votre patriotisme nous répond de votre zèle et de la fermeté avec laquelle il faut opérer dans cette ville rebelle. » Et il lui conseille de rapporter discrètement son arrêté ordonnant de verser aux comités de surveillance l'or et l'argent monnayés, manière d'en laisser la destination à sa discrétion[11].
Fouché est ainsi chargé de faire exécuter le décret qui ordonnait la destruction de la ville de Lyon, et il encourage les cruautés qui furent commises alors. A cette occasion, il gagne le surnom de « mitrailleur de Lyon », pour avoir substitué à la guillotine, jugée trop lente, l'exécution de masse des habitants jugés suspects par la mitraille (des canons tiraient sur des groupes de plusieurs dizaines de condamnés). 1 683 Lyonnais sont tués, victimes de la répression de Fouché. Le 2 frimaire (22 novembre), il écrit avec Collot d'Herbois, à la Convention :
« On n'ose pas encore vous demander le rapport de votre premier décret sur l'anéantissement de la ville de Lyon, mais on n'a presque rien fait jusqu'ici pour l'exécuter. Les démolitions sont trop lentes, il faut des moyens plus rapides à l'impatience républicaine. L'explosion de la mine et l'activité dévorante de la flamme peuvent seules exprimer la toute-puissance du peuple. Sa volonté ne peut être arrêtée comme celle des tyrans, elle doit avoir les effets du tonnerre. Signé Collot d'Herbois et Fouché[12]. »
Dans l'exercice de son mandat, Fouché est aussi accusé de dilapidations et de détournements. Ainsi, cet arrêté pris par lui et son collègue Albitte :
« Les représentants du peuple envoyés à Commune affranchie pour y assurer le bonheur du peuple requièrent la commission des séquestres de faire apporter chez eux deux cents bouteilles du meilleur vin qu'ils pourraient trouver, et en outre, cinq cents bouteilles de vin rouge de Bordeaux, première qualité, pour leur table[13]. »
Rappelé à Paris le 7 germinal (), Fouché réintègre la Convention le 17 germinal (8 avril), qui renvoie son rapport au comité de salut public. L'ex-représentant en mission justifie alors la violence de la répression lyonnaise en disant que « le sang du crime féconde le sol de la liberté et affermit sa puissance ». Robespierre aurait battu froid Fouché lors d'une entrevue privée à en croire les mémoires de Charlotte Robespierre[14], texte publié quarante ans après les faits afin de réhabiliter son frère Maximilien en campant celui-ci comme « doux, compatissant et martyr[15]. ». À l'encontre de cette « tradition, soigneusement entretenue par certains historiens en général favorables à l'action de Robespierre », l'historien Michel Biard relève que le Comité en général et l'Incorruptible en particulier ne sont pas hostiles à la sévère répression lyonnaise, comme l'attestent divers écrits de Robespierre : une lettre « qui stigmatise [la] trop grande indulgence » des précédents représentants en mission envoyés à Lyon, et deux discours, l'un non daté (contre Fabre d'Églantine) et l'autre du 23 messidoran II[16].
Se justifiant devant les Jacobins, il parvient à se faire élire à la présidence du club le 16 prairial (4 juin), en l'absence de Robespierre. Toutefois, quand des délégations de Nevers et du Morvan viennent accuser Fouché, Robespierre l'attaque ouvertement aux Jacobins. Chassé des Jacobins le 24 prairial (12 juin) sous l'influence de Robespierre, Fouché sait alors, comme il l'écrira dans ses Mémoires, « qu’il avait l’honneur d’être inscrit sur ses tablettes à la colonne des morts ».
Se battant avec énergie pour sauver sa vie, il participe activement au complot qui aboutit à la chute de Robespierre et joue un rôle décisif, au cours de la nuit du 8 au 9 thermidor, dans les négociations avec les chefs de la Plaine, leur promettant la fin de la Terreur pour prix de leur alliance.
Discrédité, sans emploi, il vit quelque temps d'expédients. Chargé d'une mission dans les Pyrénées-Orientales pour la délimitation des frontières franco-espagnoles, il est employé ensuite par le Directoire dans sa police secrète. Puis il fait des affaires avec les banquiers Ouvrard et Hainguerlot, et obtient, grâce à Réal, une participation dans une compagnie de fournisseurs aux armées.
Représentant du Directoire en République cisalpine — où son comportement, comme à Lyon, Nevers et Moulins, est des plus douteux (enrichissement personnel) — puis en Hollande, il devient ministre de la Police le 2 thermidor an VII ().
Ministre de la police durant le Consulat et l’Empire
En qualité de ministre de la Police, il fait arrêter les Directeurs lors du coup d'État du 18 Brumaire. Sans avoir confiance en sa probité, le Premier Consul le maintient dans son poste et il obtient ainsi son portefeuille de ministre, ministère qu'il réorganise, cumulant la direction de la police et celle de la gendarmerie.
Fouché, parvenu de l'Empire, se distingue par son cynisme et ses abus de pouvoir dans la gestion du médiatique enlèvement du sénateur de Ris, dans laquelle il fit condamner deux innocents pour se sauver. Deux gentilshommes royalistes, le marquis de Canchy et le comte de Mauduison, sont accusés à tort par Fouché. En effet, Fouché avait, quelques années auparavant, embrassé une fille de force dans une auberge. Canchy et Mauduison, nobles et élégants, avaient sauvé cette jeune femme, couvrant de honte ce Fouché qui n'était encore à cette époque ni parvenu ni ministre. La rancœur personnelle que Fouché leur avait conservée les fit condamner à mort.
Il prouve que l'attentat de la rue Saint-Nicaise (1800) est le fait des royalistes, alors que Bonaparte est persuadé de la culpabilité des républicains jacobins. Décidé néanmoins à donner des gages au Premier Consul, il fait arrêter et interroger plusieurs anciens « septembriseurs » durant l'enquête[17].
En 1802, alors que Bonaparte cherche à obtenir le pouvoir à vie, Fouché tente de manœuvrer le Sénat contre celui-ci[18]. Inquiet de sa puissance, Bonaparte supprime son ministère le 26 fructidoran X (), après des critiques de Talleyrand, son ennemi de toujours, et des frères de Bonaparte. Il conserve un rôle dans l'arrestation de Pichegru, Moreau et du duc d'Enghien.
Fouché est à nouveau disgracié, pour avoir essayé de soumettre des propositions de paix avec l'Angleterre auprès du ministre Arthur Wellesley. Il fomente alors un complot, avec pour complice Talleyrand, pourtant son rival de toujours. Il subit la colère de Napoléon comme Talleyrand en pour avoir entamé des pourparlers secrets avec la Grande-Bretagne, il est alors disgracié (1810).
Minute d’une lettre de Napoléon Ier à Joseph Fouché, lui enjoignant de rédiger un rapport contre l’espion André Làa et ses complices.
Après la campagne de Russie, il est nommé, à la faveur d'un retour en grâce, gouverneur des Provinces illyriennes en 1813, poste fort difficile. Une fois dans les Provinces, il y montre de la modération, il y plaide pour l'abolition totale du servage, joue pleinement son rôle de gouverneur, en organisant des réceptions pour les notables locaux, et en s'intéressant aux problèmes de la population. Il ne s'enfuit de Laibach (aujourd'hui Ljubljana) que quelques jours avant l'arrivée des Autrichiens, pour continuer à faire croire à la population qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Fouché trahit de nouveau l'Empereur avec Joachim Murat en 1814, et se trouve à Paris pour offrir au comte d'Artois (le futur Charles X) la lieutenance générale du royaume après la défaite impériale. Toutefois, il refuse les offres d'emploi de la monarchie rétablie, qui tente alors de le faire arrêter. Soupçonné de comploter avec les républicains durant la première Restauration, il retrouve le ministère de la Police lors des Cent-Jours, tout en ménageant les royalistes.
L'homme-clef des Cent-Jours
Étant à nouveau ministre de la Police pendant les Cent-Jours, il manœuvre pour préparer la transition, prévoyant la défaite impériale. Il est alors l'homme-clé du gouvernement, l'Empereur étant au combat.
Après la défaite de Waterloo, il devient président du gouvernement provisoire et négocie avec les puissances alliées, dont l'Angleterre. Il manipule les républicains et les monarchistes, négocie avec les forces diverses qui déchirent le pays, pour maintenir l'ordre et la continuité de l'État.
Jugeant que la monarchie est le régime qui permettra au mieux à la France de retrouver sa souveraineté, il remet sur le trône Louis XVIII, et, le , il devient son ministre.
« Ensuite, je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m'assis dans un coin et j'attendis. Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l'évêque apostat fut caution du serment. »
Une cabale puissante des anciens émigrés est alors déclenchée contre lui. Le roi le nomme, pour l'éloigner, ambassadeur à Dresde (Royaume de Saxe).
Fin de vie
Sépulture de Joseph Fouché, dans le cimetière de Ferrières-en-Brie.
Il est frappé par la loi du 12 janvier 1816 pour avoir tout à la fois voté la mort de Louis XVI et accepté une fonction pendant les Cent-Jours. Il est à ce titre exilé en tant que régicide ; il aurait alors éprouvé le besoin de publier une sorte de plaidoyer pro domo justifiant son action politique, mais dans une certaine indifférence en France ; « L'insupportable tombeau du pouvoir, c'est celui-là : être oublié. Le temps vous a mangé » (Jean-François Deniau à propos de la biographie de Fouché par Stephan Zweig, Survivre, 2004).
Il meurt en exil à Trieste en 1820, assisté par le prince Jérôme Bonaparte qui, sous ses ordres et sa surveillance, brûle, durant cinq heures, tous ses papiers, très compromettants pour lui et pour beaucoup ; cet autodafé fit disparaître une partie de l'histoire du Directoire, du Consulat et du Premier Empire.
Les papiers personnels de Fouché sont conservés aux Archives nationales sous la cote 187AP[20].
Mémoires de Fouché
On a fait paraître sous son nom en 1824 des Mémoires, d'un certain intérêt sur le plan historique, mais déclarées apocryphes par sa famille qui, protégée par le maréchal Bernadotte, devenu roi de Suède, deviendra suédoise (seul titre ducal non suédois de Suède). Toutefois, à la suite des travaux de Louis Madelin, Michel Vovelle pense que ces Mémoires sont probablement de la main de Fouché[21].
Fouché, dont la carrière apparaît comme une suite d'intrigues, d'abus et de trahisons, possédait une présence d'esprit, un sang-froid et un aplomb remarquables.
Il sut, d'autre part, protéger bon nombre de Montagnards de la vindicte consulaire et impériale : il empêcha l'exil de Bertrand Barère, montra l'inanité des accusations pesant sur l'ancien directeur Paul Barras, sauva la tête de Florent-Guiot compromis dans la conspiration du général Malet, fit accorder des pensions à Charlotte de Robespierre, sœur de Robespierre dont il était amoureux, et à la veuve de Collot d'Herbois, témoignant ainsi de son attachement sinon à des principes, du moins à certaines amitiés contractées durant la Révolution.
Il faut aussi souligner un important rôle facilitateur dans le retour des émigrés nobles sous le Consulat : ainsi Chateaubriand écrit à propos de son retour à madame de Staël « Fouché a été très bien dans mon affaire et même à peu près le seul »[22], il souhaitait se créer une clientèle d'obligés en même temps que se ménager des entrées dans la haute noblesse mais aussi être protégé lors d'un éventuel retour de la royauté toujours possible.
Au début des Cent-Jours, lassé du ministère de la Police, Fouché demandera à devenir ministre des Affaires étrangères, mais Napoléon préférera nommer à ce poste le général Caulaincourt.
D'azur, à une colonne d'or, accolée d'un serpent du même, accompagné de cinq mouchetures d'hermine d'argent (2, 2 et 1) ; au canton des Comtes Ministres.[24]
D'azur à la colonne d'or, accolée d'un serpent du même, semé de cinq mouchetures d'hermine d'argent, deux deux, et une ; au chef des ducs de l'Empire brochant.[24],[25],[26],[27],
Veuf, Joseph Fouché épousera en 1815[29] Gabrielle-Ernestine de Castellane (1788-1850). Aucun enfant ne naîtra de cette union. Gabrielle-Ernestine s'occupera de quelques-uns des enfants nés de la première union de son mari.
Postérité
La postérité ne lui a pas été favorable : aucune rue en France ne porte le nom de Joseph Fouché à ce jour. Cependant le personnage a beaucoup fasciné les romanciers. Stefan Zweig lui a consacré une copieuse biographie. Honoré de Balzac lui a plusieurs fois attribué le rôle du « méchant » (Les Chouans, Une ténébreuse affaire) et selon Zweig, Balzac aurait été le seul à reconnaître son génie tortueux[30]. Dans Le Chevalier de Sainte-Hermine d'Alexandre Dumas, il est décrit comme une hydre, un être laid et malfaisant[31].
Joseph-Liberté Fouché, l'un des fils de Joseph Fouché, souhaitant se démarquer de son père, a dilapidé sa fortune après sa mort. Au point qu'il négociera auprès de son notaire, à qui il devait de l'argent, une remise de dette en échange d'une partie des archives de son père[32].
Après la biographie de Louis Madelin datant de 1901 et couronnée par l'Académie française, l'écrivain Stefan Zweig s'intéresse surtout aux ressorts psychologiques de Fouché tandis que l'historien Jean Tulard, spécialiste du Premier Empire, apporte sa connaissance de l'épopée napoléonienne pour décrire les relations entre l'empereur et son ministre. L'historien Julien Sapori a constitué, en une "Société d'Études sur Fouché et son temps" avec une douzaine d'autres historiens, dont Bernard Hautecloque, Michel Kerautret, Michelle Sapori, Éric Vial, etc. Leur but est, sinon de réhabiliter Fouché, du moins de combattre sa légende noire en replaçant ses actes dans leur contexte. L'autre but de cette société est aussi la rédaction, et la publication d'un Dictionnaire Fouché, destiné à éclairer tous les aspects de la vie du personnage et de son époque[source secondaire souhaitée].
En 2014, Emmanuel de Waresquiel sort une biographie intitulée Fouché : les silences de la Pieuvre après découverte de nouveaux fonds d'archives. Il y aborde les aspects psychologiques du personnage, entrant parfois en désaccord avec d'autres historiens ayant déjà sorti un ouvrage à propos du personnage[source secondaire souhaitée].
La pièce de théâtre Le Souper, de Jean-Claude Brisville, écrite en 1989, relate un souper — peut-être imaginaire — entre Fouché et Talleyrand, la veille du retour de Louis XVIII sur le trône, le . Cette pièce à succès (critique et public) a été adaptée au cinéma en 1992 par Édouard Molinaro, avec les deux mêmes interprètes : Claude Brasseur dans celui de Fouché et Claude Rich dans le rôle de Talleyrand (Rich obtint le César du meilleur acteur en 1993 pour son interprétation de Talleyrand).
Le personnage apparaît aussi dans plusieurs films qui dépeignent son rôle sous l'Empire Français ainsi que sous la restauration et les manigances avec Talleyrand et d'autres contemporains.
1927 : La chasse sauvage de Lützow. Le destin héroïque de Theodor Körner et son dernier amour (Lützows wilde verwegene Jagd. Das Heldenschicksal Theodor Körners und seine letzte Liebe) de Richard Oswald avec Carl Zickner;
↑Cinq biographies (Madelin, Zweig, Castelot, Tulard, de Waresquiel) et un dictionnaire lui sont consacrés.
↑Le patronyme Fouché dérive d'un ancien nom germanique de la racine fulc, « peuple ». Marie-Odile Mergnac, Les noms de famille en France, Archives & culture, , p. 167.
↑Bibliothèque nationale, Manuscrits, Fichier Charavay, lettre du 30 octobre 1793.
↑Philippe Buchez et Charles-Prosper Roux, Histoire parlementaire de la Révolution, vol. XXX, p. 400.
↑Buchez et Roux, Histoire parlementaire de la Révolution, vol. XXXII, p. 41.
↑« Mon frère lui demanda compte du sang qu'il avait fait couler et lui reprocha sa conduite avec une telle énergie d'expression que Fouché était pâle et tremblant. Il balbutia quelques excuses et rejeta les mesures cruelles qu'il avait prises sur la dureté des circonstances. Robespierre lui répondit que rien ne pouvait justifier les cruautés dont il s'était rendu coupable ; que Lyon, il est vrai, avait été en insurrection contre la Convention nationale, mais que ce n'était pas une raison pour faire mitrailler en masse des ennemis désarmés », Charlotte de Robespierre, Mémoires, rééd. Paris, Nouveau Monde Éditions, 2006, p. 106.
↑Marc Belissa et Yannick Bosc, « XIXe-XXIe siècle : légende dorée, légende noire », L'Histoire, no 433 « Dossier : la chute de Robespierre », , p. 55.
↑Alexis-François Artaud de Montor, Histoire de la vie et des travaux politiques du comte d'Hauterive, Paris, 2e édition, 1839, impr. Adrien Le Clere & Cie, p.265.
↑Claude Michaud, « Fouché : Mémoires. Présentation de Michel Vovelle. Coll. « Acteurs de l'Histoire ». 1993 [compte rendu] », Dix-huitième Siècle, n° 27, 1995, p. 585, lire en ligne.
↑Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc., Encyclopédie Roret, , 340 p. (lire en ligne)
↑Seul Balzac nous dit-il, « a vu de la grandeur dans cette figure originale » et dans son roman Une ténébreuse affaire, il consacre à cet « esprit sombre, profond, extraordinaire » une page entière, le décrivant comme « un singulier génie qui frappa Napoléon d'une sorte de terreur » dont le caractère « se forma dans les tempêtes ». Stefan Zweig, Fouché, Grasset, Les cahiers rouges, p. 58 (ISBN2246168147)
↑Alexandre Dumas, Le Chevalier de Sainte-Hermine, Phébus (ISBN2752900961): « - Vous connaissez Fouché, mademoiselle? demanda Hector en s'interrompant. - Non, monsieur, répondit Claire. - C'est l'apothéose du laid. Des yeux faïence dont les rayons divergent, des cheveux jaunes et rares, un teint couleur de cendre, un nez aplati, une bouche de travers garnie de vilaines dents, un menton fuyant, une barbe de cette teinte rousse qui salit le visage, tel est Fouché », chapitre XVII. « Il y avait un homme que Bonaparte détestait, craignait et subissait tout à la fois [...] Bonaparte, en éprouvant cet éloignement, obéissait à cet admirable instinct que les animaux, encore plus que les hommes, ont des choses qui doivent leur être nuisibles. Joseph Fouché, ministre de la Police, était en effet une chose laide et nuisible à la fois. Il est rare que le laid soit bon, et chez Fouché, la moralité, ou plutôt l'immoralité, égalait la laideur », chapitre XX. « D'une complexion nerveuse, irritable, inquiète, la nature semblait lui avoir fait le regard louche et de grandes oreilles pour lui permettre de voir de deux côtés à la fois et d'écouter de tous les côtés », chapitre XXI.
Élisabeth Liris, L'Allier en Révolution : sur le pas de Joseph Fouché, représentant en mission, en 1793, Saint-Julien-Chapteuil, Éditions du Roure, , 254 p. (ISBN2-906278-30-0, présentation en ligne).
Julien Sapori, L'exil et la mort de Joseph Fouché : entre légende romanesque et vérité historique, Parçay-sur-Vienne, Anovi, coll. « Vitae », , 140 p. (ISBN978-2-914818-24-7).
Jean Tulard, « Le mythe de Fouché », dans Jacques Aubert, Michel Eude, Claude Goyard et al., L'État et sa police en France, 1789-1914, Genève, Droz / Honoré Champion, coll. « Publications du Centre de recherches d'histoire et de philologie de la IVe section de l'École pratique des hautes études / Hautes études médiévales et modernes » (no 5 / 33), , 213 p., p. 27-34.
Emmanuel de Waresquiel, Fouché. Dossiers secrets, Tallandier, 2017, 320 p.
Stefan Zweig, Fouché, 1929. Biographie romancée, traduit de l'allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac, édition française Bernard Grasset, Le Livre de poche historique n°525-526, 1973.
Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 462-467)