Le château de Petit-Bourg était situé dans la commune d'Évry-sur-Seine dans la région d'Île-de-France.
Il était construit sur la rive gauche de la Seine à la hauteur de l'actuelle écluse à l'emplacement de l'actuel parking de la résidence du petit-bourg, face à l'actuelle allée Louise Bathilde de Bourbon, qui était alors l'allée d'honneur.
Vers 1695, Madame de Montespan acquit le château de Petit-Bourg. Elle y fit réaliser d'importants travaux d'aménagement et aurait chargé André Le Nôtre de dessiner les jardins "à la Française", étagés en terrasses et s'y réfugia après sa disgrâce, ainsi que dans celui d'Oiron (79) acheté avec le concours financier du roi.
À sa mort en 1707, son fils le duc d'Antin, hérita du château et fit refaire les jardins, puis entre 1716 et 1722, il entreprit de le faire entièrement reconstruire par l'architecte Pierre Cailleteau dit Lassurance. Le nouveau château de Petit-Bourg fut une résidence véritablement princière, chef-d'œuvre de Lassurance. Les meilleurs décorateurs du temps y avaient travaillé. On remarquait particulièrement le cabinet en galerie de l'appartement du roi (angle du pavillon du Midi, à l'étage) et le grand salon, décoré par François-Antoine Vassé de portraits royaux et d'emblèmes ducaux.
Après la mort du duc d'Antin, le château démeublé, subsista plusieurs années. Acquis par Marie Jacomel, veuve de Louis Chauvelin (1706-1754 ; neveu de Germain-Louis), président à mortier au parlement de Paris, il fut entièrement démoli en 1750 et remplacé par un nouvel édifice à partir de 1756 dans le goût néo-classique, œuvre de l'architecte Jean-Michel Chevotet.
Lors de la Révolution, il appartenait à la duchesse de Bourbon, née Bathilde d'Orléans.
Après être passé ensuite entre plusieurs mains il fut acquis en 1827 par le banquier d'origine espagnole Alexandre Aguado, marquis de Las Marismas del Guadalquivir, qui y accueillit son ami le compositeur Gioachino Rossini; celui-ci y composa en partie son opéra Guillaume Tell, à l'été 1828. Aguado se fit élire maire d'Évry-sur-Seine en 1831. La création du chemin de fer de Paris à Corbeil vint malheureusement couper le parc en deux et le séparer de la Seine. Aguado vendit alors la propriété le à des spéculateurs qui entreprirent de diviser le domaine.
En 1870, le château appartient à Louis Binder, qui fait démolir les deux pavillons qui flanquaient le château à ses extrémités[1].
Les Allemands occupèrent le château pendant la Seconde Guerre mondiale et l'incendièrent en 1944 lors de leur départ d'Évry, et ses ruines furent rasées. À son emplacement fut construite la résidence du « Parc de Petit-Bourg ». L'allée bordée de marronniers et de tilleuls longeant les pavillons de la résidence était l'allée d'honneur du château.
Entre 1716 et 1722, il fut entièrement reconstruit selon les plans de Pierre Cailleteau dit Lassurance l'Aîné et en partie décoré par François-Antoine Vassé.
Les guides touristiques ferroviaires du début du chemin de fer ont montré à plusieurs reprises le château de Petit-Bourg :
Champin, Tuffet, Paris-Orléans, ou parcours pittoresque du chemin de fer de Paris à Orléans, publié sous les auspices de M. F. Bartholony, Paris, chez l'auteur, A Orléans, Gobineau, 1845 ; 52 vignettes de Champin et 51 lithographies par Champin & Bayot en planches hors texte. plus une carte ; 51 chapitres ; 27 x 35 cm, 208 pages ; voir lithographie chapitre 9 et vignette chapitre 23.
Champin, Voyage de Paris à Corbeil, description historique…, 40 vignettes dessinées sur les lieux par Champin, et d’une carte itinéraire gravée par Tardieu, Paris Ernest Bourdin, éditeur, 1845 ; 12,8 x 17,4 cm, 56 pages.
Moléri, De Paris à Orléans et à Corbeil, avec une carte du chemin de fer. Ouvrage illustré de 45 vignettes dessinées d'après nature par Champin et Thérond, Paris : L. Hachette, 1854 ; 10,7 x 17,2 cm, 118 pages plus une carte ; voir page 14.
Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éd. Mengès, 1995, p. 284 – (ISBN2856203701).
Bruno Pons, Le château du duc d'Antin, surintendant des Bâtiments du roi, à Petit-Bourg, Éd. Bulletin de la société de l'histoire de l'art français, 1987.
↑Vassou, Monographie communale d’Évry, 1899, Archives départementales de l'Essonne, 4T/7, vol. IX (canton de Corbeil) (lot 13 sur 25, vue 17 sur 19)
↑(en-US) « Early days in France », sur Empty Mansions, the No. 1 bestselling biography of reclusive heiress Huguette Clark and her family (consulté le )