Les affrontements se multiplient entre la foule et les gardes nationaux. La plupart des bataillons fraternisent avec la foule et dans l'après-midi reprennent à leur compte l'appel à la « réforme ». Tocqueville est témoin de la démission de Guizot à la Chambre des députés. Dans la soirée, une fusillade fait 52 victimes boulevard des Capucines; les corps sont promenés à travers les rues de Paris; les quartiers de l'Est et du centre se couvrent de barricades.
Louis Molé devient Premier ministre. Dans la soirée, pour fêter cette victoire, les Parisiens sortent les lampions et vont manifester leur joie sous les fenêtres du ministère des Affaires étrangères qu’occupe Guizot. La troupe tire, faisant plusieurs morts qui sont immédiatement mis sur des charrettes et montrés dans tout Paris. La promenade des cadavres déclenche la révolution.
Au matin, Molé démissionne. Adolphe Thiers, puis Odilon Barrot, partisans de la réforme, refusent de lui succéder. Vers midi, le palais des Tuileries est attaqué par les insurgés. Louis-Philippe Ier abdique en faveur de son petit-fils de neuf ans, le comte de Paris. Lorsque la duchesse d’Orléans arrive au palais Bourbon pour demander la régence, elle y trouve des insurgés victorieux et des députés qui ont accepté, sous la pression, de former un gouvernement républicain provisoire. La famille royale s'enfuit.
5 mars : Karl Marx, invité par Ferdinand Flocon, membre du gouvernement provisoire, arrive à Paris avec sa femme et s'installe dans un premier temps à l'hôtel Manchester, 1 rue de Gramont, puis 10 rue Neuve de Ménilmontant (rue Commines).
Avril 1848
16 avril : La journée révolutionnaire à Paris pour le report des élections est un échec.
27 avril : Annonce de l'abolition de l'esclavage dans les colonies.