Congrégation de religieuses fondée en 1606 par le cardinal Sourdis, archevêque de Bordeaux et par la Mère Françoise de Cazères ; spécialement dévouée à l'instruction de la jeunesse du Seace. Supprimées par loi du 5 frimaire an 6 de la République française, ou 5 novembre 1797.
L'ordre de Sainte-Ursule est un ordre religieux catholique fondé en à Brescia en Lombardie (Italie) par sainte Angèle Mérici (1474-1540). Il se consacre principalement à l'éducation des filles ainsi qu'aux soins des malades et des nécessiteux dans de nombreuses maisons qui en vinrent à être appelées couvents des Ursulines.
Histoire
Fondation
Contrairement aux congrégations catholiques de cette époque, la compagnie de Sainte-Ursule fondée par Angèle Merici est une nouvelle famille de religieuses non cloîtrées et n'ayant pas prononcé de vœu public. Ces sœurs sont donc, en fait, des laïques qui se rencontrent souvent pour des congrès et des actes de dévotion, mais ne vivent pas en communauté. Dans ses écrits, Angèle Merici ne donne aucune consigne concernant leur apostolat. Quatre ans après sa mort, la compagnie est reconnue par le papePaul III. À la suite du concile de Trente (1545) entre autres, les Ursulines commencent à vivre en communautés retirées à Milan (1572) et à Avignon (1596). En 1572, le cardinalarchevêque de Milan, saint Charles Borromée en modifie les institutions en soumettant les sœurs à la règle de saint Augustin. Les sœurs prononcent désormais des vœux et se voient imposer la vie commune. Elles se soumettent à l'autorité épiscopale. Le nouvel ordre ainsi créé est officiellement reconnu par Grégoire XIII. Seules les sœurs de Brescia conservent les institutions originales d'Angèle Merici. Le rayonnement des ursulines se répand en Amérique du Nord au XVIIe siècle, puis rapidement au monde entier.
Les différentes congrégations ursulines
Au XXIe siècle, 43 familles religieuses reconnaissent Angèle Mérici pour fondatrice : ordre religieux, congrégations, fédérations, maisons autonomes, institut séculier… parmi lesquelles :
Les Ursulines perpétuent l'œuvre d'éducation de leur fondatrice de manières diverses : accueil, établissements scolaires, accompagnement spirituel, dispensaires et aide aux plus pauvres.
Belgique
C'est un évêque suffragant qui établit les Ursulines à Liège en 1614, en provenance de Bordeaux, souhaitant renforcer l'enseignement catholique aux frontières de la Réforme. Elles se fixent au Pont-de-Torrent derrière Saint-Denis. En 1619, elles demeurent en Souverain-Pont à Lombard et enfin, en 1642, dans la rue Hors-Château où elles vont rester jusqu'à l'époque du royaume uni des Pays-Bas en 1817. La dernière Ursuline de Liège, Marie-Madeleine Lovinfosse, est décédée à l'âge de 84 ans à cette date[1]. La chapelle est construite en 1660.
Couvent des Ursulines de Givet, fondé par le suffragant fondateur du couvent de Liège: En 1623, Étienne Strecheus, qui était chanoine de l'église cathédrale de Liège et prévôt de Saint-Jean, érigea à Givet un couvent d'Ursulines soumis à la règle de la congrégation de Bordeaux[5] ;
Couvent des Ursulines de Tournai, fondé en 1667[2].
Pays-Bas
Plusieurs couvents ont été fondés dans ce pays mais la Réforme puis les armées françaises apportant les idées révolutionnaires ont contribué à la disparition de ces institutions.
Le monastère des Ursulines(nl) à Ruremonde en est un exemple.
Allemagne
Les couvents belges vont ensuite s'installer en Allemagne.
Couvent des Ursulines de Bonn, fondé par le couvent d'Herselt
Marie de l'Incarnation, ursuline de Tours, et deux consœurs arrivent en Nouvelle-France en 1639 pour fonder une maison à Québec, dont le but est d'instruire et de convertir au christianisme les petites Amérindiennes. Des monastères seront par la suite créés, principalement au Canada francophone, dans les villes et villages suivants (date de fondation entre parenthèses) :
Madeleine L'Huillier, veuve de Claude le Roux, sieur de Sainte-Beuve établit l'ordre des Ursulines dans le faubourg Saint-Jacques de Paris en 1608. Les Ursulines deviennent alors un ordre cloîtré et ajoutent les trois vœux ordinaires à celui de se livrer à l'éducation des jeunes filles. L'ordre se propage rapidement en France : en 1668, on compte déjà 310 maisons en France lui appartenant. Au cours des décennies suivantes l'ordre se développe à travers le royaume. Par exemple, les Ursulines s'installent à Laval en 1616, Quimper en 1621, en 1633 à Crémieu, en 1638 à Lignières et à Valenciennes en 1654.
À Valenciennes, la Révolution française n'a initialement qu'une faible incidence sur leur vie quotidienne. L'arrêté de 1792 signifiant la fermeture de tous les couvents dans le Nord-Pas-de-Calais commence à les inquiéter.
En , l'armée de la République est sous la menace des coalisés. Valenciennes est occupé par les troupes autrichiennes et anglaises. Après quelques moments de calme, les Français remportent la bataille de Fleurus en et reviennent à Valenciennes.
Un révolutionnaire nommé Lacoste entre à Valenciennes et procède à de nombreuses arrestations. En , les personnes arrêtées pour « crime d'émigration » et exercice d'une fonction interdite sous la protection de l'ennemi sont conduites à l'échafaud. Le nombre d'exécutions doit se situer autour de 60 à 70 personnes dont trente-sept prêtres, onze Ursulines, Brigittines et Urbanistes.
Dès 1792, réfugiées au couvent de Mons, six Ursulines rejoindront ensuite le couvent des Ursulines de Liège. Les onze Ursulines martyrisées furent béatifiées en 1920 par le pape Benoît XV.
En 1900, un nombre important de monastères français (installés en France ou à l'étranger) sont regroupés en un ordre international voué à l'apostolat : les Ursulines de l'Union romaine.
Couvent des Ursulines de Crémieu, fondé en 1633 par six religieuses originaires du couvent de Bourg-en-Bresse, supprimé à la Révolution et rétabli en 1819 ;
Aveyron : Couvent des Ursulines de Malet (Saint-Côme-d'Olt). La congrégation a été dissoute en janvier 2021[13].
Gard : Couvent des Ursulines de Sommières, fondé en 1660, dans la Rue Taillade à l'origine (aujourd'hui « Espace Lawrence Durell ») puis dans le Couvent des Cordeliers (Maison de retraite « La Coustourelle » actuellement), celui-ci, à la suite d'un échange au début des années 1800, s'installera au Couvent des Recollets, situé dans la rue Abbé Fabre (emplacement actuel).
Couvent des Ursulines d'Auvillar, fondé en 1648 (AD82-CC21) ;
Couvent des Ursulines de Montpezat-de-Quercy, fondé en 1631 par Suzane d'Aster de Gramont, marquise de Montpezat, veuve d'Henri des Prés. Le couvent devient Maison Royale d’Éducation, par lettres patentes du roi Louis XIV en 1776. Rétabli en 1827 et fermé en 1925.
Couvent des Ursulines de Nantes, fondé en 1627 par des religieuses originaires du Couvent de Saumur. Communauté active et affiliée aux Ursulines de l'Union Romaine.
La présence des Ursulines en Suisse se rattache à deux traditions bien distinctes[16].
Des groupes s'installent dès le XVIIe siècle dans des localités de Suisse italienne afin de s'y consacrer à l'éducation de jeunes filles. Se rattachant directement à la tradition d'Angèle Merici, elles ne forment que rarement des communautés, enseignant par petits groupes dans leurs églises paroissiales respectives. L’enseignement des ursulines est consacré à la doctrine chrétienne et est donné les jours de fête[17]. Cette activité d’enseignement gratuite aux jeunes filles est d’une qualité inégalée dans les cantons protestants[16]. Le but de ces enseignements est de préparer les femmes dans tous les rôles de la société civile[16]. Le calcul, la lecture, le dessin, l’écriture, la broderie et le tissage y sont enseignés, de même que « comment diriger une famille dans la vertu »[17]. Dans les régions où exercent les ursulines, le taux d’alphabétisation des femmes est élevé[17]. Durant la semaine, les ursulines offre un enseignement gratuit aux familles des classes moyennes et populaires[18]. Dès 1867, les ursulines répondent aux demandes de l’État en diversifiant leurs écoles supérieures (gymnases, écoles sociales, de langues, de commerce, d’arts ménagers)[16].
En Suisse occidentale, les Ursulines se rattachent à la tradition d'Anne de Xaintonge. Elles s'y installent usuellement à proximité de collèges jésuites.
↑Le monastère de Clermont-Ferrand est associé aux Ursulines de l'Union romaine depuis le 13 mai 1968.
↑Après la Révolution, les Ursulines revinrent en 1808.
↑Le site abrite désormais la mairie de Monfort-sur-Meu.
↑La communauté comprend en 1880, un pensionnat et une école gratuite pour les pauvres.
↑Le Musée Maurice Poignant occupe actuellement l'ancien couvent.
↑Les lieux abritent actuellement le Lycée Bossuet.
Références
↑Th. Gobert, Liège à Travers le âges, Les rues de Liège, t. 11, Bruxelles, Culture et Civilisation, 1975, Édition augmentée de 1924-1929, p. 37
↑ a et bRené Robaye, Les acteurs de la justice : magistrats, ministère public, avocats, huissiers et greffiers du XIIe au XIXe siècle, Presse universitaire de Namur, , 245 p..
↑Jean-Baptiste Christyn, Les délices des Pays-Bas : L'évêché et la principauté de Liège, t. 4, Liège, Ed. Bassonpierre, , p. 73 et ss., 157.
↑J. Lartigue et A. Le Catte, Givet. Recherches historiques, , 1868, p. 108, 12 pp.
↑Jean-Baptiste Christyn, Les délices des Pays-Bas, t. 4, Anvers, , p. 170 : un couvent de Capucins et un d'Ursulines qui y sont venues depuis peu d'Aix la Chapelle.
↑ ab et cMiriam Nicoli, « Le rôle éducatif des Ursulines », dans Adélaïde Zeyer, Jasmina Cornut, Le sexe faible. Femmes et pouvoir en Suisse et en Europe, Morges, Département de l'Environnement et de la Sécurité, Service de la Sécurité civile et militaire,
↑Miriam Nicoli, « Les religieuses et leur rôle éducatif au Tessin à l’aune des écrits conventuels (Ancien Régime- début du XIXe siècle) », Études de lettres, , p. 135-156 (DOI10.4000/edl.873)
Voir aussi
Bibliographie
Philippe Annaert, « Les origines des Ursulines dans les possessions des Habsbourg d’Espagne : une question controversée », dans Laurence Delobette et Paul Delsalle (dir.), La Franche-Comté et les anciens Pays-Bas, XIIIe – XVIIIe siècles, t. 1 : Aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-276-2, DOI10.4000/books.pufc.24817, lire en ligne), p. 369–411.
Ginette Guillorit, L'ordre de Sainte-Ursule et le monastère des ursulines de Crest : dans cahier consacré aux monastères de la Montagne et leur impact sur la vie sociale, économique, politique et culturelle (actes d'un colloque de septembre 2012 à Notre-Dame des Neiges), Mémoire d'Ardèche et Temps Présent,