Le rayonnement des Sulpiciens est dû, après la mort de M. Olier, à Alexandre Le Ragois de Bretonvilliers (1621-1676) qui donne une organisation juridique à la compagnie. Il la fait approuver, le , par le légat d'Alexandre VII, le cardinal Chigi, qui leur donne la permission d'ouvrir un noviciat. Les Messieurs de Saint-Sulpice sont reconnus comme « une compagnie de prêtres séculiers dédiés à Notre-Seigneur pour servir son clergé ». Ils n'émettent pas de vœux, mais des promesses de persévérance à l'intérieur de l'institut, et de ne pas accepter de bénéfices ecclésiastiques.
Les constitutions rédigées par M. de Bretonvilliers sont approuvées par le roi de France en 1713. Les Sulpiciens sont dispersés à la Révolution française, période particulièrement douloureuse pour la compagnie. Un certain nombre d'entre eux[2] passent l'Atlantique et se replient à Baltimore, où ils ouvrent un séminaire, qui devient leur maison principale, jusqu'à ce que le séminaire de Paris soit rouvert en 1801 par Jacques-André Émery. Mais Napoléon le ferme peu après, et il faut attendre 1814 pour sa restauration complète. Louis XVIII l'approuve d'un point de vue civil le . Pie IX confirme l'approbation de 1664, en 1863. Les constitutions sont définitivement approuvées par le Saint-Siège en 1931, sous le pontificat de Pie XI.
Les Sulpiciens ont dirigé des grands séminaires et assuré la formation permanente du clergé en France, en Amérique du Nord comme du sud, au Viet Nam comme au Japon et en Afrique. L'activité missionnaire et pastorale des Sulpiciens était particulièrement importante en Nouvelle-France, où la société assura notamment le service spirituel de Ville-Marie, futur Montréal (ce terme désignait l'île et non la ville au début), depuis le séminaire de Saint-Sulpice.
Les Sulpiciens sont au nombre de quatre cents, dont cent quatre-vingt-cinq Français, dans vingt-huit maisons. Ils sont connus pour leur dévotion mariale.
↑« Sulpiciens » prend une majuscule initiale pour désigner l’ensemble de l'ordre dans la locution « les Sulpiciens » ; pour désigner un membre individuellement ou un groupe restreint de membres, on écrit « un sulpicien », « des Sulpiciens ». Source : Conventions typographiques.
↑François Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 1640-1672, Montréal, Eusèbe Sénécal,
Édition conforme au manuscrit de Paris
↑Marcel Trudel et Marie Baboyant, Histoire du Montréal : Nouvelle édition critique, Montréal, Hurtubise HMH, Cahiers du Québec, coll. « Documents d'histoire », , p. 342
Voir aussi
Bibliographie
Dominique Deslandres, John A. Dickinson et Ollivier Hubert, Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion 1657-2007, Montréal, Fides, , 670 p.
Philippe Molac, Histoire d'un dynamisme apostolique : la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, Paris, Cerf, (ISBN978-2-204-08713-1)
Saint-Sulpice: Un univers à partager, [Montréal], Univers culturel de Saint-Sulpice, (ISBN9782981268006)