La commune est considérée comme la plus froide de France, Météo-France y ayant relevé officiellement −36,7 °C le , soit la température la plus basse connue de France métropolitaine[1]. Un autre relevé non reconnu par Météo-France établit le record à −41 °C en date du [2].
Géographie
Localisation
Mouthe est une commune de l'est de la France, elle est située dans la pointe sud du département du Doubs, en Franche-Comté, et elle est frontalière avec la Suisse. Les grandes villes de plus de 100 000 habitants les plus proches sont Besançon, préfecture du département du Doubs, située à 60 km à vol d'oiseau vers le nord[3], Dijon, préfecture de région, située à 111 km en direction du nord-ouest, et les villes suisses de Lausanne distante de 40 km au sud-est, de Genève à 57 km au sud et de Berne, à 100 km à l'est. Pontarlier, sous-préfecture du département du Doubs, est à 25 km au nord-est.
Mouthe et ses communes limitrophes.
Mouthe (en rouge) dans le département du Doubs.
Le territoire communal est limitrophe de huit autres communes.
La commune est située au cœur de la haute chaîne du massif du Jura. À l'est, on retrouve le mont Risoux, un anticlinal dont l'altitude varie entre 1 250 m et 1 400 m tandis qu'à l'ouest s'élève la chaîne de la Haute-Joux. Entre les deux s'établit le val de Mouthe entre 900 m et 1 100 m d'altitude et qui s'étend de Métabief à Foncine-le-Bas. Ce val a été modelé par les glaciers du quaternaire.
La superficie de la commune est de 3 973 hectares, soit la 7e commune la plus étendue du département ; son altitude varie de 926 à 1 414 mètres. Le point le plus bas se situe au nord à l'endroit où le Doubs quitte le territoire communal et son point culminant est le Gros Crêt situé à l'est de la commune sur la frontière franco-suisse. Le centre-ville est situé à une altitude comprise entre 930 et 940 mètres.
Hydrographie
Le territoire communal est traversé par plusieurs cours d'eau dont le plus important est la rivière du Doubs, un des plus longs cours d'eau français (453,1 km), qui y prend sa source au pied de la forêt du Noirmont, à 944 mètres d'altitude ; à sa source, la température de l'eau est voisine de 7 °C. Le Doubs parcourt près de 4 km sur la commune de Mouthe.
Deux ruisseaux arrosent également la commune, le Cébriot[4] (8,5 km) qui prend sa source à Châtelblanc et se jette dans le Doubs au niveau du village de Mouthe et le Cul du Bief[5] (2,2 km) qui s'écoule uniquement sur la commune de Mouthe.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 789 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 11,4 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 6,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 677,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 36 °C, atteinte le ; la température minimale est de −36,7 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Statistiques 1991-2020 et records MOUTHE (25) - alt : 940m, lat : 46°42'25"N, lon : 6°12'34"E Records établis sur la période du 01-08-1880 au 04-01-2024
Les records de température maximale et minimale sur Mouthe sont respectivement de 36 °C le et −36,7 °C le ce qui en fait un des villages les plus froids de France[12]. À noter que l'après-midi du , on enregistrait 1,1 °C soit 38 °C d'amplitude thermique sur la journée[12].
La localité connaît en moyenne 149 jours de gel par an, 65 jours avec gelées inférieures à −5 °C et 26 jours avec gelées inférieures à −10 °C. Les minimales en dessous de −20 °C concernent en moyenne 6 années sur 7[12].
La température moyenne annuelle est de 6,9 °C.
Les raisons de ces températures extrêmes s'appuient sur diverses causes physiques ou topographiques[12] :
le phénomène d'inversion thermique, plus précisément ici l'inversion nocturne, détermine un refroidissement de l'air près du sol par rayonnement infrarouge. Cet effet est plus marqué en période d'anticyclone avec un ciel dégagé ;
le relief forme des combes qui favorisent l'accumulation de l'air froid dans les points bas ;
le fond des vallées est en général peu boisé, ce qui favorise le refroidissement ;
la présence fréquente de neige sur le sol abaisse la température de celui-ci ;
contrairement aux Alpes, les versants des vallées jurassiennes sont en général peu pentus ou d'un dénivelé faible, ce qui empêche le développement de brises de pente.
Le tableau suivant indique la température la plus basse enregistrée sur chaque année civile depuis 1960 (en gras, la température la plus froide par décennie) :
Température minimale annuelle à la station de Mouthe (en °C)[13]
Au , Mouthe est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[Insee 1].
Elle est située hors unité urbaine[Insee 2] et hors attraction des villes[Insee 3],[Insee 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (84,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (67,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (17,1 %), zones agricoles hétérogènes (11 %), zones urbanisées (2,4 %), zones humides intérieures (1,8 %), prairies (0,2 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
À l'origine, Mouthe est un village-rue, les constructions se succédant de part et d'autre de la route départementale 437 sur plus d'un kilomètre. Par la suite des lotissements sont créés de part et d'autre, Les Côtes-Dessus en 1969, le lotissement des Hauts du Jura en 1971, les Fourches et les Marais (1980), les Hauts de Mouthe (1982), Le Corçon (1990), Les Touradons (2000), Le Corçon II (2002)[17],[A 1].
Logement
Au recensement de 2020, la commune comptait 715 logements dont 451 étaient des résidences principales, 91 des logements vacants et 173 des résidences secondaires[Insee 5]. Le nombre de logements situé dans des immeubles collectifs s'élève à 354 appartements, soit 49,5 % du total, et 360 maisons individuelles. Sur les 443 résidences principales construites avant 2018 que compte la commune, 78 (17,6 %) ont été achevées avant 1946, 214 (48,3 %) entre 1946 et 1990 et 151 (34 %) de 1991 à 2017.
L'ancienneté d'emménagement dans la résidence principale montre que sur les 960 habitants de la commune au recensement de 2020, 452 ont emménagé depuis 10 ans ou plus, 383 depuis 2 à 9 ans et 125 depuis moins de 2 ans.
Évolution du nombre de logements à Mouthe[Insee 5]
1968
1975
1982
1990
1999
2009
2014
2020
282
347
433
565
625
694
702
715
Transports et voies de communication
Mouthe est un village relativement isolé des grands axes de communication, le seul axe d'importance le desservant étant la RD 437 qui permet de rejoindre Pontarlier (29 km) et la route nationale 57 au nord ou Saint-Laurent-en-Grandvaux (27 km) et la RN 5 au sud. Parmi les axes secondaires, la route départementale 389 part du village en direction de l'est et permet de relier la Suisse. L'échangeur autoroutier français le plus proche est situé à 64 kilomètres au sud-ouest par la route, il s'agit de la sortie no 7 Bersaillin de l'A39 dite l'autoroute verte (Dijon-Bourg-en-Bresse), tandis que l'autoroute suisse A9 est accessible à 26 km à hauteur de Ballaigues. Dans le canton suisse de Vaud, la commune de Mouthe était une référence avec des bornes le long des routes menant à Lausanne. Certains vestiges s'y trouvent encore, comme par exemple à L'Isle ou au col du Mollendruz.
Le hameau, d'abord appelé Muthua en 1077, Mutua en 1197 et 1266 ou encore Mote en 1356, prend le nom de Mouthe dès 1485[19]. Ce nom serait dérivé de l'adjectif mottue, qualifiant une terre "pourvue de tertres isolés, de buttes". Selon l'historien Jean Musy, la première mention écrite de Mouthe remonte à 1157 dans un texte réglant un différend de territoire entre l'abbaye de Saint-Oyend et celle du lac de Joux : « in quarto latere autem versus Muttuam »[20].
Une maison commune-école (actuel hôtel de ville) est construite de 1847 à 1849 et l’électricité arrive dans le village en 1905. La Première Guerre mondiale affecte assez durement la commune qui compte 36 morts parmi ses habitants[17].
Mouthe pendant la Seconde Guerre mondiale
Le , un régiment de la Gebirgs Division 1 du 29e DIM (Division d'infanterie motorisée) du Panzergruppe Guderian remonte la vallée par Foncine puis occupe Mouthe. Ces Gebirgsjager ont stationné quelques semaines à Mouthe puis, la campagne de l’Ouest terminée, ils ont été engagés sur d'autres théâtres d'opérations et remplacés par des soldats du Zollgrenzschutz (garde-frontières subordonnés au Ministère des finances jusqu'au , puis à la SS à la suite d'une ordonnance du Führer).
Le détachement à Mouthe et celui des postes secondaires (Le Cernois, Chapelle-des-Bois, Jougne, Bellefontaine, Rochejean et Chaux-Neuve) était d'une centaine. Le commissariat couvrait une zone de 34 km de frontière, de Jougne à Bois d’Amont. Le commissaire de la douane, Werkmeister et son adjoint Kästle (chef du détachement dès le ) commandaient les 96 hommes, dont 8 officiers. Leur mission était la surveillance de la frontière franco-suisse qui se situait dans la zone interdite de la zone d'occupation.
À la suite du débarquement de Provence par l'armée franco-américaine le (Opération Anvil Dragoon) et la pression de plus en plus forte de la Résistance, l'effectif des Zollgrenzschutz est renforcé par environ 200 hommes du 403e bataillon de Cosaques. Par ailleurs, les postes secondaires de toute la région sont abandonnés et les Allemands se replient sur Mouthe. L'effectif est d'alors environ 600 hommes.
Le , le 3e RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) rejoint les Résistants et encerclent Mouthe. L'assaut est donné et le village est libéré après 5 ou 6 heures de combat. Les maisons n'ont pas été détruites et aucun civil n'est tué mais le 3e RTA compte 4 morts (Lakhdar Attri[21], Michel Spiteri, Aïssa Litim et Mohammed Zehaf) et les FFI 1. En revanche, on dénombre 78 corps de soldats allemands (sans compter ceux qui devaient décéder à la suite de leurs blessures et dont le nombre est inconnu).
Il a été formellement établi qu'une partie des soldats allemands a été exécuté juste après la fin des combats. Leur nombre n'est pas connu mais se situe entre 30 et 40. Une partie du détachement a pu fuir en Suisse où la plupart d'entre eux ont été internés. Quant aux autres, soit 172 Allemands et Cosaques, ils ont été conduits à Champagnole dans un centre de tri afin d'être acheminés vers des camps de prisonniers de guerre en France. La découverte de documents allemands en 2013 a permis de retracer en partie l'histoire de quelques soldats du contingent en service à Mouthe.
Le développement des années 1960-1970
L'implantation d'un certain nombre d'équipements et de services permettent à Mouthe de devenir un bourg-centre au cours des années 1960-1970. Ainsi, un collège et un hôpital sont inaugurés en 1968, un centre de secours est ouvert en 1976 et une gendarmerie en 1979[17]. Parallèlement, le tourisme est développé avec la création de la station de ski alpin de Mouthe-Source du Doubs (1ertéléski installé en 1967), d'un centre d'accueil pour les PEP (1973) et d'un gîte d'étape (1979)[17]. Les participants à la première édition de la course de ski de fond de La Transjurassienne franchissent la ligne d'arrivée à Mouthe en 1980. La population de la commune, après avoir perdu plus d'une centaine d'habitants entre 1954 et 1968, repart à la hausse.
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants, le nombre de conseillers municipaux est de 15[23]. Le maire actuel de la commune est Daniel Perrin, né en 1945, élu pour la première fois en 2014 et réélu en 2020[24].
Composition du conseil municipal de Mouthe (2020-2026) à la suite du 1er tour l'élection municipale du
Dans une région du Haut-Doubs où la population est traditionnellement conservatrice, Mouthe ne fait pas exception à la règle, les candidats de droite arrivant presque systématiquement en tête quelles que soient les élections.
Les Meuthiards sont clairement pro-européens, considérant les résultats aux référendums sur le Traité de Maastricht en 1992 (54,55 % de oui contre 51,04 % au niveau national) et sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe en 2005 (53,70 % de oui contre seulement 45,33 % au niveau national). Cela s'explique sans doute par la situation frontalière de la commune, bien que la Suisse ne fasse pas partie de l'Union européenne[32].
Finances locales
La commune de Mouthe est enregistrée au répertoire des entreprises sous le code SIREN 212 504 138[33]. Son activité est enregistrée sous le code APE 84.11Z, correspondant aux administrations publiques générales[34]. Elle fait partie de la strate des communes de 500 à 2 000habitants.
En 2020, le budget communal principal s'équilibre à 1 588 000 € dont 1 011 000 € en section de fonctionnement et 577 000 € en investissement. La part d'impôts locaux dans les produits de fonctionnement s'établit à 44,16 %, contre 50,25 % pour la strate de communes équivalentes[35].
Le tableau suivant compare les taux d'imposition locaux à ceux des autres communes de la même strate fiscale en 2018. Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Mouthe. La taxe d'habitation s'établit à 13,63 % pour la troisième année consécutive après une nette hausse en 2018 par rapport à 2017 (9,71 %), la taxe foncière sur le bâti à 13,85 % pour la troisième année consécutive après une nette hausse en 2018 par rapport à 2017 (9,26 %) et celle sur le non bâti à 24,08 % pour la troisième année consécutive après une nette hausse en 2018 par rapport à 2017 (20,48 %)[35]. Ce dernier taux demeure très inférieur à la moyenne de la strate (36,48 %).
Le montant de la taxe d'habitation, indicateur de fiscalité directe, s'établit en 2020 à 127 €/habitant, contre 182 € en moyenne pour les communes de même importance[35].
Écart par rapport à la moyenne de la strate : de 0 à 10 % ; de 10 à 30 % ; supérieur à 30 %
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2021, la commune comptait 1 019 habitants[Note 2], en diminution de 3,41 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2010, la station de Mouthe-Source du Doubs offre quatre pistes de ski alpin d'un total de 5,9 kilomètres accessibles grâce à trois téléskis et fait partie du domaine de ski nordique des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, un des plus vastes de France, offrant près de 500 kilomètres de pistes de fond et 250 km de pistes balisées pour la pratique de la raquette à neige[40],[41]. Elle permet également la pratique de la raquette à neige avec une piste de 3 kilomètres et de la luge au lieu-dit Chez Liadet. Le village accueille une École du ski français (ESF)[42].
Chaque année depuis 1979, sauf quand l'enneigement est insuffisant, le village accueille l'arrivée de la célèbre course de ski de fond de la Transjurassienne, qui avec 76 kilomètres est la deuxième plus longue épreuve du monde après la Vasaloppet suédoise[43]. Le Trail Blanc de Mouthe est une course à pied se disputant depuis 2012 sur deux distances, 10 km ou 20 km, et se déroulant de nuit et souvent dans la neige au mois de janvier[44].
Le village est situé sur l'itinéraire du sentier de grande randonnée 5 (GR5) reliant la côte néerlandaise de la Mer du Nord à Nice.
Médias
Le quotidien régional L'Est républicain relate les actualités de la commune dans son édition locale de Pontarlier - Haut-Doubs[46]. Le journal mensuel La Presse Pontissalienne relaie les informations concernant le Haut-Doubs[47]. La chaîne de télévision France 3 Franche-Comté et les stations de radio France Bleu Besançon et Plein Air[48] relaient les informations locales.
Mouthe est rattachée à l’académie de Besançon, dans la zone A du calendrier scolaire. Le village dispose d'un collège, le collège de la Source qui a ouvert ses portes en 1968 et qui accueille de 420 à 520 élèves chaque année[50],[51] et de deux écoles primaires, l'école maternelle et élémentaire publique Le Bois Joli qui accueille environ 125 élèves[52] et l'école primaire privée du Sacré-Cœur qui accueille autour de 130 élèves[52]. Selon la carte scolaire pour la rentrée 2021[53], la scolarisation des élèves de Mouthe se fait au lycée Xavier-Marmier de Pontarlier[54]. D'autres lycées proches se situent à Morez et Champagnole.
Santé
L'hôpital local René-Salins offre 70 places dont 6 en médecine gériatrique, 7 en moyen séjour (soins de suite et de réadaptation) et 57 en hébergement (EHPAD)[55]. Il a été créé en 1969 et a déménagé dans de nouveaux locaux en 2008[56]. Une maison de santé adossée à l'hôpital a été ouverte en [57]: elle accueille trois médecins généralistes, deux ostéopathes, une diététicienne, une kinésithérapeute, un orthophoniste, une pédicure podologue, une psychologue, une sage-femme et un service de soins infirmiers à domicile.
Le village compte également une pharmacie, un centre de soins infirmiers et un dentiste.
En 2020 (données Insee publiées en ), la commune compte 469 ménages, 1 030 personnes dans les ménages fiscaux, et un revenu fiscal médian déclaré par unité de consommation de 30 020 €, ce qui place Mouthe parmi les communes de France ayant les plus hauts revenus, au 743e rang par ordre décroissant parmi les 31 336 communes de plus de 34 ménages en métropole[61].
Cette valeur de 30 020 euros de revenu fiscal médian disponible est largement supérieure (+ 35,8 %) à la médiane régionale qui s'établit, pour la même année, à 22 110 euros.
Emploi
La population âgée de 15 à 64 ans s'élevait en 2018 à 639 personnes (601 en 2008), parmi lesquelles on comptait 81,6 % d'actifs dont 75,8 % ayant un emploi et 5,8 % de chômeurs[Insee 6]. Le taux de chômage en 2018 était de 7,1 % de la population active[Insee 7].
En 2018, l'Insee dénombre 397 emplois dans la zone d'emploi, contre 463 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 494, l'indicateur de concentration d'emploi est de 80,3 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre environ 8 emplois pour dix habitants actifs[Insee 8]. La grande majorité (76,2 %) des actifs meuthiards travaille en-dehors de la commune[Insee 8].
Entreprises
Les trois principales entreprises pourvoyeuses d'emplois sont le supermarchébi1 (27 salariés), la scierie (18 salariés) et la boulangerieL'Épicurien (10 salariés).
Principaux secteurs d'activité
Agriculture
Le tableau suivant présente l'évolution des principaux indicateurs concernant l'activité agricole à Mouthe sur une période de 50 années[62] :
Évolution de l’agriculture à Mouthe entre 1970 et 2020.
1970
1979
1988
2000
2010
2020
Nombre d’exploitations
20
10
10
7
5
5
Surface Agricole Utilisée (SAU) (ha)
448
493
495
660
485
756
Cheptel (nombre de têtes)
694
660
460
635
Terres labourables (ha)
0
0
0
0
Superficie toujours en herbe (ha)
495
660
460
756
Commerce
Le village de Mouthe dispose d'un supermarché et de nombreux commerces de proximité (restaurants, débits de boisson, pharmacie, boulangerie, coiffure, presse, habillement, garage...) ainsi qu'une agence postale, deux agences bancaires et une agence d'assurance.
Tourisme
Au 1er janvier 2023, Mouthe dispose d'un terrain de camping, le Camping La Source du Doubs, disposant de dix chalets, de 15 emplacements pour tentes et de 20 emplacements pour camping-car et caravanes[63]. Elle abrite également de nombreux gîtes[64]. La ville dépend de l'office de tourisme Val de Mouthe - Chapelle des Bois qui dispose d'un bureau au centre-ville dans la Grande rue[65].
L'ancienne pierre des redevances, sur la place de l'Église, a été inscrite aux monuments historiques en 1931.
Plusieurs fermes anciennes sont également à l'inventaire du patrimoine, dont la demeure dite de la Bouverie (XVIIe ou XVIIIe siècle), ainsi que le presbytère construit en 1753.
Les chalets d'estive de Lerrieux, Chez Renaud et Bâtie Dessous avec leur citerne.
Le monument aux morts, inauguré en 1922, se présente sous forme d'une colonne surmontée d'une statue de poilu portant une fusil[17].
Monuments de Mouthe
L'église de Mouthe.
L'hôtel de ville.
La pierre des redevances.
La Bouverie.
Équipements culturels
La bibliothèque municipale, située dans le bâtiment de l'hôtel de ville, propose plus de 4 000 ouvrages en prêt ou en consultation[66]. La salle de cinéma la plus proche est le Cinéma Le Mont d'Or situé à Métabief (16 km).
Simon de Vexin, comte d'Amiens, de Vexin et de Valois Crépy, trouve refuge avec quelques compagnons en 1077 près de la source du Doubs où il construit un ermitage, premier établissement humain sur la commune actuelle de Mouthe. Il est ainsi considéré comme le fondateur de Mouthe. Une statue de saint Simon a été érigée sur une butte à l'est du village et une rue porte son nom.
Alexis Cart-Broumet, dit La Plaque, né à Mouthe vers 1600, combattant qui s'est particulièrement illustré lors de la Guerre de Dix Ans. Une rue et une pâtisserie locale portent son nom. Son surnom de La Plaque s'explique par la légende selon laquelle il aurait eu une blessure à la joue masquée par une plaque de métal.
Félix Joseph Courvoisier, né à Mouthe en 1799 et mort à Paris en 1866, fondateur de la maison de négoce en cognac Courvoisier, à Jarnac. Il s'associe, en 1854, avec Jules Curlier, son neveu, de Mignovillard.
Albert Jouffroy, né à Mouthe en 1851, fut maire de Mouthe, conseiller d'arrondissement puis sous-préfet de Bonneville (1888), Thonon (1889), Nyons (1893) et Orange (1895).
Fabrice Guy, né à Pontarlier en 1968 et champion olympique 1992 de combiné nordique, passe son enfance à Mouthe. Il fréquente le collège du village où il pratique le ski de fond qui figure au programme scolaire. Après avoir délaissé la compétition, il devient douanier à Mouthe.
Caroline Colombo, née à Pontarlier en 1996, est une biathlète disputant régulièrement la Coupe du monde. Elle a grandi à Mouthe et elle est membre du club de ski de l'AS Mouthe.
Les paysages enneigés de Mouthe ont inspiré de nombreux peintres dont Pierre Bichet, Robert Fernier (Le pont Carrez à Mouthe) ou Denis Bauquier.
Lors de la dixième saison de l'émission de télévisionNus et culottés diffusée en 2022, dans l'épisode Objectif Jura, les deux comparses Nans et Mouts partent de la ville de Saint-Claude avec pour quête d'aller construire un sauna à Mouthe[74].
Du fait de son statut de commune la plus froide de France, Mouthe est régulièrement le sujet d'articles et de reportages de la presse nationale. Le quotidien Le Monde lui consacre ainsi des articles intitulés « Vous avez dit blizzard ? »[75] en 1977 ou « Jours d'hiver dans la « petite Sibérie » française »[76] en 2000, tout comme le quotidien Libération avec « Pour aller à Mouthe, descendre sous le zéro »[77] en 2001 et « Il était un froid à Mouthe »[78] en 2014. Le journal télévisé de TF1 y réalise notamment des reportages en 1978[79] et en 2018 (« Mouthe, la Sibérie française »[80]).
La fruitière de Mouthe située au centre du village est un point de vente de comté, morbier, raclette, tomme, beurre, crème, yaourts et autres produits régionaux.
La boulangerie Vuez, créée en 1778, produisait dès 1946, au sein de sa biscuiterie des Sapins, des pains d'épices et biscuits puis des crèmes glacées aux saveurs locales (absinthe, bourgeons de sapin, pain d’épices, miel du Jura, macvin, gentiane, vin jaune...)[82].
[Musy 1930] Jean Musy, Mouthe. Histoire du prieuré et de la Terre seigneuriale, Pontarlier, La Gentiane bleue, (ISBN978-2-908321-00-5)
[Courtieu 1985] Dictionnaire des communes du département du Doubs : Les Hôpitaux-Neufs - Myon, t. 4, Besançon, Cêtre, , 654 p. (ISBN2-901040-33-0), p. 2283-2290
[Cornu 2015] Alexandre Cornu, Mouthe sous l'Occupation, Éditions Ouverture, , 380 p. (ISBN978-2-88413-337-1)
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )