Bagdad (en arabe : بَغْدَاد, baġdād, /baɣˈdaːd/Écouter) est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Située au centre-est du pays, elle est traversée par le fleuve Tigre. Ses habitants sont appelés « Bagdadiens » (au féminin : « Bagdadiennes »)[1].
Avec une aire urbaine comprenant une population estimée à 10 millions d’habitants en 2012, c’est la plus grande ville d’Irak, ainsi que la deuxième ville la plus peuplée du monde arabe et du Moyen-Orient (derrière Le Caire, la capitale de l'Égypte). C'est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires d'une grande importance stratégique pour la république d'Irak.
Les origines de la ville actuelle remontent au moins au VIIIe siècle, avec, probablement, la présence de plusieurs petits foyers d'habitat antérieurs datant de la période préislamique. Elle fut la capitale du califat abbasside à partir du VIIIe siècle et un centre de culture et de connaissance très important pendant des siècles, jusqu’au milieu du XIIIe siècle. De 2003 (voir l'article « Bataille de Bagdad ») à 2011 (voir la partie « 2011 » de l'article « Liste d'attentats de la guerre d'Irak »), Bagdad a été le centre d’un violent conflit en raison de la guerre d’Irak qui a été déclenchée à la suite de l'invasion du pays par les États-Unis. Elle est devenue une ville d'enclaves fortifiées régies par les soldats des Forces armées irakiennes, les officiers de la police fédérale, les agents de police locaux et les agents de sécurité privés.
Étymologie
L’origine du nom « Bagdad » et sa signification sont disputées : les auteurs arabes classiques, suivis par les écrivains modernes, penchent pour une origine persane, l'explication la plus souvent avancée étant que le mot signifie « donné par Dieu » en persan antique[3] ; la haute estime des Abbassides pour la culture persane pourrait expliquer l’adoption d’un nom d'origine perse pour la capitale d’un califat arabe. Cependant, l’étymon assyro-araméen « forteresse de l’aigle » a également été proposé.[réf. nécessaire]
Ce nom est à l’origine du mot baldaquin, qui désigne d’abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.
La ville fut officiellement nommée Madīnat as-Salām (la cité de la paix) par son fondateur, le calife Al-Mansour. Elle était également connue sous les noms de Madīnat al-Anwār (« cité des Lumières »), ʿĀsimat ad-Dunyā (« capitale ou centre du monde ») la ville ronde[4] et la ville d’Al Mansour[5].
Géographie
Site
Bagdad se trouve sur les rives du Tigre, qui est sa première source d'eau, à l'endroit où celui-ci se rapproche le plus de l'Euphrate, distant d'une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville.
Le terrain sur lequel la ville fut construite est d'origine alluviale. Plat et de faible altitude, il est sujet à de nombreuses inondations périodiques.
Problème de l'eau
Considérée sous l'aspect géopolitique et hydrologique, la région historique de Mésopotamie regroupe deux pays, l'Irak et la Syrie. La caractéristique du bassin mésopotamien réside en l'origine éloignée de ses eaux fluviales, qui prennent leur source dans les montagnes turques et iraniennes. La situation géographique de l'Irak le rend vulnérable puisqu'il est encerclé par des pays (Turquie, Syrie, Iran) capables de lui couper son approvisionnement en eau. C'est ainsi que la question de l'eau est, dans la politique extérieure de Bagdad, au cœur de tensions incessantes[6]. Après la guerre sur l'Irak, le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers, l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable, y compris une distribution quotidienne, par camion-citerne, à des milliers de déplacés internes près de Madinat al-Sadr (Sadr City), à Bagdad. Après des années de négligence, le réseau d’eau a également souffert de dommages plus récents dus aux vibrations causées par les bombes et le passage des tanks. Des estimations récentes de l'Organisation des Nations unies (ONU) montrent que près de 94 % de l’eau de Bagdad est perdue pour cause de fuites. La distribution d’eau, les sanitaires, l’électricité et les services de santé dans le centre et le sud de l’Irak ont été particulièrement frappés par les pillages et les mises à sac lors des semaines chaotiques qui ont suivi la chute de l’ancien gouvernement.
Climat
Le climat désertique de Bagdad en fait l'une des plus chaudes régions du monde pendant l'été, surtout quand le vent du golfe Persique souffle (on atteint environ 45 °C en juillet). En hiver, la pluviosité est de 136 mm[7] et le thermomètre oscille en moyenne entre 6 et 18 °C en décembre, et entre 4 et 16 °C en janvier. Il y a une douzaine de jours de gel par an, avec des températures parfois assez basses (minimum de −6 °C)[8].
Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au VIIIe siècle, en 762, par le califeabbassideAbou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers[9]. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l'un s'appelait Bagdad. Ce nom est cité dans le Talmud, de deux siècles antérieur[10]. Cependant, selon l'historien Thierry Murcia, l'édition du Talmud de Babylone serait plus tardive que ce que l'on envisage actuellement. Elle remonterait seulement à la deuxième moitié du VIIIe siècle voire au début du IXe siècle de notre ère. Murcia estime d'ailleurs que « ce travail éditorial aurait même pu avoir été achevé dans la ville même de Bagdad »[11], ce qui pourrait expliquer les mentions répétées de cette métropole dans le corpus de textes rabbiniques. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas en 750, l'emplacement est choisi pour y fonder la capitale du califat. Même si, à partir du Xe siècle, elle a pour rivales dans cette fonction, d'abord Le Caire (avec la dynastie des Fatimides), puis Cordoue avec le nouveau califat des Omeyyades, elle joue le rôle d'une des capitales de l'islam et le restera jusqu'au milieu du XIIIe siècle.
La Bagdad des Abbassides était une ville ronde dont les dimensions ont fait l'objet de la part des auteurs arabes de nombreuses estimations différentes. Son diamètre était probablement de 2 534 m[12]. Elle possédait quatre portes : la porte de Syrie au nord-ouest, la porte de Bassora au sud-ouest, la porte de Koufa au sud-est et la porte du Khorasan au nord-est[13]. Elle était protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire qui, en plus des quatre portes, comportait 112 tours. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvaient au centre, tandis qu'un ou deux anneaux d'habitations étaient situés entre les deux remparts. La ville ronde était dominée par le dôme vert du palais, de 48,36 mètres de haut. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. Des faubourgs furent aussi édifiés extra-muros, dont le quartier du Karkh, au sud de la ville ronde, où étaient notamment situés les marchés. La ville ronde fut assez rapidement abandonnée par le calife et ses administrations, et des palais furent construits dans les faubourgs. Dès 773, Al-Mansur édifia au nord-est un nouveau palais, Al-Khuld, dont le nom rappelait le paradis.
Comme la ville devenait une énorme agglomération, dont la populace remuante inspirait la méfiance du calife, en 774, Al-Mansur transféra les marchés vers un nouveau quartier au sud de la Ville Ronde, qui fut appelé Al-Karkh, entre les canaux Sarat et Isa. Sous son règne également, on construisit sur la rive orientale du Tigre un camp militaire pour son fils, auquel il emprunta son nom, ʿAskar Al-Mahdi ou « camp d'Al-Mahdi », dans le quartier que l'on appela plus tard Al-Rusafa(en)[14].
Sous Harun al-Rashid, cinquième calife de la dynastie abbasside, les membres de la famille des Barmakides occupaient le poste de vizir. Jafar fit bâtir sur la rive orientale du Tigre au sud-est de Bagdad un palais qui devait jouer un rôle important dans le développement ultérieur de la ville.
En 813, le califat était déchiré par une guerre civile entre les deux fils d'Harun al-Rashid, Al-Amin et Al-Ma'mūn. Elle se termina par le siège de Bagdad(en) par les forces d'Al-Ma'mūn. Il dura quatorze mois. Face à la défense acharnée de la population, les assiégeants détruisirent une grande partie de la ville ronde, qui ne s'en releva jamais.
À partir de Al-Muʿtasim (833-842), les califes abbassides achetèrent des esclaves turcs, appelés ghulams, pour se constituer une armée dont il attendaient plus de loyauté que de leurs partisans khorassaniens. Entre ces troupes turbulentes et la population de Bagdad les heurts étaient fréquents. Ce calife décida donc de déplacer sa capitale vers Samarra. En 865, le calife d'Al-Musta`in, qui se trouvait de plus en plus sous la tutelle des Turcs, quitta Samarra et retourna à Bagdad. Les Turcs ne l'entendirent pas de cette oreille et choisirent al-Mutazz comme nouveau calife. Bagdad fut à nouveau assiégée. Le gouverneur de la ville, Mohammed ibn Abadalla ibn Tahir, fit fortifier la ville et enrôla tous les habitants dans sa défense. Affamée et excédée par la durée du siège, la population manifesta son mécontentement et des émeutes éclatèrent. Le gouverneur Tahir, tout en protestant de sa fidélité à Al-Musta`in, entama des négociations avec les Turcs. En 866, 'Al-Musta`in fut destitué puis exécuté.
Le départ du calife n'avait pas entamé la vitalité commerciale et l'éclat intellectuel de Bagdad, où, le calife Al-Mutamid revint définitivement en 892. Il s'installa dans l'ancien palais de Jafar le Barmakide. Après sa construction, il avait été cédé à Al-Manum, qui le donna à son tour à un de ses principaux serviteurs, Al-Hasan ibn Sahl(en). Il prit alors le nom de palais Hasani. Il fut ensuite occupé par sa fille Buran, veuve d'Al-Mamun, jusqu'au retour à Bagdad d'al-Mutamid. À ce palais vinrent s'en ajouter d'autres : al-Firdus (« paradis »), al-Taj (« couronne ») ainsi qu'al-Thuraya (« Pléiades »), relié au palais al-Hasani par un couloir souterrain. Cet ensemble devint au fil du temps le Dar al-Khalifa (« demeure du Califat »).
Bagdad importe des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières premières (alun) et des produits de l'artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres).
Certains historiens de la démographie considèrent Bagdad comme la première ville au monde à avoir atteint une population d’un million d'habitants entre les VIIIe et IXe siècles (la capitale chinoiseChang'an (Xi'an), terminus de la route de la soie, était aussi une très grande ville à cette époque). Affaiblie par des troubles politiques, sa place de « ville la plus peuplée au monde » lui est probablement ravie par Cordoue au Xe siècle[16]. On estime la population de l'ancienne « capitale » des Francs, Aix-la-Chapelle, à environ 10 000 habitants à la même époque.
Au xe siècle, sous l'effet des incendies et des inondations récurrents, sans parler du déménagement des califes, la ville unifiée se transforme en une série de quartiers semi-autonomes séparés par des terrains vagues, des ruines et des jardins. Ce phénomène s'accompagne d'un clivage religieux, certains quartiers étant chiites, d'autres sunnites. Vers le milieu du siècle, sous le règne de califes faibles et reclus dans leurs palais, Bagdad fut livré à l'anarchie et aux affrontements confessionnels entre chiites et sunnites. En 945, un prince bouyide chiite originaire du Daylam, s'empara de la ville et mit le calife Al-Mustakfi sous tutelle. Il devint amîr al-umarâ' (« émir des émirs ») et prit le titre honorifique de Mu`izz ad-Dawla (« réconfort de la dynastie »). Il se fit construire un palais dans le quartier dépeuplé de Shamasiya sur la rive orientale du Tigre. Il fit également construire sur les sites de l'ancien palais Khuld, un hôpital, le Bimaristan Adudi, qui devint le plus célèbre du monde musulman de l'époque[17]. Un de ses successeurs, Adhud ad-Dawla, entreprend à partir de 979 la reconstruction de la ville. Il fait restaurer les mosquées, le réseau d'eau et les ponts[18]. Il bâtit un complexe encore plus somptueux, dont les jardins s'étendaient jusqu'au Tigre. Les conflits confessionnels se poursuivirent. Au cours d'une émeute particulièrement violente, en 1051, la mosquée chiite de Kadhimiya, abritant les restes du septième et du neuvième imam chiite, fut incendiée par les sunnites[19]. En 1055, le Turc seldjoukideToghrul-Beg, sollicité par le calife, chassa sans beaucoup de mal, la dynastie bouyide, minée par les dissensions internes. Après avoir pris le titre de sultan, les Seldjoukides portèrent relativement peu d'intérêt à leur nouvelle possession. Ils désignèrent un gouverneur de Bagdad, où ils résidèrent rarement. Ils prirent le contre-pied des Bouyides et appuyèrent les sunnites. L'affaiblissement progressif des Seldjoukides incita les califes de la fin du XIIe siècle à réaffirmer leur autorité. En 1157, le sultan Muhammad, irrité par les velléités d'indépendance du calife Al-Muqtafi vint assiéger Bagdad. Au bout de près de trois mois, face à la défense énergique de la ville, il leva le siège[20]. L'événement marqua la fin de la domination seldjoukide à Bagdad.
À la fin du XIe siècle, Bagdad était formée de deux grandes parties :
sur la rive est du Tigre, les habitants de Rusafa, s'installèrent plus au sud, où se forma un nouveau quartier, Muktadiya, à proximité des palais califaux. L'ensemble fut doté d'une enceinte par Al-Mustazhir en 1095. En 1221, le califeAn-Nasir rénova les fortifications auxquelles il flanqua des bastions. Une seule porte est encore conservée : Bab al-Wastani dont la tour mesure 14,5 mètres de haut pour une circonférence de 56 mètres[21] ;
sur la rive ouest, il ne restait pratiquement plus de trace de la ville ronde, à l'exception de la grande mosquée. Khark, par contre, continuait à prospérer.
Le déclin de Bagdad s'accentua lorsqu'elle fut ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, après un siège de 20 jours, du 20 janvier jusqu'au 10 février, épisode de la bataille de Bagdad. La ville tout entière fut désarmée et sa population massacrée. Le Bayt al-Hikma, ou maison de la sagesse, fut pillé et son contenu jeté dans le Tigre : traités philosophiques, livres d'art, de poésie et d'histoire, ouvrages scientifiques et mathématiques — la richesse intellectuelle de plusieurs siècles. On dit que quand le pillage mongol prit fin, le Tigre était noir d'encre. Le calife Al-Musta'sim fut tué par les envahisseurs[22]. Cet événement constitua une rupture dans l'histoire de Bagdad, qui cessa définitivement d'être le siège du califat.
Des Mongols aux Ottomans
La ville n'était plus que l'ombre d'elle-même mais survécut. Jusqu'en 1339, elle fit partie du domaine de la dynastie mongole des Ilkhanides. Le célèbre voyageur Ibn Battûta a laissé une description de la ville à cette époque. Ensuite Hassan Bozorg, le fondateur de la dynastie des Jalayirides, s'y installa.
La ville fut prise deux fois par Tamerlan, la première fois en 1393 sans subir trop de dommages. En 1401, en revanche, il fit massacrer tous les habitants, n'épargnant que les hommes de religion. De 1410 à 1507, Bagdad tomba entre les mains des Turcomans du Mouton noir et des Turcomans du Mouton blanc. Jamais la ville n'était tombée aussi bas. L'historien égyptien Al-Makrizi écrivit en 1437 qu'elle ne méritait pas le nom de ville[23]. En 1444, un voyageur vénitien, Nicolo de Conti, la confondit, comme d'autres européens, avec Babylone.
Après 1638, en effet, les guerres entre les Ottomans et les Safavides connurent une longue trêve. Entre 1638 et 1704, Bagdad fut gouvernée par 34 pachas, presque tous incompétents ou cruels. Réduite à l'état de bourgade insignifiante aux confins de l'Empire ottoman, perpétuellement menacée par les tribus bédouines des environs, elle ne comptait plus qu'une quinzaine de milliers d'habitants. En 1704, un homme énergique, Hassan Pacha, fut nommé gouverneur de Bagdad. Il entreprit d'acheter de jeunes esclaves pour en faire une armée de Mamelouks. Il eut tôt fait de mettre au pas les tribus bédouines et d'étendre son pouvoir de Mossoul au nord à Bassora au sud. Son fils, Ahmed, lui succéda en 1723, au grand dépit du gouvernement de Constantinople qui n'exerçait plus qu'une autorité nominale sur Bagdad. En 1733, Ahmed dut faire face à une menace grave : le nouveau maître de la Perse, Nâdir Châh, vint mettre le siège devant Bagdad, comptant sur la famine pour forcer la ville à se rendre. Elle ne dut son salut qu'à l'arrivée d'une armée de secours ottomane. Une nouvelle tentative perse en 1744 se solda également par un échec. Après la mort d'Ahmed, le pouvoir des mamelouks, qui occupaient tous les postes importants, dura jusqu'en 1831. Au mois de mars de cette année Bagdad fut touchée par une épidémie de peste, suivie en avril d'une crue du Tigre particulièrement dévastatrice, qui emporta une partie des murailles et 7 000 maisons. Entre la moitié et les deux-tiers de la population disparurent[25]. Le sultan Mahmoud II profita de l'occasion pour restaurer l'autorité de la Sublime Porte. Les mamelouks furent exterminés et un gouverneur nommé directement par Constantinople.
Au sein de l'Empire ottoman, qui cherchait à se réformer, Bagdad commença elle-même à se moderniser. La population s'accrut peu à peu. En 1853, elle était évaluée à 60 000 personnes, en 1877 à 70 ou 80 000 et à la fin du XIXe siècle à 100 000. Les puissances européennes commençaient à s'y intéresser : un résident britannique nommé par la Compagnie britannique des Indes orientales s'y était installé dès 1798. En 1862, les Britanniques créèrent une compagnie de bateaux à vapeur qui assurait la liaison entre Bagdad et Bassora sur le Tigre. Sous le gouvernement éclairé de Midhat Pacha, une ligne de tramway relia Bagdad à Kadhimiya. Ce pacha créa également la première maison d'édition et le premier journal de Bagdad, ainsi que des écoles. Il mit également sur pied un conseil municipal élu. Une décision malheureuse pour le patrimoine de Bagdad fut la démolition des murailles séculaires de la ville en 1868, pour en faire des boulevards qui ne virent jamais le jour.
Au cours de la Première Guerre mondiale les Ottomans s'engagèrent dans le conflit aux côtés des Allemands. Après qu'un corps expéditionnaire britannique eut subi une terrible défaite à Kut en 1916, le gouverneur de Bagdad décida de tracer à travers le lacis de ruelles de la rive orientale une large artère (à peu près) droite, afin de faciliter le mouvement des troupes. Cette artère, que l'on appela plus tard la rue Rachid, transforma radicalement le paysage de la ville[26].
Du mandat britannique à la chute de la monarchie
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En avril 1941, Rachid Ali al-Gillani, un homme politique antibritannique, comptant sur l'appui allemand, fit un coup d'État. Les Britanniques ripostèrent en envoyant un corps expéditionnaire qui atteignit Bagdad le 31 mai. Dans la nuit du 1er juin, un violent pogrom éclata dans la capitale. Au cours de ces événements, connus sous le nom de Farhoud, quelque 200 Juifs furent tués, de façon souvent horrible.
Dans les années 1950, de nombreux projets architecturaux ou urbanistiques virent le jour grâce à la manne pétrolière. Certains aboutirent, comme le Musée national d'Irak conçu dans les années 1930 par l'architecte allemand Werner March, qui fut réalisé une vingtaine d'années plus tard. D'autres ne furent jamais exécutés, comme le projet de Le Corbusier pour une cité olympique, dont seul le gymnase fut finalement construit sous Saddam Hussein, ou encore les plans de Frank Lloyd Wright pour un nouveau Bagdad.
Le , la monarchie fut renversée lors d'un coup d'État dirigé par le général Kasem. Le roi Fayçal II fut tué ainsi que toute la famille royale. Les corps mutilés du prince héritier Abd al-Ilah et du Premier ministre Nouri Saïd furent exhibés dans les rues de Bagdad[28].
De l'avènement de la république à la chute de Saddam Hussein
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En 1968, un coup d'État permet au Parti Baas de s'emparer du pouvoir. En 1979, Saddam Hussein devint président. Au cours de la guerre Iran-Irak (1980-1988), Bagdad se trouvait loin de la zone de combats, mais, à partir de 1985, au cours de la « guerre des villes », elle fut touchée par des missiles sol-sol iraniens, qui sapèrent le moral de la population.
Après la guerre d'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable.
Durant l'opération liberté irakienne, après 21 jours de bombardements, les forces américaines, après avoir rencontré une faible résistance aux portes de Bagdad, prennent le contrôle de la ville à partir du . Cela est symbolisé par une statue géante de Saddam Hussein renversée par un char américain en direct devant les médias. Le jour même, des pillages commencent, notamment au musée national d'Irak, dans les hôpitaux et les bâtiments administratifs[29].
L'après Saddam
À partir de 2003, avec l'attentat du 19 août contre le siège de l'ONU et la mort de l'envoyé spécial de cette organisation Sergio Vieira de Mello, la ville est touchée par des attentats et la violence, ce qui a conduit à ce que certains comparent à une épuration ethnique, les membres des diverses communautés chiites et sunnites se regroupant dans des quartiers à part.
Éducation
La Mustansiriya Madrasah fut fondé en 1227 par le calife Al-Mustansir. L'édifice fut rebaptisé université al-Mustansiriyah en 1963. Il s'agit de la plus grande université d'Irak et de la seconde plus importante du monde arabe.
Le collège de Bagdad, fondé en 1932, est un lycée d’élite pour les garçons âgés de 11 à 18 ans.
Avant que survienne la guerre du Golfe, la ville accueillait plusieurs écoles internationales dont :
École française de Bagdad ;
Deutsche Schule Bagdad ;
Baghdad Japanese School (バグダッド日本人学校).
Universités
Outre l'université Al-Mustansiriya, la ville accueille aussi d'autres universités :
Bagdad a toujours rayonné par sa culture à travers le monde arabe et au-delà, ayant accueilli, inspirée et joué le rôle de mécène pour nombre d'artistes. Beaucoup d'artistes du monde arabe ont fréquenté la ville, tels Nizar Kabbani, Oum Kalthoum ou Fairuz.
Le dialecte arabe de Bagdad diffère des autres centres urbains d'Irak ; il contient plus de caractéristiques propres aux dialectes nomades, cela est probablement dû aux multiples exodes et repopulations que connut la ville durant le Moyen Âge.
Des musées sont également présents, abritant de nombreux trésors de l'Antiquité et de civilisations disparues.
Rayonnement intellectuel
Bagdad occupa, au cours des premiers siècles suivant sa fondation, une place prépondérante dans la production littéraire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage des hauts dignitaires de la cour abbasside. L’école Mustansiriya, construite par le calife abbasside Al-Mustansir bi-llah, est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition de Mahomet, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine[30]. La ville devient rapidement le premier centre culturel du monde, accueillant près d'un million de personnes[31]. Au milieu du IXe siècle est créée la maison de la sagesse où l’on procède à la traduction de grands philosophes grecs et des personnes viennent d’Europe ou d’autres parts du monde pour se spécialiser en médecine, en physique, en astronomie, en météorologie, en mathématiques et dans tous les domaines.
le Khan Mirjan est un édifice de briques construit en 1359 par le gouverneur de Bagdad, Amin ud-Din Mirjan[32]. Il fut conçu pour servir de caravansérail, dont les revenus iraient à la fondation (Waqf) créée pour l'entretien de la Madrasa Mirjaniyya, comme le rappelle l'inscription au-dessus de la porte d'entrée. Le bâtiment de 31,5 m sur 45 possède deux étages disposés autour d'un espace central, dont les voûtes s'élèvent à 14,5 m. Dans les années 1990, le gouvernement irakien procéda à des transformations pour en faire un restaurant ;
madrassa Mirjaniyya (1357) ;
mausolée de Zumurrud Kathun, situé à Karkh, date de 1202. Il a été construit pour abriter la dépouille de la veuve du calife abbasside Al-Mustadhi. On le confond parfois avec la tombe de Zubayda, l'épouse du calife Hâroun ar-Rachîd[33]. Un dôme conique décorné de muqarnas (stalactites), surmonte une base octogonale ;
zoo de Bagdad. Ouvert en 1971 sous Ahmad Hassan al-Bakr, il s'agit du plus grand zoo du Moyen-Orient[36], s'étendant sur une superficie de 81 ha. Il héberge aujourd'hui environ 1 070 animaux.
La ville comporte dix districts administratifs. Chaque district est divisé en quartiers. Il en existe 89 en tout. Le Tigre partage la ville en deux parties :
Rusafa, regroupe les six districts de la rive est :
Du VIIIe au XIIIe siècle Bagdad était la plus grande métropole de son époque[37]. Autour de l’an 900, la population de Bagdad était estimée à environ 1 million d’habitants[9]. En 1900 la population était estimée à 145 000 habitants, 580 000 en 1950. En 2001, la population de l'agglomération de Bagdad est estimée à 4 958 000 habitants[38].
Année
Population
Année
Population
1800
80 000
1935
287 000
1860
105 000
1947
352 000
1870
100 000
1957
490 496
1880
60 000
1965
1 523 302
1885
180 000
1977
2 888 000
1890
145 000
1981
3 300 000
1900
145 000
1987
3 841 268
1910
225 000
1995
4 478 000
1920
250 000
2008
5 258 000
1930
250 000
2010
5 402 000
Économie
Bagdad est le centre industriel du pays et son carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires. Douze ponts permettent le franchissement du fleuve Tigre. On y trouve raffineries de pétrole, cultures agricoles, tanneries et autres industries textiles. La ville produit des vêtements, des ustensiles ménagers, des bijoux, des articles de cuir et de feutre et des tapis commercialisés dans les souks (marchés arabes). Ces souks aux allées étroites constitués de petites boutiques et d'étals font partie de l'histoire de la ville et en sont caractéristiques.
La capitale irakienne est desservie dès 1903 par le train depuis la ville turque de Konya par la ligne baptisée « Chemin de fer Berlin-Bagdad ». La ligne est mise en sommeil depuis la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, le train arrive à Bagdad par le nord (Samarra) et par le sud (Kut) à la Gare internationale, sur la rive ouest, magnifique bâtiment de style Art Déco érigé entre 1947 et 1951 par la firme britannique Wilson & Mason Partners.
Jusqu'en 2003 et l'invasion menée par les États-Unis, les chiites, les sunnites et les chrétiens se mêlaient dans de nombreux quartiers de la ville. Après une explosion de violences interconfessionnelles, les quartiers se sont divisés suivant la religion ; les chiites ont accru leur domination. Quant aux chrétiens, leur nombre a reculé de moitié en Irak.[réf. nécessaire]
Après la chute du régime de Saddam Hussein et l'entrée de l'armée américaine dans la ville, Bagdad connait une montée de violence et la multiplication du nombre des attentats-suicides et les attentats à la voiture piégée.
En 2009, une ONG mexicaine la classe comme la 10e ville la plus dangereuse du monde derrière Baltimore aux États-Unis[39].
Fin 2010, la violence avait reculé de 90 % par rapport au record de 240 incidents par jour, en 2007. Des explosions ont encore lieu. Les soldats et les policiers doivent désormais suivre une formation pour identifier et désamorcer les explosifs.
En 2015, Bagdad est considérée comme la ville la plus dangereuse du monde avec 380 attaques terroristes en une année[40].
Sports
Bagdad est le siège des plus grands clubs de football irakiens, Al Qowa Al Jawia, Al Zawra, Al Shorta, Al Talaba. La ville abrite également le stade du Shaab (stade du peuple) inauguré en 1966, le plus grand stade d'Irak avec une capacité de 45 000 personnes ; ce stade fait lui-même face au Gymnase Shaab, dessiné et construit en 1980 selon les plans de Le Corbusier (voir plus haut), et qui abrite le siège de la Fédération nationale irakienne de basket-ball.
La ville présente également un goût prononcé pour les courses hippiques depuis la Première Guerre mondiale, bien que les islamistes aient vainement essayé d'interrompre cette tradition héritée de l'occupation britannique.
Dunya Mikhail (née en 1965), poétesse irako-américaine ;
Zainab Salbi (1969-), humanitaire, présentatrice, auteure, fondatrice et ancienne présidente (1993-2011) de l'association Women for Women International, basée à Washington.
Ziad Al-Aajili, appartenant a la famille Al-Aajili et chef de l'Observatoire de la liberté journalistique.
Addai II de Bagdad (1950-2022), Catholicos-Patriarche de l'Ancienne Église de l'Orient.
↑Encyclopédie de l'Islam, tome I, p. 921. Pour une comparaison impressionnante de l'étymologie Bagh-Dâd avec le russe, voir Sergueï Sakhno 100 racines essentielles du russe - Découvrir les trésors des mots éditions Ellipses 2005, page 27.
Caecilia Pieri, Bagdad, la construction d'une capitale moderne, 1914-1960, Presses de l'Ifpo, 2015, 440 pages, près de 800 illustrations (ISBN978-2-35159-399-8) (ISSN2225-7578).
Mina Marefat, Caecilia Pieri, Gilles Ragot, Le Gymnase de Le Corbusier à Bagdad, 2014, Éditions du patrimoine, collection Regards (versions française et anglaise), Presses de l'Ifpo (édition arabe) (ISBN2757703013).
Caecilia Pieri, Baghdad Arts Deco, Architectural Brickwork 1920-1950, American University of Cairo Press, 2009 (ISBN9789774163562).
(en) Justin Marozzi, Baghdad, City of Peace, City of Blood, Penguin books, .
Reuven Snir, Baghdad ― The City in Verse, Cambridge, MA: Harvard University Press, 2013. Cette anthologie réunit des poèmes composés par des auteurs bédouins, musulmans chrétiens, kurdes et juifs du VIIIe siècle à nos jours et traduits de l'arabe [1].
(en) Richard Coke, Baghdad. The City of Peace, Thornton Butterworth, Ltd, .
(en) Ihsan Fathi, The Architectural heritage of Baghdad, Iraqi Cultural Centre, .
Encyclopédie de l'Islam, Tome I (A-B), Brill, Leyde, 1960.
Dominique Sourdel, L'État impérial des califes abbassides, .
PrigiDesaNegara IndonesiaProvinsiJawa TengahKabupatenBanjarnegaraKecamatanSigaluhKode pos53481Kode Kemendagri33.04.07.2008 Luas490,23 HaJumlah penduduk4817 jiwa /2020Kepadatan... jiwa/km² Stopplaats Prigi di km 95+800 dengan kemiringan wadas yang tinggi. Desa Prigi merupakan salah satu desa dari 14 desa dan 1 kelurahan dalam wilayah Kecamatan Sigaluh, Kabupaten Banjarnegara, alamat web: https://prigi-banjarnegara.desa.id/. Desa Prigi mempunyai luas wilayah ± 490,23 Ha, karakteristik wi...
Cortinariaceae Cortinarius archeri de TasmaniaTaxonomíaReino: FungiDivisión: BasidiomycotaClase: AgaricomycetesOrden: AgaricalesFamilia: CortinariaceaeR. Heim ex Pouzar (1983)Géneros 33 Según texto [editar datos en Wikidata] Cortinariaceae es una gran familia de hongos del orden Agaricales. Esta familia contiene 33 géneros y 2.100 especies, reconocidas científicamente. Muchos géneros que están aprobados en esta familia, se pueden encontrar además en las familias de h...
Argentine trade unionist leader, naval non-commissioned officer and politician Augusto Vandor in February 1968. Augusto Timoteo Vandor (1923–1969) was an Argentine trade unionist leader, naval non-commissioned officer and politician. Career Vandor was born in Bovril, Entre Ríos Province, to a Dutch father and a French mother, in 1923. He enlisted in the Argentine Navy in 1941, and later became a non-commissioned officer aboard the minesweeper ARA Comodoro Py. He left the Navy in 1947, howe...
Sporting event delegationIndia at the1968 Summer OlympicsIOC codeINDNOCIndian Olympic AssociationWebsiteolympic.ind.inin Mexico CityCompetitors25 in 5 sportsMedalsRanked 42nd Gold 0 Silver 0 Bronze 1 Total 1 Summer Olympics appearances (overview)19001904–19121920192419281932193619481952195619601964196819721976198019841988199219962000200420082012201620202024 India competed at the 1968 Summer Olympics in Mexico City, Mexico. 25 competitors, all men, took part in 11 events in 5 sports.[1...
This article uses bare URLs, which are uninformative and vulnerable to link rot. Please consider converting them to full citations to ensure the article remains verifiable and maintains a consistent citation style. Several templates and tools are available to assist in formatting, such as reFill (documentation) and Citation bot (documentation). (September 2022) (Learn how and when to remove this template message) This article needs additional citations for verification. Please help improve th...
VSNL International CanadaFormerlyTeleglobe Canada Inc.IndustryTelecommunicationFounded1950; 71 years agoParentTata Communications International telecommunications carrier VSNL International Canada or Tata Communications (Canada) ULC (formerly Teleglobe) is an international telco carrier. The company is a subsidiary of Tata Communications, part of India's Tata Group and based in Montreal, Quebec. Part of their recent work has involved the updating of the CANTAT transatlantic cable system that ...
You can help expand this article with text translated from the corresponding article in Macedonian. (December 2008) Click [show] for important translation instructions. View a machine-translated version of the Macedonian article. Machine translation, like DeepL or Google Translate, is a useful starting point for translations, but translators must revise errors as necessary and confirm that the translation is accurate, rather than simply copy-pasting machine-translated text into the Engli...
Федеральная служба налоговой полиции Российской ФедерацииФСНП России Страна Россия Создана 18 марта 1992 года Распущена (преобразована) 30 июня 2003 года Юрисдикция Президент Российской Федерации Штаб-квартира Москва, Россия Средняя численность до 56 000 сотрудников Пре...
2012 United States Senate election in New Mexico ← 2006 November 6, 2012 (2012-11-06) 2018 → Nominee Martin Heinrich Heather Wilson Party Democratic Republican Popular vote 395,717 351,259 Percentage 51.01% 45.28% County resultsHeinrich: 40–50% 50–60% 60–70% 70–80%Wilson: 40–50% ...
Запрос «Хаджи Герай» перенаправляется сюда; см. также другие значения. Хаджи I Герайкрым. I Hacı Geray, ١ حاجى كراى Государь, Падишах и Великий Крымский хан 1441 — 1466 Предшественник должность учреждена Преемник Нур-Девлет Рождение 1397(1397)Предположительно Лида, Великое кн...
Leningrad Naval basePart of Baltic FleetSaint Petersburg The Logo of the Leningrad Naval baseSite informationOwnerRussian Armed ForcesControlled byRussian NavyOpen tothe publicNoSite historyBuiltMarch 15, 1919 (March 15, 1919)Garrison informationCurrentcommanderRear Admiral Vyacheslav RodionovPastcommandersRear Admiral Anatoly LipinskyGarrisonSt. Petersburg The Leningrad Naval Base is part of the Baltic Fleet of the Russian Navy. History The Naval base was created on the b...
For other uses, see Tarpan (disambiguation). TarpanTemporal range: Early Pleistocene–Holocene PreꞒ Ꞓ O S D C P T J K Pg N ↓ The Cherson tarpan, the only tarpan to be photographed, 1884 Conservation status Extinct (1909) Scientific classification Domain: Eukaryota Kingdom: Animalia Phylum: Chordata Class: Mammalia Order: Perissodactyla Family: Equidae Genus: Equus Species: E. ferus Subspecies: †E. f. ferus Trinomial name †Equus ferus ferusBoddaert, 1785 Synon...
The Mystery of the Blue Train beralih ke halaman ini. Untuk film televisi, lihat The Mystery of the Blue Train (film). The Mystery of the Blue Train Berkas:The Mystery of the Blue Train First Edition Cover 1928.jpgIlustrasi edisi Inggris pertamaPengarangAgatha ChristiePenerjemahMystaryPerancang sampulC. Morse (pseudonim Salomon van Abbé)NegaraBritania RayaBahasaInggrisGenreNovel kejahatanPenerbitWilliam Collins & SonsTanggal terbit29 Maret 1928Jenis mediaCetak (sampul kera...
Overview of the languages spoken in Iraq Languages of IraqSign near Eradina with text in Aramaic, Kurdish and ArabicOfficialArabic and KurdishVernacularMesopotamian ArabicMinorityIranian,[1] Turkmen, Aramaic, Armenian and DomariForeignEnglishSignedIraqi Sign LanguageKeyboard layoutArabic keyboard There are a number of languages spoken in Iraq, but Mesopotamian Arabic (Iraqi Arabic) is by far the most widely spoken in the country. Arabic and Kurdish are both official languages in ...
Austrian alpine ski racer You can help expand this article with text translated from the corresponding article in German. (September 2017) Click [show] for important translation instructions. Consider adding a topic to this template: there are already 8,925 articles in the main category, and specifying|topic= will aid in categorization. Do not translate text that appears unreliable or low-quality. If possible, verify the text with references provided in the foreign-language arti...
Королівство Сіам อาณาจักรรัตนโกสินทร์ 1782 – 1932 ↓ Прапор Герб Таїланду: історичні кордони на карті Столиця Бангкок (Крунтхеп) Мови тайська Форма правління монархія Історія - Засновано 1782 - Ліквідовано 1932 Площа 514 000 км2 Валюта Бат Попередни...
Japanese video game director and scenario writer This biography of a living person needs additional citations for verification. Please help by adding reliable sources. Contentious material about living persons that is unsourced or poorly sourced must be removed immediately from the article and its talk page, especially if potentially libelous.Find sources: Makoto Shibata – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (November 2019) (Learn how and when ...
Department in ArgentinaSan Pedro Partido de San PedroDepartment Coat of armslocation of San Pedro Partido in Buenos Aires ProvinceCoordinates: 33°40′S 59°40′W / 33.667°S 59.667°W / -33.667; -59.667CountryArgentinaEstablishedDecember 30, 1784Founded by?SeatSan PedroGovernment • MayorCecilio Salazar (Fe Party)Area • Total1,322 km2 (510 sq mi)Population • Total55,234 • Density42/km2 (110/sq mi)Dem...
The Broken Commandment First English editionAuthorTōson ShimazakiOriginal titleHakaiTranslatorKenneth StrongCountryJapanLanguageJapaneseGenreNovelPublisherUniversity of Tokyo PressPublication date1906Published in English1974Media typePrint (hardback & paperback)Pages249ISBN0-86008-191-5OCLC9898713 The Broken Commandment is a Japanese novel written by Tōson Shimazaki published in 1906 (late Meiji period) under the title Hakai (破戒). The novel deals with the burakumin, f...