Marianne Werefkin (en russe : Мариамна/Марианна Владимировна Веревкина), née le à Toula, Russie et morte le à Ascona, Suisse, est une peintre russo-suisse de la période expressionniste.
Biographie
Mariana Vladimirovna Verëvkina, née en 1860, est issue d'une famille aristocratique russe, proche du tsar[1]. Son père est un haut-gradé militaire[2],[3], alors commandant du régiment d'Ekaterinbourg dans l'Oural. En 1880, elle est l'élève d'Ilia Répine, le plus grand peintre réaliste de Russie. En 1888, elle a un accident de chasse au cours duquel elle se tire dans la main droite. C'est
celle avec laquelle elle peint, mais elle met au point un dispositif lui permettant de tenir le pinceau[2]. En 1891, elle rencontre Alexi von Jawlensky, par l'intermédiaire d'Ilia Répine[2],[1]. Le père de Marianne Werefkin meurt en 1896. Marianne Werefkin reçoit dès lors une pension importante du tsar. Elle décide de partir en Europe avec Alexi von Jawlensky. Elle se voit comme le mentor et le mécène de celui-ci. Mais lui aime une autre femme, Helene Neznakomova, qui vient vivre avec le couple de peintres, comme servante et cuisinière et dont il a un enfant en 1902[1]. En 1896, tous trois font alors un voyage à travers l'Allemagne, et notamment à Münich, lieu d'une avant-garde artistique, avec un climat intellectuel plus libéral, voire anarchiste, que le reste de l’Allemagne[1]. Pendant près de dix ans, elle ne peint plus, par contre. À Munich, elle est davantage reconnue comme une intellectuelle, passionnée d’art et de théorie. Ils côtoient notamment Paul Klee, Gabriele Münter et Vassily Kandinsky[1]. Elle se rend en France en 1903 et 1905, et y découvre les œuvres des Nabis et d'Henri Matisse[2].
En 1906, elle recommence à peindre. En 1907, elle entame son œuvre expressionniste[1]. En 1908, le couple Werefkin-Jawlensky s’installe avec le couple Münter-Kandinsky à Murnau en Bavière, dans une maison acquise par Gabriele Münter pour y travailler ensemble. Les idées et théories de Marianne Werefkin ont sans doute une influence sur l'évolution picturale de Kandinsky à la même époque, dont la peinture était précédemment plutôt impressionniste[1].
À la suite de la révolution russe de 1917, Marianne Werefkin perd sa rente du tsar et se retrouve avec bien moins de ressources. En 1918, elle et Jawlensky se séparent. Marianne von Werefkin s'installe à Ascona. Jawlensky épouse Neznakomoff. En 1924, Marianne von Werefkin crée le groupe d'artistes Großer Bär[2],[1]. Dans les années qui suivent, elle continue à travailler, et peint des affiches. Des amis la préservent de la pauvreté. Elle meurt le [2],[1] et repose dans le carré russe du cimetière d'Ascona.
Styx, vendu le chez Christie's, Londres pour 337 250 £ (426 553 € avec les frais) [5]
Bibliographie
Dr Tayfun Belgin, Pr Ralph Melcher, Jacqueline Munck, Andrei Nakov, Marc Restellini, Pr Raimund Stecker, Denise Wendel-Poray, Detmar Westhoff, Dr Roman Zieglgänsberger, Expressionismus & Expressionismi - Der blaue Reiter vs Brücke - Berlin-Munich 1905-1920, catalogue de l'exposition de la Pinacothèque de Paris, 2011, 376 p. (ISBN9782358670241)
Notes et références
↑ abcdefghi et jSusanne Böhmisch, « Être femme artiste en Allemagne au début du XXe siècle : obstacles et stratégies de contournement », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC, no 24, (ISSN1951-6789, DOI10.4000/mimmoc.6393, lire en ligne)