Les Omeyyades d'Espagne, Omeyyades d’Andalousie ou Omeyyades de Cordoue sont d'abord à la tête d'un émirat en 756 dans al-Andalus puis fondent une dynastie califale en 929. Ils sont une branche des Omeyyades marwanides qui ont régné à Damas sur l’Empire arabe. Le dernier calife de cette dynastie qui régna à Cordoue, Hicham III, fut déposé en 1031.
756 : avec l'appui du « djund » (circonscription militaire, armée) syrien, il s'impose à la bataille d'al-Musara et se proclame émir, rompant ainsi l'unité politique de la Oumma, tout en continuant à reconnaître l'autorité religieuse d'Al-Mansur, le calife abbasside de Bagdad. Pour pacifier le pays, assurer son pouvoir et son indépendance face aux conspirations de ses ennemis appuyés par les Abbassides, `Abd al-Rahman, surnommé « l'Émigré », confie les responsabilités politiques à des membres de sa famille et de sa clientèle. II s'appuie sur l'armée, dont il augmente les effectifs, et se constitue une garde de mercenaires, ce qui l'oblige à accroître les impôts pour payer les soldes.
766-776 : Sa politique rencontre l'opposition des Yéménites et des Berbères musulmans installés en Espagne, qui se révoltent à plusieurs reprises.
mort à Cordoue le d'Abd al-Rahman. Il a fondé une dynastie et transformé Al-Andalus en un État indépendant et structuré.
Selon l'historien Pierre Guichard, tous les princes omeyyades qui se succèdent au pouvoir à Cordoue sont des fils d'esclaves concubines dont la majorité était d'origine indigène, des « Galiciennes », provenant des zones restées chrétiennes de l'Espagne du Nord et du Nord-Ouest. Ainsi, selon l'auteur, « à chaque génération, la proportion de sang arabe coulant dans les veines du souverain régnant diminuait de moitié, si bien que le dernier de la lignée, Hisham II (976-1013) qui, au vu de la seule généalogie en ligne masculine est de pure souche arabe, n'a en réalité que 0,09 % de sang arabe »[1].
Conquête de l'al-Andalus par les Omeyyades en 757
Émirat de Cordoue de 750 à 814
Émirat de Cordoue de 814 à 850
Émirat de Cordoue de 850 à 875
Émirat de Cordoue de 875 à 900
La fin de l'émirat de Cordoue 900-929
La création d'un second califat rival en al-Andalus
La conséquence de cette décision fut que les califes Omeyyades de Cordoue pâtirent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane. En effet, le calife, en tant que « Commandeur des croyants » devait être unique ; cette volonté d'indépendance religieuse fut perçue comme une dissidence menaçant l'unité spirituelle de la communauté des croyants du monde arabo-musulman classique déjà mise à mal par l'instauration du califat fatimide. D'autres suivirent cependant.
Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les Taïfas (jusqu'à 25) qui, affaiblis, sont progressivement reconquis par les Chrétiens. Le dernier royaume musulman espagnol, le royaume de Grenade, tombe en 1492. Les derniers Musulmans, vivant sous la loi chrétienne, sont forcés à se convertir ou à émigrer au XVIIe siècle.
Dynastie des Omeyyades de Cordoue
Filiation des émirs puis califes Omyyades de Cordoue
↑Pierre Guichard, Structures sociales "orientales" et "occidentales" dans l'Espagne musulmane, éd. École des Hautes Études en Sciences Sociale, 1977, p. 124
↑Absent dans la généalogie Dynastie des Omeyyades conforme à la généalogie de Nicolás Homar Vives, Genealogias, Emirato de Córdoba, (es) España 08A (756/912)
et cité dans la généalogie donnée par Ibn Khaldun Le Livre des exemples, La Pléiade Gallimard, p. 529. Cela fait d'`Abd ar-Rahmān III an-Nāsir le petit-fils d'`Abd Allah ben Muhammad.