Village celte puis cité gallo-romaine, berceau des Capétiens et ville royale depuis le Xe siècle, capitale du Hurepoix et première ville essonnienne de la vallée de l'Orge, Dourdan est aujourd’hui encore célèbre pour son château du XIIIe siècle exceptionnellement conservé et sa vaste forêt. Située aux portes de l’agglomération parisienne à mi-chemin entre la capitale et Chartres, ses monuments, son musée et ses espaces naturels en font un site touristique important du département.
Dourdan est située dans la grande agglomération parisienne à l’ouest du département de l’Essonne, dans la région naturelle du Hurepoix. La commune est parfois rattachée au pays chartrain par sa présence dans l’ancien territoire des Carnutes. Son territoire s’étage de 87 à 163 mètres, le point culminant se situant dans la vaste forêt. Elle occupe 3 064 hectares, occupés à 85 % par l’espace rural, principalement la forêt de Dourdan sur toute la moitié ouest, et les champs au nord et sud-est de la ville. La part urbanisée ne représente ainsi que 15 % du territoire et seulement trois-cent-huit hectares, soit à peine 10 % de l’espace total, sont construits. Dourdan est la première commune essonnienne arrosée par la rivière l’Orge. L’Institut national de l'information géographique et forestière donne les coordonnées géographiques 48°31'47" N et 02°00'42" E au point central de son territoire[4].
Dourdan est traversée du sud-ouest au nord-est par la rivière l’Orge qui passe à proximité de l’actuel centre-ville. Autrefois, de nombreux étangs occupaient les terrains aujourd’hui gagnés par les faubourgs. L’un d’entre eux appelé étang de la Tour subsiste en bordure de la route départementale 116 vers Sainte-Mesme, un autre sur la commune voisine de Roinville-sous-Dourdan, l’étang de Mal Assis. Le ruisseau de Rouillon part vers le nord en direction de Saint-Cyr-sous-Dourdan, les ruisseaux de Ribourg, des Bois et la Garonne alimentent la rivière depuis la forêt à l’ouest, les ruisseaux le Poulet, les Garancières et de l’étang de la Muette la rejoignent en aval du centre-ville.
Relief et cadre géologique
Le territoire de Dourdan s’étage en pente relativement douce du nord-ouest au sud-est. Une crête culminant à 163 mètres occupe une ligne nord-est à sud-ouest dans la forêt, le versant sud puis la cuvette où coule l’Orge est occupée par la partie urbanisée de la commune. Le point le plus bas se trouve à l’est de la commune, proche de la frontière avec Roinville et l’étang de Mal Assis à 87 mètres[16]. Au sud de la commune, un plateau, prémices de la Beauce est occupé par des terrains agricoles.
L'histoire géologique de la région est marquée par transgression marine dans cette région se développe au Stampien avec une succession latérale de faciès lithologiques passant d'affleurements de calcaires marneux à des faluns. La sédimentation se manifeste ensuite par un dépôt sableux, les sables de Fontainebleau, épais d'environ 50 m et qui forment des dunes créées par les vents. Ces sables, lessivés par une circulation de nappe captive qui a provoqué leur décarbonatation, libèrent de la silice mise en solution par ces nappes, ce qui conduit à leur sommet à la formation de lentilles de grès par précipitation, localisées en bandes étroites orientées WNW–ESE. Ces grès de Fontainebleau se développent généralement dans la partie supérieure de la masse de sable, se transformant progressivement en dalles de grès, que l’on observe aujourd’hui sur les platières et les chaos en forêt de Fontainebleau, par exemple[17].
Lorsque la mer stampienne se retire à la fin de l'Oligocène, elle laisse derrière elle, de l'Orléanais à la Normandie, un grand lac où se déposent des calcaires lacustres (calcaire grossier de Dourdan, calcaire de Beauce formant l'entablement du plateau de Beauce-Hurepoix) jusqu'à l'Aquitanien[18]. Des placages d’argiles et meulières de Montmorency du Mio-Pliocène surmontent localement les sables de Fontainebleau.
Cette histoire explique ainsi que Dourdan est située à la limite de deux régions géographiques et géologiques : le Hurepoix au Nord (plateau argileux profondément disséqué par des vallées creusées dans les sables de Fontainebleau), la Beauce au Sud (plateau limoneux fertile, à peine écorché par quelques vallées sèches). L'anticlinal de la Rémarde (appelé « le Dôme de la Rémarde »), petit axe W-E connu de Dourdan à Évry, a entraîné l'érosion presque complète du plateau de Beauce-Hurepoix au Nord de Dourdan, ce qui laisse apparaître sur une grande étendue les sables de Fontainebleau. À la base de ces sables, la Rémarde et l'Orge ont en partie dégagé de la craie blanche à silex du Sénonien (Crétacé supérieur), ce qui explique la fréquence des stations néolithiques du Hurepoix associés à un outillage lithique en silex[19].
Le terrain de Dourdan est composé de deux types géologiques différents, la plupart des terres occupées pas les habitations, jusqu’au lieu-dit du Potelet reposent sur de l’argile, dont une partie comportait du minerai de fer au lieu-dit le Mineray. Le reste de la commune est situé sur du sable, jusqu’à la limite avec Sainte-Mesme où l’on trouve des résidus de meulière[20].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 653 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[21]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 654,2 mm[23],[24]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[25].
Statistiques 1991-2020 et records DOURDAN (91) - alt : 116m, lat : 48°31'34"N, lon : 1°59'34"E Records établis sur la période du 01-06-1988 au 03-12-2023
Dourdan est également desservie par un service de transports urbains assuré à partir de juillet 2019 par Transdev CEAT. En effet, CEAT a procédé au rachat des Cars Perron qui étaient le transporteur historique du réseau urbain créé dans les années 80. En 2021, la desserte est réorganisée autour des lignes 41, 42, 43S, 44S et 45S qui sont reprises par le réseau de bus Essonne Sud Ouest en août 2022.
Plus de 80 % de la commune n’est pas urbanisé, néanmoins, il est possible de distinguer différents quartiers à Dourdan. Le centre-ville ancien, au bord de la rivière au pied du château et de l’église Saint-Germain-d’Auxerre puis à l’est le quartier du Parterre, au sud, le quartier de la Croix Saint Jacques sur d'anciennes terres maraîchères, les zones d’activité de la Belette, la Gaudrée et les Jalots. Au nord de la commune, le hameau de Rouillon est lui aussi rattaché à la commune, il correspond à l’ancien site de la ferme seigneuriale.
Urbanisme
Typologie
Au , Dourdan est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[26].
Elle appartient à l'unité urbaine de Dourdan[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[27],[28]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[28]. Cette aire regroupe 1 929 communes[29],[30].
Dortenco sur une pièce de monnaie mérovingienne, Dordinga en 936, Dordingha en 956, Dordeneus villa en 936, Doringa en 956, Drodinga villa en 956, Dordingum en 986, Dordinchum en 1147, Dordentium en 1120, Dordanum en 1222, Durdactum en 1514, Dourdain, Dordan en 1174, Dordam en 1257[32].
Le nom de la commune s’explique par la liaison des mots d’origine celtiqueDor ou Dour qui signifiait eau ou rivière et Dan qui signifiait colline. Au IVe siècle, un roi païen portait le nom de Dordanus, il aurait finalement laissé son nom à la commune.
L’histoire certifiée de Dourdan commence très certainement dès l’époque du peuplement par les Celtes, comme l’atteste l’étymologie de son nom, Dour signifiant l’eau et se rapportant à l’Orge. Le site était alors situé à la frontière entre les territoires des peuples Carnutes et Parisii. Dès cette époque, un oppidum fut construit à Dourdan, comme l’atteste la découverte d’outils.[réf. nécessaire]
Antiquité
Une agglomération secondaire semble attestée[34] pour certains dès la période gallo-romaine sur le site de la commune. Elle fut nommée Dordincum et profita de la richesse du sol en fer et argile pour se spécialiser dans la production de poterie. Dans les années 1975, une nécropolegallo-romaines fut mise à jour au niveau de l'ancienne rue des Réservoirs dont le nom actuel est rue de l'Aricostel.
Au IVe siècle, le roi païen Dordanus ordonna à son fils Mesmin de tuer sa sœur Mesme, convertie au christianisme, sur la commune voisine yvelinoise qui porte désormais le nom de Sainte-Mesme[35]. C’est désormais une saintecatholique et orthodoxe fêtée le 7 mai.
Moyen Âge
Dourdan et le domaine royal
Située sur l’axe stratégique entre Paris et Chartres, Dourdan fut attachée aux royaumes francs dès le VIe siècle. Une première église aurait été fondée par Bertrade de Laon, mère de Charlemagne au VIIIe siècle[36]. Au début du IXe siècle, la ville fut certainement dévastée par les Vikings.
À la fin de l’époque carolingienne, Dourdan disposait déjà d’un château construit au cours du Xe siècle. Ce château et le domaine appartenait alors à Hugues le Grand, duc des Francs, qui en fit son château de prédilection et y mourut le . Entretemps, vers l’an 940 naquit dans ce château Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne et couronné roi des Francs en 987 avec le soutien de Gerbert d’Aurillac, futur pape. Dès lors, Dourdan peut être considéré comme le « berceau de la Maison de France », et tout au moins comme une ville royale attestée dès le Xe siècle.
Le château originel existait encore sous Louis VI Le Gros et servait de position avancée au roi pour lutter contre les barons menaçants de la région, notamment la puissante famille de Montlhéry ou les seigneurs de Châteaufort et Chevreuse. C’était aussi un domaine de chasse royale apprécié pour sa forêt couvrant 1 700 hectares.
Restaurée à la fin du XVe siècle, l'église fut à nouveau saccagée comme le château lors des guerres de Religion, notamment en 1567 par les huguenots.
En 1591, aux mains des Ligueurs, le château fut défendu contre les troupes du maréchal de Biron.
Du XVIIe au XIXe siècle, la mutation
En 1608, Maximilien de Béthune, duc de Sully acheta le château et le rénova pour en faire une résidence plus confortable, notamment en réunissant le donjon au reste du bâtiment. En 1641, l’église fut complétée par deux flèches asymétriques, puis en 1689 par la chapelle de la Vierge, qui augmenta sa longueur de quatorze mètres.
Au XVIIe siècle, par la volonté de son fils Louis XIII, le domaine revint à la reineMarie de Médicis. Elle en fit une résidence secondaire connue de l’époque, des demeures furent bâties telles les folies Chassement ou Guenet. L’économie se développa, au-delà de la poterie renommée depuis plusieurs siècles, l’industrie des bas de laine et de soie se mit en place, notamment grâce à la firme Poussepin, appartenant à la famille de Marie Poussepin, mère supérieure fondatrice de l’ordre des sœurs hospitalières de Sainville. Passé à la reine Anne d’Autriche, le château revint à Philippe d’Orléans qui en fit une prison royale à partir de 1672. Le marquis d'Effiat en fut alors le gouverneur.
À la Révolution, l’église fut à nouveau ravagée, fermée et transformée en « Temple de la Raison Victorieuse » puis en prison. Confisquée comme bien national, elle ne fut rendue au culte qu’en 1795. Le château, propriété du duc d'Orléans devint prison départementale. Le château du Parterre fut lui aussi livré aux révolutionnaires et devint une caserne.
Au début du XIXe siècle, nouvelle mutation, Dourdan accueillit une concentration importante de maisons d’édition spécialisées en architecture, à l’origine des premiers catalogues permettant aux maîtres d’ouvrage de choisir leurs futures résidences sur illustration. Devenu un district en 1790, à partir de 1800 et jusqu’en 1967, la commune était chef-lieu de deux cantons, successivement rattachés aux arrondissements d’Étampes, Rambouillet et à nouveau Étampes. Le , Napoléon Ier et l’impératrice Joséphine visitèrent la commune. En 1809, puis en totalité en 1863, la mairie s’installa dans le château du Parterre. Entre 1836 et 1850 fut réalisée la halle longue de trente-huit mètres et large de quatorze. Le château acheté en 1852 par Amédée Guénée, revint en 1863 à Louis-Joseph Guyot qui le rénova.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'école primaire supérieure devint l'Hôpital auxiliaire de l'association des Dames de France (HAADF) no 205[39].
Durant la période sombre de la Seconde Guerre mondiale, quatre Dourdannais s’illustrèrent par leur humanité, Marguerite et Roger Cadiou, Marthe et Charles Herbault, honorés par le titre de Juste parmi les nations[40].
Après une vague de mise en valeur du patrimoine communal par l’obtention de classement aux monuments historiques, la commune modernisa son image avec l’adoption d’un logotype en 1991.
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Dourdan se caractérise politiquement par une certaine ambivalence. La ville, qui a longtemps été à droite, a été administrée par Yves Tavernier, mairesocialiste de 1983 à 2008. Sa succession a donné lieu à une lutte entre anciens adjoints, provoquant la victoire de la droite au cours d’une triangulaire au deuxième tour des municipales de mars 2008, Olivier Legois (PR) obtenant la majorité au conseil municipal avec seulement 39,94 % des voix alors que 60,06 % des électeurs avaient voté à gauche, répartissant les voix en 30,09 % pour Pierre Fayemi (DVG) et 29,97 % pour Brigitte Zins (PS) de l’équipe sortante.
De même, les élections cantonales et régionales étaient remportées régulièrement par la gauche, mais en 2004, le rapport de force s’est rééquilibré avec, sur Dourdan, une courte avance de Brigitte Zins (PS), qui perd toutefois l'élection cantonale au profit de l'UMP.
Lors des échéances nationales législatives et présidentielles, les électeurs dourdannais ont souvent accordé une certaine avance aux candidats de droite : 51 % pour Geneviève Colot (UMP) aussi bien contre Yves Tavernier (PS) que contre Brigitte Zins (PS) mais 58% pour Michel Pouzol en 2012 ; près de 53 % en faveur de Nicolas Sarkozy (UMP) en 2007 mais le score est inversé en faveur de François Hollande en 2012. Le référendum de 2005 relatif à la Constitution pour l’Europe et son résultat très serré (50,43 % pour le Non) permet de confirmer cette tendance à partager le vote. Les résultats des élections européennes de 2009 se situent dans la droite ligne de ceux de l’Essonne[48], avec une nette avance de l’UMP et de Europe Écologie par rapport aux autres listes. De même en 2012, Dourdan place le Front National en tête avec des scores comparables à ceux du département.
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[80],[Note 4].
En 2022, la commune comptait 11 068 habitants[Note 5], en évolution de +3,42 % par rapport à 2016 (Essonne : +2,89 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Dourdan connaît l’évolution démographique d’une ville importante avec une progression douce et relativement constante. Partant de 2 800 habitants lors du premier recensement de 1793, la commune atteignait 3 120 en 1806 mais seulement 2 547 en 1821 ce qui traduit un accident démographique dont on ne connaît pas, à ce jour, la cause. Suit une évolution chaotique pour ne dépasser les trois mille habitants que soixante ans plus tard. La commune n’atteignait que 3 184 habitants en 1901, 3 257 au sortir de la Première Guerre mondiale. Au total, cent vingt-trois personnes moururent lors des combats des première et deuxième guerres mondiales[82]. L’accroissement rapide commença à partir du début des années 1960, doublant entre 1962 et 1990, pour atteindre 9 518 Dourdannais comptabilisés par le recensement de 2006. En 1999, 6,9 % des Dourdannais étaient étrangers, 14,4 % des foyers étaient composés de familles monoparentales[83]. Parmi cette population d’étrangers, 2,3 % sont originaires du Portugal, 0,8 % de Turquie, 0,6 % d’Algérie, 0,4 % du Maroc, 0,2 % d’Italie et 0,1 % d’Espagne et de Tunisie[84].
Pyramide des âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,9 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,5 % la même année, alors qu'il est de 20,1 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 4 892 hommes pour 5 667 femmes, soit un taux de 53,67 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,02 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[85]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
2,4
6,5
75-89 ans
9,4
14,4
60-74 ans
15,4
20,5
45-59 ans
20,3
17,5
30-44 ans
18,0
18,6
15-29 ans
16,8
21,9
0-14 ans
17,7
Pyramide des âges du département de l'Essonne en 2021 en pourcentage[86]
S’ajoutent deux établissements privés catholiques rattachés au diocèse, l’école Notre-Dame et le collège Jeanne-d’Arc réunis au sein de l’Institut Saint-Paul[89].
Un réseau communal d’aide et de soutien scolaire est mis en place, des garderies et études surveillées accueillent les enfants. Un réseau de crèches familiales composé d’assistantes maternelles accueille les jeunes enfants. Le centre de loisirs le château de la Garenne accueille les enfants dourdannais et des communes alentour.
La commune dispose pour les manifestations culturelles du centre culturel René-Cassin. Le cinéma Le Parterre réserve une part importante des séances aux films d’Art et Essai[101]. Un espace multimédia promeut les nouvelles technologies.
Une bibliothèque municipale permet l’accès à la lecture et accueille diverses expositions littéraires. Le conservatoire de musique et de danse est installé sur la commune pour l’enseignement artistique.
Le château accueille le musée municipal labellisé Musée de France qui participe chaque année aux Journées du patrimoine. L’office de tourisme organise lui aussi des expositions culturelles et des visites sur la commune et le pays environnant.
En octobre 2008 la commune a accueilli la session annuelle de la société mycologique de France, qui regroupe les meilleurs spécialistes du monde fongique, ainsi que de simples amateurs, tous membres de la SMF.
Sports
Entre 1902 et 1906 se disputèrent le kilomètre et le mille de Dourdan, sur deux et quatre roues, pour une compétition pionnière annuelle de sprint automobile.
La commune accueille chaque année un championnat d'escrime. Elle accueille également tous les ans un tournoi de Touch rugby, par son club les « Hornets de Dourdan »[102].
Une cinquantaine d'associations agissent pour la pratique et la promotion du sport sur la commune. La côte de Liphard a été longtemps réputée difficile lorsqu’elle était empruntée par le Tour de France (1965 et 1967) ou la course Bordeaux-Paris (1948).
Les autres confessions religieuses ne disposent pas de lieux de culte sur la commune.
Médias
La radio Évasion FM dispose d’une fréquence à partir de la commune. L’édition Val de Juine - Ouest Essonne du Républicain relate les informations du Pays dourdannais. La commune est enfin située dans le bassin d’émission de France 3 Paris Île-de-France Centre, IDF1 et Télif.
Économie
Capitale du Dourdannais et du Hurepoix, la commune a longtemps été un lieu important d’échanges commerciaux avec des foires fréquentées. Aujourd’hui intégrée à l'agglomération parisienne, simple chef-lieu de canton, elle n’est plus que la principale commune de l’ouest essonnien, entre Étampes et Rambouillet sans pouvoir revendiquer une importance économique remarquable. Reliée à la capitale par l'autoroute A10 et la ligne C du RER, elle tend aussi à devenir une des nombreuses cités dortoirs de banlieue.
Quatre zones industrielles accueillent près de deux cents entreprises, Vaubesnard au nord, la Belette à l’ouest, la Gaudrée et les Jalots à l’est. En 2004, 47 entreprises se sont créées sur la commune[104]. Le bassin d'emploi de Dourdan défini par l’Insee[105] regroupe quarante-quatre communes. Le centre hospitalier emploie 582 personnes, il est ainsi le premier employeur de la ville[106]. Trois exploitations agricoles sont encore en activité sur la commune, employant vingt-huit personnes.
En 1999, 4 120 Dourdannais exerçaient une activité professionnelle rémunérée, dont 45,8 % sur la commune, appartenant pour 28,5 % d’entre eux à la catégorie socioprofessionnelle d’employé et 25 % d’ouvriers et professions intermédiaires. Toutefois, cette même année 9,6 % de la population active était au chômage[108], chiffre accru à 11,1 % en 2005[109]. En 2005 toujours, le revenu moyen des ménages dourdannais s’élevait à 18 442 euros, mais 38,9 % de ces ménages n’étaient pas imposables, traduisant certaines inégalités sur la commune. Le revenu fiscal médian par ménage était en 2006 de 18 551 euros, ce qui plaçait Dourdan au 5 973e rang parmi les 30 687 communes de plus de cinquante ménages en métropole et au cent soixante-quatorzième rang départemental[110].
La commune a mis en place un office de tourisme pour promouvoir les infrastructures et sites de la commune. Outre le château et le musée, le patrimoine architectural, la forêt de Dourdan et la vallée de l'Orge offrent des lieux de visites remarquables.
Le site d’hébergement Belambra Clubs « Le Normont » de 134 chambres est installé au sud de la commune[112], il est complété par un hôtel, Best Western Blanche de Castille classé trois étoiles et un camping de cent vingt emplacements.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine environnemental
Dourdan bénéficie d’un cadre naturel préservé, mêlant espace agricole et la vaste forêt de Dourdan, ancienne forêt de chasse royale devenue domaniale en 1870. Sur une superficie de 1 683 hectares dont 1 628 sur le territoire communal séparés par la vallée de l’Orge, elle est divisée en forêt de Saint-Arnoult au nord et forêt de l’Ouÿe au sud. Elle est essentiellement plantée de chênes, complétés de châtaigniers, hêtres, charmes, bouleaux et pins. Au sud de la forêt se trouve un chêne âgé de 500 ans[113], appelé « chêne des Six Frères », composé de six troncs sur une même cépée. Les berges de l’Orge et la forêt communale ont été recensés au titre des espaces naturels sensibles par le conseil général de l'Essonne[114].
Deux parcs importants sont implantés sur la commune, le parc municipal Lejars-Rouillon et le parterre François-Mitterrand face à l’hôtel de ville, vestige du parc du château du Parterre, parfois attribué à tort à André Le Nôtre. La commune est ainsi récompensée par trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[115].
Le patrimoine architectural de Dourdan est riche et a bénéficié au cours des derniers siècles de restaurations importantes garantissant aujourd’hui sa qualité.
En premier lieu, le château de Dourdan, construit au XIIIe siècle à la demande de Philippe-Auguste, suivant le modèle réduit du Louvre médiéval, un plan carré à quatre tours d’angles, un châtelet protégeant l’accès et un donjon caractéristique de l’époque par son fossé propre. Restauré à partir de 1864 par Joseph Guyot (érudit et historien, 1836-1924), il est vendu à la commune en viager en 1961 puis est classé monument historique en 1964[117].
Le Moyen Âge a aussi laissé à la commune les remparts de la ville, à l’origine longs de 1 700 mètres et défendus par vingt-quatre tours, quatre portes (de Paris, Chartres, Étampes et du Puits des champs) et trois fausses portes (Grouteau, Croix-Ferras et Petit-Huis). Aujourd’hui ne subsistent que des parties au nord, à l’ouest et à l'est de la commune, deux tours sur le boulevard des Alliés, une tour sur la sente Laubier et la tour du Petit-Huis rue de l’Étang.
L’église et enceinte du château de Dourdan vues du donjon.
L’Hôtel-Dieu de la ville.
Immeuble du 15 rue Saint-Pierre.
La rue Saint-Pierre.
Demeure de Charles Juliot rue de Paris.
L’église Saint-Germain-d’Auxerre complète ce patrimoine médiéval. Construite à partir de 1150 sur le modèle de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, achevée au XIIIe siècle, elle subit des modifications au XVe siècle puis au XVIIe siècle. Ses proportions (cinquante mètres de long, dix-huit mètres de large, la flèche sud culminant à cinquante mètres) en font presque une cathédrale. Elle est classée monument historique en 1967[118]. Sa cloche en bronze dite « Germaine » datant de 1778 et pesant 2 300 kilogrammes est elle aussi classée en 1984[119]. L’autre cloche de 1599 est elle aussi classée en 1908[120]. L’orgue de Goyadin, installé en 1870, est lui classé en 1981[121]. La porte de la façade nord, qui date du XVe siècle est elle classée en 1965[122]. L’autel classé en 1984[123], des peintures[124] et sculptures complètent cette dotation remarquable.
Au nord, dans le hameau de Rouillon se trouve l’ancienne ferme seigneuriale, construite vers 1400 et inscrite aux monuments historiques en 1977[125]. En 1220 fut aussi implanté un Hôtel-Dieu, détruit puis reconstruit à partir de 1766 avec la chapelle Saint-Jean-l’Évangéliste mentionnée en 1340. Modifié en 1852 et 1885, il servit d’hôpital jusqu’en 1970 et fut finalement inscrit aux monuments historiques en 1988[126].
En 1725 fut construit le château du Parterre composé d’un corps principal et d’une aile de retour au nord. Revendu en 1738, il devint en 1809 l’hôtel de ville. De cette époque date aussi l’immeuble du 15 rue Saint-Pierre, classé monument historique en 1969[127].
Le XIXe siècle fut aussi une période de constructions importantes à Dourdan, sous l’impulsion de bourgeois qui permirent l’érection par l’architecteLucien-Tirté Van Cleemputte de la halle en 1836 à l’emplacement de la précédente datant de 1228. Rénovée en 1922, elle mesure trente-huit mètres de long et quatorze de large, deux bâtiments sont disposés à chaque extrémité. C’est aussi durant le Second Empire et les régimes suivants que des demeures bourgeoises furent construites en périphérie de la ville : l’actuel centre de loisirs de la Garenne occupe l’ancienne propriété du bonnetier Charles Dujoncquoy, au 11 avenue de Paris se trouve l’ancienne demeure de l’éditeur Charles Juliot. De cette époque date aussi le bâtiment principal du collège Émile-Auvray, entamé en 1889 et inauguré en 1891, et la gare construite en 1862.
Dourdan est animée par trois fêtes folkloriques réparties sur l’année. La FoireVentôse, du nom du mois du calendrier républicain, manifestation commerciale classée foire nationale depuis 1959 se tient chaque année deux semaines avant Pâques. La fête médiévale le premier week-end de juin est l’occasion de revivre l’ambiance de Dourdan et son château à cette époque glorieuse de la ville. La Saint Félicien qui se tient le troisième week-end de septembre rassemble les jardiniers, associations et clubs sportifs de la commune sous les halles. Depuis 2010, le festival « Les Musicales de Dourdan » réunit au mois d’octobre plusieurs musiciens autour d’une série de concerts de musique classique[131].
Les trois vases évoquent l’industrie de poterie développée à Dourdan autrefois.
Ce blason apparaît sur la motrice du TGV 340 et la motrice immatriculée 8718D au titre du parrainage du matériel SNCF par les communes[133].
En 1991, la commune s’est dotée d’un logotype reprenant ce blason simplifié entouré de la lettre Dcapitale stylisée. En janvier 2010, la commune s’est dotée d’un nouveau logotype.
Dourdan dans les arts et la culture
Une tradition raconte que des réunions initiatiques pour la Maison de France se tenaient au château de Dourdan, des émissaires proches des Templiers révélant aux souverains les secrets de leur pouvoir[134].
Une légende raconte que sous le donjon du château se trouve un souterrain secret. Dans ce souterrain, la Pierre de Dourdan serait gravée de l’avertissement : « Qui touche à la pierre de Dourdan périt par les eaux ».
L’écrivainJean de La Bruyère (1645-1696) lors de son passage dans la commune aurait écrit : « J’approche d’une petite ville et je suis déjà sur une hauteur d’où je la découvre. Elle est située à mi-côte, une rivière baigne ses murs et coule ensuite dans une belle prairie ; Elle a une forêt épaisse qui la couvre des vents froids et de l’aquilon. Je la vois dans un jour si favorable que je compte ses tours et ses clochers ; Elle me paraît peinte sur le penchant de la colline. »[135]
À la Révolution française, un officier de police nommé Gaumer relatait la visite du château confisqué par : « Nous sommes allés de tour en tour par un souterrain blanc comme neige et sommes passés devant des portes bardées de fer. » Souterrain qui ne fut jamais retrouvé ensuite.
L’abbé Gautier, curé de l’église sous Napoléon III, fut étroitement surveillé par la police car on lui reprochait de « vouloir prendre aux riches pour donner aux pauvres » et de « ne jamais prier Dieu pour l’Empereur » quand il montait en chaire. Il mourut à son poste le .
Au centre de l’arbre dit « chêne des Six Frères » s’est formée une cuvette, remplie d’eau que l’on dit bénite, qui donnait lieu aux pèlerinages et processions[138].
De 1999 à son décès en 2019, le prétendant au trône de France Henri d’Orléans porte le titre de comte de Dourdan.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Dourdan comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Philippe Viette, Inventaire du patrimoine géologique de l’Essonne, Conseil général de l'Essonne, , p. 45.
↑Le lac de Beauce était en fait une juxtaposition d'étendues d'eau peu profondes et très éphémères, d'où l'absence de débris de poissons. Le fond de ce grand lac était tapissé d’algues et de bactéries qui ont provoqué la précipitation de dépôts irréguliers de calcaires très durs (voile algaire calcifié).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Raymond Cazelles et Johannes Rathofer, Les Très Riches Heures du Duc de Berry, Tournai, La Renaissance du Livre, coll. « Références », (ISBN2-8046-0582-5), p. 26 et 223-224.
↑Marie-Claire Roux, En arrière toutes ! : des villes de banlieue dans la grande guerre, Athis-Mons, Maison de Banlieue et de l’Architecture, , 96 p. (ISBN978-2-9538890-8-6), p. 35.