Sur les conseils du papeGrégoire VII, Simon de Vexin renonça à cette guerre et épousa la fille du comte d'Auvergne. L'archevêque de Rouen, Jean d'Ivry, négocia avec lui le retour de Gisors dans les biens de la cathédrale[4]. Ce domaine avait été donné jusqu'à la fin de la vie de Raoul IV de Vexin, son père, par le prédécesseur de Jean, Maurille. Simon le conserva quelques années supplémentaires. Sa restitution permit non seulement le retour d'un bénéfice important pour la cathédrale mais aussi d'un site stratégique et renforçant la frontière du duché de Normandie, entre Neaufles et Neuf-Marché[4]. Plus tard, en accord avec elle, il remit ses domaines à sa sœur, la comtesse de Vermandois, et les deux époux entrèrent dans la vie religieuse[5].
Simon se retire au monastère de Condat, puis, jugeant que la discipline n'y était pas suffisamment respectée, s'établit avec quelques compagnons près de la source du Doubs, au milieu des bois. Il construit un ermitage (quelques cabanes), dont une maison accommodée aux usages de la vie monastique et aux besoins de la vie agricole[5]. L'ermitage subsiste et se transforme au XIIe siècle en un petit prieuré rural dépendant de Saint-Oyend de Joux. Malgré les rudes conditions climatiques, quelques paysans s'installent et fondent le village de Mouthe (Doubs). Il serait à l'origine de l'établissement de nombreux prieurés entre 1075 et 1082, avec l'accord de Reynard, 52eévêque de Langres[2], et notamment ceux de Sainte-Germaine, de Saint-Pierre à Bar-sur-Aube, de Laferté (1076), de Sylvarouvres, de Latrecey, de Saint-Léger-sous-Brienne, de Cunfin, de Montier-en-l'Isle et de Sermoise[2]. Simon, à deux reprises, doit revenir dans le siècle, d'abord appelé par Grégoire VII en 1078[2] pour négocier avec Robert Guiscard duc Normand de Pouille et de Calabre, puis pour servir d'intermédiaire dans un conflit entre l'abbaye de Cluny et le roi de France Philippe Ier, à propos de biens usurpés par ce dernier à l'abbaye[6].
Béatification
Simon part en pèlerinage en Terre sainte, puis à Rome ; c'est là, devant la Confession de saint Pierre qu'il est atteint de la maladie qui le conduit à la mort. Il reçoit les sacrements de l'Église de la main même du pape Grégoire VII. Il est béatifié. Sa statue qui domine le village de Mouthe est inaugurée en 1934 et une relique (un os de son bras) est toujours conservée à Mouthe.
Notes et références
↑CERON (Jacques) 1095, le clair-obscur: roman de la croisade. (1995), p. 78.
↑ abcdef et gLouis Chevalier, Histoire de Bar-sur-Aube, Bar-sur-Aube, (lire en ligne).
↑BERNARD (Aug.) BRUEL (Alex.) Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. (1888), t. 4, p. 584. nos 3476 & 3477.
↑ a et bRichard Allen, « ‘A proud and headstrong man’: John of Ivry, bishop of Avranches and archbishop of Rouen, 1060–79 », Historical Research, vol. 83, no 220 (mai 2010), p. 189-227.
↑Paul Bertrand, Bruno Dumézil, Xavier Hélary, Sylvie Joye, Charles Mériaux et Isabelle Rosé, Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110), Ellipses, 2008, p. 241.
Voir aussi
Bibliographie
Ferroul-Montgaillard, Histoire de l'abbaye de St-Claude, F. Gauthier, (lire en ligne), p. 353 à 361.