18 avril : sous la direction du général Tombeur, des colonels Olsen, Molitor et Thomas, les troupes du Congo belge répliquent pour la première fois aux agressions des troupes coloniales allemandes[8]. Les troupes belgo-congolaises utilisent des hydravions sur le lac Tanganyika.
2 avril - 30 juin : répression de la révolte des Bobo contre l’administration française au Mali[9]. À la suite des révoltes, la conscription est suspendue en AOF.
6 mai : Kigali tombe aux mains des troupes belgo-congolaises[10].
9 mai, AOF : bataille d’Amdéramboukane. Fin de la résistance touarègue contre la pénétration française. Leur chef Firhoun est tué le 25 juin dans le Hoggar[11].
29 septembre : Blaise Diagne, député du Sénégal, obtient par une loi que les habitants des « quatre communes » soient soumis aux obligations du service militaire au même titre que les autres Français[17].
25 octobre-8 novembre : résistance à la conscription dans le Sud-Constantinois[18] ; le 10 novembre, le Gouverneur général de l'Algérie signale au gouvernement français la rébellion des communes mixtes de Barika, Belezma, Aurès et Khenchela ; le 11 novembre, le bordj Mac-Mahon (commune mixte d'Aïn Touta) est attaqué et l'administrateur Henri Marseille et le sous-préfet de Batna, Cassinelli, sont assassinés. Le 12, le village de Barika est encerclé avant l'intervention d'une colonne. Le 14, des zouaves sont attaqués près de Seggana, le 18, la colonne est attaqué près de Tilatou. Le 30 novembre un détachement de zouaves est attaqué à l'Est de Bernelle permettant aux 68 conscrits de la commune mixte du Belezma de s'enfuir. Le commandant français, qui ne dispose que de 6 000 hommes, contre-attaque et lance ses soldats sénégalais dans le djebel Bosdan et le mont Mestaoua ; dix hommes sont tués le 5 décembre ; zouaves et sénégalais ratissent le Belezma du 19 au 30 décembre. Une brigade de 6 000 est retirée du front pour intervenir en Algérie à la mi-décembre. Les opérations se poursuivent jusqu'au [19].
Njoya, roi du Bamum (ouest du Cameroun) entreprend la rédaction de Nuot Kuote (« poursuis pour atteindre »), un ouvrage qui expose les fondements d’une religion nationale inspirée par l’islam, le christianisme et les croyances traditionnelles[20].
« Conjuration » du Cuanza Norte, soulèvement anti-Portugais en Angola rassemblant des intellectuels noirs assimilés et des paysans mbundu, dirigé par le romancier Antonio de Assis Junior (1916-1917)[21]. Il est arrêté le [22].
22 février[24] : House-Grey Memorandum. Tentative de médiation de Wilson dans le conflit européen. Woodrow Wilson suggère à la France et au Royaume-Uni de proposer, à la fin de la campagne d’été, la réunion d’une conférence qu’il appuierait d’une menace d’intervention. Refus du Premier ministre britannique[25].
22 mars, Chine : devant l’opposition du Guomindang, des autres chefs militaires et des puissances étrangères, Yuan Shikai, qui s’était proclamé empereur, se désiste en faveur de la république[35].
3-4 mai : échec d’une insurrection contre la France menée par le roi Duy Tân en Annam[36].
4 juillet : troubles à Khodjent en pays ouzbek contre la mobilisation pour le travail obligatoire sur le front russe. Le mouvement de révolte gagne le Kazakhstan et le Kirghizistan[37]. Il est difficilement réprimé par l’armée russe à partir du 20 août.
16 décembre, Indonésie : création du Volksraad ("Conseil du peuple") sous la pression du mouvement national[38]. Il favorisera une vie politique plus intense et un groupe de conseiller y exprimera des revendications nationales.
29 - 31 décembre, Inde : pacte de Lucknow entre les militants nationalistes hindous et musulmans composites (favorables à une seule nation indienne, musulmane et hindoue)[39]. Abul Kalam Azad en est l’instigateur.
30 janvier : dernière lettre du résident britannique au CaireHenry McMahon au chérif de La MecqueHussein ibn Ali. Huit lettres échangées depuis le scellent l’accord entre les deux hommes [42]. Hussein s’engage à combattre les Turcs aux côtés des Alliés en échange de la reconnaissance par le Royaume-Uni de l’indépendance du « royaume arabe ».
6 mai : le commandant militaire Djemal Pacha, alias Al-Saffah (« Le Tueur »), fait exécuter 21 nationalistes libanais et syriens à Beyrouth et à Damas[44].
5 juin : proclamation de l’indépendance du Hedjaz (1916-1924). Le 10 juin commence la grande révolte arabe contre les Turcs lancée par Hussein ibn Ali, shérif de La Mecque, avec l’aide des Britanniques. Les quatre fils du shérif, Ali, Abdallah, Fayçal et Zayd dirigent la révolte[45]. La Mecque et les principales villes du littoral sont prises, mais Médine résiste avec une forte garnison. Des officiers britanniques et français sont envoyés dans le Hedjaz pour conseiller les chefs de la révolte à la fin de l’année. Thomas Edward Lawrence se lie d’amitié avec Fayçal et conseille d’abandonner la prise de Médine et de porter la révolte vers le nord et de couper la ligne de chemin de fer du Hedjaz.
16 janvier : occupation française de Corfou. Les troupes serbes débarquent dans l’île pour être évacuées (-20 février)[53].
24 janvier : Military Service Act. Le service militaire obligatoire est adopté par le Royaume-Uni[54]. 4 millions d’hommes sont mobilisés (24 %) et 1,5 million de personnes sont employées dans les industries de guerre.
8 février : le gouvernement allemand fixe au 1er mars le début de la guerre sous-marine sans restriction : les navires marchands pourvus de canons seront torpillés[27].
19 février : le Royaume-Uni demande au Portugal d’arraisonner et de réquisitionner les navires de commerce allemands présents dans ses ports. Le 23, le gouvernement promulgue un décret de réquisition aussitôt appliqué[56].
L’acte de réquisition provoque la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal[54]. Un gouvernement d’Union sacrée est organisé au Portugal avec mission de préparer un corps expéditionnaire et de renforcer les troupes qui combattent en Afrique.
23 juin, Verdun : les Allemands atteignent les abords de Froideterre[57].
29 juin : le Premier ministre grec Zaïmis ordonne la démobilisation de l’armée à la suite de dissensions avec les Alliés[69].
1er juillet : début de la bataille de la Somme, offensive alliée vers Bapaume et Péronne (fin le 18 novembre)[54]. Les forces britanniques (volontaires) s’engagent dans la bataille. Plus de 1 100 000 victimes, dont 415 000 Britanniques, 200 000 Français et de 400 000 à 600 000 Allemands[70].
4 juillet : le Premier ministre roumain Ion Bratianu rappelle aux alliés que son pays interviendra à leurs côtés s’ils ne se retirent pas des Dardanelles et s’ils déclenchent une offensive contre les Bulgares à partir de Salonique[71].
24 octobre, Verdun : les troupes françaises du groupement Mangin reprennent, en quatre heures, le fort de Douaumont et réoccupent jusqu’à Vaux tout le territoire conquis depuis huit mois par les Allemands[57].
15 et 16 novembre : réunion à Chantilly (Oise), à l’initiative du général Joffre, d’une nouvelle conférence militaire interalliée pour arrêter le plan des opérations de 1917[54].
16 novembre, Grèce : l’amiral Dartige du Fournet, commandement en chef des flottes alliées d’Orient, exige du gouvernement Lámpros à Athènes un désarmement complet des forces grecques ; le roi Constantin Ier de Grèce réunit le Conseil de la couronne le 19, qui refuse (21 novembre) Dartige du Fournet répond trois jours plus tard par un ultimatum[89].
1er-2 décembre : « vêpres grecques » ; l’amiral Dartige du Fournet donne l’ordre à 2 500 marins de débarquer au Pirée et de marcher sur Athènes. Ils sont repoussés après de sévères affrontement avec les Grecs loyalistes. L’armée d’Orient fait le blocus d’Athènes et le 31 décembre, un compromis est trouvé avec le roi Constantin[89].
25 juin : oukase décrétant la mobilisation pour le travail obligatoire de 500 000 habitants du Turkestan et des steppes[94].
4 juillet : troubles à Khodjent en pays ouzbek contre la mobilisation pour le travail obligatoire sur le front russe[37]. Les Ouzbeks, les Kirghizes (à Pichkek, le 6 août), les Kazakhs et d’autres peuples d’Asie centrale contrôlés par la Russie se révoltent contre les autorités tsaristes. La révolte est provoquée par la question agraire et la réquisition des musulmans pour le service militaire. Les Kazakhs attaquent et tuent plusieurs milliers de colons slaves, et le 21 décembre l’état de guerre est déclaré au Kazakhstan[94]. La rébellion est durement réprimée. Des Kirghizes sont contraints de chercher refuge au-delà de la frontière chinoise. 300 000 Kazakhs sont déportés vers l’actuelle province chinoise du Xinjiang.
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