Du villageagricole en bord de Seine parsemé de châteaux qu’elle était jusqu’au sortir des années 1950, furent créés en trente ans une ville nouvelle de cinquante mille habitants, une préfecture, un évêché, un pôle économique, éducatif et de recherche, conjuguant les atouts de plus de deux mille entreprises et administrations et les faiblesses d’une banlieue trop rapidement urbanisée, aujourd’hui symbole d’insécurité, d’où émerge une diversité culturelle, cultuelle et urbanistique, où se mêlent barres HLM et meulières, Art nouveau, rap français et scène nationale, presbytère du XVIIe siècle et unique cathédrale française du XXe siècle. Évry, qui a perdu son statut de ville nouvelle en 2001, est aujourd’hui en quête de renouvellement urbain, pour valoriser ses qualités environnementales, économiques, scientifiques, sportives et sortir de son statut de « cité sensible », en s’appuyant notamment sur les 40 % d’Évryens âgés de moins de vingt-cinq ans.
Évry est située dans la région d’Île-de-France, au sud de l’agglomération parisienne et au nord-est du département français de l’Essonne, en limite entre les régions naturelles du Hurepoix, du Gâtinais et de la Brie française. La commune occupe un territoire approximativement rectangulaire de trois kilomètres et trois kilomètres cinq cents mètres de côtés pour une superficie de huit cent trente-trois hectares. L’Institut national de l'information géographique et forestière donne les coordonnées géographiques 48°41'56" N et 02°11'18" E au point central de ce territoire[3]. Près de neuf dixièmes sont urbanisés mais seulement 60 % sont effectivement construits. Il subsistait en 2003 près de cent hectares d’espaces dits "ruraux" mais en réalité, seul un peu plus d’un hectare était encore cultivé, la majeure partie de cet espace (50,56 ha) constituant des espaces boisés. Située sur un plateau et une pente vers les rives du fleuve, à une altitude échelonnée entre quatre-vingt-quinze et trente-deux mètres, elle est bordée sur toute sa frontière est par la Seine. Évry est aussi la source du ru de l’Écoute-s’il-pleut, seul point d’eau naturel. Forgée durant trente-cinq ans dans le cadre d’un projet de ville nouvelle, elle est fortement liée à ses voisines Ris-Orangis au nord, Courcouronnes à l’ouest, Lisses au sud-ouest, mais aussi à sa "rivale" Corbeil-Essonnes au sud. Placée sur deux axes majeurs de communication que sont le fleuve et la route nationale 7, son accessibilité fut par la suite complétée par l’arrivée de l’autoroute A6 et de la Francilienne, complétées par un réseau important de routes départementales, deux branches du RER D et de nombreuses lignes d’autobus. Ville morcelée en quatorze quartiers bien distincts, elle est, après une urbanisation trop rapide, en mutation dans le cadre de divers projets de renouvellement urbain et de reconquête de l’espace public.
La commune est située à vingt-six kilomètres au sud-est de Paris-Notre-Dame[4], point zéro des routes de France. Préfecture du département, elle en est pourtant excentrée, à dix-sept kilomètres au sud-est et trente et un kilomètres au nord-est des sous-préfectures de Palaiseau[5] et Étampes[6], quatre kilomètres au nord-ouest de Corbeil-Essonnes[7], treize kilomètres au sud-est de Montlhéry[8], quinze kilomètres au nord-est d’Arpajon[9], dix-huit kilomètres au nord-est de La Ferté-Alais[10], vingt-six kilomètres au nord de Milly-la-Forêt[11] et trente-quatre kilomètres de Dourdan[12]. Elle est paradoxalement située à seulement dix-neuf kilomètres au nord-ouest de Melun[13] et dix-huit kilomètres au sud de Créteil[14], préfectures des départements voisins. Évry est aussi située à quatorze kilomètres au sud-ouest de son homonyme Évry-Grégy-sur-Yerres[15] et soixante-treize kilomètres au nord-ouest d’Évry dans l’Yonne[16].
Hydrographie
La limite située à l'est d’Évry est en totalité située sur la rive gauche de la Seine, qui la baigne sur trois kilomètres et cinq cents mètres. Le ru de l’Écoute-s’il-pleut prend sa source à l’extrême nord-ouest de la commune, dans le parc du Bois-Sauvage, avant de poursuivre son cours sur la commune voisine de Ris-Orangis. Un bassin artificiel d’un hectare a été creusé dans le parc du siège du conseil général de l'Essonne, un autre de sept cents mètres carrés sur la place des Miroirs dans le quartierdes Pyramides, il s’agit des seuls points d’eau subsistant sur la commune fortement urbanisée. Un port de plus de quatre hectares est implanté sur les berges de la Seine au sud-est de la commune, prolongement de celui de Corbeil-Essonnes. Un barrage complété d’une écluse de cent-quatre-vingts mètres de long et seize mètres de large, jumelé d’une seconde écluse, permet la régulation des flots et de la navigation fluviale.
Relief et géologie
Le terrain occupé par la commune, placé dans la large vallée de la Seine, s’étage en pente relativement forte entre le point bas à trente-deux mètres d’altitude sur les berges et le plateau surplombant à quatre-vingt-quinze mètres relevés en bordure de l’autoroute A6, trois kilomètres plus à l’ouest[17]. Dans cette vallée, une vaste étendue sur un coteau relativement pentu occupe une bande d’approximativement un kilomètre entre le fleuve et la route nationale 7, il y subsiste l’implantation historique de Petit-Bourg et les nouveaux quartiers de Champs-Élysées, le Bras-de-Fer, Aguado et le Mousseau. Au-delà de la route nationale, le plateau se dessine vers l’ouest augmenté par endroits de points plus élevés malgré les travaux d’aplanissement à la construction de la ville nouvelle. Situé dans le Bassin parisien, le sous-sol de la commune est composé de couches successives de sable et de meulière, de marne, gypse et calcaire[18].
Communes limitrophes
Évry, commune au territoire relativement vaste, est entourée de diverses villes, dont Ris-Orangis au nord et nord-ouest séparée en partie par la route départementale 91 et la route nationale 7, Courcouronnes à l’ouest dont la ligne D du RER, les routes départementales 91 et 92 et l’autoroute A6 matérialisent en parties la frontière, Lisses au sud-ouest sur une petite frontière de deux cents mètres matérialisée par la route départementale 446, Corbeil-Essonnes au sud et sud-est en partie limitée par la Francilienne, Étiolles à l’est et Soisy-sur-Seine au nord-est, toutes deux séparées de la ville nouvelle par la Seine.
Évry est située en Île-de-France, elle bénéficie d’un climat océanique dégradé aux hivers frais et aux étés doux, en étant régulièrement arrosée sur l’ensemble de l’année. En moyenne brute annuelle, la température s’établit à 10,8 °C, avec une moyenne maximale de 15,2 °C et une moyenne minimale à 6,4 °C. Les températures moyennes mensuelles extrêmes relevées sont de 24,5 °C en juillet au maximum et 0,7 °C en janvier au minimum, mais les records enregistrés s’établissent à 38,2 °C le et −19,6 °C le . Du fait de la moindre densité urbaine entre Paris et sa banlieue, une différence négative de un à deux degrés Celsius se fait sentir, surtout en début de journée. L’ensoleillement est comparable à la moyenne des régions du nord de la Loire avec un total de 1 798 heures par an, une moyenne haute à deux cent quarante heures en juillet et basse à cinquante-trois heures en décembre. Les précipitations sont également réparties sur l’année, avec un total annuel de 598,3 millimètres de pluie et une moyenne approximative de cinquante millimètres par mois.
Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de Brétigny-sur-Orge de 1948 à 2002[19],[20].
Voies de communication et transports
Historiquement, le site d’Évry est situé sur deux axes de communication majeurs, la Seine et la via Agrippa. La Seine est toujours aujourd’hui un axe fluvial important de transport de marchandises et le port d’Évry y permet l’accès. La via Agrippa est aujourd’hui remplacée par l’ancienne route nationale 7, transformée en voie rapide dans sa partie évryenne vers 1978[21], qui traverse la commune en son centre du nord au sud en suivant le fleuve, situé un kilomètre plus à l’est. S’ajoutent, deux kilomètres à l’ouest de la route nationale, l’autoroute A6 et la route nationale 104 marquant la limite avec Lisses, l’autoroute poursuivant vers le sud et la nationale faisant une boucle vers l’est en matérialisant une autre limite avec Corbeil-Essonnes. Trois routes départementales traversent la commune, la route départementale 91 qui fait office de rocade nord à la limite avec Ris-Orangis et pénètre ensuite le cœur de ville jusqu’au quartier du Bras-de-Fer, la route départementale 92 qui assure la liaison entre la nationale 7 au niveau des Champs-Élysées et l’autoroute A6 à proximité de l’université et la route départementale 93 qui traverse la commune d’ouest en est depuis Courcouronnes vers Étiolles et enjambe la Seine par le seul pont routier évryen pour rejoindre la route départementale 448.
Ville nouvelle jusqu’en 2001, la commune a été construite en intégrant dans les plans les moyens de circulations raisonnées, incluant un réseau de voies réservées aux autobus, des allées et mails permettant la circulation piétonne mais en faisant largement abstraction des pistes cyclables. Un projet de vélos en libre service similaire au Vélib' fut envisagé par la mairie mais abandonné face à ce manque[22].
Le ligne 12 du tramway d'Île-de-France est mise en service en décembre 2023[25] (d’abord annoncé pour 2017, puis 2018[26]), reliant la gare d’Évry-Courcouronnes à la gare de Massy - Palaiseau en environ quarante minutes. L’enquête publique pour ce tronçon se tint du 7 janvier au 11 février 2013[27]. Son prolongement, depuis Massy jusqu’à la gare de Versailles-Chantiers est envisagé en seconde phase.
La ligne 402 devrait également faire l’objet de travaux d’amélioration d’ici à 2025 (annoncée d'abord pour 2017, la crise du COVID-19 créea un retard conséquent, les travaux d'aménagement comme le Bras de Fer, ont commencée en Juillet 2022) , devenant alors la ligne 4 du T Zen entre Viry-Châtillon et Corbeil-Essonnes (terminus à la gare RER), soit une longueur de quatorze kilomètres. Le site propre bus ainsi réalisé sera compatible avec une conversion future en ligne de tramway. Le tracé a été soumis à concertation préalable fin 2011[28].
Lieux-dits, écarts et quartiers
Du village d’Évry originellement placé sur la rive gauche de la Seine au sud de l’écluse ne subsiste plus que le nom du quartier, en partie remanié. Il s’ajoute aux quatorze quartiers récents, sortis de terres avec la création de la ville nouvelle entre 1969 et 2001. Entre la Seine et la route nationale 7, au nord se trouvent Grand-Bourg (partagé avec Ris-Orangis) et Champs-Élysées, à l’ouest le Champtier-du-Coq, au sud Aguado, le Mousseau, le Parc-aux-Lièvres et le Bras-de-Fer, ce dernier limitrophe de Corbeil-Essonnes. À l’ouest de la nationale se succèdent du nord au sud le Bois-Guillaume, Bois-Sauvage et les Pyramides, le nouveau centre-ville, les Aunettes, limitrophe de Lisses, et les Épinettes, limitrophe de Corbeil-Essonnes. L’Insee divise elle la commune en vingt-deux îlots regroupés pour l'information statistique soit : Bois Guillaume et Bois Sauvage, Loges, Pyramides Centre, Pyramide Sud, Centre urbain Nord, Centre urbain Coquibus, Aunettes Ouest, Aunettes Est, Épinettes Ouest, Épinettes Est, Épinettes Sud, Bras de Fer et Tourelles, Parc aux Lièvres, Mousseau et Bonhomme en Pierre, Aguado, Village, Champtier du Coq, Grand Bourg, Champs-Élysées, Centre commercial Évry II, Centre administratif et enfin Snecma[29]. Les Pyramides[30] et le Parc aux Lièvres[31] sont classés zone urbaine sensible. Les Pyramides sont aussi une zone franche, conjointement aux Tarterêts sur la commune de Corbeil-Essonnes[32]. Cinq autres quartiers sont classés prioritaires au titre du renouvellement urbain : Bois-Sauvage[33], le Centre Urbain Nord[34], le Champtier du Coq[35], les Aunettes[36] et les Épinettes[37].
Devant la montée de l’urbanisation et les premières difficultés de circulation, une ébauche de centre-ville fut développée en 1978, accompagnée du percement de « passages » entre les quartiers, permettant un accès piétonnier ou réservé aux transports en commun et services de secours. Ce modèle fut à nouveau suivi lors de la création, en 1980, du quartier des Épinettes, piétonnier, véritable ville dans la ville avec son centre commercial, ses écoles, son collège, son centre de santé, puis le quartier des Aunettes, sur le même modèle et disposant des mêmes équipements. En 1983 fut achevé le Bois-Sauvage et en 1989 le Bois-Guillaume, marquant la fin de l’urbanisation d’habitat sur la commune. Les années 1990 virent l’achèvement des travaux avec l’implantation au cœur de la ville de l’université d'Évry-Val d'Essonne en 1990, l’inauguration de l’hôtel de ville en 1991 et de la cathédrale en 1995[38].
Aujourd’hui, l’ancienne ville nouvelle doit mettre en place un programme de renouvellement urbain face aux difficultés rencontrées dans ces quartiers disparates et séparés les uns des autres[39]. Cette succession de constructions sur trente années, entamées dans le contexte florissant des Trente Glorieuses, entraîne aujourd’hui des difficultés d’intégration, des problèmes d’insécurité justifiant la signature d’un contrat local de sécurité[40] et à la mise en place de travaux pour corriger les erreurs urbanistiques passées[41].
Un quartier stigmatise cet état de fait, les Pyramides. Projet lancé en 1971, construit sur un plan approximativement carré, autour d’un plan d’eau artificiel cerné par une place, et entouré par le vaste parc des Loges, avec une terrasse par appartement et des allées piétonnes, il devait permettre de renouer avec l’esprit village[42]. Le quartier est aujourd’hui classé zone urbaine sensible[43] et zone franche urbaine[44].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Aperacum à l’époque gauloise. Une mention en 50 av. J.-C. fait apparaître Apriacum ou parfois Avriacum[45]. Au XIe siècle on trouve Auriacum, de Everiaco en 1158, puis en 1196Aivriacum, parfois Evriacum. En 1326Esvry ou Aisvry, puis à partir de 1376, le « s » fut remplacé par l’accent aigu et la mention du fleuve ajoutée pour distinguer d’Évry-les-Châteaux, donnant Évry-sur-Seine. Ce nom ne fut toutefois pas repris à la création de la commune le mais a réapparu dans le Bulletin des lois de 1801. En 1881, à la demande de l’industriel Paul Decauville lors de son mandat de maire, la commune prit le nom d’Évry-Petit-Bourg, bourg étant une altération du mot « bois » et non une référence à la taille de ce qui n’était alors qu’un village. En 1965, le lancement du projet de ville nouvelle impliqua le remplacement du déterminant complémentaire Petit-Bourg au profit de Ville-Nouvelle, jamais officialisée mais couramment utilisée[46].
La carte établie au XVIIIe siècle par César-François Cassini laisse apparaître déjà à cette époque les lieux-dits Grand-Bourg, Petit-Bourg, Neuf-Bourg, Mousseau, Bras-de-Fer et Bois-Briard entre la Seine et la route de Paris.
Le nom de la commune a vraisemblablement la même origine que les autres Évry, dont il existe deux possibles interprétations, du nom de personne gaulois[47] ou gallo-roman Eburius[48], suivi du suffixe gallo-roman *-ACU « propriété de » ou du composé gaulois *Eburiacon « lieu (où se trouvent) des ifs »[49], de eburo- « if » + suffixe *-āko(n)> *-ACU.
Selon Michel Roblin, le radical latin aper (sanglier), courant au Bas-Empire, est à l’origine du toponyme[50].
Histoire
Les origines
Une villa rustica fut installée en bord de Seine sur l’ancienne via Agrippa par un certain Aper[réf. souhaitée]. La première mention écrite du lieu remonte à l’an 998 lorsque le seigneur du lieu Ermenfred légua ses biens à l’abbaye de Saint-Maur. La commune fut appelée sous son nom actuel à partir de 1376 alors que la première église remontait au XIIIe siècle et fut ruinée lors de la guerre de Cent Ans.
Évry et la noblesse de robe
Au XVe siècle, l’église Saint-Pierre fut reconstruite dans un axe classique est-ouest. À partir de la Renaissance, la localité d’Évry-sur-Seine devint un lieu de villégiature pour les courtisans et surtout la noblesse de robe qui construisit sur les hauteurs de la rive gauche du fleuve des « maisons de campagne ». Ce fut l’âge d’or des châteaux de Beauvoir, Bataille, Petit-Bourg, Grand-Bourg, Mousseau, Neufbourg, et des Tourelles.
En 1674 fut construit le château de Neubourg, en 1688 ; il fut racheté par le vicomte Jean-Baptiste de Rosta. Racheté en 1713 par le marquis de Raies, il fut détruit en 1775.
Après la Révolution française, la noblesse fut remplacée par de grands industriels qui dominèrent la vie de la commune. Le richissime Alexandre Aguado en fut maire de 1831 à 1840, il apparut comme un mécène et accueillait des hôtes illustres dont le généralargentinJosé de San Martín. Au début du XIXe siècle, le prêtre catholique converti Théodore Ratisbonne reçut en don le château de Grand-Bourg, à charge pour lui de créer une structure d’accueil pour les jeunes filles juives voulant se convertir au christianisme. Ce fut la création de l’école Notre-Dame de Sion. Entre 1828 et 1830 fut construite la mairie-école au village et en 1830 le château de la Grange-Feu-Louis. En 1832, le cimetière, jusqu’alors situé autour de l’église, fut déplacé lors de la deuxième pandémie de choléra (1826-1841). Le fut inaugurée la ligne Paris-Corbeil et la nouvelle gare d’Évry-Petit-Bourg en présence des ministres des Travaux Publics, de la Justice et du Commerce. En 1850, un lavoir fut construit, mais les lavandières continuèrent d’utiliser le fleuve voisin.
Peu après, le fils d’un agriculteur spécialisé dans la betterave distillée, Paul Decauville, inventa un nouveau mode de transport, la voie ferrée mobile qu’il breveta. Il installa alors les usines Decauville à Évry et plus tard Corbeil. En 1860, le riche banquier Ravenaz fit construire le château de Grand-Bourg. En 1862, il fit construire le château des Tourelles, vendu ensuite à la famille Pastré. Devenu maire en 1881, il obtint la modification du nom vers Évry-Petit-Bourg, du nom du château qu’il possédait. En 1906 fut construite l’écluse sur la Seine. En janvier 1910, le bas du village fut inondé lors de la crue de la Seine.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo s’installa dans le château de Petit-Bourg. Plus tard, le , les militants communistes et résistantsMissak Manouchian et Joseph Epstein furent arrêtés au sortir de la gare par la police de Vichy et exécutés les 21 février et 11 avril 1944 au Mont-Valérien. Le , la troisième Armée des États-Unis commandée par le généralGeorge Patton franchit la Seine par le pont reconstruit entre Étiolles et Évry. Bien qu’une plaque située à l'endroit où l’armée américaine a franchi la Seine à Évry-Petit-Bourg affirme que le Genéral Patton était responsable de cette opération, cette affirmation est erronée. En effet, les unités de la 3e Armée des États-Unis commandée par Patton ont traversé la Seine au sud de Paris à Sens et à Troyes, quelque 30-40 km au sud d’Évry[51]. Le pont flottant à Évry-Petit-Bourg a été construit le 26 août 1944 par le 238 Engineer Combat Battalion, qui faisait partie du VIIme Corps (Gen. J. Lawton Collins), 1re Armée des États-Unis (Gen Courtney Hodges). Les chars qui ont franchi la Seine à Évry faisaient partie de la 3e Division Blindée de la 1re Armée des États-Unis, et non pas de la 3e Armée commandée par Patton[52].
Les châteaux ne résistèrent pas au conflit, et ce qui n’était alors qu’un village de villégiature avec 1 274 habitants en 1946, commença à croître et devenir une ville de banlieue[53],[54]. À cette époque Georges Delbard acheta la ferme de Petit-Bourg pour y installer cinq hectares de serres à rosier. En 1949, le dernier château d’Évry (château de Beauvoir) fut vendu à la Sécurité sociale pour en faire un centre de réadaptation. En 1960, la commune fut reliée à la capitale par l’autoroute A6 et le fut inauguré par le premier ministreMichel Debré le nouvel hôtel de ville de la commune[55], préfigurant de grands bouleversements.
La construction de la ville s’enchaîna ensuite, avec l’emménagement des habitants des quartiers du Parc-aux-Lièvres et du Champtier-du-Coq en 1972, accompagnés de la nouvelle église Notre-Dame-de-l’Espérance et en 1973 du relais Saint-Jean, suivis par les quartiers Champs-Élysées, Aguado et les Pyramides en 1974, visité le par le ministre de l’équipement Olivier Guichard[56].
Cette même année, la commune vit l’installation du CNES après la fermeture du centre de Brétigny-sur-Orge. Le fut constitué le syndicat communautaire d’aménagement. Le eu lieu l’inauguration du centre commercial de l’Agora avec notamment l’enseigne des Nouvelles Galeries, futur Évry 2, suivi en décembre par l’ouverture des gares d’Évry-Courcouronnes et du Bras-de-Fer sur ce qui allait devenir la ligne D du RER d'Île-de-France. En 1976 les nouvelles arènes furent le théâtre de l’élection Miss France. En 1977, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul fut restaurée. En 1978 furent percés les passages permettant la constitution d’une ébauche de centre-ville et le cardinalFrançois Marty vint célébrer une messe chrismale dans l’église du Parc-aux-Lièvres, puis entre 1979 et 1980 sorti de terre le quartier des Épinettes, suivi entre 1981et 1982 de celui des Aunettes. À partir de 1980 commencèrent les travaux de la synagogue communautaire. En 1978, la commune accueillit les locaux de l’École supérieure des géomètres et topographes puis en 1979 ceux de Télécom et management SudParis et en 1980 le groupement Arianespace.
Le , un décret prononça l’achèvement des opérations de construction et d’aménagement de la ville nouvelle d’Évry. Le le SAN devint donc une communauté d'agglomération baptisé pour l’occasion « Évry-Bondoufle-Courcouronnes-Lisses »[61]. En 2001, la commune fut aussi ville-étape du Tour de France. Cette communauté s’élargit en 2003 à la commune voisine de Ris-Orangis alors que le 21 mai de la même année était inauguré le nouveau centre commercial Évry 2. Ce même jour, à l’orée de la guerre d'Irak, les communautés d’Évry montrèrent leur union à la mosquée avec un prêche commun du recteur et de l’évêque[62]. Le , la nouvelle structure prit le nom de communauté d'agglomération Évry Centre Essonne. Le fut installée la statue du Bouddha de la pagode, devenant alors effectivement lieu de culte. Le fut installé au centre commercial un aérophare, tour de soixante mètres de haut supportant un ballon lumineux de dix mètres de diamètre. Le , la pagode fut inaugurée en présence du Dalaï-lama, du député-maire Manuel Valls et de l’évêqueMichel Dubost.
Le , un arrêté préfectoral entérine la fusion entre Évry et Courcouronnes au sein de la commune nouvelle d'Évry-Courcouronnes qui prend effet le [63].
Évry est une ville relativement populaire fortement ancrée à gauche de l’échiquier politique depuis de nombreuses années, et qui repousse les extrêmes, tant de droite que de gauche. Cette tendance se remarque aussi bien lors des élections nationales ou supra-nationales que lors des scrutins locaux. Caractéristique des cités populaires, à l’exception des élections présidentielles, la participation des Évryens est généralement assez basse[72]. Pour les élections locales, on peut noter ces dernières années la réélection des élus socialistes en place, avec une progression notable de leurs résultats ce qui montre une satisfaction de la population envers leur politique et leurs actions[passage promotionnel].
Lors des scrutins nationaux, le parti socialiste est sorti largement majoritaire lors des deux dernières présidentielles, en 2007 où Ségolène Royal (PS) obtenait 62,16 % des suffrages (contre 37,84 % pour Nicolas Sarkozy de l’UMP)[73], et en 2002 où Lionel Jospin arriva en tête au premier tour avec 22,57 %, devant Jacques Chirac (15,29 %) et Jean-Marie Le Pen (14,26 %). Au deuxième tour de cette élection, le rejet de l’extrême droite se manifesta à nouveau puisque Jacques Chirac obtenait 86,18 % des voix[74], quatre points de plus qu’au niveau national. Pour ces deux élections, la participation s’établit à 84,39 % en 2007 et 78,64 % en 2002 soit approximativement autant qu’au plan national (respectivement 83,97 % et 79,71 %). En 2012 pour l’élection présidentielle, la commune du directeur de la communication du candidat François Hollande (PS) lui offrit une très nette victoire avec 71,45 % des suffrages exprimés contre 28,55 % pour le président sortant Nicolas Sarkozy, avec une participation à 75,38 %[75].
Toujours lors des élections nationales, les législatives ont également été nettement en faveur du candidat socialiste, Manuel Valls étant élu en 2002 avec 60,68 % des voix contre 39,32 % pour Serge Dassault de l’UMP. La participation était cependant de seulement 57,94 %[76] puis en 2007 avec une progression à 67,90 % des suffrages contre 32,10 % pour Cristela de Oliveira de l’UMP qui recule encore, et avec une participation encore moindre, de 52,79 %[77]. Lors de la vague rose des élections législatives de 2012, l’ancien maire et député sortant Manuel Valls (PS) obtint 73,88 % des suffrages face à son adversaire Cristela de Oliveira mais avec une participation faible de seulement 43,12 % des inscrits[78].
Au plan local, les scrutins sont systématiquement remportés par la gauche parlementaire, lors des élections régionales de 2004Jean-Paul Huchon (PS) l’emporta avec 63,20 % des voix contre seulement 26,99 % pour Jean-François Copé (UMP) et 9,81 % pour Marine Le Pen (FN), résultat renforcé par une participation relativement importante avec 61,88 %, seulement quatre points sous la moyenne régionale[81]. Lors des élections régionales de 2010, Jean-Paul Huchon (PS) l’emporta avec 74,07 % des voix contre seulement 25,93 % pour Valérie Pécresse (UMP), avec une participation particulièrement basse de seulement 39,70 % des inscrits[82].
Cette même année, le canton d'Évry-Sud renouvela largement sa confiance à Francis Chouat (PS) avec 68,76 % des votes contre 31,24 % pour Jean Hartz (UMP) et une participation importante de 61,57 %[83], résultat qui préfigurait celui de 2008 dans le canton d'Évry-Nord où Michel Berson, président socialiste du conseil général fût réélu avec un résultat écrasant de 72,29 % face à Stéphane Beaudet (UMP) et ses 27,71 %. Ce résultat de 2008 est toutefois à nuancer à cause d’une participation extrêmement basse de 37,07 % au second tour contre 55,45 % au niveau national[84]. En 2011 le candidat socialiste sortant Francis Chouat fut réélu dans le canton d’Évry-Sud avec 75,81 % des suffrages mais face à un candidat du Front national et avec une participation historiquement basse à seulement 35,34 %[85].
La commune, détenue par la gauche depuis 1977 a élu une première fois lors des municipales de 2001 Manuel Valls, socialiste protégé de Lionel Jospin[86] avec 44,17 % malgré une triangulaire défavorable avec Pierre-Jean Banuls, de l’équipe sortante Divers gauche gratifié de 28,38 % des voix contre 27,45 % pour la seule liste de droite conduite par Jean de Boishue et avec une participation extraordinairement faible pour un scrutin municipal de 48,77 % des électeurs. Toutefois, le maire sortant, par ailleurs député, fut réélu lors des municipales de 2008 dès le premier tour avec 70,28 % des suffrages exprimés, la liste de droite se plaçant cette fois deuxième avec 13,91 % pour Francis Dominguez (UMP) devant Francis Couvidat candidat d’extrême gauche (8,20 %) et Joseph Nouvellon (7,61 %) du MoDem, mais avec une participation, particulièrement faible, de 47,55 %[87].
Malgré cette assise locale du député-maire Manuel Valls et sa prise de position (bien que tardive) en faveur du Oui, les Évryens ne le suivirent pas au Référendum de 2005 relatif au traité établissant une Constitution pour l’Europe votant pour le Non, qui remporta 54,67 % des suffrages contre 45,33 % pour le Oui avec une participation relativement importante de 65,52 %[88] votant ainsi comme le reste du pays à 54,67 %, ou le département à 50,71 %. En 2000, lors du référendum sur le quinquennat présidentiel, les Évryens se sont prononcés à 77,96 % pour le Oui, mais seulement 27,18 % des électeurs avaient pris part à la consultation[89].
Politique locale
Conseil municipal d’Évry (mandature 2014-2020)[90].
Début 2018, les maires d’Évry et de Courcouronnes annoncent leur volonté de fusionner leurs villes au sein d'une commune nouvelle qui serait créée le , afin de mieux peser face à la Métropole du Grand Paris et bénéficier d'une dotation globale de fonctionnement (DGF) augmentée de 5 % pendant trois ans[91],[92],[93]. La commune nouvelle, dénommée Évry-Courcouronnes, est ainsi créée au par un arrêté préfectoral du [94]. Évry et Courcouronnes sont communes déléguées jusqu'à leur suppression le .
Conseiller en communication Député de l'Essonne (1re circ) (2002 → 2012) Président de la communauté d'agglomération Évry Centre Essonne (2008 → 2012) Ministre puis premier ministre (2012 → 2016) Démissionnaire à la suite de sa nomination comme ministre
La commune compte en 2008 un conseil municipal des enfants, un conseil local de la jeunesse, un conseil des sages[109] et huit conseils de quartier qui disposent pour leurs actions d’un fonds d’investissement des quartiers et d’un fonds de participation des habitants[110].
Finances locales
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En 2009, la commune disposait d’un budget de 97 395 000 € dont 75 106 000 € de fonctionnement et 22 289 000 € d’investissement[111], financés pour 38,84 % par les impôts locaux[112], la même année la dette municipale s’élevait à 54 809 000 €[113]. En 2009, les taux d’imposition s’élevaient à 18,70 % pour la taxe d'habitation, 20,89 % pour la taxe foncière sur le bâti et un taux très élevé de 144,95 % sur le foncier non-bâti et 16,67 % pour la taxe professionnelle fixée par l’intercommunalité[114].
L'endettement de la ville en 2000 s'élevait à 15 932 000 euros, et à 71 890 000 euros en 2012 au départ de Valls. À partir de 2013, la gestion faite par son successeur a été beaucoup plus rigoureuse, la dette restant stable à hauteur des 72 millions d'euros.
Habitat
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À la suite de l’EPEVRY, constitué en 1965 pour construire la ville nouvelle et suppléer les bailleurs privés, en 2009 vingt-quatre sociétés d’HLM gèrent un parc de 8 515 logements sociaux[115] sur un total de 19 238 logements[116] soit 44,26 % de logements sociaux, bien plus que les préconisations de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains.
Aujourd’hui première ville du département de l’Essonne mais seulement trentième ville d’Île-de-France et cent troisième grande ville de France, Évry totalisait en 2007 52 600 habitants. Cette situation est toutefois récente, la commune, ne totalisant que six cents Évryens lors du premier recensement des personnes en 1793, n’était qu’un village en bord de Seine. Sa démographie fut d’ailleurs chaotique, passant à huit cent quatre-vingt-douze habitants en 1800 mais retombant à seulement cinq cent trente-six années plus tard, pour remonter à six cent dix-neuf en 1821 et à nouveau perdre une centaine de résidents en dix ans. Cette évolution perdura jusqu’à 1856 où le millier d’habitants fut pour la première fois franchi avec un total de 1 195 Évryens, retombé à neuf cent vingt-sept en 1876 et remonté à 1 293 cinq ans plus tard pour ne plus jamais redescendre sous la barre des mille. Autre fait remarquable, contrairement à de nombreuses communes, avec « seulement » quarante-huit victimes dans la commune[124],[125], les chiffres de démographies ne laissent pas apparaître d’accident après les périodes de conflits armés (guerre de 1870, Première et Seconde Guerre mondiale), la population augmentant en 1872, 1921 et 1946. L’explosion démographique intervint dès le début des années 1960, passant de 1 879 à 4 909 habitants entre 1954 et 1962, puis 7 113 en 1968 après le lancement de la ville nouvelle, 15 354 en 1975, 29 471 en 1982, 45 531 en 1990 et dépasser le cap des cinquante mille résidents avec le nouveau millénaire.
Au-delà des limites de la commune, Évry s’intègre dans ce qu’était la ville nouvelle et aujourd’hui une agglomération dépassant les cent mille habitants avec Lisses (7 206 habitants), Bondoufle (9 445 habitants), Courcouronnes (14 500 habitants) et Ris-Orangis (26 300 habitants) et qui dépasse les cent cinquante mille habitants si l’on ajoute la commune voisine de Corbeil-Essonnes et ses quarante mille neuf cent Corbeil-essonnois. Commune installée sur un territoire relativement exigu, il en résulte une densité importante de 6 231 habitants au kilomètre carré entraînant des difficultés sociales et sécuritaires importantes, 39,6 % des ménages n’étant pas imposés, 16,1 % ne revendiquant aucun diplôme, 19,5 % des foyers étant composés de familles monoparentales.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[126]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[127].
En 2016, la commune comptait 54 663 habitants[Note 1], en évolution de +4,85 % par rapport à 2010 (Essonne : +2,94 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Ville jeune par son urbanisation, Évry l’est aussi par sa population, la pyramide des âges montrant que 41,4 % des Évryens avaient moins de vingt-cinq ans et 24,4 % moins de quinze ans en 2006, quatre points de plus que pour l’ensemble du département. À l’inverse, les populations seniores ne représentent que 15 %, le troisième âge étant moins représenté avec seulement 1,4 % des résidents nés avant 1931 contre près de 2,5 % dans le département. Cette caractéristique démographique se retrouve dans les choix urbanistiques, la commune disposant de vingt-deux écoles élémentaires mais d’aucune structure d’accueil des personnes âgées.
Neuf crèches et quatre garderies accueillent les jeunes enfants, douze centres de loisirs, deux maisons de quartiers, sept espaces pour adolescents et une ludothèque permettent l’animation et l’accueil hors périodes scolaires. La FCPE et la PEEP disposent de locaux dans la commune.
Des écoles de formation (formation en alternance, formation continue) sont également présentes à Évry. Telle que l'ISEK qui propose divers parcours professionnels comme des BTS (comptabilité-gestion, assurances, gestion des PME...) ou encore des formations (Qualiopi, finances et comptabilités...)[144].
La clinique de l’Essonne est implantée depuis 1992 au nord de la commune, elle dispose de quatorze mille cinq cents mètres carrés, de trente blocs opératoires, trois salles d’accouchement, un centre d’imagerie médicale, un laboratoire d’analyses et un centre de rééducation[147]. S’ajoute la clinique du Mousseau, hôpital privé implanté en 1970 équipé de cent quatre-vingt-douze lits, un service d’urgences, une maternité, des services de chimiothérapie, hémodialyse et imagerie médicale[148].
Malgré cette présence, Évry est encore souvent désignée comme étant l’une des agglomérations les plus dangereuses de France[168] conduisant à des manifestations d’habitants[169], avec des faits divers régulièrement relatés dans la presse (expédition punitive en 2000[170], affrontements entre bandes en 1998[171], 2001[172] et 2008[173]), parfois à tort[réf. nécessaire] lors de procès retentissant se déroulant au tribunal communal, comme celui de l’adolescent ayant poignardé son enseignante à Étampes[174], celui de Pierre Suard[175] ou encore dans le procès très médiatisé de l’affaire Perruche. La commune fut pourtant moins touchée que d’autres lors des émeutes de 2005 malgré la découverte d’un atelier de confection de cocktail Molotov[176]. Elle reçut même la visite de Nicolas Sarkozy pour constater les efforts fournis en 2005 et à nouveau en 2007[177], notamment par la mise en place de télésurveillance des commerces par la mairie[178] ou le doublement des effectifs de police municipale[179], voulue par le maire socialiste en 2001[180].
Culture
Le principal lieu culturel de la commune est sa scène nationale[181] de l’Agora[182] disposant de deux salles où résident six compagnies de théâtre. Le premier spectacle du Théâtre de l’Agora/Centre d’Action Culturelle a lieu le 20 septembre 1986 sur la Place des Miroirs : « Mirages », spectacle-événement conçu et réalisé par le « Merveilleux urbain » de Ricardo Basualdo.
La commune dispose aussi en centre-ville des arènes de l’Agora construites en 1975 qui accueillent deux mille quatre cent spectateurs, du multiplexe de l’Agora géré par la CGR ouvert en 2001, au dix salles de cinéma dont trois de cinq cent vingt places chacune avec écrans géants et son numérique. S’ajoute la salle polyvalente boulevard Louise Michel et la salle des fêtes.
Commune jeune, Évry fut bâtie avec de nombreuses installations sportives réparties sur le territoire. Le stade Jacques-Deyrois-du-Roure en bordure de Seine offre un terrain de football d’honneur et deux annexes en synthétique et pelouse, quatre courts de tennis en terre battue et deux gymnases, s’ajoutent les complexes sportifs André-Thoison, du Parc-des-Loges et Jean-Louis-Moulin, l’espace omnisports de l’Agora, les sept gymnases Piat, les Écrins, du Champtier-du-Coq, du Village, Bonaparte, Carpentier et du Parc-aux-Lièvres, les piscinesJean-Taris et Espace Forme à l’Agora, le cercle nautique en bord de Seine qui comporte la base nautique et la base d’aviron et la Patinoire François Le Comte. Quatre clubs-house accueillent la cinquantaine d’associations et clubs présents sur la commune.
Exception notable, la mairie accorde une part importante à la spiritualité et au mélange des cultures, s’arrogeant le qualificatif de « capitale spirituelle »[197].
Évry est l’un des pôles économiques du département et de la région, elle est le centre de la zone d’emploi définie par l’Insee qui regroupait en 1999 soixante-six communes en Essonne et Seine-et-Marne et 271 329 habitants, les Évryens représentant 18 % de cette population[199]. Des vingt plus grandes entreprises situées dans le bassin d’emploi, Snecma[200] avec deux mille quatre cent salariés, Carrefour Hypermarché France avec mille six cent quarante salariés, Sofinco avec huit cent dix sept, Accor[201] avec mille cent soixante-dix salariés, Securitas avec trois cent salariés entre autres sont implantées à Évry[202]. Si comme pour l’ensemble de la région, le secteur tertiaire est prédominant, l’industrie représente encore 21,4 % des emplois de la zone contre seulement 14,7 % en moyenne régionale[203]. Les entreprises, dont les sièges sociaux de Toys "Я" Us France, Playmobil France ou Sofinco, sont implantées pour certaines dans le parc d’activités du Bois-Sauvage[204], mais dans une large majorité réparties sur différents points du territoire ou en partie sur les communes voisines comme la Snecma en grande partie située à Corbeil-Essonnes ou Accor en partie à Courcouronnes pour le centre de réservation et Lisses pour l’académie. Au total, ce sont deux mille huit cent soixante-dix-sept entreprises qui sont implantées sur le territoire communal, permettant à 32 353 Évryens de travailler sur la commune dont 29 621 dans le tertiaire et 1 896 dans l’industrie. Pour attirer plus d’entreprise, la commune et la communauté d’agglomération misent sur les infrastructures en proposant des connexions Internet à très haut débit par fibre optique, les universités et grandes écoles présentes, les pôles de compétitivité[205]. En 2004, quatre hôtels dont un quatre étoiles proposaient trois cent soixante-sept chambres. Quatre marchés sont organisés place Jules Vallès, place du lieutenant Buisson, place des Aunettes et avenue du château. La commune bien qu’industrielle est aussi relativement préservée des émissions polluantes puisque seuls les sites de Dalkia, recensés pour ses rejets d’oxyde d'azote[206], et Snecma, pour ses rejets de trichloréthylène, d’acide fluorhydrique, de chrome et nickel[207], sont référencés.
Emplois, revenus et niveau de vie
Malgré cette situation favorable, en 1999, deux mille trois cent dix-sept personnes étaient au chômage soit 13 % de la population active communale et la même proportion n’avait qu’un emploi précaire. En outre plus d’un tiers de la population dispose d’un statut d’employé, 11 % étaient ouvriers et seulement 23,8 % relevaient du statut cadre. Cette situation entraîne un revenu moyen relativement faible de 13 856 euros, la non-imposition de 49,4 % des ménages, et la location de leur logement par 59,1 % des résidents[208]. En 2006, le revenu fiscal médian par ménage était de 13 401 euros, ce qui plaçait la commune au 27 303 e rang parmi les 30 687 communes de plus de cinquante ménages que compte le pays et au cent quatre-vingt-septième rang départemental[209].
Sur un kilomètre en bordure de la Seine, la commune dispose d’un port de commerce géré par le port autonome de Paris. Installé sur une surface de plus de quatre hectares, il a permis en 2001 le traitement de 154 600 tonnes de marchandises. Relié directement à la Francilienne et à la ligne de fret Paris-Sud, il devrait croître par l’adjonction d’un terminal à conteneurs[211].
Le centre commercial régional Évry 2 géré par la société des centres commerciaux est implanté depuis 1975 en centre-ville. D’une superficie de cent mille mètres carrés sur deux niveaux avec cinq mille trois cents places de parking, il accueille deux cent trente-cinq boutiques dont un hypermarchéCarrefour, et une Fnac.
La qualité de préfecture de la commune lui permet d’accueillir sur son territoire les sièges d’administration et services publics départementaux. Le conseil général et ses deux mille neuf cent agents est ainsi le premier employeur de la commune. Le tribunal, la préfecture, les directions départementales, la mairie et la communauté d’agglomération complètent cette offre d’emploi totalisant en 2005 13 481 agents des fonctions publiques.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine environnemental
Deux cent quarante-neuf hectares de terrains soit près de 30 % du territoire sont encore libres de construction. Évry, seule ville nouvelle francilienne à ne pas disposer d’une base de plein air et de loisirs, dispose cependant de cent hectares de parcs urbains répartis sur six sites, le parc Henri Fabre sur quinze hectares[218] vallonné avec la terre déblayée des travaux des Halles de Paris, le parc des Loges sur quinze hectares[219], le parc des Coquibus sur vingt hectares[220], le parc des Tourelles sur onze hectares[221], le parc Bataille sur huit hectares[222], le parc Pompidou sur près de deux hectares, le parc des bords de Seine sur huit hectares, le bois Sauvage et le bois de la Grange, les espaces verts Mousseau sur un hectares huit cents et Champs-Élysées sur un hectare cinq cents, le square de la Résistance participent à l’embellissement de la commune. Ce patrimoine permet à Évry d’arborer trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[223]. Le sentier de grande randonnéeGR 2 traverse la commune en bordure de la Seine.
Les armes d’Évry se blasonnent : Écartelé ; au premier : parti d’azur à trois fleurs de lys d’or au bâton péri de gueules et d’azur à trois fleurs de lys d’or au lambel d’argent ; au deuxième : écartelé aux premier et quatrième d’or à un château de gueules maçonné de sable surmonté de trois têtes de Maure rangées et tortillées d’argent, aux deuxième et troisième d’argent à trois fasces ondées d’azur ; au troisième : enté ondé d’argent et de gueules de six pièces ; au quatrième : d’argent à trois fasces d’azur ; et en abîme d’azur au château accompagné, en chef de trois fleurs de lys posées en fasce, en pointe d’une nef et accosté de deux gerbes de blé l’une à dextre l’autre à senestre le tout d’or ; la nef en pointe sur une mer d’argent.
L’euphorie dans laquelle fut construite la ville nouvelle s’accompagna de démarches réellement novatrices. Évry a vu la création du premier réseau d'échanges réciproques de savoirs avec la volonté farouche de quelques habitants, au début des années 1970.
Une légende raconte qu’un homme serait mort d’épuisement au carrefour Mousseau alors qu’il tentait de porter sur son dos une charge de cent kilos des halles de Paris à Corbeil-Essonnes[245].
Michel Mottez, L’aventure ordinaire d’une scène nationale ; Quelle ambition pour le théâtre de l’Agora d’Évry ?, Paris, L'Harmattan, , 150 p. (ISBN978-2-296-03743-4)
Bernard Rathaux, Histoire d'Évry Petit-Bourg et d'Étiolles, La Compagnie Littéraire, 2019
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
↑Philippe Oulmont, L’Essonne traversée : Des voies romaines aux voies rapides, Évry, CDDP de l’Essonne, , 142 p. (ISBN2-86637-327-8), p. 114 Consulté le 30/07/2010.
↑Florian Garcia, « Fusion d’Evry et Courcouronnes : les habitants veulent en savoir plus : Ce samedi, lors de leurs cérémonies de vœux respectives, les maires d’Evry et de Courcouronnes ont annoncé leur volonté de fusionner les deux communes », Le Parisien, édition de l'Essonne, (lire en ligne, consulté le ).
↑Alain Piffaretti, « Evry et Courcouronnes veulent unir leurs destins », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
↑Florian Garcia, « Ce qu’il faut savoir sur la fusion d’Evry et Courcouronnes : Evry et Courcouronnes se sont lancées dans la rédaction d’une charte qui scellera les fondements de leur fusion annoncée en début d’année. L’occasion de revenir, point par point, sur les questions que se posent les habitants », Le Parisien, édition de l'Essonne, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Arrêté préfectoral n°2018-PREF-DRCL-540 du 12 octobre 2018 portant création de la commune nouvelle Évry-Courcouronne », Recueil des actes administratifs de la préfecture de l'Essonne, no 127, , p. 83-86 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Les maires d’Évry, sur mairesgenweb.org (consulté le 10 septembre 2008)
↑« Decauville Paul », Ancien sénateur de Seine-et-Oise, Sénat (consulté le ).
↑Le conseil municipal est dissous le 11 juin 1941.
↑« À Évry, les affaires récentes ont laissé des traces. [...] Seulement 4 d’entre eux ont été élus : Louis Baroillot, Marius Courtois, Maurice Herzog et Henri Boyer. Ce dernier est choisi pour devenir maire. Néanmoins, pour faire taire toutes les polémiques que la ville connaît depuis sa libération, il refuse son poste et démissionne. Il est remplacé par Adrien Auverlot, mécanicien retraité de tendance socialiste. »[1]
↑« Francis Chouat, futur maire d'Evry ? : Manuel Valls devrait intégrer aujourd'hui le gouvernement. Ce qui l'obligera à renoncer à la mairie d'Evry. Son premier adjoint, également vice-président du conseil général, devrait lui succéder », Le Parisien, édition de l'Essonne, (lire en ligne).
↑AFP, « Valls cède son poste de maire d'Evry », Le Figaro, « Désormais élu au Palais Bourbon, Francis Chouat va devoir quitter son mandat de maire, tout comme celui de président d’agglomération Grand Paris Sud. ».
↑Florian Garcia (avec Sébastien Morelli et Nicolas Goinard)), « Francis Chouat, l’éternel successeur de Manuel Valls : Le maire d’Evry a battu la candidate de la France Insoumise, Farida Amrani, ce dimanche, lors du deuxième tour de l’élection législative partielle de la 1re circonscription de l’Essonne », Le Parisien, édition de l'Essonne, (lire en ligne, consulté le )« Désormais élu au Palais Bourbon, Francis Chouat va devoir quitter son mandat de maire, tout comme celui de président d’agglomération Grand Paris Sud ».
↑Béatrice Jérôme, « Le vallsiste Francis Chouat s'intéresse à l'Ile-de-France », Le Monde, (lire en ligne).
↑Thomas Diquattro, « Essonne : Francis Chouat, ancien député et maire d’Évry-Courcouronnes, est mort », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )« Il avait pris la succession de Manuel Valls à la tête de la ville, entre 2012 et 2018, avant d’être élu député de l’Essonne. L’ancien maire d’Évry-Courcouronnes Francis Chouat est mort ce samedi 27 juillet. Il avait 75 ans ».
↑Sébastien Morelli, « Législatives 2022 : l’ancien maire d’Evry Francis Chouat ne se représentera pas : Le député apparenté LREM de la première circonscription avait succédé à Manuel Valls en novembre 2018. Agé de 73 ans, il continuera à exercer ses mandats de conseiller municipal d’Evry-Courcouronnes et de conseiller communautaire à Grand Paris Sud », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).