À partir de 1774, Norblin réside dans la république des Deux Nations[4], d'abord au service de la famille de magnats des Czartoryski, comme artiste protégé et précepteur de leurs filles. Il épouse une Polonaise, Maria Tokarska, dont il a deux fils (nés en 1777 et 1781) ; un autre fils naît en 1796 d'une seconde épouse.
Il connaît un grand succès dans son pays d’adoption et en XIX siècle y est considéré comme l’un des peintres les plus importants du siècle des Lumières. Il ne reviendra en France qu'e vers la fin du siècle, après presque trente ans passés en Pologne.
Parmi ses premiers travaux comme peintre et décorateur pour les Czartoryski, les plus célèbres sont ses illustrations de Myszeida, un poème d'Ignacy Krasicki. Il travaille aussi à Puławy (résidence principale des Czartoryski), à Varsovie, à Powązki où il réalise des fresques dans les huttes du « jardin idyllique » créé pour la princesse Izabella Czartoryska.
Son style montre l’influence d'Antoine Watteau et s’oriente sur deux axes : la tradition du rococo et des fêtes champêtres d’une part, une représentation précise et quasi-journalistique de la vie quotidienne et d’événements politiques contemporains d’autre part. Il a ainsi créé une galerie de portraits de représentants de toutes les classes sociales des dernières années de la République. Ses peintures immortalisent les événements les plus importants de l’époque : du soulèvement de Varsovie en à l’accrochage des portraits des traîtres de la confédération de Targowica sur la place du marché de la vieille ville de Varsovie, en passant par la bataille de Racławice ou encore le massacre de Praga.
À son retour en France en 1796[3], il continue à dessiner, se basant sur certaines de ses ébauches polonaises, ou bien en illustrant encore et toujours des événements contemporains, comme les guerres napoléoniennes.
Trois de ses fils furent également des artistes reconnus : Alexandre (1777-1828), sculpteur, lauréat du deuxième prix de Rome en 1800 ; Louis (1781-1854), violoncelliste ; Sébastien (1796-1884), peintre.
Dans sa jeunesse, Norblin a rassemblé une petite collection d'œuvres d'art (dessins, estampes, peintures). Il avait, entre autres, œuvres de François Boucher et Hubert Robert[6]. Au début du XIXe siècle, il possédait un tableau de Rembrandt : Paysage avec un bon Samaritain.
Œuvre
Orléans, musée des Beaux-Arts : Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau, 1807, plume et encre noire, lavis gris et brun, rehauts de gouache blanche sur trait de crayon graphite, sur papier vélin, 52,6 x 69,5 cm[7].
↑Selon l'état-civil reconstitué de la ville de Paris.
↑Konrad Niemira, « O dwóch obrazach z kolekcji Norblina », "Spotkania z zabytkami", (lire en ligne, consulté le ).
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°107