« Explorateur » redirige ici. Pour l'utilisation informatique du terme explorateur, voir Gestionnaire de fichiers.
L'exploration est le fait de chercher avec l'intention de découvrir, d'étudier quelque chose, un lieu pour agrandir son périmètre habituel et parfois aussi d'agrandir son territoire.
Dans l'histoire de l'humanité, la période la plus marquante est sans nul doute le temps des Grandes découvertes, lorsque les explorateurs européens ont entrepris de naviguer et de cartographier le monde pour des raisons scientifiques et commerciales.
L'exploration est une démarche empirique permettant l'acquisition de nouvelles connaissances par une identité individuelle ou collective. L'exploration n'est d'ailleurs pas le fait unique de l'homme, des espèces animales sont susceptibles de développer un certain sens de la curiosité.
L'exploration se distingue de la découverte au sens où la production de connaissance est dépendante du point de vue de l'explorateur. Le terme d'exploration peut aussi être utilisé métaphoriquement , par exemple, une personne peut parler d'explorer Internet.
Toutefois, l'acception la plus répandue est celle du sens géographique, où le terme exploration est lié à la découverte d'une terre, d'une mer ou d'un peuple inconnus. Ainsi Christophe Colomb, Magellan, Livingstone sont des explorateurs.
Toutes ces expéditions romaines sont encadrées par une armée de légionnaires et ont essentiellement un but commercial. Seule celle de l'empereur Néron semble préparer la conquête de l'Éthiopie ou de la Nubie : en 62 apr. J.-C., deux légionnaires partent à la recherche des sources du Nil. L'un des principaux motifs de ces explorations est la présence d'or qui peut être transporté à dos de chameau[1].
La reconnaissance des côtes occidentales et orientales de l'Afrique reçoit le soutien des navires romains ; le but évident est le développement d'un commerce maritime, notamment dans l'océan Indien. Ailleurs, les romains entreprennent plusieurs explorations en Europe du Nord et en Asie pour atteindre des contrées lointaines comme la Chine.
En plus de l'exploration romaines, les pays africains à travers leurs Histoires révèlent d'autres peuples explorateurs à l'exemple des Portugais qui atteignent l'île de Sao Tomé en 1471-1473 Ces mêmes Portugais et des explorateurs Français en 1473 découvrent le Gabon. Les Allemands et bien d'autres peuples encore vont à la découverte de nombreux pays sur le continent africain.
C'est le début des relations romano-chinoises. Ptolémée écrit sur la géographie une Chersonèse d'Or ou "péninsule de l'or" (c'est-à-dire la péninsule malaise) et le port de commerce de Kattigara, désormais identifié comme Óc Eo dans le nord du Viêt Nam, alors partie de Jiaozhou, une province de l'Empire Han chinois. Les textes historiques chinois décrivent les ambassades romaines, d'une terre qu'ils appelaient Da Qin.
Au cours du IIe siècle av. J.-C., la dynastie Han explore une grande partie du nord-est de l'hémisphère nord. À partir de 139 av. J.-C., le diplomate Zhang Qian voyage vers l'ouest et échoue à conclure une alliance avec les Yuezhi qui sont expulsés du Gansu par les Xiongnu en 177 av. J.-C. Cependant, les voyages de Zhang permettent de faire découvrir aux chinois des pays dont ils ignoraient tout, y compris les vestiges de l'Époque hellénistique d'Alexandre le Grand (r. 336-323 av. J.-C.)[2]. Lorsque Zhang retourne en Chine en 125 av. J.-C., il rend compte de ses nombreuses visites à Dayuan (Ferghana), à Kangju (Sogdiane), et à Daxia (Bactriane, anciennement le royaume gréco-bactrien qui venait d'être contrôlé par les Yuezhi)[3].
Zhang décrit Dayuan et Daxia comme des pays ruraux et urbains similaires à la Chine et, bien qu'il ne s'y soit pas aventuré, il décrit également Sindhu (la vallée de l'Indus, au nord-ouest de l'Inde) et Anxi (Empire parthe) un peu plus à l'ouest[4].
Les Vikings
De 800 à 1040 apr. J.-C. environ, les Vikings explorent l'Europe, grâce aux Knarr (bateaux des vikings à l'origine des navires ou transports marin) et une grande partie du nord-ouest de l'hémisphère Nord via les fleuves et les océans. Il est admis que l'explorateur norvégien, Erik le Rouge (950-1003), a navigué jusqu'au Groenland et qu'il s'y est établi après avoir été expulsé d'Islande. Son fils, l'explorateur islandais Leif Erikson (980-1020), atteint Terre-Neuve et les côtes nord-américaines. Il est le premier Européen à mettre le pied en Amérique.
Migrations polynésiennes
Les Polynésiens sont un peuple maritime, ils ont colonisé et exploré les îles du centre et du sud de l'océan Pacifique pendant environ 5 000 ans, jusqu'à environ 1280 lorsqu'ils ont atteint la Nouvelle-Zélande. Leur invention majeure est la pirogue à balancier, qui offre l'avantage d'une plate-forme stable et d'une embarcation rapide transportant personnes et marchandises. On pense que le voyage vers la Nouvelle-Zélande a été délibéré. Certes, on ignore si un ou plusieurs bateaux ont atteint les côtes néo-zélandaise, mais des études menées en 2011 à Wairau Bar indiquent qu'une forte probabilité des migrants avaient pour origine l'île de Huahine dans les îles de la Société. L'hypothèse la plus probable serait l'utilisation de l'alizé du nord-est par les Polynésiens qui auraient pu ainsi atteindre en trois semaines environ les côtes de la Nouvelle-Zélande. Les îles Cook, situées sur la trajectoire de migration, pourraient avoir constituées une étape intermédiaire. En effet, il existe des similitudes culturelles et linguistiques entre les habitants de ces îles et les Maoris de Nouvelle-Zélande. Les premiers Maoris ont conservé différentes légendes sur leurs origines, mais celles-ci ont été mal interprétées par les premiers européens qui ont surtout cherché à présenter leur propre vision du peuplement maori dans l'île.
Des études sur les génomes de l'ADN ont montré qu'un grand nombre de migrants polynésiens (100-200), y compris des femmes, sont arrivés en Nouvelle-Zélande à la même période, soit vers 1280. Des recherches ADN sur des restes de dents par l'université d'Otago ont permis d'identifier certaines caractéristiques qui montrent une origine proche des îles de la Société[5].
Le temps des Grandes découvertes correspond à la période d'exploration géographique la plus importante de l'histoire humaine. La période des Grandes découvertes commence au début du XVe siècle et s'étend jusqu'au XVIIe siècle. Les Européens explorent de vastes régions en Amérique, en Afrique, en Asie et en Océanie. Dans un premier temps, le Portugal et l'Espagne dominent et se partagent les terres et territoires découverts. Cependant, d'autres pays européens suivent, comme l'Angleterre, les Pays-Bas et la France.
Au cours de cette période, d'importantes explorations sont menées par les Portugais sur un certain nombre de continents et de régions du monde. En Afrique, un des explorateurs les plus connus est Diogo Cão (c. 1452 - c. 1486) qui remonte le fleuve Congo et atteint les côtes de l'Angola et de la Namibie. Bartolomeu Dias (vers 1450-1500) est le premier Européen à atteindre le cap de Bonne-Espérance et d'autres parties de la côte sud-africaine.
L'exploration de l'Amérique commence avec la découverte de Christophe Colomb (1451-1506) qui dirige une expédition castillane à travers l'Atlantique. Après la découverte de Colomb, un certain nombre de bateaux sont envoyés pour explorer l'hémisphère occidental. On peut citer l'expédition de Juan Ponce de León (1474-1521) qui cartographie les côtes de la Floride. Vasco Núñez de Balboa (v. 1475-1519) est le premier Européen à traverser l'isthme de Panama et voir l'océan Pacifique depuis les côtes américaines. Il confirme que l'Amérique est un continent distinct de l'Asie. Aleixo Garcia (14? -1527) explore les territoires du sud du Brésil, du Paraguay et de la Bolivie, traversant la plaine du Chaco et atteignant les Andes (environs de Sucre, Bolivie).
L'humanité n'a pas cessé d'explorer: après la Terre, c'est la conquête de l'espace qui commence au XXe siècle avec l'invention de la fusée. Cette invention permet aux hommes de voyager sur la Lune et d'envoyer des sondes et engins sur d'autres planètes et au-delà. En 1977, les deux sondes Voyager sont lancées, la première quittant le système solaire en franchissant l'héliopause en août 2012.
↑(en) Otago University. Wairau Bar Studies 2011. Dr L. Matisoo-Smith.2011.
Références bibliographiques
Di Cosmo, Nicola (2002), Ancient China and Its Enemies: The Rise of Nomadic Power in East Asian History, Cambridge: Cambridge University Press.
Morton, William Scott; Lewis, Charlton M. (2005), China: Its History and Culture (Fourth ed.), New York City: McGraw-Hill.
Torday, Laszlo (1997), Mounted Archers: The Beginnings of Central Asian History, Durham: The Durham Academic Press.
Yü, Ying-shih (1986), "Han Foreign Relations", in Denis Twitchett and Michael Loewe (eds.) (eds.), The Cambridge History of China: Volume I: the Ch'in and Han Empires, 221 B.C.-A.D. 220, Cambridge: Cambridge University Press, p. 377-462.
Olivier Weber, Dictionnaire amoureux de l'aventure, Plon, 2024.
George Kish, A Source Book in Geography, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1978
Guy Rossatanga-Rignault, Les Grandes dates du Gabon: Abrégé chronologique illustré, Libreville, Editions Raponda-Walker, 2016, 279 p. (ISBN978-2-35495-026-2)