Son style très cinéphile se reconnaît entre autres par sa narration postmoderne et non linéaire, ses dialogues travaillés souvent émaillés de références à la culture populaire, et ses scènes hautement esthétiques et d'une violence extrême, inspirées de films d'exploitation, d'arts martiaux ou de western spaghetti. Ayant reçu une formation d'acteur, il interprète fréquemment de petits rôles dans ses propres films, comme ceux de M. Brown dans Reservoir Dogs, Jimmie dans Pulp Fiction, Warren dans Boulevard de la mort ou encore un employé de compagnie minière dans Django Unchained.
Il affirme vouloir prendre sa retraite de cinéaste après son prochain film, qui sera le dixième[4]. Il a en parallèle entamé une activité littéraire en 2021 avec Il était une fois à Hollywood, adaptation du film du même nom. Il publie ensuite Cinéma spéculations (2022), un livre essai principalement sur le cinéma des années 1970.
Biographie
Jeunesse
Quentin Jerome Tarantino naît le à Knoxville, dans le Tennessee. Il est le fils de Connie McHugh, une infirmière, née le , et de Tony Tarantino, acteur et musicien amateur né à New York. Ce dernier est d'origine italienne par son père ; sa mère a des ascendances irlandaises et cherokees[5],[6]. Il est prénommé d'après Quint Asper, le personnage joué par Burt Reynolds dans la série Gunsmoke[7],[8], et Quentin Compson, personnage du roman Le Bruit et la Fureur[9]. Son père quitte le domicile familial avant même sa naissance. En 1965, sa mère déménage à Torrance, dans la banlieue sud de Los Angeles, et se remarie avec Curtis Zastoupil, un pianiste de bar[7], qui lui fait découvrir le cinéma[10]. Le couple divorce alors que le jeune Quentin a une dizaine d'années[11].
Découverte du cinéma
Dès son plus jeune âge, Quentin Tarantino regarde à volonté des films au cinéma. Les premiers films qui le marquent profondément sont Délivrance et La Horde Sauvage. Il passe les années suivantes à regarder des films, principalement ceux de la blaxploitation ou de kung-fu. Il a peu de goût pour les études et commet quelques petits délits[12]. Après avoir redoublé la troisième, il abandonne ses études en Californie à l’âge de quinze ans et, pour gagner un peu d'argent, travaille comme projectionniste dans un cinéma porno[13]. En 1981, il s'inscrit à la James BestTheatre Company de Toluca Lake[13], ne s'y intègre pas et la quitte pour prendre des cours d'art dramatique avec Allen Garfield[14]. Cette période marque sa future carrière de réalisateur. Il a l'habitude de jouer certaines scènes avec ses collègues acteurs, qu'il tire de leurs films préférés, et réécrit les répliques, dont ils ne se souviennent plus, brodant de plus en plus de nouvelles choses à chaque fois. Il prend alors conscience de ses talents de scénariste. Il n'a jamais fréquenté d'école de cinéma : ses cours de théâtre l'ont beaucoup aidé à appréhender le milieu du septième art[15].
À partir de 1983, après avoir abandonné le cycle scolaire vers 16 ans et fait quelques petits boulots, il travaille comme ouvreur dans un cinéma pornographique (le Pussycat), puis au Video Archives[10], une célèbre boutique de location de vidéos à Hermosa Beach en Californie. Il y découvre le cinéma français de Jean-Pierre Melville, Jean-Luc Godard et Éric Rohmer, ainsi que les films de John Woo et de Shōhei Imamura, et partage sa passion pour le cinéma avec Roger Avary, co-scénariste de Pulp Fiction et True Romance[15]. Il passe plus de cinq années à travailler, et quasiment à vivre, dans ce magasin avant de le quitter en 1989[16].
Carrière
Premiers pas de scénariste
Craig Hamann, un autre employé du vidéo club, a écrit, dès 1984, un premier scénario d'une trentaine de pages d’un film intitulé My Best Friend's Birthday. Avec Quentin Tarantino, ils réécrivent le script qui se développe en quatre-vingts pages. Ils trouvent ensuite un budget de cinq mille dollars et tournent en seize millimètres avec une caméra louée à Los Angeles le vendredi au prix d'une journée et tournant tout le week-end. Quentin Tarantino met trois années à mettre au point son film et juge le résultat final décevant. Avec le recul, il trouve que c'était une expérience enrichissante. Une partie du film ayant brûlé dans un incendie, il reste donc inachevé.
Dans les années 1980, alors qu'il est au début de sa vingtaine, il effectue une brève carrière d'acteur, répondant à des castings en ajoutant sur son curriculum vitae des rôles de films qui n'existaient pas. Il joue ainsi un sosie d'Elvis Presley dans la série télévisée Les Craquantes[10].
Par la suite, Roger Avary lui propose un autre script, The Open Road. En 1987, Quentin Tarantino le réécrit complètement et le transforme en un long scénario qui devient l'ossature de l'histoire de True Romance, tout en y intégrant des scènes qui se retrouveront plus tard dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Tueurs nés[17]. Quentin Tarantino et Roger Avary affinent le scénario de True Romance et tentent vainement de le produire pendant plusieurs années avant de le céder pour 40 000 dollars[18]. Quentin Tarantino écrit aussi le scénario de Tueurs nés et essaie également de le réaliser, sans parvenir à réunir le budget nécessaire. Il vend donc ce script aux producteurs Jane Hamsher et Don Murphy pour dix mille dollars[19]. True Romance est réalisé, en 1993, par Tony Scott, avec qui Quentin Tarantino s'est entretemps lié d'amitié[18]. Le scénario de True Romance est le récit le plus autobiographique écrit par Quentin Tarantino, qui a défini le personnage de Clarence d'après ses propres goûts et son propre passé[20]. Tueurs nés est réalisé, en 1994, par Oliver Stone. Celui-ci réécrit le scénario de telle façon que Quentin Tarantino désavoue cette version[21].
Percée comme réalisateur
Déçu de ne pas avoir pu réaliser ces deux films, Quentin Tarantino écrit en , en trois semaines et demie, un nouveau script intitulé Reservoir Dogs[22]. Il envisage initialement de réaliser un film en format 16 mm avec les employés du vidéo club. Puis, par l'intermédiaire de Lawrence Bender, jeune producteur dont Quentin Tarantino est devenu l'ami, le scénario arrive dans les mains de Harvey Keitel. Ce dernier, emballé par l'histoire, accepte de jouer dans le film et d'en être le coproducteur[23]. En , Quentin Tarantino participe au laboratoire des cinéastes du Sundance Institute et tourne, avec Steve Buscemi, une répétition d'une scène du film. Terry Gilliam, qui opère comme conseiller pendant ce laboratoire, apprécie la scène et encourage Tarantino[24]. D'autres acteurs, comme Tim Roth et Michael Madsen, sont recrutés et le film est tourné en . Il est projeté pour la première fois au festival du film de Sundance en . Ce huis clos ultra-violent entre voyous qui s'entretuent y fait sensation et est ensuite présenté hors compétition au festival de Cannes, ainsi que dans de nombreux autres festivals où il remporte plusieurs prix. La créativité de la narration du film ainsi que sa violence influencent le cinéma indépendant[25].
Alors qu'il voyage en Europe et au Japon pour présenter Reservoir Dogs dans des festivals, Quentin Tarantino reprend un ancien projet imaginé avec son ami Roger Avary. Il s'agit de Pulp Fiction, composé de trois histoires décalées dans le temps mais dans lesquelles se croisent les mêmes personnages. Il termine l'écriture du scénario en [26]. Quentin Tarantino et Lawrence Bender utilisent l'argent versé par Jersey Films pour participer au projet en créant leur propre société de production, appelée A Band Apart[27]. Miramax Films finance la plus grande partie du film et le tournage se déroule de septembre à [28].
L'œuvre surprend par sa narration non-linéaire, sa structure singulière de film à sketches et sa manière de mêler ultra-violence, humour, ironie et situations décalées à travers une série de vignettes dans lesquelles les gangsters et les truands sont aussi typés que dans les Pulp magazines. Pulp Fiction est un succès international qui remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1994. La remise du trophée à Quentin Tarantino lui vaut les sifflets d'une partie du public, auxquels il répond par un doigt d'honneur[29]. Ce film marque également le retour à l'écran de John Travolta ainsi que la consécration d'autres acteurs comme Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Uma Thurman.
Pulp Fiction reçoit sept nominations aux Oscars 1995, dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (John Travolta) et des meilleurs seconds rôles féminin et masculin (Uma Thurman et Samuel L. Jackson). Finalement, Quentin Tarantino remporte, avec Avary, le trophée du meilleur scénario original. Le film devient rapidement un film culte, cité par des spécialistes comme l'un des plus influents des années 1990[30],[31]. Il propulse d'emblée au niveau des plus grands son jeune metteur en scène de 31 ans. Il occasionne une querelle profonde entre Tarantino et Avary, le premier ayant demandé au second de renoncer à être cocrédité pour le scénario et d'accepter à la place un crédit pour l'histoire[32].
Pulp Fiction permet à Tarantino d'être reconnu dans le milieu du cinéma. La même année il produit Killing Zoe de Roger Avary, puis il joue dans Desperado de Robert Rodriguez. En 1995, il réalise un épisode de la série Urgences et écrit et réalise un des quatre segments de Groom Service, film à sketch qui est un grave échec commercial[33] et critique[34]. En 1996 sort Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez et écrit par Quentin Tarantino, à l'époque ou il travaillait au vidéo-club. Ce dernier a un des rôles principaux au côté de George Clooney. Le film connaît un succès commercial raisonnable[35] et reçoit des critiques plutôt positives[36], et vaut à Quentin Tarantino une nomination pour le Razzie Award du pire second rôle masculin.
Après Jackie Brown, Quentin Tarantino se fait plus discret sur la scène médiatique et met plus de six années avant de réaliser un nouveau long métrage. Pour certains, il a pris sa retraite ; d'autres parlent d'un blocage créatif. Interrogé, il affirme qu'il a « ressenti le besoin de sortir de la célébrité » et de passer du temps à vivre la vraie vie, « celle qui est vécue », pour se ressourcer et nourrir son art[38]. Il participe également à la production de quelques films (dont deux suites données à Une nuit en enfer) et passe beaucoup de temps à travailler au scénario d'un film de guerre, qui deviendra des années plus tard Inglourious Basterds[39].
Retour médiatique
En 2000, Quentin Tarantino revoit Uma Thurman, actrice dans Pulp Fiction. Ils reprennent un projet évoqué dans Pulp Fiction[40], un film de vengeance inspiré par le western spaghetti, par les films de kung-fu et par les films de sabres (chanbara) japonais, intitulé Kill Bill. Quentin Tarantino accorde la priorité à ce projet et passe presque toute l'année à écrire le scénario pour un tournage devant se dérouler initialement en 2001[40]. La grossesse d'Uma Thurman décale le tournage d'une année, le repoussant à [41]. Prévu d'abord en un seul film, il sort finalement en deux parties, le premier volume en et le second volume en , en raison des difficultés rencontrées pour couper des scènes afin que le film soit ramené à une longueur raisonnable[42]. Les deux films connaissent le succès aussi bien commercial que critique. Auparavant, Quentin Tarantino joue, en 2002, dans deux épisodes de la série Alias, avant de la retrouver dans deux autres épisodes en 2004.
Quentin Tarantino retrouve le goût de la réalisation et se retrouve impliqué dans plusieurs projets. En 2004, il réalise son rêve de jeune réalisateur en devenant le président du jury du Festival de Cannes 2004. Son palmarès est controversé dans la mesure où il aurait fortement soutenu Oldboy[43] (finalement grand prix), pour donner la Palme d'or à Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, un pamphlet anti-Bush[44]. Agé de 41 ans au moment des faits, il est à ce jour, comme Luc Besson en 2000, le plus jeune président du jury de la compétition cannoise. En 2005, Quentin Tarantino réalise une scène de Sin City de Robert Rodriguez et Frank Miller, celle se déroulant dans la voiture, avec Clive Owen et Benicio del Toro, contre un cachet d'un dollar symbolique[45]. La même année, il réalise le double épisode final de la cinquième saison de la série Les Experts, dont il imagine lui-même l'histoire. L'épisode réalise l'une des plus grosses audiences de la série en étant regardé par plus de 30 millions de téléspectateurs[46]. Il produit également Hostel de Eli Roth[47].
En 2007, il revient avec un nouveau projet en compagnie de son ami Robert Rodriguez. Il s'agit de Grindhouse, hommage aux films d'exploitation des années 1970 où chacun réalise un film séparé par de fausses bandes annonces. Tandis que Robert Rodriguez réalise Planète Terreur (où Quentin Tarantino joue un petit rôle), Quentin Tarantino réalise le second film, Boulevard de la mort, présenté en compétition au festival de Cannes 2007. Réunis en un film aux États-Unis, ces deux films sortent séparément dans les pays non anglophones[48]. Ce projet est un échec commercial, même si Boulevard de la mort reçoit des critiques plutôt positives[49].
En 2010, Quentin Tarantino préside la 67e édition de la Mostra de Venise. Son jury attribue le Lion d'or à Somewhere de Sofia Coppola, amie proche et ex-compagne du cinéaste. Ce dernier a, par ailleurs, vanté, le soir de la clôture, les qualités artistiques de son film[54]. La presse italienne accuse à cette occasion le réalisateur de favoritisme puisque deux autres amis proches de Quentin Tarantino, Álex de la Iglesia et Monte Hellman, sont récompensés à l'issue du festival[55].
Deux westerns : Django Unchained et Les Huit Salopards
Le film sort aux États-Unis le [57] et le en Belgique et en France[58]. Le , l'œuvre, qui est un succès critique et public en Europe et en Amérique, gagne deux Oscars du cinéma : Meilleur scénario original pour Quentin Tarantino et Meilleur second rôle masculin pour Christoph Waltz. Le metteur en scène et le comédien comptabilisent alors chacun leur second trophée dans ces catégories respectives, après avoir remporté les deux mêmes BAFTA et Golden Globes. Django Unchained détient, en Chine, le record de la plus brève sortie en salles, le film étant finalement retiré par la censure au bout d'une minute de projection malgré les coupures déjà subies[59].
« C'est en lisant les histoires de Zorro que j'ai eu la conviction que c'était une bonne idée de réunir ces deux icônes. Et l'idée d'histoire qui m'est venue est vraiment palpitante, et je pense que ce sera un nouveau chapitre excitant pour ces deux personnages[68]. »
En , Quentin Tarantino déclare vouloir travailler avec Lady Gaga qu'il qualifie au passage de « femme fascinante »[70]. En , il annonce que son prochain film sera à nouveau un western. Sans rapport avec Django Unchained, il a pour titre Les Huit Salopards (The Hateful Eight), clin d'œil au westernLes Sept Mercenaires (The Magnificent Seven). Le début du tournage est prévu pour l'été 2014 pour une sortie l'année suivante[71].
En , à peine achevé, le scénario fuite. Quentin Tarantino, très déprimé par ce qu'il considère être une trahison, annonce qu'il renonce à réaliser le film pour passer à un autre projet[72]. Quelques jours plus tard, le réalisateur porte plainte et réclame un million de dollars de dommages et intérêts au site Gawker Media qui a contribué à faire circuler le scénario sur Internet, tous les liens diffusés ayant été supprimés depuis lors[73]. La justice américaine rejette la demande au mois d'avril, estimant que les preuves de violation de copyright sont insuffisantes[74].
Le projet n'est pas abandonné. Une lecture publique du scénario est organisée le à Los Angeles par les acteurs annoncés pour le western, en présence d'Harvey Weinstein, le fidèle producteur de Quentin Tarantino. De plus, ce dernier déclare qu'il a réécrit le script en plusieurs versions, avec des fins différentes[75]. En , Jennifer Jason Leigh rejoint la distribution pour interpréter le principal rôle féminin[76]. Le , il est annoncé que Bruce Dern, Walton Goggins, Samuel L. Jackson, Michael Madsen, Tim Roth, Kurt Russell, Channing Tatum et Demián Bichir complètent la distribution principale et que le tournage débutera à Telluride, dans le Colorado, pour une probable sortie en [77]. Le tournage du film commence le [78].
Le film est tourné avec un format de pellicule70 mm, une première pour un film distribué mondialement depuis Horizons lointains (1992)[79]. Le tournage achevé, Quentin Tarantino révèle qu'il a fait appel à Ennio Morricone pour composer la musique originale du film. La campagne promotionnelle de celui-ci est perturbée par un appel au boycott provenant de plusieurs départements de police de grandes villes américaines à la suite d'une déclaration de Quentin Tarantino condamnant violemment les brutalités policières lors d'un rassemblement du mouvement Black Lives Matter[80]. Le , un peu avant la sortie internationale du film, Quentin Tarantino reçoit son étoile sur le Hollywood Walk of Fame[81].
Once Upon a Time… in Hollywood
Son neuvième film, dévoilé à l'été 2017[82] pour être tourné en 2018 et sortir à l'été 2019, soit un demi-siècle après les faits, évoque la tragédie de la nuit du 8 au à Los Angeles.
En 2021, il publie son premier roman. Il s'agit d'une novélisation du film, publiée en France sous le titre Il était une fois à Hollywood. Plus qu'une simple transcription du scénario, Quentin Tarantino décrit cet ouvrage comme « une refonte complète de toute l'histoire » avec notamment deux chapitres racontant l'histoire de Cliff Booth, le personnage campé par Brad Pitt[83]. Il envisage par ailleurs un autre roman sur les films de Rick Dalton, le personnage incarné par Leonardo DiCaprio, intitulé The Films of Rick Dalton[84].
Le , il donne une masterclass à la salle parisienne du Grand Rex, durant laquelle il promeut son ouvrage Cinéma spéculations, tout en livrant de premiers indices vis-à-vis de son prochain film, The Movie Critic[85].
Vie privée
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Depuis , il fréquente la chanteuse israélienneDaniella Pick, fille du musicien Svika Pick. Ils s'étaient rencontrés lors de la promotion d'Inglourious Basterds en Israël en 2009[87] et se sont mariés le [88]. Elle tient un petit rôle dans Once Upon a Time… in Hollywood. Le , Quentin Tarantino annonce, sur les réseaux sociaux, que Daniella Pick est enceinte de leur premier enfant. Il déclare aussi vouloir s'installer durablement à Tel Aviv-Jaffa[89], ainsi qu'apprendre l'hébreu, pour parler la langue du pays où il dit trouver sa vie « merveilleuse »[90], ainsi que pour parler la langue de son enfant, que le couple attend pour bientôt. En effet, le , le couple annonce la naissance de leur enfant, un garçon nommé Leo[91], né en Israël[92]. En , sa femme met au monde leur deuxième enfant, une fille[93].
Le style Tarantino
Thèmes et motifs récurrents
Quentin Tarantino signe le scénario de tous ses longs métrages et porte une attention particulière aux dialogues. Ceux-ci sont abondants et ses personnages délivrent souvent de longs monologues qui forment les moments les plus marquants de ses films, « le morceau de bravoure verbal [supplantant] la scène d'action »[94]. Le cinéaste utilise régulièrement une structure narrative non linéaire. Il malmène en effet la chronologie dans ses scripts, construits plus à la façon d'un romancier que d'un scénariste. Il préfère d'ailleurs le terme de « chapitre » à celui de « flashback » pour nommer les nombreux allers-retours dans le temps. Le mélange des temporalités lui permet de donner des informations clés aux spectateurs au moment où il le souhaite, sans avoir recours à une progression dramatique verticale[95],[96]. Il ménage toujours un certain suspense. Il s'amuse à mettre sur le même plan des actions spectaculaires, particulièrement sanguinolentes, et des discussions soignées, longues, banales et crues, marquées par l'utilisation de l'argot. Les conversations familières se caractérisent par l'apparition progressive d'une menace que conclut une effusion de violence[97].
Son style est à la fois admiré et décrié par la presse : certains médias lui reprochent une fascination malsaine pour la violence, une décontextualisation idéologique de sujets politiques ou historiques problématiques (la Shoah, l'esclavage américain etc.), un goût amoral du « cool » et une recherche du plaisir immédiat pour le spectateur[97],[98]. Il lui est également reproché un goût de la virtuosité tapageuse, un art de la citation proche du pillage, un mélange vertigineux de genres et de sous-genres qui resterait à la surface des choses ou encore une vision réductrice de l'Histoire, vue uniquement par le prisme de l'histoire du cinéma[97],[99],[98].
Il a créé un univers d'une violence extrême qu'il stylise et magnifie pour composer une esthétique sophistiquée. La violence des films de Tarantino lui a souvent été reprochée par les critiques de cinéma mais cette violence, parfois dérangeante, est la plupart du temps désamorcée par l'humour ou le côté artificiel de l'action qui confine parfois à la parodie[100],[101]. Ses films renvoient tous à une mythologie du cinéma, revisitant les archétypes de la blaxploitation, du western, du film noir ou de gangsters, du slasher, du film de kung-fu et de sabre ou encore du film de guerre pour jouer sur les codes de la représentation cinématographique[102]. Ce procédé postmoderne, qui rompt avec tout effet de vraisemblance, renvoie l'exercice de réalisation à sa nature de spectacle et d'illusion[103]. Ainsi, Quentin Tarantino revendique la puissance libératrice du cinéma dont il se sert pour recréer le monde et l'histoire[104] (élimination d'Hitler dans Inglourious Basterds, des esclavagistes dans Django Unchained ou encore de la famille Manson dans Once Upon a Time… in Hollywood). Par ce biais, il rend aussi plusieurs hommages à ceux qui ont motivé son désir d'être cinéaste, que ce soient des metteurs en scène ambitieux ou des objets pop (polars, bandes dessinées, cartoons, funk…)[97].
Il cultive un goût prononcé pour la culture populaire ainsi que pour l'humour noir, le décalage, l'absurde et le parodique[97]. Il émaille ainsi ses dialogues de nombreuses références à la pop culture, souvent dans le but d'amuser le spectateur ou de le mettre au défi de comprendre ses allusions mais surtout car c'est un « langage universel » qui relie ses personnages[105]. Il pratique par ailleurs l'auto-citation, créant un univers qu'on retrouve dans plusieurs de ses films à travers par exemple des marques fictives comme le Big Kahuna Burger ou les cigarettes Red Apples ou encore le personnage d'Earl McGraw[106]. Certains de ses personnages venant de films différents portent le même patronyme et il a officiellement établi des liens de parenté entre Vic et Vincent Vega, de Reservoir Dogs et Pulp Fiction[107], et entre Lee et Donny Donowitz, de True Romance et Inglourious Basterds[108].
Il porte une attention particulière au choix des musiques qui soutiennent l'action ; les bandes-sons de Pulp Fiction et de Kill Bill ont ainsi remporté un grand succès en dehors du film. Son style se caractérise aussi par l'utilisation récurrente dans ses films de l'impasse mexicaine, c'est-à-dire une confrontation où personne ne peut gagner, comme dans la scène finale de Reservoir Dogs et la scène dans le bar dans Inglourious Basterds.
Il s'amuse par ailleurs beaucoup avec les identités graphiques du cinéma, alternant par exemple le noir et blanc et la couleur ou faisant appel à l'écran divisé, comme dans le premier volume de Kill Bill. Aussi, fait-il souvent référence aux défauts de production des films à petit budget, comme ceux des films d'exploitation, par l'utilisation de faux raccords, de rayures sur pellicule ou de parasites sur image comme dans Boulevard de la mort[109].
Il accorde une place importante aux femmes dans ses films, son univers devenant de plus en plus féminisé jusqu'à atteindre un point culminant dans Kill Bill et Boulevard de la mort[109]. Les personnages de femmes fortes qui parsèment ses films, comme Jackie Brown dans le film homonyme ou la mariée dans Kill Bill, prennent la plupart du temps leur inspiration chez sa mère Connie qui l'a élevée seule[110]. Il est aussi l'un des plus célèbres représentants du fétichisme des pieds féminins, avec des allusions dans plusieurs de ses films[104] (par exemple les gros plans sur les pieds nus d'Uma Thurman dans Kill Bill et Pulp Fiction ou sur ceux de Bridget Fonda dans Jackie Brown, le massage des pieds raconté par Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, la scène du drugstore dans Boulevard de la mort, Christoph Waltz enlevant la chaussure de Diane Kruger dans Inglourious Basterds et le sommet de ce fétichisme dans Une nuit en enfer où Quentin Tarantino boit du whisky sur les pieds de Salma Hayek).
Jacky Goldberg souligne la notion de mascarade dans chacune des œuvres de Tarantino. En effet, dans chacun de ses films on trouve un personnage qui ment sur son identité et qui se trahit lui-même. Par exemple, le personnage de Michael Fassbender dans Inglourious Basterds, se trahit par sa façon de compter, Django, est trahi auprès de ses ennemis par un regard vers sa femme, ou bien encore Reservoir Dogs, dont le film entier est basé sur ce concept. Quentin Tarantino affirme lui-même avoir trafiqué ses propres CV quand il était apprenti comédien, inventant des rôles dans des films qui n'existaient pas. « J'ai souvent plaisanté sur le fait que mes personnages étaient tous d'excellents comédiens. Je crois que c'est simplement un trait de ma personnalité »[111].
Il a déclaré que ses douze films préférés étaient[116] :
Le Bon, la Brute et le Truand (The Good, the Bad and the Ugly) de Sergio Leone (qui influença l'écriture de Django Unchained, hommage entre autres à Sergio Leone, le titre anglais The Angel, the Bad and the Wise ayant d'ailleurs été envisagé et influença aussi l’écriture des Huit Salopards notamment les plans dans le désert de neige d’un homme braqué et devant marcher pendant de longues heures dans le froid sans vêtement) dans le film de Leone, on peut voir se dérouler les mêmes plans dans le désert aride.
Quentin Tarantino voue une affection particulière pour certains films d'exploitation très peu connus. En , il a créé son propre festival à Austin : le Quentin Tarantino Film Festival, qui présente sa propre collection de films, pour la plupart d'exploitation[118],[119]. Il a également dirigé la collection de DVD Rolling Thunder, qui disparut après avoir édité huit titres (dont Detroit 9000 et L'Au-delà).
Il possède également son propre cinéma à Los Angeles, le New Beverly Cinema, qu'il a racheté en 2007. Le cinéaste y effectue lui-même la programmation et propose des double feature (deux films pour le prix d'un) pour huit dollars.
Influence sur le cinéma
Les deux premiers films de Quentin Tarantino, Reservoir Dogs et Pulp Fiction, ont eu une influence particulièrement importante sur le cinéma de leur époque. Leur style, à la fois « imitateur et innovateur »[120], a créé un phénomène nouveau dont se sont très vite inspirés un nombre important de films[121]. De même, leur narration non linéaire a également inspiré des films de tous genres qui ont adopté ce désordre dans la narration[122].
En 2005, Time Magazine le place parmi les cent personnalités les plus influentes du monde[123]. En , selon le Daily Telegraph et le vote des Britanniques, Quentin Tarantino arrive à la 100e place des « 100 génies vivants » de notre temps[124]. L'historien du cinéma Peter Bogdanovich l'a qualifié en 2012 de « réalisateur le plus influent de sa génération »[125].
Collaborateurs et partenaires
Avec Robert Rodriguez
Quentin Tarantino et Robert Rodriguez se sont rencontrés en 1992 au Festival international du film de Toronto alors qu'ils présentaient leur premier film respectif, Reservoir Dogs et El Mariachi. Leurs cultures cinématographiques et leurs sensibilités proches les amènent rapidement à nouer une relation amicale et professionnelle.
La première collaboration s'effectue en 1995 sur le deuxième film de Rodriguez, Desperado, où Tarantino apparaît le temps d'une scène (dans laquelle son long monologue a été écrit par ses soins). La même année, chacun réalise un des quatre segments (ou court métrage) du film à sketches Groom Service, tandis que les deux autres sont mis en scène par Allison Anders et Alexandre Rockwell.
En 1996, Une nuit en enfer, leur film noir et fantastique, sort en salle. À l'origine, c'est Tarantino qui propose à son acolyte de réaliser ce film qu'il a écrit des années auparavant et qu'ils vont coproduire ensemble. Face à George Clooney et Juliette Lewis, chacun convoque des comédiens familiers à son univers comme Salma Hayek ou Danny Trejo pour Robert Rodriguez et Harvey Keitel pour Quentin Tarantino, qui lui-même y tient le rôle le plus important de sa carrière d'acteur. Suivront deux suites sorties directement en vidéo en 1999 et 2000, toujours coproduites par les deux amis mais écrites et réalisées par d'autres, et une série télévisée adaptée en 2014.
En 2004, Robert Rodriguez a composé la musique originale du film Kill Bill : Volume 2 pour un dollar symbolique. En échange, l'année suivante il a demandé à Quentin Tarantino de venir réaliser une séquence de son film Sin City adapté du comic book de Frank Miller (cette scène se déroule dans une voiture avec les acteurs Benicio del Toro et Clive Owen). Selon Rodriguez, c'était aussi un moyen de prouver l'intérêt pratique d'un tournage de film en numérique à son ami qui n'accepte de tourner qu'en pellicule. Sur l'affiche du film, Quentin Tarantino est cité comme Special Guest Director (réalisateur invité spécial).
En 2007, ils coproduisent et coréalisent un projet en hommage aux films d'exploitation et aux séances double programme de leur jeunesse. Intitulé Grindhouse (en référence aux salles de cinéma de type grindhouse), ce double programme présente d'abord un film de zombies : Planète Terreur de Robert Rodriguez, suivi d'un slasher : Boulevard de la mort de Quentin Tarantino. Plusieurs acteurs apparaissent dans les deux films (comme Michael Parks et Marley Shelton qui tiennent les mêmes rôles ou encore Rose McGowan et Tarantino lui-même) et entre chaque métrage sont diffusées de fausses bandes-annonces de films d'horreur réalisées par des habitués du genre (Rob Zombie, Eli Roth ou Edgar Wright). À la suite du semi-échec de Grindhouse dans les salles américaines, les deux films Planète Terreur et Boulevard de la mort ont été distribués séparément et dans des versions longues à l'international.
Depuis, Robert Rodriguez a adapté sa fausse bande annonce diffusée au début de Grindhouse, Machete, en véritable film, et de son côté, Quentin Tarantino a produit un film de genre grindhouse, Hell Ride, réalisé par Larry Bishop qu'il avait déjà engagé comme acteur dans Kill Bill : Volume 2.
Harvey Keitel a joué dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Une nuit en enfer (écrit, produit et avec Tarantino) et prête sa voix à un officier au téléphone dans la version originale de Inglourious Basterds.
Michael Bacall a joué dans Boulevard de la mort, Inglourious Basterds, Django Unchained et dans un épisode des Experts réalisé par Quentin Tarantino.
Bruce Willis joue dans Pulp Fiction, Groom Service et Planète Terreur. Il a également joué dans Sin City, film pour lequel Tarantino a contribué.
La cascadeuse néozélandaise Zoë Bell, en plus d'avoir réalisés des cascades pour Kill Bill, Boulevard de la mort et Inglourious Basterds, tient des petits rôles dans Boulevard de la mort, Django Unchained, Les Huit Salopards et Once Upon a Time… in Hollywood.
Légendes : Budget (entre 1 et 10 M$, entre 10 et 100 M$ et plus de 100 M$), États-Unis (entre 1 et 50 M$, entre 50 et 100 M$ et plus de 100 M$), France (entre 100 000 et 1 M d'entrées, entre 1 et 2 M d'entrées et plus de 2 M d'entrées) et monde (entre 1 et 100 M$, entre 100 et 200 M$ et plus de 200 M$).
Projets
Tarantino a annoncé à plusieurs reprises qu'il ne ferait que dix films dans sa carrière, Kill Bill comptant pour un seul film, Once Upon a Time… in Hollywood étant le neuvième[142],[143]. Sa retraite serait une carrière en littérature et en cinéphilie[144].
Tarantino est un réalisateur qui communique peu sur ses projets et il est assez difficile de démêler les vraies informations des rumeurs lancées par les nombreux fans et des projets avortés. Son travail constant de plusieurs pistes simultanées rend difficile de discerner les projets auxquels il travaille. L'abondante culture cinématographique de Tarantino nourrit ses projets, toujours originaux, à l'exception de Jackie Brown, adapté du roman Punch créole d'Elmore Leonard.
Quentin Tarantino pourrait réaliser une nouvelle adaptation du roman Dracula dans les années à venir, comme le laissent entendre des rumeurs concernant un voyage qu'il a fait en Autriche pour des repérages[146].
Killer Crow
Tarantino a aussi pour projet une « trilogie de la vengeance », se déroulant durant certains points clé de l'histoire (en particulier des États-Unis). Déjà entamée avec Inglourious Basterds et Django Unchained, elle se poursuivrait avec un troisième film s'intitulé Killer Crow, un spin-off à Inglourious Basterds racontant la persécution des soldats noirs durant la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci essayeront plus tard de rejoindre la Suisse, ce ne serait que la première partie du scénario. On pourrait notamment y retrouver le personnage de l'Ours juif interprété par Eli Roth dans Inglourious Basterds[147].
Projets abandonnés
Tarantino avait évoqué l’idée de réaliser un film intitulé The Vega Brothers. Michael Madsen et John Travolta auraient repris leurs rôles respectifs de Vic Vega (alias M. Blonde dans Reservoir Dogs) et Vincent Vega (le gangster maladroit dans Pulp Fiction). Ce film aurait donc mis en avant le lien de fraternité entre les deux gangsters. Mais le projet n'a jamais abouti, en partie en raison du changement de l'aspect physique des deux acteurs avec le temps[148]. De plus ce devait être à l'origine Michael Madsen qui devait jouer le rôle de Vincent Vega dans Pulp Fiction[107]. Le réalisateur déclara ultérieurement qu'il avait envisagé réaliser un remake de Reservoir Dogs en guise de dernier film[143].
De nombreux projets ont entouré Kill Bill. Le producteur exécutif des deux premiers volets, E. Bennett Walsh, évoque en 2007 un troisième et quatrième volumes que pourrait réaliser Tarantino[150]. Un prequel en film d'animation sur les relations passées entre Bill et Beatrix Kiddo a également été évoqué[151]. Le volet 3 serait axé sur les vengeances parallèles de Sophie Fatale et d'Elle Driver, désormais aveugle, le volet 4 sur les vengeances des filles respectives de Beatrix Kiddo (B.B.) et de Vernita Green (Vicky, dont la mère a été tuée sous ses yeux)[150] ; les deux volets pourraient aussi fusionner en un unique film. Lors de la promotion de Django Unchained, Tarantino mentionne dans une interview qu'il n'y aura probablement pas de suite à Kill Bill[152]. Il déclare l'année suivante que ce projet est définitivement abandonné[153].
En 2017, le cinéaste fut très sérieusement envisagé comme réalisateur d'un film Star Trek[154].
The Movie Critic
The Movie Critic est un autre projet de film écrit par Tarantino et dont la sortie était prévue en 2025. Il devait s'agir de son dixième film (Kill Bill comptant comme un film unique) et, selon ses dires, du dernier film qu'il réaliserait.
En 2016, Quentin Tarantino annonce qu'il a l'intention de faire dix films puis d'abandonner la réalisation[155]. Étant donné qu'il considère Kill Bill : Volume 1 et Kill Bill : Volume 2 comme une seule œuvre, il lui reste alors deux films. Le neuvième, Once Upon a Time… in Hollywood, sort en 2019. Le 15 mars 2023, The Hollywood Reporter annonce le début de la production de son dixième long métrage, dont le scénario s'intitule alors The Film Critic[156]. Il est précisé que le scénario est déjà terminé et que le tournage devrait commencer à l'automne 2023. Le nom du studio de production demeure alors inconnu, mais il pourrait s'agir de Sony Pictures, qui a collaboré avec le cinéaste sur son précédent film[156].
Les premiers rapports sur le film indiquaient que l'action se déroulerait à Los Angeles à la fin des années 1970 et que le personnage principal serait une femme[157],[158]. Immédiatement, il a été supposé que cette personnalité soit la journalistePauline Kael, spécialisée dans les critiques de films à la fin des années 1970. Quentin Tarantino a toujours eu un profond respect pour elle[156],[159],[160]. Plus tard, le réalisateur-scénariste précise que l'intrigue se déroulera à Los Angeles en 1977 et que l'hypothèse sur Pauline Kael est erronée[161],[162].
Dès l'annonce du projet, le début du tournage était envisagé à l' à Los Angeles[168],[169]. Toutefois, il est repoussé notamment à cause de la grève des scénaristes et des acteurs. Le tournage devait débuter ainsi en 2024 pour une sortie prévue au cinéma en 2025[167].
Début 2024, il est révélé que Brad Pitt jouera dans The Movie Critic[170]. Quentin Tarantino suspend la production de son dixième et dernier film[171].
En , plusieurs sites tels que IGN, thefilmstage, Variety ou encore Collider rapportent que Tarantino, n'étant pas satisfait du script, préfère abandonner le projet, et se concentrer sur d'autres idées pour son prochain et dernier film. Le projet fut donc annoncé comme étant annulé[172].
Controverses et affaires
Accusations de racisme par Spike Lee
Spike Lee a vivement critiqué Tarantino pour l’utilisation d'expressions à connotation raciste dans ses films, particulièrement le mot nègre qui revient souvent dans Pulp Fiction, Jackie Brown, Reservoir Dogs, Inglourious Basterds ou encore Django Unchained et Les Huit Salopards. Dans une interview donnée au magazine américain Variety, Spike Lee a déclaré : « Je ne suis pas contre ce mot… et je l’utilise, mais Quentin est obsédé par ce mot. Que cherche-t-il ? À être considéré comme Noir[173] ? »
Samuel L. Jackson, qui fut dirigé par Lee (Jungle Fever) comme par Tarantino, défend ce dernier. Pour la présentation de Jackie Brown au Festival international du film de Berlin, Jackson répond aux critiques de Spike Lee en déclarant : « Je ne pense pas que le mot soit offensant placé dans le contexte du film. Les artistes noirs pensent qu’ils sont les seuls autorisés à utiliser ce mot. Jackie Brown est un superbe film rendant hommage aux films de la blaxploitation. C’est un bon film, chose que Spike n’a pas faite depuis quelques années[174]. »
Tarantino a défendu son utilisation de ce mot, soutenant que le public noir apprécie ses films inspirés de la blaxploitation, ce qui échappe à certains de ses critiques, et qu’en fait, Jackie Brown était à l’origine conçu pour un public noir[175]. Il explique aussi que, s'il avait été noir, la question n'aurait jamais été soulevée et il revendique son droit à faire parler ses personnages selon la personnalité qu'il leur donne et qu'il pense être la bonne[176].
Affaire Weinstein
Le , alors que les révélations sur les agressions sexuelles commises par son ami et producteur Harvey Weinstein s'accumulent, Quentin Tarantino reconnaît publiquement avoir fermé les yeux à l'époque des faits : « Je savais qu'il avait fait plusieurs de ces choses. J'aurais aimé prendre mes responsabilités par rapport à ce que j'ai entendu. Si j'avais fait ce que j'aurais dû faire alors, je n'aurais pas dû travailler avec lui », confesse-t-il[177],[178].
Prix Lumière 2013 du Festival de Lyon remis par l'Institut Lumière pour son œuvre et « pour l’ensemble de sa carrière, pour sa cinéphilie irradiante, pour les hommages rendus à l’intérieur même de ses films à toute la mythologie du septième art »[181].
La Montre, dans Pulp Frictions / édition Peter Haining ; traduit de l'américain par Pascal Loubet, Myriam Redaounia, Julien Retaillaud. Paris : Libr. des Champs-Élysées, coll. "Pulp série" no 9, , 509 p. (ISBN2-7024-9337-8)
Scénarios publiés
Pulp fiction : trois histoires pour une histoire : scénario / Quentin Tarantino ; trad. Carole d' Yvoire. Paris : Union générale d'éd., coll. "10-18. Domaine étranger' no 2642, . (ISBN2-264-02216-7)
Une nuit en enfer : scénario (From dusk till dawn) / Quentin Tarantino ; d'après une histoire de Robert Kurtzman ; trad. Carole d'Yvoire. Paris : 10-18, coll. "Domaine étranger" no 2800, 1996, 152 p. (ISBN2-264-02430-5)
Reservoir dogs. Suivi de True romance / Quentin Tarantino ; trad. Carole d'Yvoire. Paris : Union générale d'éd., coll. "10-18. Domaine étranger" no 2697, , 320 p. (ISBN2-264-02314-7)
Four rooms / Quentin Tarantino, Alison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez ; trad. Viviane Mikhalkov. Paris : 10-18, coll. "Domaine étranger" no 2698, , 192 p. (ISBN2-264-02359-7)
Jackie Brown : scénario / Quentin Tarantino ; trad. Carole d'Yvoire. Paris : 10-18, coll. "Domaine étranger" no 2854, , 234 p. (ISBN2-264-02726-6)
Inglourious basterds (Inglorious basterds) / Quentin Tarantino ; trad. Nicolas Richard. Paris : Robert Laffont, coll. "Pavillons poche", , 259 p. (ISBN978-2-221-11323-3)
Ouvrages préfacés
Ralph Bakshi, un rebelle du dessin animé / Jon M. Gibson, Chris McDonnell ; préface Quentin Tarantino ; postface Ralph Bakshi ; traduit de l'anglais par Pierre Saint-Jean. Paris : Seuil, coll. "Beaux-livres", , 264 p. (ISBN978-2-02-098054-8)
L'Ouragan de la vengeance : un film de Monte Hellman, L'Avant-scène cinéma no 587, 12/2011, 119 p. (ISBN978-2-84725-082-4). Scénario et dialogues intégraux, entretien avec le réalisateur, le film vu par Quentin Tarantino, revue de presse, analyse.
Comics
2014 : Django Unchained (Vertigo, 2014) / scénario Quentin Tarantino ; adaptation Reginald Hudlin ; dessin R.M. Guéra, Jason Latour, Denys Cowan et al. ; traduit de l'américain par Françoise Effosse-Roche. Paris : Urban comics, coll. "Vertigo deluxe", , 257 p.-8 pl. (ISBN978-2-36577-386-7).(édité en 7 volumes aux États-Unis et en un seul en France)
↑Bande à part est sorti en salles en 1964. Jean-Luc Godard s'est à plusieurs reprises exprimé au sujet de Tarantino. Sur France Inter, en 2014, il répond à Patrick Cohen qui lui rappelle que Quentin Tarantino s'est servi de son titre : "Oui, et il n'a rien payé. - Il vous intéresse, Tarantino ? - Non, absolument pas. Comment on disait au 18e siècle ? C'est un faquin. Un pauvre garçon. Mais tant mieux s'il est heureux." L'émission complète : https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-21-mai-2014.
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Richard Miller, Tarantino unlimited. Paris : Hémisphères éditions, coll. "Ciné-cinéma" no 3, 03/2018, 175 p. (ISBN978-2-37701-014-1)
Alberto Morsiani, Quentin Tarantino : ses débuts, ses succès, son regard sur son travail et celui de ses pairs, ainsi que l'analyse complète de son œuvre et de ses projets à venir. Paris : Gremese, 06/2018, 236 p. (ISBN978-2-36677-164-0)
Reservoir Dogs (Reservoir Dogs, 1992) suivi de True Romance (True Romance, 1993) / trad. Carole d'Yvoire. Paris : 10-18, 1995, 320 p. (Domaine étranger ; 2697). (ISBN2-264-02314-7)
Tueurs nés (Natural Born Killers) / novélisation du film par John August et Jane Hamsher ; d'après le scénario de Quentin Tarantino. Paris : Pocket, 1994, 222 p. (Pocket ; 4271). (ISBN2-266-06345-6)
Pulp Fiction : trois histoires... pour une histoire... (Pulp Fiction, 1994) / avec Roger Roberts Avary. Paris : 10/18, 1995, 222 p. (Domaine étranger ; 2642). (ISBN2-264-02216-7)
Le Grand Frisson (The Man from Hollywood, 1995). In Four Rooms / Quentin Tarantino, Alison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez ; trad. Viviane Mikhalkov. Paris : 10/18, 1996, 192 p. (Domaine étranger ; 2698). (ISBN2-264-02359-7)
Une nuit en enfer (From Dusk till Dawn, 1995) / d'après une histoire de Robert Kurtzman ; trad. Carole d'Yvoire. Paris : 10-18, 1996, 152 p. (Domaine étranger ; 2800). (ISBN2-264-02430-5)
La Montre (The Watch, 1996) (in Pulp Frictions, Librairie des Champs-Élysées “Pulp série” no 9, 1998). Il s'agit en fait d'une séquence du scénario de Pulp fiction.
Jackie Brown (Jackie Brown, 1997) / d’après le roman Punch Créole de Elmore Leonard ; trad. Carole d'Yvoire. Paris : 10-18, 1998, 234 p. (Domaine étranger ; 2854). (ISBN2-264-02726-6)
Inglourious Basterds / trad. Nicolas Richard. Paris : Robert Laffont, 2009, 259 p. (Pavillons poche). (ISBN978-2-221-11323-3)