19 septembre : décret relatif aux colonies agricoles à fonder en Algérie[9]. Le gouvernement français accorde un crédit de 50 millions pour développer la colonisation prolétarienne en établissant quelque 12 000 ouvriers et intellectuels en Algérie. Le nombre de colons passe de 40 000 en 1840 à 131 000 en 1848 et le rythme de confiscation de terres s’accélère. La répression en France sur les insurgés de juin provoque une vague de migration vers l’Algérie.
7 décembre : Abbas Ier Hilmi, fils de Toussoun, petit-fils de Méhémet Ali est reconnu par la Porte comme vice-roi d’Égypte (fin de règne en 1854)[7]. Abbas Ier prend ses distances avec les puissances occidentales. Malgré des relations difficiles avec les ottomans, il s’acquitte du tribut annuel de 30 millions de piastres réclamé par la Porte.
Conquête de Bondo et de Kasanje en Angola par les Portugais (fin en 1852)[13].
Début du règne de Olimi V Rwakabale, roi du Bounyoro (fin en 1852)[14]. Il arrive au pouvoir à la suite d'une nouvelle guerre de succession.
Le chef ToucouleurEl Hadj Omar s’installe à Dinguinraye sur les bords du fleuve Sénégal. Il acquiert une réputation de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée[3].
21 février, Nouvelle-Zélande : fin de la première guerre māori, après trois ans (Flagstaff War)[24]. Le gouvernement fait occuper de vastes étendues de terre māori afin de promouvoir la colonisation de manière officielle.
26 mars : début du règne de Tự Đức, empereur du Vietnam[26]. Il poursuit la politique de Thiệu Trị (impôts trop lourds, abus des notables, persécutions religieuses). Il provoquera l’intervention de la France qui désire protéger les missionnaires en s’assurant des points d’appui et de débouchés en Indochine.
20 avril : les Sikhs se révoltent avec l’aide des Afghans. Deux envoyés de la couronne britannique sont assassinés à Multân. Les Sikhs sont écrasés par Lord Hugh Henry Gough. Après les batailles indécises de Ramnagar () et de Chilianwala (), ils déposent les armes en février 1849[27]. La Seconde Guerre anglo-sikhe entraîne l'annexion du Panjâb dans l'Inde britannique ().
Juin, Australie : création de la police montée indigène dans le Queensland pour « nettoyer le pays » et mater les voleurs de bétail et les révoltes indigènes[28]. Légende de Tjandawara, dit « Pigeon le broussard », ancien pisteur aborigène de la police monté déserteur, qui entre en résistance en attaquant les fermes des colons avec sa troupe de guerriers[29].
14 juillet, Polynésie : le presbytérien John Geddie s’installe sur les îles de Tanna et Aneityum[30], qu’il transforme en une sorte de théocratie, régissant la population selon une conception puritaine qui ne laisse aucune place à la vie coutumière.
13 octobre, Perse : premier soulèvement babiste dans le Mazandéran. Ils se retranchent dans le mausolée du Shaykh Tabarsi (fin le )[32]. Les insurrections religieuses se poursuivent. Salar al-Dawla parvient à rallier à sa cause Hamzah Mirza, gouverneur de Meshed et reçoit le soutien de Yar Mohammed Khan, d’Hérat[33]. Le chah envoie une armée de 6 000 hommes contre les rebelles.
20 octobre : le chah de Perse nomme grand vizir Amir Kabir, le gouverneur d’Azerbaïdjan depuis 1843 (fin en 1851)[31]. Il le charge de réformer l’armée. Ce dernier a l’expérience du Tanzimat en cours dans l’empire ottoman et a voyagé en Russie. Chaque ville ou village devra fournir des hommes et subvenir à leur entretien[34].
Le sultan ottoman installe un sixième corps d’armée à Bagdad, chargé de surveiller l’Irak, les frontières turco-perses et les Britanniques, de plus en plus présents dans le golfe Persique[35].
L’année 1848 est appelée l’année du Printemps des Révolutions (ou Printemps des peuples) en raison d’une vague de soulèvements révolutionnaires en Europe[36].
1er mars : à Neuchâtel, les républicains prennent le pouvoir et rejettent toute souveraineté du roi de Prusse. Ils effectueront une marche à travers le canton (Du Locle à Neuchâtel), pour prendre le château de Neuchâtel[41].
15 mars, Russie : droit des serfs d’acquérir des terres non peuplées et des immeubles, avec l’accord de leur maître[42].
26 mars : manifeste impérial. La Russie, rempart de l’Europe, ne se laissera pas gagner par la révolution[43].
10 avril : échec du Chartisme au Royaume-Uni. La troisième pétition chartiste présentée au Parlement se révèle fantaisiste, ce qui discrédite définitivement le mouvement[44].
14 avril : création d’un comité secret présidé par Boutourline pour superviser la censure en Russie[45].
16 avril : échec d’une journée révolutionnaire à Paris pour le report des élections ; les manifestants sont dispersés par la garde nationale[38].
20 mars : à la suite du scandale provoqué par sa liaison avec l’aventurière irlandaise et fausse danseuse « espagnole » Lola Montès (Maria-Dolorès Eliza Gilbert), le roi de BavièreLouis Ier abdique[55].
21 mars : le gouvernement danois annexe le Schleswig. En l’apprenant, les duchés de Schleswig et de Holstein se déclarent indépendants et nomment un gouvernement provisoire le 24 mars[56].
31 mars-3 avril : réunion du Vorparlement qui décide de faire élire au suffrage universel masculin une assemblée nationale afin d’établir une constitution pour l’ensemble de l’Allemagne[36].
21 mai : des incidents se produisent entre la garde nationale et la garnison prussienne de la forteresse fédérale de Mayence. Le vice-gouverneur prussien, le général Hüser, avait exigé le désarmement de la garde nationale et menacé de bombarder la ville au cas où son ordre ne serait pas exécuté[59].
6 mars : les corporations de Basse-Autriche réclament des droits politiques pour le peuple, la suppression de la censure, la publicité des procédures judiciaires et l’institution des jurys[52].
11 mars : à Prague, Tchèques et Allemands exigent des réformes constitutionnelles, l’autonomie des pays de la couronne de Bohême et le respect des droits des deux nations[36].
13 - 14 mars : révolution de Vienne[67]. Manifestation au Landhaus à Vienne (13 mars). La troupe ouvre le feu et l’agitation s’étend aux faubourgs. Metternich démissionne et s’enfuit. La cour octroie la liberté de la presse et promet une constitution. Les forces révolutionnaires s’organisent (comité bourgeois de sécurité, garde nationale, comité central).
15 mars : la révolution éclate à Budapest. Petöfi récite au café Pilvax son poème Nemzeti dal. Petöfi et ses amis organisent une manifestation qui porte aux autorités un programme national et libéral en 12 points rédigé le 11 (liberté de la presse, suppression de la censure, ministère responsable et Assemble nationale à Budapest, égalité de droits civique et religieuse, contribution égale de tous aux charges publiques, suppression des redevances seigneuriales, Banque nationale, forces armées nationales, libération des prisonniers politiques, réformes judiciaires, union avec la Transylvanie). Le conseil de lieutenance capitule devant la foule et le comte Batthyány devient le président du conseil du premier ministère responsable de l’histoire hongroise le 17 mars[67].
11 avril : statut particulier de la Hongrie. La Diète hongroise est dissoute et remplacée par une Assemblée nationale élue au suffrage direct des nobles, des bourgeois et des paysans aisés[67].
12 avril : diffusion à Vienne d’un programme politique pour la « Slovénie unifiée » pour la réunion de tous les slovènes dans une même entité administrative[71].
une constitution (suffrage censitaire et bicaméralisme) est publiée par le baron Pillersdorf, chef du gouvernement impérial à Vienne[52]. Elle ne convient pas au comité central qui organise les journées révolutionnaires des 15 et 26 mai.
le colonel Josip Jelačić (Jellachich), désigné comme ban par la diète (23 mars) proclame l’indépendance de la Croatie face à la Hongrie[72] et met ses forces à la disposition de l’empereur. Slovaques, Serbes, Roumains font de même.
8 juillet : Pillersdorf démissionne et est remplacé par le ministère Doblhoff (Alexandre Bach, ministre de la justice) chargé de donner une constitution à l’ensemble de la monarchie[79].
22 juillet : une assemblée constituante, élue au suffrage universel fin avril[79], siège à Vienne jusqu’au 22 octobre, et élabore un projet de constitution progressiste. Après le 15 novembre, elle se réunit à Kremsier en Moravie[52].
le parlement autrichien de Vienne (dit parlement de Kremsier) abroge tous les liens serviles et abolit les droits seigneuriaux. Les propriétaires sont indemnisés[52].
le ban de Croatie Josip Jelačić déclare la guerre au gouvernement hongrois[72]. Ses troupes entrent en Hongrie le 11 septembre, ce qui permet à Kossuth de prendre le pouvoir en créant un comité de défense nationale (22 septembre) dont il prend la direction le 8 octobre. Le parlement hongrois, élu le 5 juillet, vote la levée en masse pour défendre la patrie en danger. L’armée hongroise entre deux fois en Autriche[79].
16 septembre : formation du Conseil national slovaque à Vienne[75].
19 septembre : lors d’un rassemblement public à Myjava, le Conseil national slovaque rejette la tutelle du pouvoir hongrois et déclare l’autonomie de la nation slovaque. Une troupe slovaque armée se constitue pour la première fois. Le mouvement est rapidement réprimé par les armées impériales et par la défense intérieure hongroise[80].
31 octobre : reprise de Vienne par la réaction. Les Impériaux exercent une répression brutale[81].
21 novembre : l’empereur nomme un nouveau gouvernement présidé par le prince Félix Schwarzenberg. Bien que conservateur, il s’entoure de libéraux comme Stadion et Bruck (commerce). Kraus reste aux finances et Alexandre Bach à l’intérieur[79].
De décembre 1848 à l’été 1849, trois expéditions de volontaires slovaques armés sont envoyées en Slovaquie. Elle s’opposent au gouvernement révolutionnaire hongrois qui refuse de reconnaître les autres nationalités jusqu’au [85].
Principautés danubiennes
8 avril ( du calendrier julien) : début du mouvement national et libéral en Moldavie et Valachie. Il débute en Moldavie par une grande réunion à Iași où est approuvée une pétition-programme adressée au prince Mihail Sturdza qui réclame les libertés individuelles, la responsabilité ministérielle, l’organisation d’une milice, la fondation d’une banque nationale, la suppression de la censure, etc. Treize leaders, dont Alexandre Jean Cuza, sont arrêtés et envoyés en exil en Turquie[86].
22 mai : en Valachie, un « Comité révolutionnaire » est formé à Bucarest qui adopte un programme en 22 points voisin de celui de Moldavie[86] mais réclame en plus l’émancipation des paysans corvéables et la redistribution des terres en leur faveur.
9 juin, Valachie : Radulescu lit la Proclamation d’Izlaz, qui revendique l’abolition du protectorat étranger, l’élection du prince pour cinq ans par une assemblée représentative de l’ensemble de la population, l’émancipation des Juifs et des Tziganes[87]. Un gouvernement provisoire est aussitôt constitué (Bălcescu, Rosetti, Golescu.
23 juin ( du calendrier julien) : l’agitation gagne Bucarest. Le prince Georges III Bibesco, par hostilité envers la Russie, accepte la Proclamation d’Izlaz et désigne à son tour un gouvernement provisoire, puis abdique le 25 juin et se retire en Transylvanie. Les deux gouvernements fusionnent le même jour sous la présidence du métropolite Neofit qui exerce le pouvoir jusqu’au 4 août. Il adopte le drapeau tricolore bleu-jaune-rouge, supprime les titres de noblesse, crée une garde nationale, abolit la peine de mort. Des oppositions apparaissent entre conservateurs et libéraux à propos de l’émancipation des paysans. Balcescu fait créer une « commission de la propriété » pour régler le problème[87].
11 juillet : fuite du gouvernement provisoire de Bucarest à l’annonce de l’intervention des troupes russes pour ramener l’ordre dans les principautés danubiennes ; les Boyards en profitent pour tenter une contre-révolution, mais le 12 juillet le gouvernement provisoire est rappelé à la suite de l'intervention du peuple[87].
2 août : les troupes ottomanes passent le Danube ; le gouvernement provisoire abdique le 4. Une lieutenance princière de la nation roumaine est mise en place[87].
25 septembre ( du calendrier julien) : les troupes ottomanes entrent à Bucarest[87]. Le mouvement révolutionnaire dans les principautés danubiennes est maté dans le même temps par les Russes et les Turcs. Les deux principautés passent sous la domination des Russes jusqu’en 1851.
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