24 février : accord sur le principe d’un régime de cosouveraineté sur le nord l’Algérie actuelle entre les Français et Abd el-Kader. Ce traité, favorable à l’émir, est négocié par le général Desmichels, qui obtient d’Abd el-Kader la reconnaissance de la souveraineté française. Abd el-Kader prête serment au roi Louis-Philippe Ier qui l’investit bey d’Oranie et obtient le droit pour les Arabes d’acheter armes, poudre et munition et de disposer du port d’Arzew[1].
L'autorité d'Abd el-Kader est alors remise en cause par les aghas Benaouda Mazari, chef des Zmalas, et Mustapha ben Ismael, chef des Douars qui ne veulent pas se soumettre à un usurpateur. Ils se joignent à un autre chef, l'agha Kaddour ben Mokhfi, placé à la tête des Bordja et chef des Beni Aâmer, qui refuse de continuer à payer la zakât (l’achour), alléguant que la fin de la guerre rend cet impôt inutile, et qu'ils ne reconnaissaient pas pour leurs maîtres les infidèles et leurs alliés. Mis en difficulté, Abd el-Kader reçoit l’aide des Français[1].
22 mai : arrivée à Warmbad, rebaptisé Nisbett Bath, au Sud-Ouest africain, de Edward Cook et de missionnaires wesleyens britanniques[2]. Ils se retirent rapidement face à leurs difficultés financières.
12 juillet : Abd el-Kader, après avoir battu Sidi el Arubi et Kaddour ben Mokhfi, rencontre les Douars de Mustapha ben Ismael près de Mahraz. Après un combat indécis, une trêve est conclue, qui permet à Abd el-Kader de recevoir la soumission de Tlemcen. Il est maître de l’Oranie[3].
Des tribus du Ouadaï pillent les pays voisins, ce qui entraîne une intervention militaire du sultan Mohammed Fadel du Darfour. Celui-ci désigne comme sultan du Ouadaï un frère d’Abd el-Kérim, Mohammed Chérif, qui doit reconnaître la suzeraineté du Darfour. Malgré cela, Mohammed Chérif entreprend quelques expéditions heureuses contre ses voisins (fin de règne en 1858)[10].
Les troupes égyptiennes interviennent à la frontière de l'Érythrée et occupent Kassala[11].
Abolition du monopole gouvernemental sur l’ivoire en Angola[12].
7 août : l’ordre de Picpus s’établit sur l’archipel des Gambier[16]. Les missionnaires entreprennent l’évangélisation des polynésiens pour contrer l’influence protestante. Pendant 30 ans, le père Laval exerce une véritable dictature sur les indigènes et leurs biens.
12 août : au Brésil, un acte additionnel à la Constitution de 1824 permet l’instauration d’un véritable régime parlementaire dirigé par un régent-citoyen élu pour quatre ans au suffrage restreint, en l’occurrence l'abbé Diego Antonio Feijó(pt)[17]. Le Conseil d’État, bastion des conservateurs, est aboli. Le fédéralisme triomphe : dans les provinces les assemblées législatives remplacent les conseils généraux purement consultatifs. Ce régime dure jusqu’en 1840, année lors de laquelle Pierre II atteint sa majorité et commence son règne personnel.
Asie
Avril : À Jérusalem, un incendie accidentel se déclenche lors de la cérémonie chrétienne du Feu sacré au Saint-Sépulcre, faisant plusieurs centaines de morts parmi les pèlerins[18].
7 mai : la région de Coorg (ou Kodagu), en Inde, est annexée par les Britanniques[19].
Mai et 29 juin : batailles de Kandahar, dans la guerre de succession en Afghanistan. Battu, Shah Shuja est remplacé sur le trône de Kaboul par Dost Mohammed (fin en 1839)[20].
15 juin : révolte à Safed contre l’occupation égyptienne ; elle dégénère en pogrom contre la population juive[21].
Août : les soldats d'Ibrahim Pacha qui répriment un soulèvement à Hébron sont autorisés à piller la ville. Ils mettent à sac le quartier juif (massacre d'Hébron)[21].
6 septembre : abolition du privilège de la Compagnie des Philippines par l'Espagne (Compañia de Filipinas)[22]. Manille s’ouvre aux commerçants étrangers.
Décembre : mort du roi du CambodgeAng Chan II. Sa fille Ang Mey lui succède. L’empereur du Vietnam, Minh Mang, impose son protectorat sur le Cambodge (fin en 1845). Il entreprend une politique de vietnamisation systématique en imposant sa langue et plaçant aux côtés de chaque gouverneur cambodgien un fonctionnaire vietnamien. L’armée khmère est réduite à l’état de milice. Le Cambodge est annexé de 1841 à 1845[24].
Au Liban, gouverné par l’émir Bachir Chehab II pour le compte de l’Égypte, Ibrahim Pacha dresse Druzes et maronites les uns contre les autres, pour les désarmer et leur imposer la conscription[25]. La nouvelle administration égyptienne cautionne des mesures en faveur des chrétiens[26]. Les contraintes (port de costumes et signes distinctifs) sont levées.
Les armées égyptiennes étendent leur contrôle au-delà du Hedjaz. Ibrahim Pacha mène campagne vers le Sud, aux abords du Yémen[27].
15 avril : conclusion d’un traité de Triple Alliance entre le Royaume-Uni, l’Espagne et le Portugal. La France a été tenue soigneusement à l’écart par la diplomatie anglaise[34].
Quadruple-Alliance. La Grande-Bretagne, la France, l’Espagne et le Portugal s’entendent pour régler la crise dynastique en Espagne et au Portugal et garantissent l’indépendance de la Belgique : conclu à la suite des protestations françaises contre le traité du , ce traité ne donne à la France qu’un rôle de simple supplétif mais lui permet de sauver la face[34].
Russie : oukase limitant le séjour à l’étranger à cinq ans pour les nobles et trois ans pour les roturiers[35] (trois et deux ans en 1851)[36].
26 mai : convention d’Evoramonte. Miguel Ier renonce définitivement à tous ses droits sur la couronne du Portugal[38]. Pedro restaure la Charte constitutionnelle. Il meurt cette même année (24 septembre) et le pouvoir passe à sa fille, Maria, déclarée majeure, sous la pression de la Quadruple-Alliance (fin en 1853). La société politique, d’accord sur l’éviction de Miguel Ier, est divisée en deux groupes : l’un (chartistes), préconise la soumission à la charte de 1826 (propriétaires terriens, bourgeoisie). L’autre regroupe des idéologues attachés à l’expression de la souveraineté nationale, partisans du retour à la constitution de 1822 (artisans, petits commerçants, classes moyennes)[39].
28 mai : décret d’abolition des ordres religieux au Portugal[40]. Les bourgeois enrichis, acquéreur des biens nationaux provenant des confiscations opérées aux dépens des ordres, sont anoblis (42 titres de baron sont distribués de 1834 à 1879).
12 juin, conférence de Vienne : protocole secret de lutte contre l’agitation des républicains en Allemagne et en Autriche[42]. Metternich, en accord avec les princes allemands, fait adopter des Résolutions qui renforcement de la censure dans chaque État allemand[43].
Création en Russie de la Ve section de la Chancellerie privée, chargée de superviser l’administration des paysans d’État[48].
Royaume-Uni
Février : création du Grand National Consolidated Trades Union (Grand syndicat national consolidé) sous l’inspiration de Robert Owen[49].
18 mars : affaire des « Martyrs de Tolpuddle(en) »[50]. Six ouvriers agricoles sont condamnés et déportés pour sept ans en Australie pour avoir exigé un serment de fraternité à leurs camarades adhérents au Grand National Consolidated Trades Union.
14 août : nouvelle Loi des pauvres (Poor Law amendment Act)[50], qui remanie, en la durcissant, l’aide publique aux indigents et crée des asiles aux conditions de vie inhumaine (les « bastilles »), destinées à recueillir les enfants abandonnés et les pauvres. Ces workhouses constituent un réservoir de main-d’œuvre à des conditions inférieures à celles des salariés indépendants les plus pauvres.
16 octobre : le palais de Westminster, siège du parlement britannique, est détruit par un incendie. Il est reconstruit dans le style néogothique par l’architecte Charles Barry en 1837[52]. Les Communes retournent y siéger en 1847, mais l’édifice n’est achevé qu’en 1860.
10 décembre : début du ministère tory de Robert Peel, Premier ministre du Royaume-Uni (fin le )[51]. En nommant le conservateur Robert Peel, le roi tente de choisir un Premier ministre qui n’a pas la majorité aux Communes. Peel ne reste que quatre mois au pouvoir.
23 décembre : Malthus, économistebritannique, célèbre pour sa théorie de la croissance de la population plus rapide que la croissance de la production, provoquant un accroissement de la misère générale (° ).
↑ a et bC. Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, vol. 1, Poignavant, (présentation en ligne)
↑Edward Cook et John Cook, The modern missionary, as exemplified in a narrative of the life and labours of the late Rev. Edward Cook, in Great Namacqualand, &c., South Africa, Manchester, Printed and sold by Thos. Kaye, sold also by F. Dunsford, and by Love and Barton, (présentation en ligne)
↑Great Britain. Parliament. House of Commons, Parliamentary Papers, House of Commons and Command, vol. 51, H.M. Stationery Office, (présentation en ligne)
↑Joseph Lavallée et Frédéric Lacroix, Espagne depuis l'expulsion des Maures jusqu'à l'année 1847, Firmin Didot, (présentation en ligne)
↑ a et bJean Marie Chopin, Provinces danubiennes et roumaines, vol. 2, Paris, Firmin Didot, (présentation en ligne)
↑ a et bDavid Gonçalves de Azevedo, Epithome historico de Portugal, Maranhão, Da Cunha Torres, (présentation en ligne)
↑ a et bBertrand Goujon, Histoire de la France contemporaine. Monarchies postrévolutionnaires : (1814-1848), vol. 2, Éditions La Martinière, , 446 p. (ISBN978-2-02-109445-9, présentation en ligne)
↑Ulysse Tencé, Annuaire historique universel pour 1834, Paris, A. Thoisnier-Desplaces, (présentation en ligne)
↑Pavel Nikolaevich Mili︠u︡kov, Charles Seignobos, Louis Eisenmann, Histoire de Russie : Les successeurs de Pierre le Grand : de l'autocratie appuyée sur la noblesse à l'autocratie bureaucratique, vol. 2, E. Leroux, (présentation en ligne)
↑ a et bCamille Leynadier, Histoire des Peuples et des Révolutions de l'Europe depuis 1789 jusqu'à nos jours, vol. 7, Librairie historique, (présentation en ligne)
↑António Henrique R. de Oliveira Marques, Mário Soares, Jean-Michel Massa, Marie-Hélène Baudrillart (trad. du portugais), Histoire du Portugal et de son empire colonial, Paris, KARTHALA Editions, , 611 p. (ISBN2-86537-844-6, lire en ligne)
↑(en) Frank W. Thackeray et John E. Findling, Events That Formed the Modern World : from the European Renaissance through the War on Terror, Santa Barbara, Calif., ABC-CLIO, (ISBN978-1-59884-901-1, présentation en ligne)