5 février : coup de force espagnol sur Tétouan au Maroc. L’Espagne revendique des droits historiques sur le territoire du sultanat et exige une indemnité de guerre en espèces ou un droit d’occupation permanente de Tétouan. Le sultan du Maroc doit choisir entre la présence des forces étrangères sur son territoire et l’affaiblissement durable de l’économie du pays. Un traité de paix est signé le 26 avril grâce à l’intervention britannique[1].
1er-2 mars : intervention américaine en Angola pour assurer la sécurité des citoyens et des biens américains à Kissembo pendant une révolte indigène[2].
29-31 juillet : Jean Lartigue, agent des Régis à Ouidah, assiste à Abomey à la fête des coutumes donnée par le roi de Dahomey[3]. Ces fêtes coutumières annuelles, organisées par la cour en hommage aux ancêtres, marquées par des sacrifices humains rituels, déchaînent les protestations des Européens.
17 - 19 septembre : visite de Napoléon III à Alger[7]. Il reçoit un accueil réservé de la part de la population française, qui n’avait pas voté en sa faveur lors de son élection en 1851. De plus, il souhaite garantir la protection des terres arabes contre l’avidité des colons. Se méfiant des civils, il préfère renforcer les prérogatives de l’armée[8]. Consulté par Ismaël Urbain, un Saint-Simonien convertit à l’islam, il professe des idées égalitaires qui provoquent des réactions négatives de la part de Pélissier, puis de Mac-Mahon.
24 novembre : le ministère de l’Algérie et des Colonies est supprimé et le poste de gouverneur général de l’Algérie est rétabli. Il est attribué au maréchal Pélissier (fin en 1864). Politique du « Royaume arabe ». L’instruction publique et les cultes demeurent rattachés à Paris[8].
13 novembre : promulgation d’une nouvelle constitution au Pérou[21]. Ramón Castilla, président du Pérou depuis 1855, profite de sa victoire contre l’Équateur pour amender la charte de 1856 -qui limite la durée de la présidence à quatre ans- et obtient un nouveau mandat.
17 novembre : Antoine de Tounens, un juriste de Dordogne, profite des bouleversements politiques du Chili pour se faire élire roi par les chefs Araucans sous le nom d’Orélie-Antoine Ier. Il donne à « ses possessions », de la Terre de Feu au Biobío, une constitution et une législation calquées sur celles du second Empire[22]. Le gouvernement chilien le fait emprisonner et rapatrier en France en 1862 à la demande du gouvernement de Napoléon III. Tounens entreprendra en 1871 de reconquérir son trône, avant d’être de nouveau déposé et chassé par les Chiliens.
5 avril : révélation de Choe Je-u, qui propose un nouveau credo, Tonghak (savoir de l'Orient)[29]. Le nombre d’adepte de cette foi en un maître céleste qui assure l’immortalité croît rapidement. Malgré l’exécution de Choe Je-u (1864), ce mouvement de refus de la culture occidentale sera à l’origine de troubles jusqu’à la fin du siècle.
17 mai : création en France de l’Alliance israélite universelle, qui se donne pour but la régénération des populations juives d’Orient, en créant des écoles et des établissements de formation professionnelle[31].
9 juillet - 13 juillet : massacre de Damas[33]. Les maronites occupent la fonction de paysans agriculteurs, et les druzes, celle de propriétaires terriens (cheikhs). À la suite d’une révolte des paysans contre leurs maîtres, les seigneurs druzes ripostent et l’emportent. On dénombre au total 22 000 victimes, dont 7 000 à 10 000 chrétiens au Mont-Liban et 7 000 à Damas[34]. Cet épisode est par la suite interprété, à tort, comme un massacre de chrétiens par les druzes. S’il s'agit au départ d'un conflit social, il n’en reste pas moins que ce massacre est le premier à cristalliser les antagonismes communautaires (et, partant, confessionnels) au Liban.
21 septembre : bataille de Baliqiao, lors de laquelle les troupes franco-britanniques du général Cousin-Montauban mettent en déroute 50 000 Chinois à l’est de Pékin. Cette victoire sur la cavalerie mandchoue leur ouvre les portes de Pékin[40].
24-25 octobre : convention de Pékin, ouvrant la Chine aux Occidentaux[45]. La Chine doit céder des concessions aux Britanniques et ouvrir onze ports à leur commerce. Le Royaume-Uni annexe la péninsule de Kowloon tandis que la France devient le protecteur des établissements catholiques. Fin de la seconde guerre de l'opium.
28 octobre : deuxième traité de Tianjin, qui confirme l'ouverture des ports chinois au commerce et la protection des missionnaires catholiques[40].
3 avril : l’Église orthodoxe de Bulgarie se sépare du patriarcat de Constantinople[53]. Sous l’action des laïcs qui insistent pour obtenir des évêques nationaux, se sont développées des tendances séparatistes au sein de l’Église orthodoxe contre la toute-puissance du patriarcat grec.
17 mai, Paris : fondation de l’Alliance israélite universelle ou AIU[31], par la volonté d’Adolphe Crémieux, un Juif d’une très ancienne famille provençale qui joua un grand rôle en tant que révolutionnaire en 1848. L’AIU devient un vecteur des valeurs culturelles et spirituelles de la France républicaine et un agent d’influence et de renseignements du Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères).
20 octobre : l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche tente une solution fédérale par un diplôme constitutionnel accordant une large autonomie aux anciennes provinces[59]. Devant l’opposition de la bourgeoisie allemande, de la bureaucratie et de la noblesse hongroise, il revient dès février 1861 à un gouvernement plus centralisé. L’Assemblée hongroise, convoquée en 1860-1861, s’oppose aux rescrits royaux par une « pétition au roi ». Le souverain la rejette et dissout le Parlement.
22 octobre : en Russie, les commissions de rédaction, chargées d’examiner les travaux des comités provinciaux (mars 1859) proposent au comité principal un projet de statut pour la libéralisation des serfs[60].
Abolition des dernières discriminations entre nouveaux et anciens chrétiens par les Cortès en Espagne[64]. Des traces subsistent dans la société (chuetas de Majorque, tenue de registres des familles converties dans certaines paroisses pour éviter les mariages mixtes).
↑Lettres du Dahomey, correspondance des premiers Pères de la Société des Missions Africaines (Avril 1861 : Avril 1862), Karthala Éditions, , 172 p. (ISBN978-2-8111-3359-7, présentation en ligne)
↑Luiz Antonio de Figueiredo, Indice do Boletim official da provincia d'Angola : comprehendendo os annos que decorrem desde 13 de setembro de 1845, en que foi publicado o 1. no., até 1862 inclusive, Impr. do Governmentêrno, (présentation en ligne)
↑Victor Berard, Description d'Alger et de ses environs, Bastide, (présentation en ligne)
↑John Harming Speke, J. Belin de Launay et E. D. Forgues, Les sources du Nil : Voyages des capitaines Speke et Grant, Hachette et Cie, (présentation en ligne)
↑Marijke Roux-Westers, Villes fantômes de l'Ouest américain : leur vie, leur mort, leur survie, Université de Saint-Etienne, , 332 p. (ISBN978-2-86272-395-2, présentation en ligne)
↑Almanach de Gotha : annuaire généalogique, diplomatique et statistique, J. Perthes, (présentation en ligne)
↑Constitucion politica del Peru, reformada por el Congreso de 1860, Lima, José Maria Masias, (présentation en ligne)
↑Antoine de Tounens, Avènement au trône de Orllie-Antoine Ier, roi d'Araucanie et de Patagonie et sa captivité au Chili, Thevelin, (présentation en ligne)
↑Augustin Cochin, L'Abolition de l'esclavage, vol. 2, Jacques Lecoffre, (présentation en ligne)
↑Étienne Vo Duc Hanh, La place du catholicisme dans les relations entre la France et le Viet-Nam de 1870 à 1886, Brill Archive, (présentation en ligne)
↑Robert Edward Elson, The Politics of Colonial Exploitation : Java, the Dutch, and the Cultivation System, SEAP Publications, , 266 p. (ISBN978-0-87727-707-1, présentation en ligne)
↑ a et bMarie-Christine Kok-Escalle et Francine Melka, Changements politiques et statut des langues : histoire et épistémologie 1780-1945, Rodopi, , 374 p. (ISBN978-90-420-1375-9, présentation en ligne)
↑L. Chapalay, Récit d'un voyage d'exploitation et de découvertes à travers le continent australien par Burke, Wills, King et Gray, Lyon, A. Périsse, (présentation en ligne)
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↑Enrique Martínez Ruiz, Consuelo Maqueda Abreu et Emilio de Diego, Atlas histórico de España, vol. 2, Ediciones AKAL, , 245 p. (ISBN978-84-7090-350-2, présentation en ligne)
↑Crescent Armanet, Le mouvement des Bulgares vers Rome en 1860, vol. 12, (présentation en ligne), p. 358
↑Colette Bourrier-Reynaud, Le comté de Nice : de la Savoie à l'Europe, identité, mémoire et devenir : actes du colloque, Nice, 24-27 avril 2002, Nice, Serre, , 386 p. (ISBN978-2-86410-467-4, présentation en ligne)
↑Hubert Heyriès, Les Garibaldiens de 14 : splendeurs et misères des chemises rouges en France de la grande guerre à la Seconde Guerre mondiale, Serre, , 672 p. (ISBN978-2-86410-438-4, présentation en ligne)