Il est réputé pour son rôle notable dans la diffusion de l'épopée napoléonienne.
Biographie
Né à Paris, neveu du général Nicolas Raffet (mort en 1803), Auguste, qui perd son père à l'âge de 9 ans[3] et qui a trois sœurs aînées, appartient à un milieu relativement modeste. De nature timide, il est d'abord peintre sur porcelaine pour Cabannel, fournisseur de la manufacture nationale de Sèvres. Désireux de mieux gagner sa vie, il prend des cours du soir à l’Académie Suisse, et sympathise avec Nicolas-Toussaint Charlet, qui lui enseigne le dessin lithographique, lequel rapporte des revenus au jeune homme, puisque le marché est alors en pleine expansion. Confiant, Auguste tente en 1829 les Beaux-Arts de Paris, et il est admis dans l'atelier de Gros. Il se consacrera surtout au dessin lithographique et à l'aquarelle, après son échec en 1831 au concours du prix de Rome en peinture[4].
En 1837, il participe à l'expédition scientifique en Russie dirigée par le prince Anatole Demidoff, aux côtés de 22 savants, écrivains et artistes français dont Louis-Auguste de Sainson et le critique Jules Janin, et en ramène une série de planches publiées dans le Voyage dans la Russie méridionale et la Crimée (4 vol., 1838-1848), comprenant 100 planches lithographiées signées Raffet[6].
Puisant ses thèmes de prédilection dans le genre militaire, Raffet est un des principaux illustrateurs de la légende napoléonienne et popularise puissamment le type du « grognard ». Il crayonne ses premières esquisses populaires dans la goguette des Joyeux ou Frileux, qu'il fréquente régulièrement avec son maître Charlet qui en est le doyen. Il dessine aussi le siège d'Anvers (1832), la conquête de l'Algérie et le siège de Rome par les troupes françaises en 1849. Illustrateur attitré des Histoires d'Adolphe Thiers, il dessine également, entre autres ouvrages, les gravures de Napoléon en Égypte et de la Némésis de Barthélémy.
Plusieurs de ses tableaux figurent dans les collections nationales. Les deux plus connus, consacrés à la retraite de Russie, sont conservés à Paris au musée du Louvre.
Croquis pour l'Amusement des Enfans, lithographies, Paris, Gihaut frères, 1829 — d'autres albums sont parus chez cet éditeur jusque dans les années 1840.
↑(en) Stephen Duffy & Jo Hedley, The Wallace Collection’s Pictures : A complete catalogue, Unicorn Press and Lindsay Fine art, , 400 p. (ISBN0 906290 38 4), p. 341-342
Henri Beraldi, « Raffet (Auguste) », in Les Graveurs du XIXe siècle : guide de l'amateur d'estampes modernes, vol. 11, Paris, Conquet, 1892, p. 61-149.