Les Français mettent la main sur le légendaire trésor de la Casbah, évalué à 48 millions[7], partiellement et curieusement disparu pendant son transfert en France.
Après la prise d’Alger par les Français, l’effondrement du pouvoir ottoman dans le beylik de l'ouest ouvre une période d’anarchie. Les habitants de Tlemcen sollicitent la protection du sultan marocain Abd ar-Rahman, qui envoie son beau-père Moulay Ali ibn Sulayman ainsi qu’Idris al-Jirari, le gouverneur d’Oujda. Cependant, ils n'arrivent pas à unir les deux factions rivales de la ville, l'élite citadine pro-marocaine et les Kouloughlis[8].
30 octobre : arrêté louant la ferme de Haouch-Hassan-Pacha à une société anonyme[11], considéré comme « le premier pas vers la colonisation » de l’Algérie. Il s'agit de la Ferme-Modèle, qui, écrit Pellissier de Reynaud, « ne fut pas le modèle des fermes ».
17 avril : défaite des libéraux chiliens de Ramón Freire à la bataille du Lircay. Les conservateurs reprennent le pouvoir au Chili et instaurent pour trente ans une « République conservatrice » dont la figure emblématique est Diego Portales[19].
l’abbé de Solages obtient de la Congrégation de la Propagande la direction de la nouvelle préfecture apostolique du sud du Pacifique[29]. Il projette d’envoyer une mission française en Océanie. L’expédition, qui doit partir fin mars-début avril, est abandonnée à la suite de la déclaration de guerre au bey d’Alger[30].
Mai, Australie : fondation de la National Colonisation Society. l’émigration britannique s’intensifiant, Edward Gibbon Wakefield obtient du gouvernement de former une association dotée de puissants moyens financiers pour organiser la colonisation de l’Australie. Dans A Letter from Sidney (décembre 1829), il propose la substitution d’une colonisation systématique à l’anarchie de la situation précédente, avec vente de concession, émigration subventionnée et dirigée, etc[33]. Depuis 1788, 58 000 bagnards ont débarqué en Australie pour être employés par le gouvernement ou par des entreprises privées[34].
Japon : 4 869 000 pèlerins en direction du sanctuaire d’Ise, dédié à Amaterasu, déesse du soleil, symbole de l’empereur[36]. Des milliers de japonais sur les routes désorganisent la production et les circuits commerciaux[37].
30 mars : fin de la rédaction du « Règlement organique » des principautés de Moldavie et de Valachie. Il entre en vigueur en Valachie le et en Moldavie le [42]. Le chef de l’administration militaire russe dans les principautés danubiennes, le général comte Paul Kisseleff réorganise la vie politique, économique et sociale des deux États. Des divans de boyards élaborent des Règlements organiques, approuvés par Saint-Pétersbourg et Constantinople, puis par les Assemblées générales extraordinaires de Moldavie et de Valachie en 1831. Ils restent en vigueur jusqu’en 1859. Ils introduisent la séparation des pouvoirs entre un prince élu à vie par l’Assemblée générale extraordinaire et un Conseil de six ministres et une Assemblée civique présidée par le Métropolite. L’administration provinciale est confiée à des préfets.
Mars - mai : en France, l’opposition entre le roi et le ministère d’une part, l’Assemblée et l’opinion d’autre part, font monter la tension. À l’adresse des 221 députés libéraux au roi (18 mars), réclamant le respect de la règle du jeu parlementaire énoncée dans la Charte, le roi réplique par la dissolution de l’Assemblée, le 16 mai. Les fonctionnaires suspects de sympathies libérales sont révoqués[43].
Juillet-août : exposition générale des produits de l'industrie nationale à Bruxelles[48].
10 juillet, Royaume-Uni : tentative échouée de fédérer les associations de travailleurs dans une Association nationale pour la protection du travail (1830-1832)[49].
26 juillet : publication de quatre Ordonnances de Saint-Cloud par Charles X, restreignant les libertés individuelles et de la presse et dissolvant la Chambre[43].
2 août, France : abdication de Charles X (avec le contreseing de son fils, le dauphin, « Louis XIX ») en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux, « Henri V »[43]. Les Chambres ne le reconnaissant pas, les Bourbons décident de s'exiler.
28 août : révolte de « Captain Swing » (Swing riots) dans les comtés ruraux du sud-est de l’Angleterre, rapidement étouffée. Des travailleurs agricoles protestent contre l’introduction de batteuses mécaniques et la dureté de leurs conditions de travail. En octobre, une centaine de batteuses ont été détruites dans la partie est du comté de Kent[54].
Mouvements libéraux en Saxe, au Brunswick (7-8 septembre), en Hesse, puis en en Prusse rhénane et au Hanovre, encouragés par la révolution de Juillet en France[56]. Abdication des souverains et réformes libérales au Brunswick et en Hesse. Au Hanovre, en les étudiants de Göttingen créent une milice qui impose au souverain une constitution promulguée en [55]. En Allemagne du Sud, les libéraux réunis à Hambach (Palatinat) en mai 1832, plaident en faveur d’une République fédérale allemande et hissent le drapeau noir, rouge et or de la Burschenschaft, symbole de la nouvelle Allemagne.
18 novembre : la nouvelle que le tsar Nicolas Ier de Russie, qui veut intervenir contre les Belges au nom de la Sainte-Alliance, donne l’ordre de mobilisation des troupes polonaises, est publiée par la presse de Varsovie[65].
29 novembre : début de l'Insurrection de Novembre (fin en 1831)[65]. À Varsovie, dans la nuit du 29 au 30 novembre, une petite troupe de conspirateurs civils attaque le palais du Belvédère où réside le grand-duc Constantin ; au même moment les cadets de l’école des officiers défilant dans la Vieille Ville se heurtent aux soldats russes. Le grand-duc s’enfuit dans la confusion, les généraux polonais refusent de suivre les cadets. Quelques-uns sont mis à mort, la majorité des troupes polonaises continuant d’obéir aux ordres. Les quartiers riches de la ville restent calmes, mais le secteur populaire s’empare des armes de l’arsenal. Constantin refuse d’engager ses troupes, et au matin, les jeunes révolutionnaires sont maîtres de la capitale. Les autorités impériales russes sont chassées de Varsovie. Le ministre du Trésor et de l’Industrie Drucki-Lubecki prend les choses en main afin de négocier avec le tsar et de maintenir le mouvement révolutionnaire dans des voies modérées : il crée un Conseil administratif. Les patriotes mettent un club sur pied, la Société patriotique, dont un des chefs est l’historien Joachim Lelewel[68].
13 décembre : le Conseil négocie avec Constantin qui accepte de retirer de Pologne les troupes russes. Le prince Czartoryski essaye de son côté de discuter avec Saint-Pétersbourg, tandis que le général Josef Chłopicki, ex-officier napoléonien, se proclame dictateur et adopte une position d’attente[68].
18 décembre : le Sejm (la Diète polonaise) affirme le caractère national de l’insurrection. Le tsar annonce son intention de reconquérir militairement le pays[68].
Décembre : Ciro Menotti fonde à Paris un comité chargé d’organiser à Bologne, Parme, Mantoue et en Romagne une série de noyaux révolutionnaires avec pour mot d’ordre « indépendance, union et liberté »[71].
Scission des nationalistes tchèques entre conservateurs (pro-russes) et radicaux (démocrates regroupés dans la Matice česká(de), société d’édition par souscription des membres)[72].
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